Après avoir refermé ce livre, j'ai bien pris le temps de réfléchir et comprendre mon ressenti. Je dois me rendre à l'évidence et à l'encontre de la grande majorité des avis : il ne m'a pas touchée.
Étonnant car le sujet extrêmement dur, tragique, sidérant, ne peut que toucher...
Laura Poggioli relate en effet un fait d'hiver glaçant qui a défrayé la chronique moscovite en 2018 : le parricide de
trois soeurs, qui ont vécu les pires atrocités de la part de leur père. Face à l'inertie d'un système patriarcal rétrograde et révoltant, elles n'ont trouvé d'autre échappatoire que de tuer ce monstre abusif à coups de marteau et de couteau.
Les horreurs subites sont suggérées tout au long du livre pour finalement être décrites crûment à la fin. Avec, selon moi, une froideur - sans doute due à la distance émotive que voulait s'imposer l'autrice - qui a encore accentué la brutalité des viols incestueux… Ces descriptions m'ont dérangées car je les ai trouvées exemptes de sentiment. Dérangée pas atteinte.
Si je ne suis pas entrée dans ce livre, c'est en raison de la narration, hétéroclite. On oscille sans cesse entre la romantisation des faits, le documentaire (passages purement informatifs) et l'autobiographie (l'autrice en profite pour se raconter). Cette alternance de styles m'a perdue, je n'en ai pas compris la démarche. Si ce n'est qu'elle a, pour moi, enlevé de la profondeur et de l'âme au récit. le livre reste très intéressant, mais je suis passée à côté