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C'est à l'occasion d'une rencontre à la librairie TuliTu de Bruxelles que j'ai ouvert le dernier roman d'Eric Plamondon, le premier de lui que je lis. L'auteur a expliqué son parcours d'écrivain, son angoisse d'écrire son premier roman avant 40 ans, la thématique de sa trilogie (des Américains célèbres à l'ascension fulgurante et à la chute un peu brutale), la genèse du roman Taqawan (qui est dans ma PAL) pour arriver à Oyana.

Oyana est un court roman de 147 pages dont le point de départ est la dissolution de l'ETA proclamée officiellement le 3 mai 2018. Une annonce qui fait en quelque sorte imploser Oyana, qui vit en couple au Québec depuis plus de vingt ans. En réalité, elle est originaire du Pays basque et elle a enfoui ses origines au plus secret. La dissolution de l'ETA ouvre les digues d'une longue lettre qu'elle écrit à son compagnon pendant qu'elle prépare et vit son retour en France. Je n'en dirai pas plus, ce serait « divulgâcher ». Sachez que ce roman parle de combats, de violence, de culpabilité mais aussi d'amour. et de liberté J'ai aimé comment Eric Plamondon diversifie les points de vue et mêle à son récit des documents informatifs (extraits de journaux, de discours officiels) bien intéressants (même si l'auteur avoue lui-même qu'on peut contester la validité de certains de ses apports – eh oui, il est romancier avant tout). Je ne savais pas qu'il y avait tant de liens entre le Pays basque et le Québec.

Cette première lecture et la rencontre avec Eric Plamondon ayant été très agréables, je me réjouis de retrouver celui-ci dans Taqawan (et la trilogie me fait e l'oeil aussi…)
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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«Ceux qui portent un rêve peuvent disparaître, cela ne fait pas disparaître leur rêve».

Chère lectrice, Cher lecteur,

Éric Plamondon est un auteur que j'aime beaucoup. Pourquoi? Parce qu'il rédige des récits intelligents peuplés de personnages souvent plongés dans une quête identitaire. Oyana, publié en 2019 aux Éditions Quidam, n'échappe pas à ce précepte. En apprenant que l'ETA (organisation de l'armée basque indépendantiste) n'existe plus le 3 mai 2018, Oyana écrit à l'homme de sa vie, Xavier, ce qu'elle a vécu il y a 23 ans dans son pays natal : le Pays basque. À travers les mots, elle tente de trouver un sens à son existence, de renouer avec son identité. Elle a grandi au Pays basque, mais elle s'est enfuie au Mexique, puis elle a rejoint un jeune médecin à Montréal afin de vivre avec lui. Elle a dû changer d'identité, vivre coupée des siens, s'approprier un autre territoire. Dans ses missives, elle relate son histoire, parfois peuplée de violence, de silence, d'incompréhension, de traumatismes. Réussira-t-elle à plonger au plus profond de l'océan, telle une baleine, pour entendre le murmure du chant de la guérison pour ensuite reprendre son souffle au grand air?

Encore une fois, j'ai adoré lire un bouquin de Plamondon. Je me suis attachée à cette narratrice moderne qui est aux prises avec des problèmes engendrant un effet de réel. Dans ce siècle où les bombes ne cessent d'exploser aux quatre coins du monde, il y a des gens derrière ces actes, il y a des victimes, il y a des morts. Comment survivre aux chocs vécus au fil du temps lorsqu'on commet un acte emportant la vie de quelqu'un? Comment libérer la mémoire de la souffrance imposée par la violence des uns et des autres lorsqu'on est né dans un pays où règne la brutalité? Quand on doit tout quitter et se réinventer à travers le faux, que reste-t-il? Ainsi, la narratrice écrit ceci à son amoureux :

Il faut que je remonte à la source, à celle du mensonge, ou à celle de ma vie. Qui fait partie du mensonge. […] La vérité a besoin de l'instant alors que le mensonge se nourrit de la durée. (p. 23-24)

Oyana se souvient de l'inhumanité pour tenter de trouver une parcelle de son infinité.

Pour ce faire, elle emprunte un chemin, celui de son territoire, de son pays. Exilée, elle ne peut oublier qui elle est.

Une fois que l'on s'est accroché à la géographie d'un lieu, on doit s'accrocher à son pays intérieur. (p. 106)

Il lui manque toujours ce quelque chose pour être dans l'instant de la vérité.
Ainsi, j'ai beaucoup appris en lisant ce récit. Je ne connaissais pas l'ETA et son rôle. C'est ce que j'aime de Plamondon. Il me permet de découvrir davantage le monde et son Histoire. de plus, j'apprécie son écriture fragmentée où le lecteur voit surgir des extraits d'éléments historiques.

https://madamelit.ca/2019/06/21/madame-lit-oyana/
Lien : https://madamelit.ca/2019/06..
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Pour le deuxième livre de cet auteur peu connu en France, je me suis encore régalée et j'ai dévoré cette histoire de culpabilité, conscience, croyance, vérité, amour, héritage entre trois continents. Un style vif, un schéma narratif prenant malgré certaines facilités de style. A découvrir
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J'avais été scotché par ma lecture de Taqawan de cet auteur : un roman fort et violent.

Dans ce dernier roman, l'auteur est moins violent mais tout aussi fort.

Oyana nait au Pays Basque : elle aime faire du surf avec ses amis. Jusqu'au jour où l'un d'eux meurt sous les coups des policiers. Elle s'engage alors dans l'ETA et commet un attentat qui coutera la vie à une mère et sa fille.

A la suite de ce meurtre, Oyana s'enfuit au Mexique avec le soutien de l'organisation terroriste. Elle y rencontre son futur mari, et ils s'installent au Québec.

Oyana n'a jamais rien dévoilé de son passé à son mari. Jusqu'au jour où une information à la télévision la replonge dans son passé.

Elle décide de retourner au Pays Basque et, dans une longue lettre, explique pourquoi à son mari.

Mais son pèlerinage de retour ne se fait pas sans heurts ni sans hésitations.

L'auteur aborde le sujet du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes d'une autre façon. Il nous place cette fois-ci du point de vue d'une terroriste que hante son crime.

Jusqu'où aller dans la lutte politique pour faire entendre ses droits ?

L'auteur alterne la lettre d'Oyana à son mari avec des chapitres sur l'histoire et la fin d'ETA, sur le macabre bilan de ces années de sang.

Un auteur engagé pour un texte qui ne l'est pas moins.

L'image que je retiendrai :

Celle du merveilleux Pays Basque, entre océan et montagne, avec ses brebis.
Lien : https://alexmotamots.fr/oyan..
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.....l'Histoire et les histoires qu'elle engendre ont la peau dure. C'en est toute la tragédie. On ne peut rien effacer. On peut tenter d'ajouter pour que ce qui était déjà là pèse moins au fil du temps mais effacer, oublier, on ne peut jamais..
[ Oyana d'Éric Plamondon chez Quidam éditeur. ] .

Je n'ai jamais publié un extrait d'un roman, mais là, c'était une évidence pour moi. Ce roman, je l'ai gagné lors d'un concours. Et c'est une magnifique découverte. ? Découverte d'un auteur qui écrit merveilleusement bien ; des phrases simples, des mots précis,...?
@eric_plamondon . ?Découverte d'une histoire basée sur des faits historiques qui ont réellement existés: Franco, attentat de son 1er ministre, ETA, pays Basque,... ? 
Pays Basque, Montréal, Ciboure.... Partons avec Oyana.
#Oyana
. ? Roman construit sur la forme de lettres, lettres d'adieu.
Adieu à son pays d'origine. 
Adieu à un exil subi, forcé. 
Adieu à une vie batie sur des mensonges. 
Adieu à un idéal politique, des idées .
Adieu aux mensonges. ? . ? Car oui, il y en a beaucoup de mensonges. Toute la vie d'Oyana est jalonnée par des mensonges . Mensonge sur sa famille, son père biologique ; mensonge de son petit ami Basque, Mikel ; mensonge sur ses origines réelles ; mensonge des dernières pages . ( mensonge ou omission ??? ) ? . ? Mais aussi roman écologique par la dénonciation des massacres organisés de poissons , de la morue aux baleines, en passant par es thons, ...? . ? Et cette fin !!! Et ces dernières lignes !!!! Inattendues. Etonnantes. "Questionnantes".? . ? Petit bonus : quelques pages de cette histoire se déroulent dans ma région, La Nouvelle Aquitaine, dans cette magnifique ville de Bordeaux ; des noms de villes ou de villages chantaient à mes oreilles: Marcheprime, où j'avais accompagné mon fils à un tournoi de foot il y a une vingtaine d'années ! ? .
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Direction le Québec aujourd'hui sur Lettres it be avec cette chronique autour du dernier livre d'Éric Plamondon, Oyana, publié chez Quidam éditeur. Dans son sixième roman, l'auteur né à Québec en 1969 se penche sur la question difficile de l'exil politique, à l'heure exacte où le mirage de l'ETA n'a jamais vraiment disparu et celui de l'IRA semble se pointer pour de vrai encore à l'horizon.

# La bande-annonce

« S'il est difficile de vivre, il est bien plus malaisé d'expliquer sa vie. »
Elle a fait de son existence une digue pour retenir le passé. Jusqu'à la rupture. Elle est née au pays Basque et a vieilli à Montréal. Un soir de mai 2018, le hasard la ramène brutalement en arrière. Sans savoir encore jusqu'où les mots la mèneront, elle écrit à l'homme de sa vie pour tenter de s'expliquer et qu'il puisse comprendre. Il y a des choix qui changent des vies. Certains, plus définitivement que d'autres. Elle n'a que deux certitudes : elle s'appelle Oyana et l'ETA n'existe plus.

# L'avis de Lettres it be

L'engagement politique peut-il se dissoudre dans l'existence et l'oubli ? C'est cette question centrale qui habite la trame du nouveau roman d'Éric Plamondon, que l'on avait laissé avec le remarqué Taqawan paru en 2018. Cette fois, avec Oyana, on prend part à une alternance de voix et de chapitres courts, rythmés, chacun retraçant une facette d'un conflit aussi extérieur qu'intérieur. Autour de l'histoire de l'ETA, entre Pays basque et Montréal, l'auteur québécois nous invite à une véritable réflexion en suivant les traces d'Oyana et de quelques-uns des membres de sa famille et de son entourage. Quand le passé reste chevillé au corps individuel de l'Histoire.

C'est un roman qui finalement sonne assez juste. Eric Plamondon renoue avec son écriture hachée, vive et alerte pour proposer un roman relativement court, comptez 150 pages à peine. Mais cette petite taille n'empêche pas un grand voyage dans le temps et dans les souvenirs d'un mouvement politique qui, dans la vraie vie, n'a peut-être jamais vraiment disparu au moins des coeurs et des esprits. Et à l'heure où une « IRA nouvelle » revendique l'assassinat d'une journaliste, à l'heure où les mouvements politiques les plus durs fleurissent et grandissent autour de la planète souvent sur les cendres de leurs sombres aînés, Éric Plamondon propose un roman qui finalement fait bien écho à tout cela, toute cette dimension politique moderne trop moderne. C'est tout cela que retrace l'auteur en gardant son lecteur captif de bout en bout. Une belle lecture, et une jolie porte ouverte sur l'oeuvre d'un auteur québécois désormais incontournable.

Découvrez la chronique en intégralité sur Lettres it be
Lien : https://www.lettres-it-be.fr..
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« Pour toi, Xavier »
Début d'une longue qu'Oyona adresse à son amour, son compagnon, pour lui expliquer les raisons de son départ, voire sa fuite « Peut-être que cette lettre va te détruire mais ne pas l'écrire m'est impossible. Tu dois considérer que ce que tu vas lire ici est vrai. J'ai décidé de te dire toute la vérité, juste la vérité.  Ce ne sera facile ni pour toi ni pour moi. Me taire n'a plus lieu d'être ».
Oyana est basque. Jeune, elle poursuit ses études à Bordeaux, le monde de l'ETA lui est parfaitement inconnu. D'ailleurs, elle ne parle pas basque et ne l'a jamais appris. Il a fallu la mort tragique d'un ami proche, Manex qui lui-même, n'avais jamais manifesté, pour qu'elle s'embrigade tout en refusant la violence. Or… Ce n'est pas possible et elle a participé à un attentat qui a causé la mort d'une mère et sa fillette. Maintenant il va falloir vivre avec ça. « Je suis responsable de la mort d'une mère et de son enfant. » L'ETA l'exfiltre, « On ne te propose pas un voyage mais l'exil. » au Canada sous l'identité de Nahia Sanchez. C'est là qu'elle rencontre Xavier, médecin canadien, qu'elle rejoint au Canada.
Tout son passé reste un secret, elle n'en parle jamais, même à l'amour qui partage sa vie, alors que les deux mortes la hantent.
Mai 2018, l'ETA cesse le combat et se dissout. Germe en Oyana le désir, le besoin de retourner au Pays Basque, chez elle, de revoir ses parents, son pays. Elle n'y est peut-être pas la bienvenue. Peur d'un surgissement du passé ? Peur d'une dénociation possible ?
C'est la raison de la longue lettre à Xavier, de sa fuite.
Un livre court d'une écriture précise, rapide. Eric Plamondon visite l'histoire politique du Pays Basque. J'y apprends beaucoup ; les années noires de la lutte basque, de l'ETA, du franquisme. La construction, avec l'entrelacement du passé et du présent ne rend pas la lecture difficile, tout est daté, précis. Une fin totalement inattendue donne une autre lecture du livre.
Merci à « mon » libraire Wilfrid qui m'a permis cette très belle découverte.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Le 3 mai 2018, ETA annonce sa dissolution. 45 ans plus tôt, le 20 décembre 1973, l'organisation basque se signalait spectaculairement au monde entier en envoyant à 30 mètres dans les airs la voiture du Premier ministre franquiste Luis Carrero Blanco. le même jour naissait Oyana, dont le père Iban, avait participé à l'organisation de cet attentat. C'est au Canada, où elle vit sous une fausse identité depuis plus de vingt ans, que la jeune fille qui rêvait de voir les baleines remonter le Saint-Laurent a vieillie, installée dans une vie confortable mais sans relief. La fin d'ETA est peut-être l'occasion de changer une nouvelle fois radicalement de vie et si ce n'est d'effacer, au moins d'estomper le mal qui a été fait.
C'est à travers les mots qu'écrit Oyana à l'homme qu'elle quitte que se dévoile peu à peu une histoire que des chapitres intercalés qui reviennent au Pays basque, ou sur son histoire – dispositif déjà utilisé par Éric Plamondon dans Taqawan – viennent encore éclairer. Mais plus encore que dans Taqawan où il sacrifiait malgré tout à une intrigue de polar assez classique qui servait de fil à son histoire, l'auteur choisit là de se concentrer sur les dilemmes intimes de son héroïne. C'est à travers elle, et à travers les sentiments qu'elle ressent et sur lesquels elle tente de poser des mots pour mieux se comprendre elle-même, qu'un récit noir et émouvant se met en place.
On ne peut que louer une fois encore la finesse avec laquelle Éric Plamondon arrive à aborder des sujets complexes, tragiques et extrêmement vifs. Ce qui se dessine derrière l'histoire d'Oyana, c'est la manière dont l'exaspération, le sentiment d'injustice, forge un engagement mais aussi celle dont une cause dévie et s'enferme dans une impasse que nulle dialectique n'arrive plus à justifier. de la geste romantique d'Iban à la fuite pathétique d'Oyana qui n'a marché dans les pas de son père que par la force des choses et des injustices subies avant de s'apercevoir qu'il n'y avait plus de héros dans son combat, mais seulement des victimes, c'est aussi un roman sur les illusions et leur perte brutale qu'écrit Éric Plamondon.
C'est peut-être en se confrontant à une réalité qui, si elle n'a plus rien d'héroïque, a pour elle de s'attacher à des sentiments vrais et le goût d'un retour vers des lieux où elle se sent profondément ancrée qu'Oyana arrivera à se réaliser enfin. À moins que, justement, cette réalité qui n'a pas à s'embarrasser de fins heureuses ne le lui refuse.
Tout cela, Éric Plamondon le dit d'une manière très émouvante, souvent dure mais en s'interdisant de se poser en juge des femmes et les hommes dont il parle. Plus épuré d'une certaine façon que Taqawan, Oyana est un roman d'une grande beauté sur l'engagement, le déracinement et l'identité.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Elle vit à Montréal, ils se sont rencontrés au Brésil, elle est née au Pays Basque. Comme s'il y avait plusieurs vies en elle, plusieurs rêves, des fuites en avant, des regrets, des remords. Mais aujourd'hui ETA a rendu définitivement les armes, l'organisation terroriste s'est auto-dissoute. ETA n'est plus et sa jeunesse revient lui claquer au visage et lui dire qu'il est temps.

Elle, c'est Oyana, mais Xavier ne le sait pas. Frappée dès sa naissance par le terrorisme basque, puis actrice de ce même terrorisme, elle a passé vingt-deux ans de sa vie dans le mensonge à propos de ses origines. Aujourd'hui elle revient au pays pour revoir ses parents.

L'auteur alterne avec adresse le récit d'Oyana, avec cette longue lettre qu'elle écrit à celui qui a partagé sa vie pendant tant d'années, et les faits historiques sur ETA et la violence au Pays Basque. Exposés de façon plus brutale, journalistique et sans empathie. de Franco aux terroristes, mort de Carrero Blanco, attentat et nombres de décès, les longues années de guerre interne ont laissé des blessures profondes au sein de nombreuses familles de part et d'autre de la frontière.

Difficile rédemption de celle qui fut terroriste malgré elle, de ceux qui ont combattu pour une cause qu'ils croyaient juste, face à un état répressif du temps de Franco, puis dans une lutte de moins en moins logique et acceptable. Mais peut-on, et faut-il essayer d'expliquer l'inexplicable montée de la violence ? A travers ses mots, ses questionnements, ses peurs aussi de ce qu'elle a été et de ce qui l'attend, il y a une vie à poursuivre, affronter la mort, le deuil, la perte d'un parent et le mensonge avec lequel elle a dû se construire, puis la fuite et le mensonge avec lequel elle a dû continuer.

Oyana est seule face à elle, Xavier pourrait-il la comprendre, et finalement qui pourrait la comprendre, ce sont les interrogations auxquelles elle devra répondre en affrontant son passé. Interrogations qui sont cruellement d'actualité devant la montée de tous les terrorismes quels qu'ils soient finalement.

J'ai aimé cette double écriture, intime puis générale, pour parler de la lutte d'un pays à travers la vie d'Oyana, de la construction et de l'unité d'un peuple aussi, ces basques voyageurs qui sont partis affronter le monde. Quand la petite histoire des hommes fait la grande Histoire d'un pays.
lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/03/22/oyana-eric-plamondon/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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[ L'adieu aux armes ]

3 mai 2018, Euskadi ta Askatasuna (ETA – « Pays basque et liberté ») annonce sa dissolution.
« ETA, organisation socialiste révolutionnaire basque de libération nationale, veut informer le peuple basque de la fin de son chemin ». Une décision « pour que le processus en faveur de la liberté et de la paix continue à travers d'autres voies. C'est la conséquence logique de la décision adoptée en 2011 d'abandonner la lutte armée ».

3 mai 2018, l'onde de choc de ce communiqué de presse se propage jusqu'à Montréal. Pour elle, c'est un séisme. Elle va quitter son mari, pouvoir retourner sur ses terres, tout lui avouer, redevenir Oyana. Car Xavier son époux ne sait rien, il ne connait pas celle qui partage sa vie, il ne connait même pas son vrai prénom.

Alternant roman épistolaire et récit de ce retour au pays, Oyana confie sa jeunesse, celle où elle fut terroriste sans le vouloir.

Avec Oyana, Eric Plamondon reprend les thèmes forts de Taqawan.
Deux romans qui en quelque sorte se reflètent dans l'océan qui sépare le Canada et la France, et je crois que j'aurais beaucoup aimé lire ces deux histoires en suivant comme si elles n'en faisaient qu'une.
Que ce soit les indiens Mig'maq ou le peuple basque, le sujet est le même : la violence de l'histoire politique.
A travers deux peuples minoritaires, Plamondon nous parle de l'identité, de la langue, du territoire, de l'engagement personnel, des luttes, des erreurs et de l'exil.
Ça transpire d'humanité, c'est juste et fin, c'est politique et intime, c'est bref et intense.

Ceux qui ont aimé le précédent roman d'Eric Plamondon, se feront facilement happer, avec sans doute un tout petit peu moins de surprise car la structure narrative est sensiblement la même, mais avec autant de plaisir. Quant aux autres, il vous faut vraiment découvrir cet auteur à la plume forte et précise. Pour ma part, j'espère très vite lire son « 1984 » qui vient de paraitre chez le Quartanier .
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