C'était mardi passé, Monsieur Plamondon venait à Bruxelles et je me faisais une joie de l'entendre parler de
Oyana et de 1984. Mais voilà, encore une fois, les forces m'ont manqué ce jour-là, je n'en eus même pas assez pour pester. Pas de rencontre, juste ce gros rectangle violet sur les bras. Alors j'ai lu.
1984 ou les miscellanées de Monsieur Plamondon réunies en un recueil (l'ingénieuse idée de le Quartanier) pour évoquer de manière folle et fragmentaire les destinées de Johnny Weissmuller,
Richard Brautigan et
Steve Jobs.
1984 ou comment sonder un siècle de culture américaine : contre-culture et beat generation, culture populaire et rêve hollywoodien, culture de masse et self made man à travers ces trois personnalités, leurs succès, leurs déchéances.
Ou encore, comment faire pétiller les synapses à la lecture de ce joyeux et savant éclatement. C'est riche d'informations, savoureux d'anecdotes, transpercé de poésie, ça cahin-cahate dans tous les sens, et au détour d'une phrase soudain, ça foudroie de cohérence.
Big up pour les magnifiques passages sur la paternité.
Kurt Vonnegut,
Jim Harrison, Tarzan, natation, Playboy, Blade Runner, Apple Pong,
Yi King,
mayonnaise et papier mâché… ne tentez pas de comprendre, lisez.
Éric Plamondon a fait sien le credo selon lequel les histoires rassemblent, tout comme
Neil Gaiman, Yuhval Harari, Tyrion (;-) et tant d'autres. Raconter est le propre de Plamondon.
Et si la vitalité d'une bonne histoire est un possible indice de bonheur, lire Plamondon nous rapproche du nirvâna, tant il excelle à retracer ces trajectoires de vies et ce qui les fait dévier. Des anecdotes, des petits riens, des battements d'ailes, ces hasards nécessaires à la construction de ses histoires et de l'Histoire.