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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je flippe devant Les Oiseaux de Hitchcock, je kiffe ceux d'Aristophane, ceux de Matisse me font rêver, mais ces oiseaux-là, Les Inséparables d'Alessandro Piperno m'ont infligé une déception cruelle, à la hauteur de mes attentes: ils sont tombés comme des pierres du haut du ciel où m'avait laissée Persécution.

Le même mot ,en grec ancien, qui désigne l'oiseau sert aussi à nommer un oracle, réponse divine et ambiguë aux demandes humaines. Eh bien, toutes mes questions après la lecture de Persécution ont trouvé leur réponse - Cet "oiseau"-là au moins aurait dû me satisfaire...Eh bien non!..je dois être un oiseau mal embouché..

Je sais qui glissait ses dessins sous la porte du pauvre Leo condamné au silence et proscrit par sa propre famille pour un crime qu'il n'avait pas commis -mais, si on lit attentivement Les Inséparables, des invraisemblances notoires apparaissent : le dessinateur n'est pas celui que l'évidence désigne, mais alors que glisse sous la porte de Léo l'autre dessinateur, celui qui en fera son métier?
Je sais qui mettait des barres de chocolat devant la porte du sous-sol où s' était enterré Leo, je sais aussi qui est cet étrange narrateur-je-sais-tout qui se permettait d'ironiser sur chacun au plus fort du drame. Je sais même les secrets de l'insupportable Rachel, cette mère-pieuvre, cette épouse -parfaite-sous-tous-rapports qui soudain se désolidarise et laisse mourir son mari sans solliciter la moindre explication. Le récit, magnanime, lui donne un blanc-seing tardif et littéralement in extremis...Oui, oui, contrairement aux apparences, elle a agi pour la bonne cause! Encore une invraisemblance: épargner ses enfants ...en laissant leur père mourir abandonné et injustifié?

Bref je sais tout ce que je voulais savoir, comme si un dieu bienveillant s'était dit: allez, on va lui faire une petite explication de texte, à cette imbécile, et puis on va la boucler, cette histoire, en la truffant de portraits au vitriol - une actrice névrosée, une belle-fille de rêve pour belle-mère abusive, une onaniste perfide, un snob insupportable et j'en passe...- et aussi d'histoires de cul pour faire bon poids. Les frères Pontecorvo ont des problèmes sexuels, - sexe compulsif, onanisme en réunion ou impuissance, il y en a pour tous les goûts! D'ailleurs, on en aurait à moins avec une mère castratrice et manipulatrice et un père faible et accablé d'opprobre...mais cela ne fait ni un sujet, ni un (bon) livre: juste un reste de viande farci d'épices nouvelles. En Belgique, on appelle cela des oiseaux-sans-tête...

Malgré mon intérêt et ma passion pour les oiseaux, je n'ai pas aimé ces Inséparables, bien moins intéressants ou inquiétants que ceux que Tippi Hedren achète au début des Oiseaux d' Hitchcock, qui ont le bon goût de rester sagement dans leur cage à se bécoter, quand les mouettes, les hirondelles, les passereaux et les corbeaux deviennent inexplicablement des tueurs en puissance.

La curiosité dit-on, est un vilain défaut: je n'aurais pas dû vouloir à toute force connaître la réponse aux énigmes du livre précédent. Pan, sur le bec! Sans compter quelques plumes perdues avec mes illusions...

Persécution était un somptueux vol de gerfauts DANS le charnier natal. Les Inséparables, c'est de la roupille de sansonnet..
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J'ai lu Persecution , le premier volet de ce diptyque, il y a trois ans et j'en ai gardé un souvenir bien vivace: Un climat malsain autour d'une calomnie d'une gamine de 12 ans qui prétend avoir été abusée par un pédiatre renommé. La famille se disloque et le père finit par mourir , seul dans sa cave. Mais ce qui m'avait troublé, c'était l'apathie du père , incapable de se défendre . Sa mort laisse deux orphelins , Filippo et Samuel que l'on retrouvent ici 25 ans plus tard.
Filippo l'ainé vient de réaliser un film qui cartonne au delà de tous les espoirs tandis Samuel occupe un poste valorisant dans le monde du coton. Filippo multiplie les conquêtes même s'il est en couple avec Anna , fille d'un milliardaire quand Samuel entretient une liaison officielle avec une avocate, malgré son impuissance.

Comme dans le premier opus, on sent rapidement que rien n'est simple. La chute est proche du sommet, l'amour n'est jamais un terrain conquis, la stabilité professionnelle très précaire, les rapports entre les frères sont pour le moins équivoques et l'on ne parle pas de la mère . Sous-jacent , tous les non dits sur la fin du père , 25 plus tôt, notamment pour le cadet (c'est sa petite amie de l'époque qui a accusé son père).
Les personnages sont denses , les rapports minutieusement dévoilés , l'intrigue , certes très rétrospective, plutôt captivante. Il y a certes quelques longueurs mais le final est une apothéose , bien dans l'atmosphère de ce roman où l'on sent que tout peut se briser instantanément.
Ce livre a été lauréat du prix Strega , équivalent transalpin de notre Goncourt. Cela ne veut bien sur rien dire , Chanson douce a bien été primée chez nous !!!, mais valorise un livre à l'atmosphère bien particulière.
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