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3,72

sur 277 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'avance doucement dans mon challenge "Le tour du monde en 8 ans" et je termine avec regret le livre de Zoyâ Pirzâd, auteure iranienne, que j'ai adoré.

Tout d'abord, l'écriture est vraiment très belle, pleine de poésie, de pudeur. J'ai hâte de pouvoir découvrir les autres romans de l'auteure.

Et puis Clarisse, l'héroïne, m'a beaucoup plu. C'est une femme au foyer dévoué a son mari, qui ne fait pas (plus) attention a elle, a son fils, adolescent qui grandit trop vite, a ses jumelles, qui lui demandent beaucoup d'attention, a sa mère et sa soeur qui sont pour le moins envahissante. Bref personne ne lui prête vraiment d'attention et puis l'arrivé d'Émile, le nouveau voisin, avec sa mère et sa fille va lui faire prendre conscience de tout ça. Elle va se remettre en question, essayer de faire la part des choses entre son statut de femme et de mère.

C'est un roman ou il ne se passe pas grand chose, ou l'action est plutôt plate mais ou les sentiments sont tellement bien dépeint que l'on ne s'ennuie pas une seconde bien au contraire. La fin arrive très vite, une fin prévisible et au final plutôt inévitable. On reste quand même sans réponse, volontairement de la part de l'auteur je pense, concernant le fameux Émile mais au final, il n'était qu'un personnage secondaire. Libre aux lecteurs d'imaginer la suite.

Je vous recommande ce roman, sans aucune objectivité, puisque c'est un vrai coup de coeur.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Je viens de clore ce roman et n'en reviens toujours pas d'avoir aimé. Il ne s'y passe rien et pourtant j'ai été passionnée!
L'écriture est belle et simple. le personnage principal est attachant, elle peut paraître fade mais c'est parce qu'il faut du temps pour aller à sa rencontre, parce qu'elle est timide, presque farouche, en tout cas assez secrète.
Bien que très éloignée de moi (elle est arménienne, vit en Iran, femme au foyer, mère et toute dévouée à sa famille), j'ai eu vraiment une sensation de connexion avec elle et notamment via cette sensation qu'on a sûrement toutes (ou presque) ressentie un jour ou l'autre, de donner, donner donner et que ça soit non seulement invisible mais perçu comme une évidence, presque un dû.

Clarisse est celle qui éteint les lumières, celle qui range, qui nettoie, qui cuisine, qui console, qui nourrit, qui soigne, celle qui est invisible, celle dont l'immense travail est invisible, celle a qui on ne demande pas son avis, ses pensées, ses émotions. Elle est le petit lutin qui fait briller la maison quand personne ne la voit.
L'autrice, tout en douceur, nous permet d'accéder à ce qui se passe sous la surface du vernis lisse, tellement brillant qu'il renvoie la lumière et semble faire disparaître Clarisse. Et si le vernis se craquelait?

Ce n'est pas un roman que je conseillerai facilement parce que je comprends que l'inaction puisse gêner ou trop surprendre, mais les pistes de réflexion sur nos sociétés, nos rapports sociaux, nos rapports femme-homme qu'il peut ouvrir son intéressantes.
Comme pour la littérature japonaise, il y a un côté très en retrait, rien n'est imposé, tout est suggéré (le contraire des thrillers ou de beaucoup de livres américains ou français).
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Une Desperate Housewife iranienne dans les années 60 (sans la libido débridée ni l'hystérie collective ni les vilains secrets) ça vous tente ? C'est ce que propose Zoya Pirzad avec son très beau roman C'est moi qui éteins les lumières.

C'est moi qui éteins les lumières est une des rares phrases échangées entre Clarisse, notre héroïne, et son époux qui la délaisse et au fond ne sait rien d'elle. Clarisse appartient à la minorité des Arméniens d'Iran, minorité protégée et intégrée au sein de l'appareil économique. le mari de Clarisse est ingénieur au sein d'une centrale électrique qui protège ses salariés en les « parquant » dans une sorte de ghetto pour familles privilégiées.

Zoya Pirzad nous fait entrer dans le quotidien de cette femme, l'anti-héroïne par excellence, dont la vie est inlassablement rythmée par les impératifs qui lui incombent en tant que femme au foyer, consacrant toute son énergie à son mari, ses enfants (des jumelles malicieuses et un fils préado), à une mère et une soeur omniprésentes. Au fil des pages, l'auteure nous fait prendre conscience que quelque chose ne va pas dans cet univers parfaitement cloisonné et policé. L'arrivée d'une autre famille arménienne, parée d'une aura de mystère liée à un passé prestigieux et enrichissant, lui ouvre un horizon de possibles que Clarisse n'avait jamais entre-aperçu ni espéré jusque-là. A partir de cette rencontre, la façade respectable de Clarisse se fissure.

Le roman est le récit de la prise de conscience d'un étouffement, de l'inanité d'une vie consacrée et « sacrifiée » aux autres. Si vous attendiez de l'action, alors abstenez-vous de vous plonger dans C'est moi qui éteins les lumières. le livre est à l'image de Clarisse, tout en retenue et pudeur. C'est un livre qui se savoure et s'apprécie lentement, laissant le lecteur en proie avec son propre quotidien à chaque fin de chapitre. C'est un récit qui invite indéniablement à la réflexion. le roman est un très beau portrait de femme au bord du précipice mais toujours retenue par un fil invisible, dont on comprend qu'il s'agit de la peur de l'inconnu et le devoir familial. Pas d'étalage de sentiments violents ; ce n'est en rien un portrait hystérique à la Almodovar, comme je le notais en préambule. Zoya Pirzad trace ce portrait par touche discrète et diaphane, distillant les émotions page par pages avec subtilité.

C'est moi qui éteins les lumières est un livre qui m'a bouleversée par l'universalité de son sujet, par l'émotion continue et contenue qu'il offre au lecteur. Clarisse m'a touchée au plus haut point me faisant tout à la fois compatir vis-à-vis de son désarroi mais aussi vibrer et espérer avec elle cet ailleurs tant convoité. Je recommande chaudement ce petit bijou littéraire d'une profonde empathie et d'une indicible sincérité.
Lien : http://livreetcompagnie.over..
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Je vais manquer de qualificatifs pour exprimer tout le bonheur de lire que j'ai ressenti avec ce roman.
J'avais déjà fort apprécié les nouvelles regroupées sous le titre " le goût âpre des kakis".
Ici, tout est poésie, nuances, sagesse... Juste une petite fenêtre ouverte sur la "bagarre" intime qu'elle livre entre son "bon et son mauvais côté". Mais elle accepte et est consciente des limites de sa position de "femme au foyer", limites qu'elle accepte, voire positive, puisque, arménienne vivant en Iran, elle a conscience d'avoir des droits bien supérieurs à ceux des Iraniennes. Elle se dévoue avec naturel pour ses enfants et son mari, même si à ce dernier elle conteste ses implications politiques, ce qui donne lieu d'ailleurs à un des passages les plus savoureux, par sucrier interposé, agissant comme métronome régulateur de disputes conjugales.
A lire absolument en ce moment où il est de bon ton de parler - et d'écrire autour- de la violence, du meutre, de la sauvagerie de l'Homme. Rien de tout ça ici, et c'est aussi ce qui me réjouit.
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Ce roman est un roman que j'ai vraiment beaucoup aimé. Au début j'étais un peu dubitative, car c'est juste l'histoire au fil des jours et des mois d'une femme et sa famille. Les enfants vont à l'école, le papa va au bureau, et elle, la maman fait son ménage, son jardin, écoute sa maman, sa soeur, invite les voisins.... Ca aurait pu être très vite lassant... Mais... L'auteur a réussi grâce à son écriture très très agréable à faire de ce livre une belle balade livresque. Pas de rebondissements colossaux, pas de retournements de situations explosifs, car il n'y a que dans les films que les héros vivent ce genre de choses. Notre vie quotidienne à nous monsieur et madame tout le monde est faite d'habitudes, de traditions, de rencontres mais tout cela se fait en douceur, et c'est en douceur que cette histoire familiale est racontée. Un peu d'humour, un peu de réflexion et beaucoup de simplicité, une recette que j'ai savourée tout au long de ma lecture.
Lien : http://jenta3.blogs.dhnet.be..
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Un roman plein de grâce, un de ces récits douces et intimistes comme on les aime! L'histoire est tout simple : en Iran, une jeune mère de famille connait une existence sans histoire, jusqu'au jour où des voisins fraîchement installés vont venir perturber son quotidien et faire naître des sentiments et des tourments insoupçonnés... le roman nous plonge dans le quotidien de la communauté arménienne en Iran et dresse un très beau portrait de femme, touchant et sensible. Modeste à prime abord, mais d'une grande profondeur dans le traitement de ses personnages, ce roman émeut et amuse en même temps, grâce à la vivacité de son récit et son écriture légère et limpide. Une jolie lecture pour découvrir l'Iran et un personnage des plus attachants.
Lien : https://www.exploratology.com/
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Tous mènent une vie paisible, finalement, au moment où commence le roman. Les amis de longue date ont déménagé, sans que cela nuise à leur amitié, et de nouveaux venus s'installent au G4, des nouveaux venus bien différents de Clarisse et des siens. C'est Emilie, la petite fille, que nous découvrons en premier, une apparition assez inquiétante, finalement, puisqu'elle ne dit mot^, pas même un remerciement à Clarisse qui lui a préparé son goûter. Inquiétante aussi puisqu'elle a mangé tout ce qui lui a été proposé, bien que sa grand-mère affirme qu'elle n'aime pas cela – et ce n'est sans doute pas par politesse qu'elle a tout avalé. La grand-mère ensuite, qui semble tout régenter, tout ordonner, qui obtient l'obéissance absolu de son fils, quoi qu'il arrive. Naine, Elmira est précédée par sa réputation de richesse et d'autorité – on peut remercier la mère de Clarisse pour sa connaissance du personnage. Elmira a une volonté de fer, et l'impose aux autres.
Reste Emile, son fils. J'ai eu un sentiment de répulsion à son égard, en partie à cause de son passé (sa femme n'a-t-elle pas été envoyée chez les fous ?), mais aussi par son présent, lui qui est incapable d'imposer ses choix à sa propre mère, lui qui est aussi incapable de prendre soin de sa fille. Et s'il est une métaphore assez facile, qu'autorise la fin du roman, je dirai que le couple père/fille m'a fait penser à des sauterelles.
Si Agatha Christie jetait un coup d'oeil à cette intrigue, elle dirait que, ce qui manque à Emilie, c'est une mère. Une mère qui, comme Clarisse, se préoccupe de ses enfants, enfants qui, s'y commettent des bêtises, comme Armen, sont capables de se rendre compte de ce qu'ils ont fait, et de changer – et de ne pas se laisser entraîner dans d'autres incartades.
Oui, la vie de Clarisse était assez simple jusqu'à leur arrivée, jusqu'à ce qu'elle s'interroge sur ces choix, ou ses absences de choix, comme l'on veut. Femme au foyer, elle ne s'est jamais interrogée sur le droits des femmes, le fait d'avoir le droit de vote ne lui semble pas très important, et le fait que son mari fasse de la politique (un peu) ne lui plait pas du tout, mais elle ne s'en mêle pas. Elle est pourtant consciente que tous (toutes) n'ont pas la vie aussi aisée qu'elle – comme peut aussi en témoigner Alice, sa soeur, qui ne lui cache pas ce qu'elle voit à l'hôpital où elle travaille.
Clarisse aurait pu devenir un personnage de comédie – en servant d'entremetteuse. Elle aurait pu devenir un personnage de drame bourgeois. Clarisse s'affirme, tout en restant foncièrement celle qu'elle est. Elle n'est pas Nina, sa meilleure amie. Elle n'est pas non plus Violette, elle est celle à qui l'on se confie, et qui reste lucide en dépit de ce qu'on lui confie.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Cette histoire d'une famille iranienne d'origine arménienne est racontée tout en finesse. C'est un régal que de lire ce livre. le style est d'une telle simplicité, d'une évidence, ... tout simplement parfait.C'est un roman tout en délicatesse qui raconte une tranche de vie d'une famille iranienne sur le temps d'une année scolaire. L'humour n'en est pas absent. On apprend également beaucoup sur les traditions de ces pays, assez mal connus en fin de compte. J'ai beaucoup apprécié aussi le côté "culinaire" du roman. La maman , Clarisse, passe son temps à préparer de bons petits plats pour sa famille, des goûters délicieux pour quand les enfants rentrent de l'école, des repas pour ses amis, ... Un roman traduit du persan qui retient et émeut.
Une véritable découverte. Une pépite...Un régal.
Dommage que les recettes ne soient pas livrées avec le livre...
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Clarisse est une femme au foyer comblée. Mariée à un homme gentil qui gagne correctement et honnêtement sa vie, qui n'a pas de vices caractéristiques. Mère de trois enfants, la vie de la famille est paisible, routinière même. Sans qu'il y ai à s'en plaindre, cela ne coule pas la joie et le bonheur pour autant, il y a comme un sentiment de lassitude dû à l'habitude. Il suffit d'un élément pour faire basculer tout ça, et cela arrivera avec l'emménagement de nouveaux voisins.


Le roman nous emmène dans les tréfonds de l'Homme, sur la différence entre ce que l'on perçoit des gens et qui ils sont réellement. Il est question de castes, de hiérarchie sociale, où votre lieu d'habitation défini qui vous êtes, où votre niveau hiérarchique à votre travail montre votre rang dans la société. Si vous croisez des gens plus élevés, ils vous feront bien comprendre qu'ils ne veulent pas être servi au même restaurant !Il y a cette obligation de devoir se conformer aux us et coutumes, surtout pour les femmes, respecter de ne pas avoir la parole dans sa propre maison car les autres décident pour vous.En effet ce livre exploite à fond un sujet, cette capacité qu'ont les gens à mieux savoir que les autres ce qu'il convient de faire, à diriger autrui selon leur propre volonté plutôt que de laisser la personne concernée choisir elle-même.


Clarisse est un personnage qui parle peu, effacé, oublié de ses proches, sauf pour les reproches. Sous prétexte qu'elle est gentille et douce, les gens l'écrase pour se sentir supérieurs. Mais elle pense, réagit, mais ils ne l'écoutent pas et ne comprennent pas qu'elle puisse avoir des envies, des doutes, une simple conscience. Une femme dominée qui sent souffler le vent de la révolte.


Un roman incroyable qui ne vous laissera pas un temps de répit. Chaque protagoniste a son intérêt, son histoire, son paraître, ses secrets. C'est brillamment orchestré, d'une douceur enveloppante alors que les sujets sont parfois très sensibles. Riches, pauvres, amoureux, rejetés, tous ont leur rôle dans ce livre, et j'ai un gros coup de coeur pour Clarisse qui voit toute sa vie sous un autre aspect. Brillant !
Lien : https://cenquellesalle.wordp..
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Un beau roman, dépaysant , qui nous plonge au coeur d'une famille arméniene en Iran.
J'ai particulièrement apprécié le caractère intimiste de la narration par Clarisse, le personnage principal, à laquelle on s'attache très rapidement !
Clarisse, passablement accaparée par sa petite tribu, mari, enfants, mère , soeur... ne s'accorde que peu de temps pour elle et nous fait partager son quotidien avec beaucoup de sensibilité.
L'arrivée d'un voisin va l' amener à prendre conscience de son statut de femme effacé par ses obligations de mère et la pousser à redéfinir son propre rôle au sein de la tribu familliale... A découvrir !

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