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EAN : 9782896982608
616 pages
Le Quartanier (21/03/2019)
3.93/5   23 notes
Résumé :
La trilogie 1984 raconte le périple de Gabriel Rivages, protagoniste aux cent métiers et alter ego de l’auteur, lancé sur les traces de trois figures américaines du vingtième siècle. Hongrie-Hollywood Express met en scène Johnny Weissmuller, nageur olympique plusieurs fois médaillé d’or et premier Tarzan du cinéma parlant ; Mayonnaise mêle le destin de Rivages à celui de l’écrivain culte Richard Brautigan, le dernier des beatniks, qui hante la trilogie ; et Pomme S ... >Voir plus
Que lire après 1984 : Hongrie-Hollywood express - Mayonnaise - Pomme SVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
La couverture de ce Livre de Poche m'a vraiment intrigué : quels points communs pouvait-il bien y avoir entre Johnny Weissmuller (« Hongrie-Hollywood Express »), Richard Brautigan (« Mayonnaise ») et Steve Jobs « Pomme S » ?

J'ai donc postulé pour ce livre dans le cadre d'une opération Masse Critique et mon souhait a été exaucé.

Ces trois courts romans sont réunis dans ce livre sous le titre « 1984 ».
Pour mémoire, c'est l'année de la mort du Tarzan de légende, l'année du suicide de Brautigan et celle de la naissance du Macintosh d'Apple.

Comme Gabriel Rivages, le personnage principal de ces trois romans et alter-ego de l'écrivain Eric Plamondon, le style si particulier de Richard Brautigan me touche beaucoup. Je ne lui voue pas pour ma part un culte quasi exclusif mais je suis grandement admiratif de son oeuvre.

Le Macintosh c'est aussi une Madeleine en ce qui me concerne : c'est le premier ordinateur avec lequel j'ai été amené à travailler en 1985 (avec un mirifique disque dur de 20 méga-octets et une imprimante à aiguilles qui faisait un bruit de crécelle). le but était de produire des convocations en nombre plus facilement et plus vite qu'avec une machine à écrire à boule. Personnellement je ne suis pas devenu fan des produits Apple pour autant car j'ai toujours trouvé leurs prix beaucoup trop haut pour mon maigre salaire et le côté « grand gourou » de ses commerciaux particulièrement énervant. Mais je dois reconnaître que ce Macintosh était très séduisant et facile d'accès (contrairement à l'ordinateur de marque Goupil, relégué dans un placard à prendre la poussière, et dont personne ne voulait).

Alors, sur cette couverture, le visage de Brautigan incrusté dans l'écran du Macintosh, ça l'a fait ! Et pour Johnny Weissmuller, et bien c'était une découverte...

Je suis ravi de ces lectures. Sur la forme, Eric Plamondon multiplie les courts chapitres, comme Brautigan pourrait-on remarquer. Il a pourtant mis dans ces romans beaucoup d'éléments qui lui sont particuliers, à la manière d'éléments biographiques romancés.

Il y a aussi un côté miscellanées, tous ces éléments faisant sens entre eux et des passerelles se forment entre les trois sujets. La Californie est l'une d'entre elle, mais bien d'autres surgissent aussi sous la plume de l'auteur (enfin, apparemment un Paper Mate 0,5).

Cette trilogie est un vrai bonheur de lecture. J'ignorais tout d'Eric Plamondon et sans Babelio, je n'aurais peut être pas eu la curiosité de le découvrir. Je remercie les éditions le Quartanier/ le Livre de Poche pour cet envoi, qui va rester précieusement dans ma bibliothèque, tout à côté de Brautigan...
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J'ai, dans un premier temps, été très déstabilisée par la première partie de la trilogie. Johnny Weissmuller, nageur olympique médaillé et premier Tarzan du cinéma parlant, est présenté, de manière fragmentée, par des anecdotes sur son époque, ses liens, sa passion, ses exploits. le narrateur Gabriel Rivages nous fait voyager dans la vie du nageur par des chapitres courts qui mis bout à bout nous racontent une vie, un destin.


Pour la seconde partie Mayonnaise, j'ai commencé à prendre l'habitude du style et je me suis sentie moins déboussolée. le lecteur peut faire un parallèle entre le narrateur, l'auteur et Richard Brautigan, écrivain et poète américain. Ce texte est aussi une fragmentation de l'histoire qui réunit devient la fresque d'une époque. Comme la partie précédente le style est totalement décalé, j'ai eu l'impression cependant de m'éloigner de l'absurde dans lequel je flottais pour découvrir un rythme et un style que l'auteur partage avec Brautigan.


C'est dans la troisième partie Pomme S que tout a fait sens (vaut mieux tard que jamais). Sûrement parce que le personnage dont nous parle le narrateur n'est pas un inconnu pour moi comme les précédents. Il s'agit de Steve Jobs. Ainsi le récit est lié à la science, à la communication, plus parlant pour moi et raccroche avec une époque que je connais , à savoir la révolution technologique.


Il aura fallu trois destins, trois histoires pour mener le lecteur à une évidence. La trilogie se conclut sur un constat sans appel qui permet de ramener une cohésion entre les trois romans.


En bref, si je dois noter mon ressenti lecture il n'est pas bon. Si je note ce que je retire de cette trilogie, l'analyse du recueil de textes c'est bien meilleur. Ce n'est pas un livre à mettre dans toutes les mains. Il ne faut pas avoir peur se sentir perdu. Se laisser porter et ne pas chercher à tout comprendre dès les premières pages. Les thèmes abordés sont divers et mènent pourtant à une philosophie de vie.


Merci aux équipes de Masse Critique et aux éditions Livre de poche.
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Non, 1984 n'est pas une réécriture du classique de Georges Orwell mais seulement la trilogie réunissant trois grands noms de la culture américaine : Johnny Weissmuller (dans Hongrie-Hollywood Express), un champion sportif, Richard Brautigan (dans Mayonnaise), un grand écrivain et Steve Jobs (dans Pomme S), créateur d'Apple.
Gabriel Rivages, reflet de l'auteur, se lance à la découverte de ces 3 personnes. On alterne les passages entre la vie de Gabriel et quelques informations de la vie de ses personnalités. Ca n'est pas vraiment des biographies parce que c'est rarement chronologique et certains faits sont certes des moments forts de leurs vies mais aussi parfois, anecdotiques. Parfois, on parle aussi d'autres choses en lien avec eux... Il y a bien de moments où j'ai un peu de mal à savoir de qui on parlait (Johnny ? Gabriel ? un autre ?) mais ça n'a pas entamé réellement mon plaisir de la lecture de cette trilogie. Il y a beaucoup de passages très justes, d'autres très amusants aussi. Il y a aussi des évocations de l'un des trois dans une autre des parties. Un roman ludique qui m'a permis de découvrir Eric Plamondon.
Merci à Masse Critique et au Livre de Poche pour cette lecture !
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C'était mardi passé, Monsieur Plamondon venait à Bruxelles et je me faisais une joie de l'entendre parler de Oyana et de 1984. Mais voilà, encore une fois, les forces m'ont manqué ce jour-là, je n'en eus même pas assez pour pester. Pas de rencontre, juste ce gros rectangle violet sur les bras. Alors j'ai lu.

1984 ou les miscellanées de Monsieur Plamondon réunies en un recueil (l'ingénieuse idée de le Quartanier) pour évoquer de manière folle et fragmentaire les destinées de Johnny Weissmuller, Richard Brautigan et Steve Jobs.

1984 ou comment sonder un siècle de culture américaine : contre-culture et beat generation, culture populaire et rêve hollywoodien, culture de masse et self made man à travers ces trois personnalités, leurs succès, leurs déchéances.

Ou encore, comment faire pétiller les synapses à la lecture de ce joyeux et savant éclatement. C'est riche d'informations, savoureux d'anecdotes, transpercé de poésie, ça cahin-cahate dans tous les sens, et au détour d'une phrase soudain, ça foudroie de cohérence.

Big up pour les magnifiques passages sur la paternité.

Kurt Vonnegut, Jim Harrison, Tarzan, natation, Playboy, Blade Runner, Apple Pong, Yi King, mayonnaise et papier mâché… ne tentez pas de comprendre, lisez.

Éric Plamondon a fait sien le credo selon lequel les histoires rassemblent, tout comme Neil Gaiman, Yuhval Harari, Tyrion (;-) et tant d'autres. Raconter est le propre de Plamondon.

Et si la vitalité d'une bonne histoire est un possible indice de bonheur, lire Plamondon nous rapproche du nirvâna, tant il excelle à retracer ces trajectoires de vies et ce qui les fait dévier. Des anecdotes, des petits riens, des battements d'ailes, ces hasards nécessaires à la construction de ses histoires et de l'Histoire.
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« Le tout est plus que la somme de ses parties » Aristote

Depuis la lecture de 1984, je réfléchis sérieusement à fonder un fan club Eric Plamondon (dont bien évidemment je prendrai la présidence). Après Taqawan l'an passé qui fut un coup de coeur, après Oyana il y a quelques mois qui a confirmé que j'aimais cet auteur, 1984 m'a complètement bluffé. Je ne suis pas avare de grands mots alors je vous le dit tout de go, ce bouquin c'est de la bombe et Plamondon l'un des écrivains actuels les plus géniaux que je connaisse.
J'aime son style éclaté, éparpillé, poétique, son bricolage narratif particulièrement inventif.

1984 c'est une trilogie regroupant les romans Hongrie Hollywood Express, Mayonnaise et Pomme S publiés entre 2011 et 2013.
Voici le portrait, par petites touches, de Gabriel Rivages (alter ego de l'auteur), de ses questionnements existentiels et des mythes de l'Amérique. 3 romans qui se répondent entre eux tout en s'articulant autour de la gloire et de la déchéance de 3 figures légendaires des États Unis, Johnny Weissmuller, Richard Brautigan et Steve Jobs.

Mais l'histoire n'est pas tout et ce qui compte ici, c'est le style. Impossible de parler de cette trilogie sans s'attarder sur l'écriture. Ça ne ressemble à rien d'autre, si ce n'est a du Eric Plamondon.
C'est d'une liberté formelle incroyable.
C'est audacieusement décousu.
C'est un style neuf, décalé et original.
C'est beau et rafraîchissant.
C'est une série de digressions.
C'est un kaléidoscope débridé.
C'est un tas de morceaux épars qui constituent un ensemble parfaitement cohérent.
C'est surtout un livre incroyablement intelligent, riche, fascinant, presque envoutant.
Bref, c'est un coup de coeur
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Le mauvais coup du sort, la déchéance du héros me fascine. Le moment du basculement, cette façon qu’a la gloire de s’effacer et de tout reprendre. Le roi est nu. Peut-être que ma fascination pour Melville et Brautigan vient aussi de là. Deux auteurs qui atteignent des sommets et qui finissent l’un dans l’oubli, l’autre une balle dans la tête. Le paradis perdu s’incarne dans l’homme, irrémédiablement.
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A VOTRE SANTE
Puis un jour j'y suis arrivé. J'ai réussi à faire une mayonnaise. J'y suis tellement bien arrivé que je me suis mis à essayer toutes sortes de variations: à la cuillère en bois, au batteur électrique, au mixeur, au robot, à la fourchette, au fouet, avec de l'huile de tournesol, avec de l'huile d'arachide, avec de l'huile d'olive, avec plus ou moins de sel, de poivre ou de moutarde. Je me suis mis à me passionner pour cette mystérieuse émulsion, pour ses probabilités de réussite et d'échec. J'ai cassé des douzaines d'œufs et j'ai varié à foison. J'ai fait des mayos jaunes avec le vitellus. J'ai fait des mayos blanches en gardant l'albumine. J'ai fait des mayos roses avec un peu de ketchup et des mayos vertes avec de l'avocat.
Puis le verdict est tombé. Mon médecin me l'a annoncé. Le cholestérol venait d'entrer dans ma vie. Je frôlais l'arrêt cardiaque. Pour fêter ça, j'ai fait une sauce cocktail, à savoir une mayonnaise à laquelle on ajoute du Tabasco et du whisky. A votre santé !
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A quarante ans, Gabriel Rivages constate qu'il a raté sa vie. Après les femmes, les drogues, les voyages, les livres, les emplois divers et les enfants, il sent toujours en lui ce grand vide. Il y met tout ce qui lui tombe sous la main.
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Je me demande ce qu’on peut écrire dans une lettre qui sera ouverte dans cinq mille ans. Moi, je verrais bien quelque chose comme: « il faut vous rendre à l’évidence, Marilyn et Elvis sont bel et bien morts. »
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L'ordinateur est le fils du transistor, et l'arrière-arrière-arrière- petit- fils de l'ampoule électrique.

Pomme S, p. 439
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Vidéo de Éric Plamondon
Alison, libraire du rayon Poche, présente Taqawan d'Eric Plamondon paru aux éditions Quidam.
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