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EAN : 9782290155301
290 pages
J'ai lu (02/04/2018)
4.08/5   42 notes
Résumé :
Vidal Silarius, brave éleveur d’ânes des monts de soufre, est un bon père et un camarade fidèle. Mais lorsqu’un astre s’embrase au-dessus de sa demeure, l’homme se met peu à peu à changer, sous les yeux horrifiés de ses enfants et de son amie Aube. La lumière néfaste du Dévoreur est en train d’accoucher d’un monstre... Jusqu’où Aube est-elle prête à aller pour le ramener parmi les humains?
Conte sanglant dont la puissance d’évocation symbolique n’a d’égal que... >Voir plus
Que lire après Dévoreur (précédé du) Roi cornuVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce roman est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=35915

J'ai mis la note de : 15.5/20

Mon avis : Ce livre est divisé en deux parties qui sont en fait deux nouvelles : le Roi cornu et le Dévoreur. Ces deux récits se déroulent dans l'univers d'une saga de l'auteur intitulée le sentier des astres et en constituent non pas vraiment une préquelle mais plutôt une mine d'informations essentielle pour les fans, comme tout ce que l'on peut voir sortir sur l'univers du Trône de Fer de George R. R. Martin (atlas, encyclopédies, etc.). Il n'est pas gênant de lire ces histoires sans rien connaître du sentier des astres même si cela est quand même préférable pour mieux apprécier ces aventures.

Les deux nouvelles nous font découvrir un univers d'héroic-fantasy où la religion est primordiale. La religion imaginée par l'auteur est complexe. La fin de l'ouvrage décrit d'ailleurs, sous forme de liste, les différentes divinités, leurs particularités et les moments où les mortels les invoquent. Ces divinités sont visibles par les humains sous la forme d'étoiles qui scintillent plus ou moins fort selon l'influence et la puissance qu'elles veulent faire tomber sur les planètes. Cette omniprésence de puissance stellaire apporte une part de poésie non négligeable tant dans l'écriture que le contenu des deux histoires qui tourne constamment autour. On a la sensation de lire des contes ou légendes d'autrefois où les héros doivent affronter des monstres qui les dépassent, qui les combattent malgré tout et qui les battent non sans avoir perdu au préalable une partie d'eux-mêmes. Nous sommes en présence de deux récits épiques, au sens littéral du terme, aux messages captivants qui s'avèrent réellement utiles pour des lecteurs du sentier des astres.

La première histoire est la plus courte. Elle met en scène un personnage que l'on estime d'abord brutal et bourrin, mais qui finit par nous apparaître comme plus subtil. Leth détient le pouvoir et veut le meilleur pour son peuple. Tel un Ulysse qui essaie de rentrer chez lui, Leth et quelques-uns de ses camarades vont devoir réussir plusieurs épreuves pour avoir la chance de poser les pieds sur une terre inhabitée et hospitalière pour les leurs. Un récit initiatique, à l'enjeu majeur, qui marque les esprits grâce à des personnages prenants et très différents, chacun représentant un type de personnalité bien défini.

Leth, roi des Firwane, est déterminé et prêt à tout pour la survie des siens, il est aussi celui qui combat ; Auronûen, est un bramynn (homme religieux) savant qui n'est pas aussi sage qu'il n'y paraît ; Sithandi, une barde inquiète et prudente et Morkhan, la Sorcière du matin qui va donner du fil à retordre au groupe des trois protagonistes précédemment cité. Son charisme et sa manière de parler plutôt énigmatique font d'elle une femme mystérieuse, magicienne qui nous fascine. L'histoire est prenante, assez noire, bien écrite et bien rythmée. L'univers est magique à souhait, très imagé et nous fait rêver comme il nous horrifie. Les narvals de la couverture sur lesquels vont voyager nos héros, créatures incroyables et féeriques, apportent une touche joyeuse à l'atmosphère étouffante et sombre de la nouvelle. La fin est belle et clôt d'une touchante façon cette épopée qui émouvra les lecteurs avertis et connaisseurs de l'auteur et de ses écrits.

La seconde histoire est plus longue et bien moins rythmée, notamment pour la partie concernant Peyr qui s'éternise beaucoup trop. On suit les aventures d'un couple, Aube et Peyr, voisin d'une créature surnaturelle, monstrueuse, auparavant humaine qui s'est laissée influencée par la puissance néfaste du Dévoreur, une des puissances stellaires. le début du récit est intéressant : il nous fait vivre avec Aube, une femme honnête, droite et liée à un magicien puissant. Elle sait aussi user de quelques sortilèges et nous en fait la belle démonstration. L'usage de la magie est original dans ce récit. L'auteur a inventé un système unique en son genre plutôt bien trouvé et crédible. La curiosité de Aube et son désir impérieux d'aider son ami Vidal nous fait frissonner à de multiples reprises. On souffre avec elle quand elle se rend compte qu'elle n'est pas de taille à lutter et qu'elle doit laisser son compagnon aller combattre le monstre pour sauver ses propres enfants. Elle aura tout essayé et son courage est admirable.

Le monstre en question, telles les créatures stupides que l'on a l'habitude de croiser dans nos comptines, kidnappe les enfants pour les dévorer et se réfugie dans un ancien château pour plus de tranquillité. Il est pourtant plus intelligent mais animé par une faim qui lui fera perdre ses moyens. On a du mal à le prendre au sérieux et à le considérer comme une réelle menace, malgré tout ce qui est fait pour nous le faire voir comme un monstre terrible et affreusement puissant. le fait qu'il ressemble à des créatures de contes et légendes qui dévorent des enfants nous renvoient à des monstres très caricaturaux que les héros terrassent souvent avec facilité. le combat final sera étonnamment grandiose, faisant appel à des pouvoirs divins stellaires impressionnants. On assiste à une vraie démonstration des pouvoirs du magicien qui s'avèrent surpuissants quand on sait les utiliser et choisir les influences bienfaisantes des cieux.

Le voyage de Peyr à travers le château pour retrouver la créature devient rapidement long et ennuyeux à force de détails, de longueurs et de passages inintéressants pour l'intrigue principale. Il est dommage que ce chapitre gâche l'histoire étant donné la force des premières pages avec une Aube audacieuse et forte, qui laisse sa place à un Peyr plus froid et pragmatique. Les explications sur les légendes inhérentes à l'histoire, ou celles concernant la magie sont intéressantes et apportent un plus non négligeable. le chapitre sur Vidal, reprenant le point de vue du monstre, apparaît inutile et nous montre davantage la stupidité de la créature alors que cela n'était pas nécessaire. Cette insistance affecte la crédibilité du dévoreur d'enfants dont la disparition ne nous fait finalement pas grand-chose, ce qui est bien dommage quand l'on sait qu'il était auparavant un humain agréable, affaibli par un passé douloureux et en manque de confiance.

La fin de l'histoire rehausse cette aventure en y ajoutant un côté historique et savant à travers une lettre écrite par Peyr : cette aventure aura servi à Peyr à mieux comprendre l'influence des astres et leurs effets sur les Hommes. Cet enjeu d'importance pour l'univers religieux et magique clôt cette nouvelle de la meilleure façon qui soit.
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Ce recueil est composé de deux novellas : le roi cornu et Dévoreur.

Le roi cornu est une novella d'environ 80 pages. L'histoire du Roi Cornu se déroule 1000 ans avant Manesh, premier tome du cycle Les sentiers des astres. le récit commence par le combat entre deux prétendant au trône des Firewanes. Un combat à mort entre deux héritiers qui doit se dérouler sous l'influence des Astres. Un récit qui raconte le sauvetage d'un peuple par son nouveau roi. Un peuple acculé par un ennemi innombrable et intraitable, entre des montagnes stériles et la mer infinie.

Le roi cornu est raconté telle une légende, le reflet d'un passé lointain. Petite fenêtre entrouverte sur l'histoire des Firewanes, un récit qui a, je trouve, des ressemblances dans le style avec les contes et légendes inachevées de JRR Tolkien.La seconde novella : Dévoreur fait environ 180 pages. Pour ce récit, Stefan Platteau change de ton et nous propose un récit plus fort dont les thèmes résonnent de manière parfois désagréable avec nos peurs d'enfants... et de parents.

Dans les alpages du Mont Carmin, près de la ville de Pélagis, Peyr Romo vit avec sa femme Aube et ses deux enfants. Comme à chaque début de printemps, Peyr, qui est mage doit s'absenter pour se rendre à la cours du comte de Torkharin et il sera absent jusqu'à la fin de l'été. Il laisse donc sa femme et ses deux enfants à la maison mais c'est qu'il peut compter sur sa femme et sur le support de leur voisin : Vidal Silarius éleveur d'ânes qui élève seul ses deux filles et est un de leur meilleur ami. Mais une fois que Peyr est parti, les choses prennent une tournure étrange avec la présence d'une nouvelle étoile dans le ciel nocturne, Kiarvathi surnommé le dévoreur. Alors Aube voit Vidal changer, devenir distant et renfermé, fasciné qu'il est par la lueur de l'étoile rouge. Sera-t-il possible pour elle de soustraire Vidal à l'influence du Dévoreur ? ou la terreur va-t-elle de nouveau faire surface dans les alpages ?Ce récit ressemble a un conte. Un de ses contes qu'un brillant narrateur raconterait au coin du feu dans une auberge pour faire peur aux enfants tout en s'adressant finalement plutôt aux parents. C'est une récit qui prend aux tripes avec la peur qui montent crescendo au fil des pages, un de ses contes horrifique qui quand vous l'avez achevé continue à vous donner des frissons. Personnellement, je ne suis pas sortie indemne de ma lecture et certains passages restent bien gravés dans mon esprit. Surtout la fin d'ailleurs, comme une morale où les parents voient leurs pires angoisses se révéler.

La plume de Stefan Platteau est clairement un plume de conteur, je lui trouve des petites ressemblances avec celle de Tolkien, dans mon expérience de lecteur tout du moins. Une plume poétique qui nous permet de naviguer dans le récit, agréable et même lumineuse. Au final, une très bonne lecture. J'ai préféré la novella Dévoreur à celle du Roi Cornu, qui d'ailleurs parlera peut être plus à ceux qui ont lu Manesh. Dévoreur est un magnifique conte horrifique qui vous donne des frissons et sait parler à nos peurs d'enfants mais aussi de parents. Pour moi un très belle découverte avec la plume de Stefan Platteau !
Lien : http://chutmamanlit.blogspot..
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J'ai rencontré l'auteur aux Imaginales 2022 où il nous avait fait l'honneur d'une lecture à haute voix d'un de ses romans. Beaucoup de mes camarades mettaient en valeur sa plume très poétique et descriptive. J'avais vraiment à coeur de découvrir l'un de ses récits et j'ai jeté mon dévolu sur Dévoreur.

Je n'ai pas été déçu une seule seconde, en voici les raisons:

- le livre en lui-même: je vous recommande cette édition pour découvrir l'auteur car elle comporte à la fois Dévoreur et le Roi cornu. Dévoreur est lui-même divisé en plusieurs parties: une dédiée à l'histoire agrémentée d'une lettre de Peyr Romo et d'un glossaire des astres nous permettant d'entrevoir plus clairement le monde dans lequel on se plonge.

- L'histoire est sans conteste un point fort. le Roi cornu se déroule 1000 ans avant Manesh et peut être une bonne introduction dans ce monde. La novella nous raconte sous la forme d'une légende le sauvetage d'un peuple par son nouveau roi. Dévoreur est de son côté un conte horrifique mettant en lumière des divinités visibles des humains sous la forme d'astres. le nombre de personnages limité à savoir le couple Aube - Peyr et l'éleveur d'ânes Vidal, n'enlève rien à l'intensité de la lecture. Nous verrons ainsi notre brave éleveur littéralement se métamorphoser, devenir de plus en plus sombre, se muer petit à petit en monstre.

- La plume de l'auteur: j'avoue j'aime les phrases concises, les successions d'actions à la Gemmell mais j'ai été conquis par les descriptions de l'auteur et sa manière d'écrire. J'ai particulièrement apprécié la tension constante de cette deuxième novella ainsi que l'ensemble des détails donnés sur les astres et l'influence que l'un d'eux avait sur notre pauvre Vidal. C'était réellement un magnifique voyage dans ce monde où j'ai pu accompagner Aude et Peyr face à leur ami, devenu monstre.

C'est donc sans hésiter que je me lancerai avec plaisir dans la lecture du premier tome de Manesh après cette belle lecture 😍
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Dans ce livre de fantasy tour à tour épique et horrifiant, le lecteur lira la magie des contes, la poésie de l'homérique aventure, la poésie grandiloquente de l'enfance !

Le lecteur plongeant ses yeux dans la besace d'objets étoilés, cueillera dans sa paume une première histoire certes courte, mais qui éblouira son imagination d'une poésie fabuleuse, celle d'un Rois prêt à tout, à toutes les épreuves, pour mener son peuple à terre, et enfin remporter une vie hospitalière, dans une quête initiatique border de la plus grisante des magies !

Le lecteur continuera son exploration au château de sel, à s'engouffrer dans l'effroyable, la lutte admirable et désespérée de parents se liguant ; usants d'une magie particulière, contre une créature ogresse, mu par une influence astrale des plus dévorantes, pour sauver leurs tendres enfants !

La cosmologie est un thème central dans ces deux histoires, laissant nos héros affronter bien plus que ce qu'ils ne comprennent eux-mêmes, malgré leur degré de culture et d'intensité dans ce monde ; par le biais de ces deux contes, nous laissant entrevoir une complexe, une richissime cosmogonie !

Que dire, j'ai été happé par cette lecture, par ce luxe, qui préambule indépendamment une saga que l'on nomme le " sentier des astres " !

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Le problème avec les auteurs maintes fois vantés c'est que, à la lecture, parfois, le soufflé d'expectative retombe un peu trop vite.
Là ça n'a pas loupé, le roi Cornu avec ses combats des chefs et quête d'une autre terre, moi j'avais l'impression d'avoir lu ça plein de fois ailleurs, donc ça ne m'a pas emballé plus que ça, et je suis allée lire ailleurs si j'y suis.

Et puis j'ai repris le livre.
Le Dévoreur
Et ça parlait étoiles, folie, conte brutal et cruel.
C'était violent
Triste
Désabusé
Et en même temps ce qu'il fallait pour un peu plus me happer et avoir envie d'essayer d'en lire un peu plus de l'auteur.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Voilà pourquoi notre humeur est vulnérable à la lueur des astres : parce qu'en descendant sur nous, les esprits astraux stimulent les antiques éclats fichés dans nos cœurs, et que chacun de ces éclats tend à nous faire agir d'une façon qui dépasse notre vouloir et notre raison. Ils sont les forces primitives tapies dans l’âme humaine ; et si ceux des astres fastes nous poussent à aimer, rêver ou créer, ceux des astres néfastes allument en nous rancœur, colère et angoisse.
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Homme sagace, tu as deviné. La mer est notre salut ! Mais pas pour en boire le sel, non ! Par-delà la barrière de feu, les vagues bercent une île. Une terre encore presque vierge, qui n'attend que nos chants. On l'appelle Evassë, l'île aux fumées. Je l'ai vue maintes fois en songe ; c'est là que les Astres me commandent de mener notre peuple.
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Au fil des ans, j'avais soigneusement tué le peu qu'il y ait jamais eu en moi de conquérant. A cause de mes dispositions d'esprit, jamais rien d'inattendu ne m'arrivait plus, tout n'était que stérile répétition. Ah cette longue et monocorde procession des jours, je m'y abandonnais comme le noyé à l'abîme.
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Je leur construisais de vaniteux châteaux d'avenir ; mais moi, moi j'étais juste une vieille ombre qui rôdait au pied de leurs tours.
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Vidéo de Stefan Platteau
A l'occasion des Imaginales, Stefan Platteau revient sur l'écriture de la saga des Sentiers des Astres et de Jaunes Yeux qui est paru il y a peu aux éditions Les Moutons Electriques.
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