Mes nuits ressemblent à des balles de tennis. À quatre heures du matin, je ne me reconnais pas. Sur fond de rue endormie, la vitre qui commence à givrer me renvoie le reflet d’un autre François Gougeon. L’œil cerné, je tiens debout par somnambulisme. Un sourire, et le visage me craquerait. Mes lunettes corrigent à peine la chose. Je me reconnais difficilement. J’ai vieilli.Dehors, il y a la nuit. Je l’ai pourtant toujours aimée. Le noir m’excite, la lune m’inspire, les étoiles m’allument. Je reste le complice de certains oiseaux. Des oiseaux parfois à moitié soûls ou souvent mal dans leurs plumes. Je vis de nuit et je ne suis pas seul. Napoléon s’inscrit déjà dans ma bande. Pour le moment, à l’approche du petit matin, il devient tranquille. Il se met en boule à la saignée de mon bras et me laisse me débrouiller avec mes yeux en trous de suce. Lui, il reprend de l’énergie.