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Nuits nantaises tome 2 sur 4
EAN : 9782370471147
312 pages
Editions Lajouanie (28/06/2019)
4.4/5   56 notes
Résumé :
Nantes, 1995. Une jeune albanaise est assassinée dans des conditions particulièrement sauvages. Dario, gérant de discothèque d’origine sicilienne, fait figure de principal suspect : on a retrouvé le cadavre dans le coffre de sa voiture ! Greg ?Brandt, policier madré, est chargé de l’enquête, et dresse une liste bien plus étoffée de coupables potentiels, au premier rang de laquelle on trouve quelques mafieux, fraîchement débarqués d’Europe de l’Est, des notables aux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Le deuxième opus des nuits nantaises confirme avec plaisir l'impression que m'avait faite Carl Pineau avec l'Arménien.

Nous nous retrouvons donc a nouveau à Nantes mais dans les années 90. Dario d'origine sicilienne est accusé du meurtre d'une albanaise sulfureuse retrouvée dans le coffre de sa voiture.

Si dans l'arménien j'avais tout de suite aimé le personnage principal, ici c'est complètement différent. L'auteur prend le parti pris de garder une certaine distance avec Dario.

L'intrigue est une fois de plus très maitrisée, très travaillée, ainsi que les personnages. Il y a dans les romans de Carl Pineau un côté psychologique très prenant en plus du policier. Et puis on se rend vite compte que l'auteur a été très malin dans sa façon de mener l'intrigue, ainsi que par l'originalité de certains éléments

C'est sans oublier la plume très agréable et complètement addictive de l'auteur. J'aime quand les pages tournent toutes seules.

J'ai hâte de voir ce que va faire l'auteur dans les années 90, car je suis assez surprise de voir une telle différence entre ses deux premiers romans.. en fait je m'attendais a quelque chose de plus proche de l'Arménien, mais je suis complètement conquise par ce deuxième volet…. je garde un oeil sur l'auteur qui nous promet encore du très bon dans les années a venir.
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Dario, le sicilien, est barman et gérant d'une boite de nuit. Un soir où il a trop bu, il a une relation sexuelle avec une jeune albanaise que l'on retrouve assassinée dans sa voiture. le jeune homme fait office de coupable idéal, d'autant que les vapeurs d'alcool ont effacé tout souvenir de la fin de la nuit. Heureusement pour lui, le policier chargé de l'enquête, Greg Brandt, ne semble pas vouloir se contenter d'une explication aussi simple. Il se lance dans une enquête impliquant la bourgeoisie nantaise et les mafias russes et siciliennes où morts et disparitions s'enchaînent...

Deuxième opus, consacré aux années 1990, de la trilogie des Nuits nantaises de Carl Pineau. Pour le lecteur, c'est essentiellement le personnage d'Eddy, homosexuel touché par le SIDA, et le peu de place accordé à la police scientifique qui rattachent ce roman aux années concernées.
L'intrigue se déroule avec lenteur, dans les milieux interlopes nantais où se côtoient la bourgeoisie locale et les mafias russes et siciliennes. Elle s'appuie sur la coopération de deux êtres que tout devrait opposer : le "vieux" policier, qui fait plus confiance à son intuition qu'à la logique apparente des faits, et le "jeune" sicilien dont le passé tragique ouvre la porte à tous les soupçons.
De nombreux rebondissements entretiennent l'intérêt pour cette histoire aussi improbable que haute en couleur. Mais ce sont surtout les personnages qui sont intéressants, avec un questionnement sur leur identité profonde : identité cachée pour les uns (qui se cache derrière une façade de respectabilité... ?) ; recherche d'identité pour les autres, notamment les deux principaux (dont on découvre progressivement les drames qui les ont façonnés...).
Un bon polar à énigme, puisque les solutions se font attendre jusqu'à la fin, mais surtout un très bon roman noir !
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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J'ai eu le plaisir de découvrir la plume de Carl Pineau avec l'arménien son premier roman, dans lequel il faisait le pari de nous embraquer dans les années 80, avec une ambiance palpable et tellement bien retranscrite.

J'attendais impatiemment la sortie du second volet des nuits nantaises, mais j'avais une pointe d'appréhension, quand à la direction que l'auteur allait prendre. J'avais, en effet, un peu peur que le Sicilien soit un copié-collé de l'arménien.

Pour ceux qui ne l'auraient pas lu, l'arménien était une immersion dans le monde de la nuit, avec cette liberté qui prédominait au début des années 80, avec sexe à gogo, sans protection… Les évènements majeurs des années 80, étaient le fil directeur… L'élection de Mitterrand… La chute du mur de Berlin… La découverte du Sida et surtout l'impact que cela allait avoir sur les relations sexuelles, la prise de conscience du danger des MST… Mais surtout la transcription de la vie des jeunes de cité et la seule échappatoire qu'ils trouvaient en dealant, la place qu'ils avaient du mal à se faire dans ces années « touches pas à mon pote » et le racisme auquel ils étaient confrontés…

Le sicilien est une suite directe de l'impact des années 80 sur le monde de la nuit, le fil directeur est plus ténu, mais il demeure bien présent… le sida est passé par là, le sexe prend une place moins importante, enfin, on se protège… Mais les trafics en tout genre ont pris de l'essor, au point que les petits malfrats des années 80, sont devenues des pointures…

1995, le monde de la nuit, les nuits nantaises et ses bars louches… Dario, gérant de l'un d'eux, a une réputation à tenir et n'hésite pas à donner de sa personne… King Kong de l'arménien a laissé sa place à Andrei videur moldave…

En une nuit, Dario a fait basculer sa vie du côté obscure, même si ce n'est pas un enfant de coeur, ce n'est pas non plus un voyou. C'est un genre qu'il se donne, un genre sulfureux qui lui permet de cacher ses fêlures… Des fêlures qui font de lui la cible parfaite… Mais pas seulement…

Un coup de queue et tout bascule… Oui, c'est cru, c'est glauque, mais je l'ai trouvé plus soft que l'arménien. A l'image des années 80, l'auteur faisait souffler un vent de liberté sur le premier opus, alors que le sicilien est à l'image des années 90. Des années, sur la réserve, des années de transition, à l'image du monde qui vit une transition avec la chute du mur de Berlin.

Le sicilien, c'est la fin d'une époque et la naissance d'une nouvelle, une atmosphère particulière, propre au phénomène de «fin de siècle».

Le monde est en pleine mutation et c'est la décennie des changements, des évolutions. C'est la naissance de l'ère standardisée où l'être humain, devient quantité négligeable…

Dario, vit une transition et sera touché de plein fouet par la horde de la mondialisation… le monopole de la drogue change de main et les trafics en tout genre sont toujours aussi prégnants, je dirais même plus. Les trafiquants changent de camp et ne se cachent plus… L'héritage est parfois lourd à porter, mais encore plus quand il nous tombe dessus.

Carl Pineau, ne ménage pas ses personnages, et fait ressortir ce qu'ils ont de pire ou de meilleur en eux. L'intrigue est sombre et franchement certaines descriptions à la limite du supportable et le twist final m'a retourné les tripes, comme Dario, j'ai eu envie de crier ma rage. Car malgré le monde dans lequel il évolue, Dario est un homme bon, un homme qui aime et qui ne baisse pas les bras. Toujours à la recherche du bien, profondément humain dans son monde en pleine mutation.

En filigrane, l'auteur n'hésite pas à faire des petits clins d'oeil à l'arménien, mais donne surtout une place prépondérante au flic bourru qui avait fait son apparition dans l'arménien. A l'image du vieux flic, l'instinct prend toute sa place et heureusement, car les preuves qui accusaient Dario étaient suffisantes pour le mettre derrière les barreaux…

J'attendais avec impatience ce roman, et je n'ai pas été déçue. Carl Pineau dépeint avec justesse le monde de la nuit, comme seuls peuvent le faire ceux qui l'ont connu. L'alcool, la musique, la drogue ne font que mettre en exergue la solitude de ces hommes qui se roulent dans la fange, sans jamais perdre les valeurs profondes qui font d'eux des être humains.

La plume de l'auteur est toujours aussi fluide et travaillée, donnant un naturel incroyable au récit, aux scènes d'une violence palpable, et une émotion qui prend aux tripes.

Lauréat 2017 du Prix des Auteurs Inconnus, Carl Pineau, ne fait que confirmer le talent qu'il possède et les éditions Lajouanie ne s'y sont pas trompées. le rythme du sicilien ne fait que monter en puissance au fil des pages qui s'égrainent, et cela pour notre plus grand plaisir.


Lien : https://julitlesmots.com/201..
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Titre : le sicilien
Auteur : Carl Pineau
Editeur : Lajouanie
Année : 2019
Résumé : Nantes 1995. Dans le parking d'une discothèque, le corps d'une jeune Albanaise est retrouvé atrocement mutilé. le dernier homme à l'avoir vu vivante n'est autre que Dario, le gérant de cette discothèque mais aussi le propriétaire du véhicule où l'on a retrouvé le corps. Tous les soupçons se tournent alors vers ce ténébreux sicilien au passé trouble.
Mon humble avis : le retour des nuits nantaises. Après avoir exploré la faune nocturne de la cité des ducs dans un premier opus plutôt réussi, Carl Pineau fait un bon d'une décennie et nous replonge, cette fois-ci, dans le milieu interlope nantais des années 90. Si vous avez parcouru le résumé, vous avez compris que nous sommes ici dans de la littérature policière, dans un polar pur et dur, avec de jolies filles perdues et un héros tourmenté par les fantômes de son passé. Tout cela est classique me direz-vous, extrêmement classique même, mais quand c'est bien foutu et mené de main de maître par un auteur comme Carl Pineau, on en redemande et on est même un peu penaud de quitter Dario, Eddy et les autres, après avoir refermer la dernière page de ce bouquin. Si dans le premier tome de ces nuits nantaises - l'Arménien -, il était beaucoup question de ville, de bar et de night-club, l'action est ici resserré autour de Dario, le personnage principal, et c'est tant mieux. Car ce sicilien est un personnage marquant, à part. Gros bras au coeur pur, parfois pathétique, souvent attendrissant, il est le coeur même de ce roman et n'est jamais épargné par l'auteur, aussi bien physiquement que psychologiquement. Car de l'action il y en a ! de l'action mais aussi nombre de rebondissements et des scènes de violence pure car si Dario est au fond un sentimental, il est aussi très doué pour mettre des beignes mais aussi et surtout pour encaisser les coups. Il y avait longtemps que je ne m'étais pas plongé dans un polar pur jus et j'avoue que j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture. Evidemment Pineau ne s'éloigne jamais du chemin balisé par tant de ses prédécesseurs, mais la fidélité à ce type de littérature a parfois du bon et le Silicien se dévore en seulement quelques heures de pur plaisir. Avec en toile de fond l'épidémie de sida, le déferlement d'une mafia venue de l'Est et le traitement ignoble des prostituées venues elles-aussi des anciens pays du bloc soviétique, l'auteur ancre son récit dans une réalité propre à cette époque et le milieu de la nuit est si bien décrit qu'on soupçonne l'auteur d'avoir trainer ses guêtres dans toutes les boîtes de nuit Nantaises à cette époque. Bravo Monsieur Pineau, ce Sicilien est une réussite et j'attends avec impatience le dernier épisode de ces sombres nuit nantaises.
J'achète ? : Oui sans aucun doute. Ce roman se lit indépendamment du premier volet et tu passeras un excellent moment. Certes, Le sicilien ne brille pas par son originalité, mais il respecte à merveille les conventions du genre et se lit avec grand plaisir.
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Dans le tumulte des vagues s'échouant sur le rivage des âmes égarés, dans la nuit infinie qui tire vers l'aube naissant, c'est tout un cycle perpétuel qui se grave dans la pierre angulaire des jours et des vies, dans les regards croisés se cachent des zones d'ombre, dans une quête lancinante vers des lendemains meilleurs, chaque moment de vérité rapproche tout un chacun face à son miroir, qu'il soit empreint de doutes existentiels ou de certitudes fragiles, il n'en demeure pas moins une chose, rien ne saurait délivrer sa mue complète avant la mort qui nous attend, tôt ou tard ...

S'il fallait une preuve supplémentaire de l'alchimie miraculeuse prenant racine dans le pouvoir des mots, assurément le Sicilien de Carl Pineau l'apporterait sur un plateau d'argent, ce qui s'amorce comme un diamant brut du roman noir va prendre une tournure des plus bouleversantes, plus qu'un énième roman policier même s'il en a les composantes à travers une enquête minutieuse, plus qu'un simple roman noir exploitant à merveille en toile de fond une année charnière, celles des années 90, la force grandissante de cette suite directe du premier opus des Nuits nantaises, L'Arménien, qui embrassait les sulfureuses années 80, réside dans le portrait sensible et poignant d'hommes et de femmes face à leur destin, l'impuissance à juguler quelque peu les rouages d'un engrenage implacable d'une machine à broyer les individus, y compris ceux qui portent en eux la bonté et la générosité, des valeurs sensées les préserver du mal qui rôde, tel des loups dans une meute, la loi du plus fort n'est pas toujours celle à laquelle se fonde les espoirs pour rétablir une certaine justice morale.

S'articulant autour d'un meurtre d'une sauvagerie inouïe et d'une mystérieuse disparition, si l'inspecteur Brandt laisse sa place de protagoniste dans ce nouvel opus, sa présence plane pendant tout le roman, sa bonhommie et sa grande expérience et professionnelle et de la vie en général attire rapidement le respect et la sympathie, il se dégage une prestance et une bienveillance qui en fait un digne successeur des plus grands personnages d'enquêteurs de polars, je pourrai évoquer Maigret comme Harry Bosch dans cette pugnacité à ne pas lâcher l'os tant que le dénouement d'une enquête n'a pas divulguer toutes les réponses, l'intrigue maîtrisée donne une voix supplémentaire pour apprécier la lecture, le style de l'auteur gagne en maturité au regard du premier roman par une plume nerveuse mais en évitant le lissage propret, maintenir un suspense pour garder en éveil le lecteur, tous les ingrédients sont réunis pour passer un excellent déjà moment mais, pour reprendre le slogan de l'éditeur Lajouanie, Roman policier mais pas que ..., il était dit que le Sicilien n'allait pas s'arrêter en si bon chemin.

Aborder des problématiques inhérents aux années 90, une fois de plus l'auteur démontre l'importance d'un écrivain à ne pas mentir à ses lecteurs, fort de son expérience professionnelle pour tisser ses nuits nantaises, cet infatigable voyageur nous fait partager sa vision imprégnée de ses souvenirs en immergeant l'histoire au point d'en faire recoller les morceaux, comme l'artiste peignant un tableau sans fard ni artifice, le souci du détail, l'authenticité à l'oeuvre dans chacune des pages fait oublier la construction classique du chapitre et emporter la lecture vers un rythme des plus effrenés.

Sans lorgner sur des événements-clés qui ont émaillé cette année 1995, plus qu'une toile de vérité, c'est un formidable témoignagne d'une époque, celle qui attend fiévreusement de passer le cap de l'an 2000 et qui annonce déjà certains retentissements toujours en vigueur aujourd'hui comme les trafics à l'échelle internationale, l'apparition de nouvelles maladies ou encore les problèmes endémiques liés à la pauvreté, chômage, prostitution etc ...

Cette figure du protagoniste en la personne de Dario est le point névralgique du Sicilien, à partir d'une narration à la première personne, rarement j'ai été subjugué presque jusqu'à l'obsession, par sa détermination à toute épreuve faire sauter tous les verrous, son impulsivité contraste avec une sensibilité d'un écorché vif, le poids du passé assimilé à son caractère issu de cette botte bâtie dans cette région âpre et sauvage du sud de l'Italie, enchaînant des moments intenses de bravoure avec cette tristesse mélancolique propre à vous faire chavirer y compris les coeurs des plus endurcis, se libérer des chaînes du passé ou trouver la raison de croire en son étoile quand bien même celle-ci est déjà bien entamée, l'émotion finit par creuser sa propre sinuosité au fond de vos tripes, le cri d'une âme blessée c'est comme la bête qui se meure dans l'abattoir, déchirant à essayer de rester imperturbable, ces fêlures remplissent le réservoir de sentiments purs, l'auteur continue son oeuvre de sape dans la profondeur psychologique de ses portraits humains, à les pousser dans leur dernier retranchement qui dans les bras de la faucheuse qui dans les limbes éthyliques, des personnages rongés par la culpabilité ou par la souffrance refoulée, l'atmosphère électrique baigne dans un climat tantôt délétère par des situations de danger permanent, tantôt par cette attente insoutenable, cette relation de l'entre deux eaux symbolise métaphoriquement cette période en point de bascule.

L'alternance dans le mouvement balancier de l'ordre imprévisible du monde serait vaine sans cette part authentique qui imprime chaque dialogue inspirée, un réussite exemplaire pour créer et insuffler une énergie communicative voire contagieuse, comme si chaque phrase avait déjà fait l'objet de répétition théâtrale jusqu'à ce qu'elle sonne juste, sans demi-mesure, souligner la singularité et la perdition de personnages en butte devant tous les poids du monde, c'est toute l'essence de la vie réunie à rendre mémorable des tableaux vivants, Dario, Greg et les autres sortent du circuit de la fiction pour en vouloir ressentir spontanément une forme de compassion, de par une plume délicate et sensible à la fois, à partir d'une volonté constante du soucis des détails tendant vers la perfection, il était écrit que l'impermanence des choses dépeinte et la fragilité cachée des êtres humains accoucherait d'une histoire ... bouleversante !

Pari réussi pour cette suite d'une trilogie des nuits nantaises passionnantes et terriblement excitante, plus qu'un roman noir n'hésitant pas à sortir des sentiers battus ou prenant appui sur l'histoire et le pouls d'une ville, Nantes, plus qu'un hommage à cette terre qui lui a permis de forger son identité aujourd'hui, le Sicilien est aussi l'histoire de tout le monde, chacun traîne son poids quelque part, chacun attend et espère, chacun vit le jour et dort la nuit, chacun dort le jour et vit la nuit, chacun est un peu sicilien et un nantais, chacun est un citoyen du monde.

Ce monde qui continue de tourner autour du soleil, la vitesse de la lumière est toujours de 300 millions mètres par seconde et pendant ce temps, Dario cherche toujours à lutter contre les fantômes de son passé, à trouver un sens à sa vie et peut-être tracer, un jour, sa propre destinée.

Publié chez Lajouanie, le Sicilien de Carl Pineau prouve la bonne vitalité de la scène littéraire du roman noir français mais pas que, cette tentation à transcender un genre en portant un angle original, à mettre en exergue les relents de l'humanité pour mieux s'en infuser l'essentiel de ses arômes, l'âme humaine n'est pas encore morte.
Après L'Arménien et le Sicilien, la suite devrait arriver en 2020 avec le Nantais, pour clôturer la trilogie des Nuits nantaises.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Carl Pineau est un auteur qui a une place toute particulière dans mon cœur de lectrice.
Tout d’abord, parce que son premier livre « L’arménien » m’avait bluffé, retourné et m’avait réconcilié avec la lecture, passion dont je m’étais éloignée faute de trouver des livres qui me transportaient.
Son deuxième livre « Le sicilien » est tout autant un chef d’œuvre à mes yeux.
Certes, c’est un polar mais pas que…
Nous voilà plongés dans le Nantes des années 90 avec l’histoire de Dario, gérant de discothèque qui va être accusé de meurtre. L’histoire nous plonge dans le banditisme des années 90.
I va se retrouver face à l’inspecteur Greg Brandt, personnage dont on a fait la connaissance dans l’Arménien et qui garde son côté humain et attachant.
La narration se fait à la première personne, Dario nous raconte son histoire. C’est un personnage qui n’est pas épargné. Les scènes sont décrites avec beaucoup de détails, de vie, et c’est tellement bien fait que j’ai vraiment eu l’impression d’être spectatrice de chaque scène du livre.
L’ambiance des années 90 est si bien retranscrite qu’elle nous transporte et nous dépayse. Le temps de la lecture, j’ai voyagé 30 ans en arrière.
Carl Pineau a ce talent de créer une ambiance, une atmosphère propre dans chacun de ses livres qui vous emportent tout au long de l’histoire et dont vous ne pourrez vous défaire.
Il est fait référence quelques fois à l’Arménien mais le fait de ne pas l’avoir lu avant n’est pas handicapant du tout (je vous conseille toutefois de le lire si ce n’est déjà fait !!).
Enfin, Carl Pineau est un auteur qui est accessible et ça, j’apprécie énormément !
Foncez, vous ne serez pas déçus.
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Je me suis réveillé au même endroit, la porte de la discothèque était ouverte, la brune avait disparu. Incapable de savoir ce qui s'était passé à son départ, je me suis senti minable et souillé. Mes sinus me faisaient un mal de chien. Il m'a fallu dix minutes pour vérifier les mégots dans les cendriers et comptabiliser la recette : presque huit mille francs dont trois mille en billet que j'ai collés dans une enveloppe.
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Quelqu’un a cogné à la même porte à peine quatre heures plus tard. J’étais perdu au milieu du cauchemar dans lequel mon père me hurlait dessus. Ce cauchemar me hantait depuis l’enfance. Mon père m’accusait d’être l’assassin de ma mère, morte durant l’accouchement. Nous étions dans notre maison de Malaspina à la lisière de Palerme. Je revivais ce qu’il m’avait fait subir tant de fois. Il me frappait le dos avec son ceinturon, répétait que j’étais né cent ans jour pour jour après le massacre de la Conjuration des poignardeurs, ce qui faisait de moi une graine de mafieux, un moins que rien. Un parasite ! Une âme maudite qui avait tué sa femme. Il me dérouillait jusqu’au sang, ne s’arrêtait que lorsque je perdais connaissance.
Les coups ont redoublé sur la porte. Il m’a fallu une minute pour revenir à la réalité.
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– Raconte-moi ton histoire fissa que je comprenne ce que tu attends de moi.
– Un mâle dominateur, j’adooore… a-t-elle minaudé en rejetant la tête en arrière.
J’ai jeté un bref coup d’œil sur la rondeur de ses seins, sous son chemisier. Il m’a semblé qu’elle maîtrisait le tempo de l’excitation qu’elle avait fait naître depuis son apparition.
– La confiance ne suffira pas, a-t-elle dit. Je cherche un homme qui saura combler mes désirs. La perle rare qui me traitera comme une reine. Je crois que ça pourrait être toi. Tu y gagneras une fortune… Mais avant, il va falloir me montrer ce que tu as dans le pantalon…
Je n’ai rien trouvé à répondre à cette fantaisie surréaliste. Elle a écarté les jambes et saisi mes hanches pour me coller contre elle. Elle m’a embrassé sur la bouche. J’ai laissé sa langue se fondre à la mienne. Elle m’a caressé le sexe à travers mon jean, j’ai senti le sang affluer dans ma verge. J’ai interrompu notre baiser, elle a glissé la pointe de sa langue entre ses lèvres, comme si elle savourait la texture de ma salive.
– Désolé, ai-je dit, mais ça ne marche pas comme ça.
Ses yeux luisaient d’un désir ravageur.
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C’était le premier octobre 1995, le jour de mes trente-trois ans. Lorsqu’elle est entrée, il devait être deux heures du matin, j’avais une dizaine de J&B au compteur, avalée derrière le bar au fil de la soirée. Brune typée slave à la peau claire, j’ai contemplé l’ondulation de son corps dans sa jupe noire moulante.
Un sourire ravageur, des paupières maquillées à l’excès, elle s’est dirigée droit sur moi entre les clients ébahis et s’est installée sur un tabouret avec une agilité féline, s’immisçant au milieu de quatre jeunes voyous qui lui ont lancé des regards obliques.
J’ai lissé mon crâne rasé et je me suis penché vers elle.
– Fascinant, ai-je dit pour saluer sa distrayante prestation, qu’est-ce que je vous sers de beau, jeune fille ?
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