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sur 277 notes
Je l'ai écrit récemment, dans ma critique d'un autre bouquin, j'adore lire Zoyâ Pirzâd. Pas de grands drames, que le quotidien. Celui auquel n'importe quel lecteur peut se référer, s'identifier. Et cela malgré les différences culturelles. C'est exactement ce que l'on retrouve dans C'est moi qui éteins les lumières. Dans ce roman, Clarisse, la narratrice est mère de famille bourgeoise. Elle s'occupe de la maisonnée, de son mari et de ses enfants : les jumelles Arsineh et Armineh ainsi que de leur frère Armen. Cela inclut les activités de l'école des petits et de la communauté arménienne. Accessoirement, elle occupe la fonction de personne raisonnable pour sa soeur et sa mère.

Puis arrivent de nouveaux voisins. Émile Simonian, veuf et apparemment séduisant, avec sa fillette Émilie et sa vieille mère Elmira, impérieuse et capricieuse. Alors que d'autres auteurs auraient été tentés par un toride histoire d'amour illicite, Zoyâ Pirzâd évite la facilité. On plonge dans le psychée de la narratrice. Comment l'arrivée de ces voisins, qui aurait pu n'être qu'un événement anodin, change imperceptiblement le quotidien de Clarisse et de sa famille.

Quand la vieille Elmira se montre insistante et envahissante, la narratrice veut se tenir loin de voisins mais voilà que son mari s'est pris d'une amitié pour Émile, jouant régulièrement aux échecs avec lui. Les fillettes s'amusent avec Émilie (du moins, quand elles ne luttent pas entre elles pour obtenir son amitié exclusive) et même Armen, tombé amoureux, se bat contre les garçons témoignant de l'intérêt envers elle. Ainsi donc, les Simonian bouleversent son quotidien qui était si bien réglé. Mais l'était-il ? Des fissures apparaissent dans le couple mais il semble bien que ces fissures étaient là depuis un certain temps, mais cachées. Elles allaient apparaître un jour ou l'autre.

Mais tout n'est ni noir ni blanc. Par exemple, cette Elmira exigeante, on découvre son passé et on la prend en pitié. Cette Émilie n'est pas à blâmer si Armen s'est pris d'amour et est près à tout pour obtenir le sien. Et même son mari, alors qu'il pouvait sembler indifférent, magouillant dans son dos, sait se montrer prévenant et attentionné à d'autres moments. C'est une bonne leçon de vie, de ne rien prendre pour acquis et de ne pas se faire une opinion trop rapidement des gens qui nous entourent. J'écris cela mais le roman n'a rien d'un bouquin à morale.

Évidemment, la plume délicate et bienveillante de Zoyâ Pirzâd y est pour beaucoup. Elle déroule lentement son histoire (qui semblait si anodine, si tranquille), dévoilant petit à petit des pans du quotidien de cette famille, qui pourrait être n'importe quelle famille. La vôtre, la mienne, celle de mes voisins. Malgré qu'elle soit ancrée dans la réalité une communauté arménienne d'Iran, son histoire est vraiment universelle. Qui ne s'est pas posé des questions sur son couple, sur son but dans la vie. Sans aller jusqu'à parler de crise existencielle, je crois que tout le monde passe une période de questionnement et, dans C'est moi qui éteins les lumières, ça semble si naturel.
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J'avance doucement dans mon challenge "Le tour du monde en 8 ans" et je termine avec regret le livre de Zoyâ Pirzâd, auteure iranienne, que j'ai adoré.

Tout d'abord, l'écriture est vraiment très belle, pleine de poésie, de pudeur. J'ai hâte de pouvoir découvrir les autres romans de l'auteure.

Et puis Clarisse, l'héroïne, m'a beaucoup plu. C'est une femme au foyer dévoué a son mari, qui ne fait pas (plus) attention a elle, a son fils, adolescent qui grandit trop vite, a ses jumelles, qui lui demandent beaucoup d'attention, a sa mère et sa soeur qui sont pour le moins envahissante. Bref personne ne lui prête vraiment d'attention et puis l'arrivé d'Émile, le nouveau voisin, avec sa mère et sa fille va lui faire prendre conscience de tout ça. Elle va se remettre en question, essayer de faire la part des choses entre son statut de femme et de mère.

C'est un roman ou il ne se passe pas grand chose, ou l'action est plutôt plate mais ou les sentiments sont tellement bien dépeint que l'on ne s'ennuie pas une seconde bien au contraire. La fin arrive très vite, une fin prévisible et au final plutôt inévitable. On reste quand même sans réponse, volontairement de la part de l'auteur je pense, concernant le fameux Émile mais au final, il n'était qu'un personnage secondaire. Libre aux lecteurs d'imaginer la suite.

Je vous recommande ce roman, sans aucune objectivité, puisque c'est un vrai coup de coeur.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Celle qui éteint les lumières, c'est Clarisse, mère de trois enfants, mariée à Arthus, ingénieur dans la compagnie pétrolière d'Abadan, en Iran. Sa vie est bien réglée, bien qu'un peu monotone : le mari, les enfants, la maison, les courses, un peu de lecture.
Ce ronronnement domestique est mis à mal avec l'arrivée de nouveaux voisins venus de Téhéran. Une famille étrange, dirigée de main de maître par la grand-mère, aussi énigmatique qu'acariâtre. Lorsqu'elle a décidé, tout le monde obéit, en premier lieu son fils et sa fillette parfaite en apparence.
« C'est moi qui éteins les lumières » est un livre attachant, que j'ai lu avec un immense plaisir.
Toutefois, si vous recherchez une histoire trépidante, il vaut mieux faire un autre choix, car ici, nous évoluons dans un univers feutré.
Clarisse, sur qui repose entièrement cette famille est une femme courageuse et volontaire. Elle se contente d'une vie monotone, sans se poser de questions. le bonheur du foyer est son moteur, même si parfois, elle s'autorise à rêver.

Une lecture toute de douceur et de nostalgie que j'ai prise comme une bouffée d'oxygène entre deux histoires plus éprouvantes.

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Ce livre, acheté par hasard dans un vide-grenier, raconte le quotidien d'une femme au foyer arménienne en Iran.
En quatrième de couverture Clarisse est appelée la "femme invisible".
Cette appellation lui va comme un gant et montre et démontre, une fois de plus, le peu d'estime dont bénéficient les femmes, quel que soit le milieu ou la culture.
Il faut quand même signaler que l'action se passe vraisemblablement dans les années 60 ( référence au hula-hoop ) et avant la révolution islamique de 1979.
Raconté à la première personne, ce récit m'a interpellée. Je n'ai pas regretté cet achat impulsif car Clarisse est une personne très attachante et la vie de la communauté arménienne à Abadan très intéressante.
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Zoyâ Pirzâd est une romancière iranienne née en 1952 de mère arménienne. Elle écrit depuis 1979.
« C'est moi qui éteins les lumières » est un roman qui met en position centrale Clarisse, une mère de trois enfants, mariée à Artosh. La lumière se pose sur une femme dévouée pour sa famille, « coincée » dans sa cuisine et aussi dans sa vie. Une étrange voisine s'installe dans le quartier avec son fils Émile et sa petite fille Émilie. Cette rencontre va bouleverser lentement, tout en douceur, discrètement la perception de Clarisse, elle qui donne tant et reçoit si peu.
Ce texte m'a beaucoup touchée par ses mots justes et tendres. Ce focus sur celle que personne ne voit vraiment mais dont chacun a tant besoin est l'axe principal de ce très beau récit. Je pense que de nombreuses femmes retrouveront un peu d'elles dans le personnage de clarisse. A lire avec délice.
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Les romans ou les nouvelles de Zoyâ Pirzâd sont pour moi des lectures, qui sans être les plus marquantes, constituent toujours d'agréables souvenirs, une impression de moments douillets comme se lover au coin d'une cheminée, ou paresser dans une chaise longue sous un arbre… Elle n'a pas son pareil pour décrire des atmosphères familiales et plutôt bon enfant, où se révèlent les petits ressentiments, les petites mesquineries, mais aussi les traits de caractères plus nobles et le bon fond de chacun.
La narratrice, Clarisse, est venue de Téhéran vivre avec sa famille dans le quartier préservé de la petite ville d'Abadan réservé aux employés de la Compagnie des Pétroles. Femme au foyer un brin bohème et rêveuse, elle ne manque cependant jamais de s'occuper de son foyer et de son mari Artosh, de préparer des bons petits goûters à ses deux jumelles de six ans, et à son ado de fils. L'arrivée d'une nouvelle voisine, arménienne comme Artosh et Clarisse, mais au mode de vie sensiblement différent, et, pour tout dire, assez spéciale, provoque un petit remue-ménage à l'échelle du quartier. Les fillettes s'entichent de la petite-fille de la voisine. Clarisse est un peu chamboulée par le fils veuf, amateur de poésie, et qui n'a pas son pareil pour s'occuper des plantes ! Et elle commence à en avoir assez que tout le monde se repose sur elle, s'invite à dîner, impose des choix sans la consulter…
Des détails, posters dans la chambre du garçon, musique écoutée, montrent ici et là que le récit se situe plutôt dans les années soixante, mais l'important est surtout dans la finesse psychologique et la légèreté et l'humour du ton de Zoyâ Pirzâd.
Un roman tendre et intemporel, ça ne se refuse pas !
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Je ne connaissais absolument pas cette auteur et on m'a offert le roman. Je ne lis pas souvent des auteurs iraniens.
Nous sommes dans les années 1960 à Abadan, petite ville prospère grâce à la présence d'une compagnie pétrolière qui génère de nombreux emplois.
Clarisse est une femme de 40 ans, mariée à un ingénieur de la compagnie pétrolière, ils vivent heureux dans un lotissement assez aisé. Ils ont 3 enfants, l'aîné Armen entre dans l'adolescence et les filles sont des jumelles de 9 ans, un peu espiègles. Clarisse ne travaille pas, elle élève ses enfants et s'occupe de la maison. Elle est très entourée car sa mère et sa soeur, infirmière célibataire, viennent très souvent chez elle. Elle a aussi des amies, comme Nina, son ancienne voisine. Ils ne fréquentent pratiquement uniquement que des arméniens, comme eux.
Elle se consacre entièrement à sa famille et aux tâches ménagères en oubliant de penser à elle. Son mari est gentil mais pas très attentionné.
Parfois, elle se sent seule et incomprise.
Sa tranquilité va être interrompue par l'arrivée de nouveaux voisins dans la maison d'en face. Il s'agit d'un veuf Emile Simonian qui élève seul sa fille Emilie, 12 ans et ils habitent avec la grand-mère, naine au caractère impossible.
Emilie va devenir amie avec les jumelles et troubler le jeun Armen à qui elle fera faire des bêtises. Emile va se rapprocher de Clarisse, ils vont jardiner ensemble et parler littérature. Sa présence et son écoute vont causer chez Clarisse une sorte de remise en question de sa vie actuelle.
C'est un joli roman, très lent, très descriptif. L'auteur excelle dans la description du quotidien, elle parle beaucoup de nourriture, de petites choses de la vie. Il n'y a pas de grands événements, pas d'action à proprement parler, ce sont plus des petites touches, des réflexions sur la vie. Les personnages sont bien décrits, l'aspect psychologique est très développé. J'ai passé un agréable moment en compagnie de Clarisse et ce portrait de femme a finalement une portée universelle. Il manque un tout petit quelque chose pour que ce soit génial : peut-être un peu de rythme ?
Une belle découverte néanmoins.
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Déçue par ce roman, après avoir lu les avis sur Babelio, je m'attendais à me glisser dans une lecture douce et intéressante, captivante. Rien de cela, certes, on partage la vie d'une famille arménienne, ce n'est pas négligeable de vivre ces instants. Mais quel ennui ! c'est plat, sans actions réelles, sans suspenses, les personnages vont, viennent hormis les jumelles qui sont pleines de vie, le reste de la troupe ne vont pas de grandes vagues. On tourne les pages, sans grande conviction d'être surpris. On déroule le fil du récit linaire, quelques soubresauts ici et là, mais pas de quoi vous émerveiller.
Au moins j'aurai appris ce drôle de phénomène sur la pluie de sauterelles et que les feuilles de vignes farcies se marient parfaitement bien avec du riz blanc.
Je ne regrette pas de l'avoir lu, parce que dans la vie de lecteur, il faut savoir aussi se contenter de petits riens qui nous permettent d'apprécier encore plus les grands romans.
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Les Ayvazian originaires de Téhéran se sont installés dans une ville pétrolière où Artosh, le père, a trouvé un emploi. Membres de la communauté arménienne, ils mènent une vie paisible et bien réglée dans un quartier réservé aux employés de la Compagnie.
Clarisse, la mère, est une vraie femme d'intérieur qui se consacre exclusivement au bien-être de ses proches. Elle est une fille, une soeur, une mère, une épouse, une amie aimante et en a fini par oublier d'être tout simplement une femme.
Dans ce roman elle nous raconte son quotidien bien ordinaire : ses enfants , son mari plus intéressé par les échecs et la politique que par sa femme, sa mère et sa soeur marrantes mais envahissantes. Clarisse vit sereinement jusqu'au jour où une nouvelle famille s'installe devant chez eux. Une grand-mère minuscule et insupportablement autoritaire, son charmeur de fils et sa petite fille, une adolescente bien étrange; un trio qui va semer le trouble chez les Ayvazian. Un trouble qui risque de faire vaciller les convictions de Clarisse et mettre en péril l'harmonie familiale.
Plus qu'un simple portrait de famille, ce roman est un surprenant aperçu du mode de vie de la diaspora arménienne qui vit dans son petit monde, servie par ses propres écoles, églises, son propre journal. Ses membres qui se sentent plus arméniens qu'iraniens continuent à célébrer et commémorer leur culture. C'est un monde où la génération de la mère de Clarisse juge la valeur d'une femme par la propreté de sa maison et la qualité de sa cuisine.
C''est moi qui éteins les lumières est aussi la peinture d'une époque révolue, celle d'avant la révolution islamique de 1979 , celle du shah où les femmes pouvaient encore envisager leur émancipation, porter le tablier plutôt que le foulard, aller seules au café et fumer en tout liberté.
J'ai été passionnée par ce roman qui se lit très facilement . L'écriture simple de Zoyà Pirzad s'harmonise à merveille avec le thème et les personnages. Loin d'être monotone, son rythme tranquille a résonné en moi comme une petite musique apaisante.
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Quelques semaines dans la peau d'une jeune femme au foyer arménienne, dans le sud de l'Iran des années 60 : lecteurs qui aimez l'action, passez votre chemin ! Car la vie de Clarisse se déroule imperturbablement, jour après jour, au rythme des repas préparés pour son mari et ses trois enfants, des vaisselles et des lessives, des visites quotidiennes de sa mère et de sa soeur, des bavardages avec son envahissante amie Nina… un quotidien animé et sans surprises au sein de la communauté arménienne. Clarisse est discrète, accueillante et disponible, elle parle peu et observe les autres, sa famille et ses amis : son marie qui la considère plus ou moins comme un meuble, son fils de 15 ans en pleine crise adolescente, sa soeur célibataire à la recherche d'un bon parti… Tout ce monde gravite autour d'elle qui rend la vie facile et agréable à tous, mais à qui personne ne demande son avis. (Ca me rappelle une scène du Zèbre, d'Alexandre Jardin, où la mère de famille doit se mettre du persil dans le nez et les oreilles pour qu'on la regarde enfin...)
Ce calme apparent est perturbé par l'arrivée de nouveaux voisins dans leur quartier résidentiel réservés aux employés de la Compagnie des Pétrole, les Simonian, qui vont déclencher chez Clarisse une crise intérieure, un éveil à la conscience pour elle qui tout en acceptant sa condition, aimerait être écoutée et respectée en tant que femme, mère, épouse, fille, soeur… : un beau portrait de femme tout en suggestion alors qu'en toile de fond, les femmes iraniennes obtiennent le droit de vote et les Juke Box jouent « Hit the road, Jack ».
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