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Citations sur Les Sentiers des Astres, tome 2 : Shakti (12)

Les Chants primordiaux, c'est l'or mystique des bardes : nous passons la moitié de nos vies à les rechercher, et l'autre moitié à les maîtriser. Ils sont les poèmes originels, les tout premiers qui furent faits par le verbe et la note, quand l'homme n'était encore qu'une bête balbutiante. Ils narrent les primes aurores du monde, l'émergence des forces élémentaires, et ces temps mythiques où les planètes emplissaient le ciel de leurs orbes gigantesques. Le Chant de l'océan. Le Chant du feu. Les Séries de la lune. La Geste des bêtes et celle de la Naissance du fer. Ils n'ont pas changé d'un seul soupir depuis des siècles, sans doute des millénaires.
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Croque, craque, mords et ronge !
Griffes d'ébène et crocs de fer,
Parfum de tombe et patte en pierre,
A l'heure où les ombres s'allongent.

Souffle, racle, grogne et gronde !
Gueule saisit, mâchoire enserre,
S'offre la chair au croque-cerf
La mort qui rôde dessous l'onde.

Je plie bliaux sur mes genoux
J'incline front, et ploie le cou
Pour saluer comme il se doit
L'ourse seigneur de ce bois.
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Il me reste à chanter les Rois. Les géants de la troisième génération, qui s'élevèrent si haut que les vents se déroutèrent, que des empires d'oiseaux se bâtirent, et que l'on crut toucher les Astres. A ces mots, la forêt se rengorge ; elle s'enivre de sa propre majesté. Je sais alors que j'ai gagné son cœur. Mon conte a flatté l'auditoire ; le barde peut exiger sa récompense. Point de banquet ni de vins fins ; ni de riches présents ni de soie douce. Ce que désire le conteur, en ce moment, c'est la force des branches et la vigueur des racines, c'est le piquant des épines et le bouclier de l'écorce.
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J'ai confiance : s'il y a encore de la truandaille dans les parages, notre compagnon la verra assez tôt. Suffisamment pour permettre à Cwail, qui garde son arc à moitié bandé, d'épingler sur-le-champ quiconque voudrait lever le cor.
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"Cwail, Cwail, je rumine, ce n'est pas le moment de pétocher !"
Je me sens moi-même inhabituellement détaché. Affronter de simples humains, bénéficier à notre tour de l'avantage de la surprise : c'est presque revigorant, comparé aux terreurs que nous avons subies les jours précédents. Au vrai, je suis heureux de reprendre l'initiative, si grand soit le danger ; c'est à peine si la peur me bécote le creux du ventre.
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« Bah, tais-toi un peu, maudit rabat-joie ! […] Laisse-là conter comme il lui plaît ! Une vraie femme qu’a pas peur des mots, ça t’a toujours manqué, mon salaud ! Allez donc, Ma dame, ne vous souciez pas des nicets ! Narrez-nous les bonnes choses de la vie : les jeux de la fendace et de la pendeloche, les offrandes d’amants, les jointures joyeuses ; et puis les plaisirs de banquet, les chevauchées prodigieuses, et tout ce qui manque aux guerriers que nous sommes ! Vous n’imaginez pas à quel point tout cela nous réconforte… »
Elle nous dédie un sourire férocement canaille et reprend son récit, grisée par l’eau-de-vie.
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[incipit]
Le dit de Fintan Calathyn – 1

Seizième nuit

Lichen, humus et bois mort.
J’en ai plein le ventre, les chausses et les genoux. Collés à ma peau, incrustés dans mes pores. Écrasés dans mes fibres.
La pluie d’hiver a lessivé la terre. Le tapis forestier sous mes coudes exhale sa pourriture d’écorce et d’aiguilles ; la mousse regorge d’une humidité froide qui se faufile sous ma chemise lorsque je me presse contre elle, en amant appliqué.
Nous rampons.
Moi et mes deux compagnons de raid, nous tortillons des reins pour nous fondre dans les racines du Vyanthryr. Nous nous faisons plus plats que couleuvres ; à force nous finirons par devenir limon.
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« J'ai besoin d'un bon billot d'épicéa, débité en quartiers. Est-ce que tu comprends "épicéa" ?
- Volilosou comprend les noms de trois fois trente arbres, dans trente-trois langues. Mais pour beaucoup d'entre eux je n'ai jamais touché leur écorce. Epicéa, je connais. Pas loin d'ici, ptl, ptl !
[...]
- Comment connaîtrais-tu autant de parlers ? m'insurgé-je. Je croyais que les Teules ne frayent pas les autres peuples !
- Volilo voyage beaucoup. Volilo manges des langues... »
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Qu'elle est splendide, la forêt ! Qu'elle est délectable avec ses branches graciles surlignées de traits blancs, ses troncs mouchetés de poudreuse légère ! S'il fallait trépasser, ce ne serait ni un vilain jour ni un mauvais lieu. J'accepte l'idée de ma mort, et je reprends peu à peu le contrôle de mon corps.
(Shakti)
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Il se palpe tout à loisir ; il fait le tour de sa blessure. Puis il pousse un soupir et ferme les yeux, le temps d'accepter son état.
Je n'ai pas les tripes de l'achever. C'est Perdouan qui se charge du boulot, d'un bon coup du manchon de sa hache, asséné dans l'orbite gauche.
J'expire longuement, pour évacuer la tension qui me noue le ventre. Cette nausée, est-ce encore la peur, ou est-ce simplement la guerre ? Moi qui ai connu plusieurs batailles, est-ce que j'éprouve encore le dégoût du sang et des corps brisés ? Je me fais vieux, foutrebouc ! J'aspire à la paix !
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