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3,78

sur 506 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
"En Russie, il y avait ce proverbe qui disait « Biot - znatchit lioubit - s'il te bat, c'est qu'il t'aime », et les proverbes, c'est comme le passé : quand on ne sait plus où on va, on s'y agrippe pour se persuader qu'on est du bon côté."

Dès les premières pages, l'ambiance est posée dans ce premier roman qui est clairement un true crime, et qui va nous emmener dans les coulisses honteuses des violences domestiques en Russie. Il s'agit ici de l'une des rares affaires médiatisées qui a ébranlé l'opinion publique d'un pays jusque là apathique : le meurtre de Mikhaïl Katchatourian à l'été 2018 par ses trois filles de 17, 18 et 19 ans.

Pendant des années, avant et après le départ de leur mère, cet homme les a torturé psychologiquement et martyrisé physiquement, et quand les brimades et les coups n'étaient pas assez, quand l'alcool, la frustration et la folie se conjuguaient, c'était de leur innocence que cet ogre se délectait. Jusqu'au soir de trop où, épuisées, à bout, elles ne virent qu'une seule issue dans un pays où tout le monde fermait les yeux depuis des années : il fallait tuer le monstre.

Les chapitres consacrés à l'affaire dite des trois soeurs sont passionnants, ils révèlent sans fard ce fléau dans un pays où une chape de plomb vient étouffer tout espoir de changement. L'histoire est pourtant entrecoupée du récit des années que l'autrice a passé à Moscou, elle-même sous l'emprise d'un homme violent, et j'ai eu l'impression que l'histoire des autres n'était qu'un prétexte pour parler de soi, comme les auteurs français savent si bien le faire.

📖 Trois soeurs de Laura Poggioli a paru le 18 août 2022 aux éditions de l'Iconoclaste. 320 pages, 20€.

🔗 Service de presse adressé par l'éditeur.
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Moscou. Trois jeunes filles âgées de 17 à 19 ans sont assises côte à côte dans le couloir d'un appartement en attendant la police, à quelques mètres seulement du corps sans vie de leur père Mikhaïl Khatchaturian. Depuis des années, il les insultait, les battait et abusait d'elles. Par conséquence, elles l'ont tué.
Lorsque Laura Poggioli découvre cette affaire qui met les médias russes en émoi, elle se passionne pour ces gamines dont les visages insouciants cachent les années de souffrance. Elle reconstitue leur parcours, le mutisme de leurs proches et la manière dont la justice russe a condamné les trois soeurs pour homicide, ne leur accordant aucune circonstance atténuante.
Laura Poggioli se souvient ensuite de son séjour à Moscou, juste avant ce terrible crime. À l'école, elle avait adoré la langue russe. Elle y avait rencontré Marina, son amie la plus chère, et son amoureux. Lui aussi lui donnait parfois quelques coups, mais elle pensait alors que c'était peut-être un peu de sa faute aussi... L'histoire de ces jeunes femmes la renvoie à sa jeunesse à Moscou, à sa relation avec les hommes.
Malgré un sujet brûlant et d'actualité, je n'ai pas apprécié ce récit pleinement. Je ne crois pas que ça vient de l'histoire, qui, en soi est terriblement émouvante, mais je dirais que c'est plutôt la plume de l'autrice qui m'a tenue un peu à l'extérieur, je l'ai trouvé assez impersonnelle et froide.
En tant que document, il est nécessaire. Pour informer, pour prévenir, pour faire savoir à ces femmes violentées, physiquement ou psychologiquement, qu'elles ne sont pas seules. Pour révolter aussi. En ce qui concerne les violences faites aux femmes, le monde a encore des choses à revoir !
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Dans ce roman, on suit deux histoires distinctes : celle de trois soeurs à l'origine d'un fait divers choquant et celle de l'autrice.

La plume de l'autrice est très agréable à lire malgré une histoire difficile.

Pourtant, bien que les personnages m'aient touché, je n'ai pas réussi à m'attacher à elles.

Je constate que c'est la deuxième fois que cela m'arrive sur un roman qui se passe en Russie donc j'en déduis que la culture, étant très différente, m'empêche de m'identifier aux personnages...

C'était une belle lecture qui m'a appris beaucoup de choses sur la culture russe mais ce n'est pas le coup de coeur que j'espérais.
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L'histoire est mêlée de celle de l'auteur mais aussi des 3 soeurs Khatchatourian. On condamne ici les violences conjugales, les violences domestiques faites aux femmes mais aussi les violences faites par un père. On apprend le quotidien de cette famille qui vit dans l'angoisse avec ce père tyran. Il les exploite, leur enlève leur liberté, les emprisonne dans leur petit appartement, touche leur intégrité physique. C'est ça l'amour d'un père envers ses filles, son fils et sa femme? le passé difficile des Russes est-il une excuse pour pardonner ses violences encrées dans les familles?
La famille du père le defend haut et fort. Pour eux, c'est impossible qu'il puisse être violent. Il offrait tout ce que puisse désirer leurs filles, vêtements et vacances. Il allait à la messe le dimanche.
La justice russe ne veut pas se ranger du côté des filles après avoir elles-même tuées leur père. On voit la création de plusieurs mouvements qui soutiennent les filles mais aussi certaines personnes qui les rabaissent et disent que c'est leur faute.






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L'auteur alterne les passages personnels clairement autobiographiques de sa vie de française expatriée en Russie et la narration de l'affaire des "Trois soeurs" parricides après de nombreuses maltraitances.
Elle décrit l'ambivalence de son amour pour ce pays et ces travers qu'elle condamne, la condition des femmes maltraitées notamment sous prétexte d'habitudes culturelles, gloups! Difficile à avaler d'un point de vue occidental.
Plus docu-fiction que roman, il m'a manqué un supplément d'âme pour m'attacher à l'histoire, une certaine froideur dans la narration m'a gênée.
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Je ressort de cette lecture avec un avis assez mitigé. Je n'arrive pas à savoir si j'ai aimé cette lecture.

J'ai aimé découvrir l'histoire des soeurs Khatchatourian, découvrir la vie et la place des femmes dans ce pays qui a du se relever des décennies de guerre et de privation. Mais je n'ai pas aimé la façon dont l'auteur nous raconte l'histoire des trois soeurs, dernière l'horreur l'auteur à pour moi, trop romancé leur histoire, il y a des nombreux inconnus qui sont supposés par l'auteur.

Les passages ou l'auteur met en avant son histoire personnelle m'ont perturbé. Certes elle a vécu dans ce pays mais pourquoi écrire un roman qui au premier abord nous livre l'histoire un parricide et qui finalement devient au auto-biographie. Je n'ai pas compris la démarche de l'auteur.

J'ai aussi aimé la comparaison de la place des femmes entre la société russe et la société française. Même si notre système judiciaire et la prise en charge des femmes abusés doit être amélioré, nous nous rendons compte à travers ce roman qu'il y a dans le monde des femmes dans de bien pire situation. Ce qui se passe à la maison doit y resté, un sujet de société tabou.
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L'autrice, qui sera amenée un peu par hasard à apprendre le russe pendant ses études, se passionne petit à petit pour ce pays où elle finira par aller vivre plusieurs années et y trouver l'amour.

Au travers d'un fait divers dramatique qui a eu un grand retentissement en Russie en 2018, et qui s'entremêle avec la passion amoureuse et tumultueuse qu'elle y a elle-même vécue, elle nous décrit toutes les ambiguïtés de ce pays, la fascination qu'il exerce sur elle, mais aussi ses côtés tellement sombres et tellement archaïques, tout particulièrement dans la sphère familiale.

L'éditeur écrit : « Laura Poggioli donne à voir et à sentir l'âme russe au temps de Poutine ». Je serais plutôt tenté de penser qu'elle nous montre combien ce pays a du mal à évoluer, combien Poutine cherche, en fait, à perpétuer la Russie de toujours, ce grand « peuple créateur », pour reprendre l'expression de Mitterrand, pourtant miné par une domination masculine qui entretient une violence quotidienne totalement assumée, voire encouragée par le pouvoir en place, comme elle le fut au temps de l'URSS, comme elle le fut au temps des tsars, comme elle le fut, semble-t-il depuis toujours.

Ce roman, nourri de ressentis contradictoires qui peuvent parfois mettre mal à l'aise, empreinte son titre à Tchekhov. Mais j'ai aussi pensé à Zweig en le lisant, tant on y ressent « La confusion des sentiments ».
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Entre souvenirs personnels et faits de société, Laura Poggioli s'intéresse au drame qui a secoué la Russie en 2018 : le parricide des soeurs Khatchatourian. L'occasion pour l'autrice de partager son expérience personnelle, le tout avec un soupçon de fiction.
Un exercice que j'ai malheureusement trouvé maladroit, car au-delà de l'intention louable de lier d'autres cas du quotidien à cette expérience atroce, l'autrice a tendance à assimiler son propre vécu à celles des Khatchatourian, invisibilisant de cette manière les horribles choses qu'on vécues les soeurs. Un choix questionnable et étrange.
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J'adore en général les livres proposés par la maison d'édition Iconoclaste. Désolée mais je n'ai pas pu terminer ce livre. Il relate une réalité qui est tellement révoltante et je ne supporte plus les violences faites aux femmes et celles qui sont relatées, parmi les faits divers, sur les enfants, voire les bébés filles. Que l'écrivaine ait subi des coups de la part de son compagnon russe et fasse le parallèle, je le comprends et ce livre lui sert sans doute de thérapie. Mais qu'un père détruise ses filles, c'est immonde...Comment ont-elles fait pour supporter l'inacceptable ? Quelle société que cette société qui admet que l'homme batte ses enfants, sa femme et sème la terreur au sein de son propre foyer. Bref, en ces temps de violence, je n'ai pas eu envie de me noyer dans cet univers tout rejetant la violence, le harcèlement. L'actualité nous peine assez. Un point que j'ai apprécié : l'amour que porte malgré tout Laura Poggioli pour la Russie. Tout n'est pas mauvais dans le fond, du moins au niveau culturel, dans sa part de noblesse.
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Très auto-centré, ce qui rend le roman un peu fouillis et au final lui fait manquer de substance globale. On sent la passion de Poggioli pour la Russie, mais je ne suis pas sûre que le biais pris soit le bon. L'affaire des trois soeurs est toutefois très documenté et on ressent sans peine à quel point le sujet intéresse l'autrice. Toutefois, j'ai du mal à être convaincue par ses analyses - mais après tout c'est un roman, qui se veut en partie documentaire, c'est là que ça pêche.

Un roman sur la Russie, la violence faite aux femmes et les sévices subis par l'autrice et par les soeurs Khatchatourian.
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