Moscou. Trois jeunes filles âgées de 17 à 19 ans sont assises côte à côte dans le couloir d'un appartement en attendant la police, à quelques mètres seulement du corps sans vie de leur père Mikhaïl Khatchaturian. Depuis des années, il les insultait, les battait et abusait d'elles. Par conséquence, elles l'ont tué.
Lorsque
Laura Poggioli découvre cette affaire qui met les médias russes en émoi, elle se passionne pour ces gamines dont les visages insouciants cachent les années de souffrance. Elle reconstitue leur parcours, le mutisme de leurs proches et la manière dont la justice russe a condamné les
trois soeurs pour homicide, ne leur accordant aucune circonstance atténuante.
Laura Poggioli se souvient ensuite de son séjour à Moscou, juste avant ce terrible crime. À l'école, elle avait adoré la langue russe. Elle y avait rencontré Marina, son amie la plus chère, et son amoureux. Lui aussi lui donnait parfois quelques coups, mais elle pensait alors que c'était peut-être un peu de sa faute aussi... L'histoire de ces jeunes femmes la renvoie à sa jeunesse à Moscou, à sa relation avec les hommes.
Malgré un sujet brûlant et d'actualité, je n'ai pas apprécié ce récit pleinement. Je ne crois pas que ça vient de l'histoire, qui, en soi est terriblement émouvante, mais je dirais que c'est plutôt la plume de l'autrice qui m'a tenue un peu à l'extérieur, je l'ai trouvé assez impersonnelle et froide.
En tant que document, il est nécessaire. Pour informer, pour prévenir, pour faire savoir à ces femmes violentées, physiquement ou psychologiquement, qu'elles ne sont pas seules. Pour révolter aussi. En ce qui concerne les violences faites aux femmes, le monde a encore des choses à revoir !