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Citations sur Oyana (61)

Ceux qui portent un rêve peuvent disparaître, cela ne fait pas disparaître leur rêve.
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Je n'ai pas roulé très longtemps avant de me rendre compte que j'étais épuisée. A Sainte-Anne-de-Beaupré, je me suis décidée pour un motel de film américain, wifi gratuit, cuisinette et air climatisée. Le propriétaire m'a expliqué qu'il y avait de la place en masse à ce temps-ci de l'année. "Les touristes ont pas encore arsoud pis les skieurs ont paqueté leur gréement depuis un bout'." Le genre de personnage qui me rappelait que je n'étais pas née icitte. L'accent québécois n'avait plus de secret pour moi mais la langue des gens plus âgés me surprenait encore souvent. Ils avaient cette manière de dire comme s'il leur manquait des dents. Comme ton oncle qui imitait ton grand-père en sortant son dentier. A chaque fois un choc. C'était la première fois que je voyais quelqu'un se sortir les dents de la bouche. Tu m'avais expliqué qu'à une époque au Québec le dentier avait été très à la mode. Tu ironisais en ajoutant que c'était un autre élément qui faisait du Québec une société distincte.
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J'ai simplement besoin de t'écrire, d'écrire, de parler avec quelqu'un. Maintenant que je t'ai quitté, il ne reste plus que toi.
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Je suis sortie et je me suis assise à une table. Le serveur m'a regardée bizarrement, disant que la commande était prête. Je lui ai demandée s'il pouvait m'apporter un verre de vin rouge et un coke, à prendre sur place. Puis, j'ai bu la moitié du rouge avant d'y verser le Coca-Cola. Je n'avais pas bu de 'calimucho' depuis une éternité.
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J'ai erré dans la maison en me demandant ce que je pouvais emporter. J'ai photographié chaque pièce. J'ai choisi des vêtements : ma robe noire à pois blancs que tu aimes tant, mon pull en laine ramené de Calgary, mon manteau en cuir verte que tu m'avais acheté sur un coup de tête dans Kensignton Market. On était allés passer quelques jours à Toronto pour fêter nos dix ans. J'aurais pu prendre des CD mais ceux que j'aime sont déjà dans ma playlist : Bach, Sati, Tom Waits, Richard Desjardins, Brassens, la trame sonore de Broken Flowers, Janis Joplin, Gotan Project... J'ai quand même craqué pour le Stabat Mater de Vivaldi par Andreas choll et My World is Gone d'Otis Taylor. Par besoin de t'expliquer le pourquoi de ce titre. Côté bouquins, je me suis restreinte à trois. An Unfortunate Woman de Brautigan. Encore un signe ? La Femme aux lucioles de Jim Harrison et, parce que j'en ai tiré le début de cette confession, Alexis ou le traité du vain combat. J'ai aussi failli prendre La femme qui fuit mais je n'avais pas assez de place. Je te laisse mes Pléiades d'Hemingway, de Baudelaire et de Rabelais. J'emporte quelques bijoux.
C'est drôle de réaliser que, tout à coup au moment du départ, tant de choses auxquelles je croyais tenir m'apparaissent insignifiantes. Elles ne servaient qu'à consolider le château de cartes de ma vie.
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On avait fini par apprendre que la descente dans le bar était liée à un jeune recherché par la police depuis un attentat à Vittoria Gasteiz. La mort de Manex m'obligeait à m'interroger et à me rapprocher de ceux qui voulaient l'Indépendance. Je n'avais jamais compris où était le problème. Peut-être que mes ancêtres étaient basques et qu'on avait pêché la baleine et la morue et qu'on était de grands voyageurs, de grands navigateurs, peut-être que la langue basque était unique et que ses racines restaient un mystère, qu'on buvait du cidre, qu'on élevait des brebis, qu'on dansait en sautant, mais moi, j'étais née en France, j'avais suivi l'école en français, je venais d'avoir ma licence et je voulais voyager. Je n'avais jamais parlé basque à la maison avec mes parents. Pourquoi me serais-je mêlée de ces histoires d'indépendance ? Est-ce que la langue basque était en train de mourir ? Peut-être, peut-être pas, mais sinon à quoi servait-elle ? Pour moi, elle était le symbole d'un autre temps, d'une époque révolue, celui du clergé et de la religion régnant en maîtres sur les consciences. Je n'allais pas approuver les vieilles traditions de culs bénis pour le plaisir de faire partie de la bande.
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Il y a des moments dans la vie où la question du choix ne se pose pas. On ne choisit pas: on agit.
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Elle sent son sexe qui pénètre dans son vagin. Il s'enfonce en elle. Son sexe est dur et lisse. Il entre dans son corps en cadence : et une, et deux, et trois, et quatre. Il serre ses fesses à deux mains pour aller un peu plus loin. Il lui mordille le cou, lui lèche les oreilles et enfonce sa langue dans la bouche. Leurs lèvres s'emmêlent. Elle lui prend aussi ses fesses pour l'encourager. Elle compte dans sa tête les coups : et un, et deux, et trois, et quatre. Elle sent son sexe, leurs sexes, l'afflux sanguin dans les zones érogènes, elle sent son poids sur elle, la sueur de plus en plus prégnante entre leurs deux corps. Elle serre les fesses et contracte les muscles de son vagin pour resserrer l'étreinte, qu'il vienne au plus vite, qu'il éjacule une bonne fois pour toutes et qu'on en finisse. Elle en a marre : et une et deux et trois et quatre. Elle l'encourage de quelques hummmm, haaahaaa, ouiiiiiiiii et enfin il crie haahaaaaah et elle sent le sperme chaud en elle qui bientôt coulera sur les draps. Il a joui, c'est fait. Elle est seule à savoir qu'entre eux c'est fini.
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On dit souvent que ce ne sont pas les villes qui changent mais ceux qui les visitent .
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N'importe qui pouvait être embarqué en pleine nuit par la police, enfermé pendant des jours et relâché sans autre explication, du seul fait de vivre au Pays Basque. On reprochait la violence de l'ETA alors qu'il n'y avait pas plus d'état de droit sous le gouvernement Gonzalez que sous celui de Franco. Des milliers de personnes étaient séquestrées arbitrairement. Julen rappelait le sort d'un autre Mikel que le mien, arrêté avec sa compagne et des amis dont lui lors d'un simple contrôle de routine. On les avait embarqués, torturés puis remis en liberté sans aucune charge d'accusation. Mikel, lui, n'était pas ressorti avec eux. D'après la Guardia Civil, il s'était échappé. On avait retrouvé son corps dans la Bidassoa vingt jours plus tard. Il était menotté les mains dans le dos. Julen affirmait que Mikel avait subi le supplice de la baignoire et que la police était allée trop loin. Julen connaissait d'autres noms, d'autres morts. Plus je l'écoutais, plus j'avais le sentiment qu'il s'adressait directement à moi, qu'il essayait de me convaincre, que son discours avait pour but de me rallier à la cause.
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