AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782867469411
304 pages
Liana Lévi (31/08/2017)
3.46/5   42 notes
Résumé :
Romains depuis plusieurs générations, les Zevi comptent parmi leurs ancêtres penseurs, avocats, scientifiques… et même un rabbin ! La seule fausse note dans ce concert de bienséance est Matteo, incorrigible hâbleur et dragueur. Dans les années 1990, il s’est rué avec légèreté dans deux mariages successifs et une accumulation inconsidérée de dettes. Ne parvenant pas à les rembourser il a quitté l’Italie pour vivre à Los Angeles une seconde vie faite d’expédients mina... >Voir plus
Que lire après Là où l'histoire se termineVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
3,46

sur 42 notes
5
1 avis
4
6 avis
3
4 avis
2
2 avis
1
0 avis
C'est l'histoire d'une famille bourgeoise à l'italienne.
Elle compte parmi ses ancêtres : avocats, penseurs, scientifiques éminents et même un rabbin!
Seule fausse note dans ce festival de bienséance un père volage et hâbleur , Matteo, juif romain, se ruant avec légèreté dans deux mariages successifs et une accumulation incroyable de dettes.
Il s'est enfui à Los Angeles en abandonnant sa deuxième femme et les enfants d'un premier mariage afin d'échapper à un créancier menaçant .

Il s'y cachera durant seize longues années .

À la mort de son usurier, Matteo revient à Rome sur un coup de tête .et se jette sans retenue dans les retrouvailles avec la Ville Éternelle …..
.
Ses deux enfants ne lui pardonnent pas son égoïsme de jouisseur , sa polygamie presque convulsive .
Marina se débat alors dans un mariage fragile , n'aime pas ses beaux - parents et se découvre plus amoureuse de sa belle- soeur que de son époux.
Giorgio , lui, préfère fuir son père , il'n'a aucune envie de l'affronter .

Seule , Federica, son ex- femme trouve grâce à ses yeux , véritable Pénélope moderne qui attend son revenant d'époux …

C'est une histoire familiale où le narrateur , ironique , retors , sarcastique s'amuse avec ses personnages.
C'est cynique,, drôle, réaliste, genre petit théâtre familial qui nous donne à lire l'essentiel sous le superficiel : fine analyse du couple ,de la paternité , de la filiation , rapports conjugaux , amours déçus, perte et abandon, certaine difficulté à s'accepter et à accepter l'autre .

L'auteur maîtrise son récit à la perfection , cynisme et réalisme , humour noir , bienveillance: observation attentive, lucide des comportements humains ,radiographie d'une époque, histoire d'une famille bouleversée,, dérangée , paniquée , par le retour du père ..

Je me suis un peu ennuyée jusqu'à une fin inattendue , cette comédie de moeurs à l'italienne bascule dans la tragédie lors du dénouement ..
Avant j'avais lu « Persécution » que l'on m'avait offert ,en 2011.
Commenter  J’apprécie          356
A son arrivée, à Rome, Mattéo est fort dépité de ne trouver personne à l'aéroport pour l'accueillir. Après un exil de seize ans en Californie, il espérait susciter un peu plus d'intérêt de la part de ses proches. Que peuvent-ils lui reprocher ? Oh, des broutilles, couvert de dettes, il a juste abandonné femme et enfants pour fuir un créancier de plus en plus menaçant.
A partir de là, l'auteur nous propose de découvrir les membres de cette famille manifestement indifférente.
L'épouse Federica, 50 ans, en proie aux doutes face à la vieillesse, en perpétuel questionnement sur son potentiel de séduction, prête à tout pour récupérer ce mari volage m'a parue touchante et pathétique.
Martina empêtrée dans un mariage subi plutôt que souhaité est secrètement amoureuse de sa belle-soeur avec qui elle a échangé un baiser torride. le retour de son père la laisse tout simplement indifférente. On ne peut que la trouver antipathique et superficielle.
Et le fils Giorgio a bien assez de souci avec son restaurant et la venue prochaine d'un enfant qui lui semble une bien lourde responsabilité. Il est à mon sens, celui dont le caractère se rapproche le plus de celui de son père même s'il reste le plus hostile à son égard.

« Là où l'histoire se termine » peut se lire comme une saga familiale étonnante, provocatrice, drôle, parfois choquante, souvent féroce. Alessandro Piperno y dépeint avec justesse les relations familiales et fraternelles mais aussi les émotions humaines, la vie en somme. Il dresse avec beaucoup de finesse le portrait et le parcours de vie de chacun des personnages, leurs blessures et leurs fragilités, tout en révélant les malentendus, les non-dits et les secrets enfouis des uns et des autres. J'y ai retrouvé l'écriture percutante teintée d'une pointe d'ironie à laquelle j'étais habituée pour avoir lu plusieurs fois cet auteur.

J'aurais qualifié ce roman de léger pour un bon moment de détente si l'auteur ne m'avait surprise par une fin aussi soudaine que dramatique, remettant les sentiments à leur juste place.
Mais, chut, car c'est « Là où l'histoire se termine ».
Commenter  J’apprécie          230
Matteo, un juif romain, a du fuir pour échapper à un créancier menaçant qui a commis l'erreur de penser qu'il pourrait être un jour remboursé. Abandonnant femme (la numéro 2 en fait) et enfants (des deux premiers lits) il émigre aux USA où il se cachera pendant seize longues années et deux nouveaux mariages (le dernier étant un mariage blanc à 20000$). le créancier vindicatif mort sans héritier, Matteo a la joie de retrouver la ville éternelle et accessoirement Federica, toujours éprise et attendant tremblante le retour de son Ulysse, ainsi que ses deux enfants Georgio et sa demi-soeur Martina qu'il avait d'antan accueillis comme des "dommages biologiques collatéraux" mais qui "s'étaient révélés, pas seulement d'un point de vue affectif, des investissements rentables."

Les enfants l'attendent-ils vraiment? Qu'importe, comme dit Federica, "exempt de souvenirs et de pressentiments, Matteo dormait tranquille, mangeait avec appétit et ne manquait pas un coup au lit".

Si Matteo est un raté magnifique et séduisant, son fils a réussi en restant angoissé à l'opposé de son père et sa fille a fait un "beau mariage". La paternité pour le premier et un amour contrarié pour sa belle-soeur pour la seconde s'enchainent sur un ton enjoué et plein d'humour qui me fait penser aux oeuvres de jeunesse pleines de facétie de Woody Allen. C'est bien écrit et les phrases savoureuses s'enchainent à un rythme réjouissant (entre autres, Federica "dans ses rares moments d'estime d'elle-même...se sentait comme une Jaguar de troisième main sur laquelle les anciens propriétaires avaient bénéficié de bons de réduction successifs" ou encore Georgio découvrant à l'échographie son futur fils : "son enfant ressemblait à E.T, ce fut la chose la plus douce qu'il puisse penser en apercevant sur l'écran cet ectoplasme de profil")

Une toute petite histoire familiale charmante et légère, avec des personnages attendrissants (comme Federica) et drôles, tout juste entrecoupée d'une mise en garde sur "la méchanceté des gens" jaloux de la réussite de Georgio. Mais tandis que chez Woody Allen on envoie un solo de clarinette et le générique, ici on entend le piano d'Oscar Peterson puis l'orchestre de Count Basie le soir de Noël dans le restaurant chic de Georgio, avant le coup de théâtre qui est incroyable... et pourtant...l'Histoire, celle qui est toujours tragique, celle qui fait irruption régulièrement mais qu'on oublie parce qu'on le veut bien, cette terrible Histoire est de retour !
Commenter  J’apprécie          180
A la lecture des critiques dithyrambiques des libraires, j'avoue que je m'attendais à autre chose du livre de Piperno. « Là où l'histoire se termine » correspondait pourtant – a priori – à tout ce que j'aime retrouver dans un roman : maîtrise du récit et de l'écriture, cynisme et réalisme, humour noir et bienveillance… Malheureusement, la magie n'a pas opéré pour moi. Bien que les protagonistes ne soient pas très nombreux, j'ai eu un mal de chien à faire le lien entre eux et à rattacher les enfants à la mère qui leur revient. La faute sans doute à Matteo, le père volage ! N'empêche, n'ayant pas réussi à entrer dans leur univers, j'ai suivi leurs aventures un peu de haut, telle une déesse dans son Olympe qui regarde s'agiter une poignée d'humains.
L'écriture est belle et pourtant là aussi j'ai décroché, pour la raison principale que j'ai retrouvé cette habitude actuelle des auteurs à user et à abuser du « on ».
« … on apprit… on donna… on céda à la tentation de… on recommença à… ». Qui est donc ce « on » généraliste et confortable qui permet à l'écrivain de faire passer ses idées personnelles au détriment de la littérature et de la subtilité de l'étude ? Réduire à une masse informe la genèse où prend forme la haine et l'instabilité par l'emploi d'un pronom indéfini, à mon sens, c'est frustrant.
Cependant certains passages sont très forts et j'ai fini par aimer ce livre qui prend son sens à l'extrême fin, à la dernière phrase. Mais pour comprendre la chute, il faut naturellement avoir lu ce qui précède. Artifice ou maîtrise, chaque lecteur se déterminera.
Commenter  J’apprécie          100
Là où l'histoire se termine est assez différent des précédents romans d'Alessandro Piperno. Son ton y est moins cinglant et les intrigues bien plus légères (en apparence) que dans Persécution ou Avec les pires intentions. L'écrivain italien a écrit une véritable comédie de moeurs dans un milieu qu'il connait parfaitement, celui de la bourgeoisie juive romaine. Si Là où l'histoire se termine était un film, on pourrait le qualifier de chabrolien mais ici, en l'occurrence, le roman rappelle de façon assez surprenante quelques uns des meilleurs livres de ... Philippe Djian. Avec un narrateur ironique, voire sarcastique, qui s'amuse avec des personnages pas loin d'être stéréotypés mais qui sentent indéniablement le vécu. Il y en a peu qui trouvent grâce aux yeux de l'auteur si ce n'est Federica, véritable Pénélope romaine qui attend que revienne Matteo, qui s'est enfui 16 ans plus tôt en Californie, en laissant derrière lui épouse(s), enfants et surtout dettes. Son retour, lui le séducteur polygame et désargenté, dans une ville qui a beaucoup changé n'en fait pas pour autant le personnage principal du livre, ou alors indirectement, comme une sorte de catalyseur de déséquilibres dans sa famille, proche ou par alliance. Avec une science parfaite du récit, Piperno passe d'un protagoniste à un autre, particulièrement inspiré dans les scènes collectives, fêtes, repas ou cocktails, où son art de la description des sentiments se révèle féroce et jubilatoire. Ce petit théâtre des vanités, des égoïsmes et des névroses, l'auteur le fait littéralement exploser dans un dernier chapitre que rien n'annonçait. Une façon de démontrer la futilité et la vanité de ces (de nos ?) existences mais aussi, et peut-être surtout, d'en souligner la précarité dans un monde d'où sourd une violence aveugle et imprévisible.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
Commenter  J’apprécie          130


critiques presse (2)
LaCroix
22 décembre 2017
À travers le portrait d’une famille de la bourgeoisie juive italienne, Alessandro Piperno décrit une société en perte de repères. Explosif.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
21 septembre 2017
Rome, son charme et son délabrement irresistibles, cadre idéal pour le petit théâtre familial et cruel d'Alessandro Piperno.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
«  Mais bien que tout s’oppose à cette union ,elle avait une raison de prendre cette décision : combien de fois dans la vie les DÉSIRS coïncident - ils avec les POSSIBILITÉS ? .

Elle avait associé intentionnellement les deux mots , sachant que dans le vocabulaire usuel de son père il n’y avait place ni pour l’un ni pour l’autre , et que le plan sur lequel il fallait le défier était celui de la provocation idéologique ……. »
Commenter  J’apprécie          120
«  La ville n’a pas vécu un hiver aussi sombre et interminable depuis 1943.

Les générations qui s’étaient succédé et avaient vécu dans l’illusion d’une paix et d’une prospérité éternelles avaient tout fait pour oublier que L’HISTOIRE est faite de sang , de folie, et de violence .
La petite histoire de chacun semblait se terminer exactement là où L’HISTOIRE reprenait son cours » ……
Commenter  J’apprécie          100
Dans la biographie fictive que chacun de nous reconstruit pour son usage et sa consommation personnelle afin de donner un sens à son destin, la rampe d'escalier qui séparait le bureau du directeur de la salle de classe était devenue une pierre milliaire. A des décennies de distance, il ressentait la joie qui avait suivi son désarroi, l'euphorie affolée de celui qui, arraché prématurément à l'adolescence, est précipité de force dans l'âge adulte.
Dans cet escalier Giorgo Zevi était devenu grand. Il avait quinze ans. Il était seul, il devait s'en sortir tout seul, personne ne lui dirait plus ce qu'il devait ou ne devait pas faire.
Commenter  J’apprécie          20
C'est ainsi que Martina Zevi, à vingt-cinq ans sonnés, découvrit la joie de dire la vérité à l'être qu'on aime. La coïncidence miraculeuse entre ce qu'on ressent et ce qu'on exprime. Ce n'était pas la première fois qu'elle confiait son amour à quelqu'un, mais certainement la première qu'elle le faisait en connaissance de cause, en plein possession de ses facultés émotionnelles. Elle comprenait que le dire apportait une joie supérieure à celle d'entendre l'autre vous le dire ; qu'aimer, du moins en l'occurence, était plus exaltant qu'être aimé.
Commenter  J’apprécie          10
De toute évidence, sa mauvaise journée n'avait pas laissé de traces. Elle avait encore l'âge où les préoccupations sont lavées par une douche brûlante et rendues inoffensives par le décolleté.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Alessandro Piperno (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alessandro Piperno
Alessandro Piperno - Là où l'histoire se termine
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (85) Voir plus



Quiz Voir plus

Grandes oeuvres littéraires italiennes

Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».

Si c'est un homme
Le mépris
Le désert des Tartares
Six personnages en quête d'auteur
La peau
Le prince
Gomorra
La divine comédie
Décaméron
Le Nom de la rose

10 questions
828 lecteurs ont répondu
Thèmes : italie , littérature italienneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..