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4,15

sur 545 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Caroline Laurent est l'éditrice d'Evelyne Pisier. Elles ont un projet en cours : Evelyne va raconter la vie de sa mère. La vie en décidera autrement : Evelyne décède.
Caroline décide mener à bien le projet, seule.
Deux parties enchevêtrées dans ce livre : la vie romancée de la mère d'une part, le travail d'écriture de Caroline Laurent de l'autre, avec ses doutes littéraires et amicaux.
Un livre bien écrit, émouvant, profond et original.
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« Soyez réaliste, demander l'impossible »

Une vie hors du commun raconté à travers une belle rencontre transgénérationnelle. Une vie ayant tout d'un roman, palpitante et étonnante.
Un beau message d'amour filial et d'amitié porté par une écriture d'une grande qualité. Un petit bémol concernant le fait que l'éditrice se sente parfois dans l'obligation de poser les questions comme si nous n'étions pas capable de nous les poser seule comme si la force de l'écriture ne suffisait pas, n'était pas assez subtile.

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Mais quels destins ! Quelles vies ! Je referme ce bouquin avec les larmes aux yeux, émue par le destin des personnages et triste d'avoir fini le roman de leurs vies. On recommence ?

Evelyne Pisier (la soeur de Marie-France Pisier ndlr) a voulu raconter son histoire et celle de sa mère. Pour cela, elle a fait appel à une éditrice, Caroline Laurent, qui l'aide à écrire l'histoire de sa vie. En pleine écriture du livre (mi-autobiographie, mi-roman), Evelyne Pisier décède. L'histoire aurait pu s'arrêter là mais, en hommage à celle qui est devenue son amie, Caroline Laurent choisit de terminer le livre.

Evelyne ou « Lucie » dans le roman, est née en Indochine où elle a connu les camps de prisonniers durant les premières années de sa vie. Son père est un haut fonctionnaire, ancien partisan du régime de Vichy, antisémite, raciste et maurassien. Lucie remettra en question les convictions de son père dès son enfance et les aura en horreur à l'adolescence.

Même si elle est éperdument amoureuse de son mari, Mona, la mère de Lucie, se sent prisonnière de sa belle cage dorée et aspire à une liberté que son mari refuse de lui donner. D'amants en disputes, Mona choisit de retrouver sa liberté et rentre en France avec ses enfants sous le bras et son désir d'indépendance. Lucie fait ses études supérieures dans les années 60 et épouse les idées communistes, tout comme sa mère, avec laquelle elle milite au sein du planning familial.

Le lecteur est alors plongé dans l'ambiance révolutionnaire de l'époque : le fort engagement politique de la jeunesse, le militantisme, la lutte pour l'égalité des chances etc…

Le point culminant du roman se situe lorsque Lucie se rendra à Cuba dans le cadre de son engagement politique et qu'elle deviendra la maîtresse de Fidel Castro en personne… au détriment d'un amoureux transi de l'époque qui n'est autre que Bernard Kouchner

« Et soudain la liberté » est avant tout une histoire de femmes et raconte comment deux femmes se sont battues pour avoir le droit d'être libre, de travailler, d'avorter. le livre recouvre soixante années d'histoire politique, de colonies, de remise en cause du patriarcat et surtout de féminisme C'est aussi une histoire d'amitié, entre Caroline et Evelyne, et une histoire d'amour, entre Evelyne et sa mère.

C'est un roman tellement riche, tellement intense que je ne sais pas si j'arriverai à trouver les mots justes pour en parler. Il est à mettre entre les mains de toutes les femmes et les jeunes femmes de France pour qu'elles comprennent que la condition de la femme d'aujourd'hui a été un combat d'hier.

L'histoire d'Evelyne et de sa mère m'a littéralement touché en plein coeur (de femme). Et mon petit coeur a même éprouvé un petit pincement lorsque Caroline fait un parallèle avec sa propre mère, native de l'île Maurice (étant originaire moi-même de l'ile Maurice).

Merci à Caroline Laurent d'avoir terminé le livre de son amie et de nous faire partager autant d'émotions. Son livre me marquera à vie.
Lien : http://mademoisellechristell..
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Pour apprécier pleinement ce roman, il faut accepter qu'il ne s'agisse pas d'une biographie mais du récit d'une expérience assez inédite : celle d'une toute jeune éditrice qui perd son auteure alors que le livre n'est pas terminé et que leurs rencontres avaient donné lieu à un véritable coup de foudre amical. Que faire alors de ce travail en gestation, de ces pages inachevées, des souvenirs, des promesses échangées, sans trahir ?

Evelyne Pisier souhaitait un roman. Un roman racontant sa vie et celle de sa maman, une femme étonnante, follement amoureuse d'un mari pétainiste, affreusement raciste et antisémite, dominateur et parfois violent. Toute seule, elle va effectuer une révolution personnelle qui l'amènera à être précurseuse dans la lutte pour les droits de la femme… Comment a-t-elle effectué ce virage à 90°, « c'est tout l'objet du livre ».

Etonnant destin que celui de ces deux femmes qui se sont trouvées au coeur de l'histoire depuis la seconde guerre mondiale jusqu'aux années dites de « libération de la femme ». Elles étaient à Hanoï pendant Pearl Harbour puis internées dans un camp de concentration japonais lors de l'invasion de l'Indochine, elles connaissent ensuite la décolonisation puis de retour en France, s'engagent pour la cause des femmes en créant un planning familial à Nice. En 64, Evelyne militante gauchiste débarque à Cuba où elle vit une improbable histoire d'amour avec… Fidel Castro !
Remise de cet épisode, elle épouse son ami Bernard (Kouchner) dont elle attendra un premier enfant tout en étant l'un des premières femmes à obtenir son agrégation. Ouf !

Oscillant entre le roman et la biographie, parsemé d'anecdotes, habilement ponctué (par effet miroir) d'interventions de l'éditrice/co-auteure, ce livre, qui se lit d'une traîte, est un témoignage passionnant de ces années d'après-guerre mais aussi du lien qui lie une éditrice à son auteure. A lire.
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Drôle d'histoire que ce livre qui n'est ni complètement un roman, ni complètement une (auto)biographie, écrit par deux femmes qui ont quarante-sept ans d'écart, l'une ayant envoyé un manuscrit à l'autre. Histoire d'un livre qui ne sera pas tout à fait ce qu'il devait parce que'Evelyne meurt, histoire surtout d'une rencontre entre deux femmes, de ces rencontres qu'on n'explique pas, qui bouleverse tout sur leur passage. On le sent, rencontrer Evelyne Pisier aura été un moment fort de la vie de Caroline Laurent et l'amitié ne se comptabilisant pas, peu importe qu'elles ne se soient connues que six mois (de cela, les autres s'étonnent, comme si sa tristesse n'était pas légitime).
Evelyne Pisier voulait raconter sa vie et celle de sa famille sous le prisme du romanesque pour se permettre quelques libertés. A lire son destin et celui de ses parents, on a envie de dire que la fiction est superflue. Je ne dirais pas que j'ai eu l'impression de lire un grand roman mais celle de rencontrer deux femmes extraordinaires. Mona, ce personnage de fiction sous lequel se cache la mère d'Evelyne, qui quitte son mari, le colonialiste dans toute sa splendeur (Dans une entreprise, dans une administration ou dans une patrie, il y a un chef. Dans une famille aussi, il y a un chef. C'est celui qui gagne le pain. Et le chef ici, c'est moi! le croûton n'est pas une histoire de goût, c'est une histoire de chef), l'épouse à nouveau pour être bien sûr de le quitter sans regret et Evelyne qui fit succomber Fidel Castro et Bernard Kouchner, son futur mari et le père de trois de ses enfants. Difficile de faire plus militante que Mona, qui se battit contre toutes les injustices ou presque et fut même capable d'auto-critique envers son homophobie originelle. On ne s'appesantit pas sur les drames, la soeur célèbre, Marie-France Pisier ne sera mentionnée qu'à la toute fin, mais il est difficile de ne pas penser qu'Evelyne a vécu avec le poids de suicides répétés : celui de son père, de sa mère (une mère qui ne révélera son cancer du sien que lorsqu'il est fini) et de sa soeur. Il y a de très beaux passages sur les liens féminins, que ce soit le lien mère-fille du point de vue de Mona (les pages où Evelyne/Lucie devient mère sont très belles et originales) ou sur l'amitié qui relie les deux auteures mais aussi sur le lien éditeur- auteur:
Fantomatique, l'éditeur fait planer son ombre sur le texte, joue à cache-cache avec le lecteur, généralement sans rien en dire car la lumière de celui qui signe l'ouvrage suffit à le combler.
Et puis, disons-le, j'ai aimé ce livre pour des raisons très personnelles, parce qu'il me renvoyait à d'autres textes, de manière volontaire parfois comme avec la lecture du Deuxième Sexe qui change Mona ou d'autre façon, non voulue par les auteures. Il y a aussi la douceur des hommes, celle à laquelle on ne s'attend pas forcément, ce prêtre qui sait dire les mots justes (la confession est d'ailleurs très finement utilisée, à deux reprises, dans ce livre) ou ce tyran qui se fait amoureux.
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Difficile de trouver les mots pour parler de ce roman, tant ses facettes sont nombreuses. Écrit à deux voix, quatre mains, Et soudain la liberté se construit comme une conversation entre une femme de lettres et son éditrice. Caroline Laurent reprend la plume pour finir ce roman après le décès d'Evelyne Pisier.

Jouant et mélangeant réalité et fiction, ce roman dévoile l'histoire de Mona et de sa fille Lucie, timides sous l'autoritaire figure paternelle - avant d'enfin s'en émanciper, vivant dans les territoires d'Outre-Mer, à l'époque d'une France encore sonnée par la guerre, mais déjà en lutte armée intense pour préserver son territoire colonial.

Cette fresque impressionnante de deux genres, de deux générations qui se toisent, se rebellent, se déchirent est avant tout le portrait d'une femme attachante, avant-garde, féministe, contestataire, passionnée et passionnante : Mona, la mère de Lucie ; Paula, la mère d'Evelyne. C'est aussi le récit de la vie incroyable de Lucie, d'Evelyne Pisier. La ligne entre réel et fiction est trouble, et cela renforce d'autant plus la force, l'écho de ces deux vies. C'est un roman poignant qui revêt la pudeur des drames.

J'avoue qu'au début de ma lecture, j'étais un peu déroutée.  Je ne connaissais rien du livre, du contenu, je ne connaissais pas Evelyne Pisier, j'étais trop jeune pour me rappeler la tragédie de la mort de sa soeur, je ne connaissais pas sa relation amicale avec Caroline Laurent, je ne comprenais pas la légitimité de son éditrice à prendre la plume. Cette réserve m'a empêché de vivre pleinement le début du récit, car je me posais trop de questions. Questions qui auraient été rendues inutiles par une préface, ou quelques mots précisant que ce livre, écrit à quatre mains, était précisément le souhait d'Evelyne Pisier, la seule façon qu'elle avait envisagé ce roman. Cela m'a manqué.

Cela n'enlève rien à cette lecture que j'ai beaucoup appréciée, à ces deux destins flamboyants, empreints de mystère. Une belle déclaration d'amour aux femmes, à leur lutte, et à Simone de Beauvoir. Merci.
Lien : https://brontedivine.com/201..
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Une histoire de femmes
J'ai été totalement séduite par ce livre, ni tout-à-fait une autobiographie, ni un roman, et par sa construction singulière, puisque le livre fait des allers retours incessants entre la vie de Lucie et Mona (E. Pisier et sa mère) et l'amitié qui s'est développée entre Caroline Laurent et Evelyne Pisier. le livre a également été écrit dans un contexte particulier puisque E. Pisier est décédée avant la fin de l'écriture du roman et qu'elle a demandé à C. Laurent de terminer le livre. On assiste aux coulisses de l'écriture du livre, au rôle particulier de l'éditeur et à la relation qui se tisse entre l'éditeur et l'écrivain, comme on est étroitement associé à la naissance de C. Laurent comme écrivain, dans un subtil de jeu de miroirs et de correspondances. C'est également un roman de femmes, une histoire de libération et de prise en charge de son destin, universel dans son propos autant que très personnel.

Comme le dit C. Laurent, "Son texte, depuis le début, est un miroir qu'elle me tend".
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Une belle surprise pour un roman particulier. le 16 septembre 2016, l'éditrice Caroline Laurent donne rendez-vous à Evelyne Pisier après la réception de son manuscrit. Ce dernier raconte sa vie et celle de sa mère sous les pseudonymes de Lucie (pour Evelyne) et Mona (pour sa mère). Caroline Laurent aime ce roman et souhaite qu'elle le retravaille pour une publication. Pendant plusieurs mois, elles collaborent ensemble et une belle histoire d'amitié et de confiance se tisse entre les deux femmes malgré leurs 47 ans d'écart. Malheureusement, Evelyne Pisier tombe malade et décède en février 2017. Avant sa mort, elle dit à son mari Olivier : « S'il m'arrive quoi que ce soit, promets-moi de terminer le livre avec Caroline ».

Commence alors une aventure difficile, solitaire pour l'éditrice qui souhaite à tout prix honorer la mémoire de son amie en terminant le manuscrit mais qui est aussi en proie aux doutes. Est-ce trahir l'auteure quand on modifie ses mots sans son avis ? Que faire aussi de la souffrance du deuil ? C'est ainsi que naît cet ouvrage qui se compose de deux parties entremêlées : nous avons d'un côté le roman d'Evelyne (retouché et terminé par Caroline) et d'un autre le récit de Caroline sur cette aventure, sur ses discussions avec Evelyne, sur ses interrogations. On découvre ainsi ce qu'est le processus d'écriture, le métier d'éditeur et ses difficultés – surtout quand des événements viennent tout chambouler.

Le roman d'Evelyne raconte l'histoire de Mona et Lucie. Lucie, le pendant d'Evelyne, passe son enfance en Indochine, à Nice, en Nouvelle-Calédonie avec ses parents Mona et André. André est un haut fonctionnaire très bien vu, très bien placé mais non dénué de défauts. Egoïste, violent, il a une haute estime de lui-même. Maurrassien, il est raciste et justifie la colonisation par l'infériorité des populations colonisées. Il est sans cesse dans un rapport de domination même avec sa famille et particulièrement sa femme. Cette dernière accepte tout par amour mais la découverte d'un livre de Simone de Beauvoir la fait changer d'avis. le roman d'Evelyne, c'est le roman de l'émancipation de Mona, compliquée et maintes fois reportée mais qui finit par réussir. Elle lutte pour l'avortement, pour la reconnaissance des homosexuels, tout ce qui n'aurait pas été possible avec André. Lucie elle-aussi suit ce chemin libératoire en s'engageant politiquement dans le communisme, ce qui la mène à rencontrer Fidel Castro à Cuba. Ainsi, d'une vie confortable mais bridée, ces femmes réussissent à devenir actrices de leurs vies à s'engager dans des combats qu'elles estiment justes et nécessaires.

Un récit à quatre mains touchant, pudique, sincère qui célèbre les femmes, la liberté et l'amitié.
Lien : http://www.leslecturesdumout..
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« Et soudain, la liberté » est un livre assez atypique, entre biographie romancée et entretien-mémoires. Il s'agit initialement d'un projet de roman inspiré de la vie d'Evelyne Pisier (1941-2017), politologue française et militante féministe également connue pour avoir été l'épouse de Bernard Kouchner puis d'Olivier Duhamel. Suite à la mort de Pisier en février 2017 alors que la rédaction du livre était encore en cours, son éditrice Caroline Laurent a décidé de terminer elle-même l'ouvrage pour lui rendre hommage. S'il s'agit bien d'un roman, le texte est entrecoupé des réflexions de l'éditrice-narratrice-rédactrice qui évoque sa rencontre avec Pisier, le processus d'écriture, ainsi que la façon dont sa propre expérience fait parfois écho à celle de son « amie ».

Le récit romancé des jeunes années d'Evelyne Pisier, sous le prénom fictif de « Lucie », est très réussi. J'ai beaucoup apprécié la description de son enfance vietnamienne, avec des scènes touchantes comme la dégustation par la petite fille d'une préparation aux larves de guêpes, en cachette de ses parents. D'autres scènes sont beaucoup plus sombres, comme la détention de Lucie et de sa mère, « Mona », dans un camp de concentration japonais à Hanoi en 1945.

La relation tumultueuse entre les parents, vue à travers les yeux de l'enfant, puis de l'adolescente, pose la question de la conciliation entre désir et indépendance. Nous sommes dans les années 1960. La lecture du Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir est un déclic pour Mona, mais gagner son indépendance est difficile pour une femme qui a abandonné ses études de médecine et qui a besoin du regard des hommes pour exister. À travers leur combat pour le droit à la contraception et à l'avortement, la mère et la fille cheminent néanmoins vers l'émancipation sexuelle, sentimentale et intellectuelle.

L'admiration de Lucie pour son père, fonctionnaire pétainiste dans les colonies, adepte de la théorie du nationalisme intégral de Charles Maurras (1868-1952), se transforme progressivement en rejet et en mépris. Lucie s'engage pour la décolonisation et les idéaux communistes, s'enthousiasme pour la révolution cubaine. le récit de son idylle avec Fidel Castro (1929-2016), lors de ses trois voyages à Cuba, est la partie la moins convaincante du livre. On aimerait en savoir un peu plus sur les dilemmes non seulement sentimentaux, mais aussi idéologiques, auxquels Lucie a dû faire face.

Concernant le style et la forme hybride du livre, mon sentiment est assez ambivalent. D'un côté, les interventions de Laurent posent des questions intéressantes sur le processus d'écriture, le lien entre auteur et éditeur, entre mémoire et fiction… Elle écrit ainsi : « pour parler d'Évelyne, je dois accepter que des souvenirs personnels s'immiscent dans le récit. Contournements, digressions, bavardages sont à l'image des liens qui unissent un auteur et son éditeur. » Cet effet de miroir n'est pas sans intérêt et l'effort de transparence et d'authenticité est d'autant plus légitime que les circonstances ont contraint l'éditrice à se faire auteure, tout en cherchant à rester au plus proche des intentions initiales de sa protagoniste.

Toutefois certaines interruptions du récit principal sont assez inutiles et cassent un peu le rythme (ex. « J'écris, et la nuit recouvre Paris »). le fait de dévoiler la part de vérité et la part de fiction avant même de raconter certains épisodes créé une distanciation à la fois frustrante et intéressante. Laurent nous explique par exemple que le personnage de Marthe est totalement fictif… juste avant de la faire mourir dans des circonstances tragiques, empêchant ainsi le lecteur de s'émouvoir autant qu'il ne l'aurait fait s'il avait cru le personnage authentique.

Un roman expérimental à certains égards donc, mais qui a surtout le mérite de retracer avec finesse et empathie le destin d'une femme exceptionnelle.
Lien : http://histfict.blog/390
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Ouvrage écrit par son éditrice, le récit porte sur Evelyne Pisier, féministe de la première heure dont la vie ainsi que celle de sa mère valait bien ce récit romancé.

Il faut reconnaître qu'elle aura eu une vie particulière, née dans les remous de la guerre du Vietnam, elle passera également une partie de son enfance à Nouméa avant de venir faire ses études en France suite au divorce de ses parents. Elle va se construire en opposition à son père, pétainiste convaincu entre autre chose de l'inégalité des peuples mais également que la position des femmes ne peut être que celle du soutien à leur mari.

Avec sa mère comme modèle elle va se tourner un temps vers la politique et partira vivre une histoire d'amour à Cuba auprès de Fidel Castro qu'elle abandonnera finalement pour Bernard Kouchener avec qui elle aura 3 enfants avant de se séparer. Intellectuelle, elle décrochera outre un doctorat une agrégation, poussée par sa mère pour qui une femme est libre si elle peut garantir son autonomie financière.

In fine, une belle biographie qui se laisse lire avec pas mal de plaisir.
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