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3,78

sur 510 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les trois soeurs, ce sont Krestina, Angelina et Maria Katchatourian, âgées de 17 à 19 ans. En ce 27 juillet 2018, elles sont assises dans le couloir de leur appartement de Moscou et attendent l'arrivée de la police, à quelques mètres du cadavre de leur père. D'aussi loin qu'elles se souviennent, il n'a été que cris, insultes, coups et abus. Alors, elles l'ont tué.
Dans ce récit mêlant cet événement à des réflexions plus personnelles, Laura Poggioli remonte le temps, onze ans qui ont conduit au parricide. Elle raconte l'intimité de cette famille, l'enfer de la vie des femmes Katchatourian, mère et filles. Avec beaucoup d'humanité et d'empathie, l'autrice révèle l'accumulation d'horreur et d'humiliation que ces enfants ont vécu, brisant à jamais leur innocence.
Elle nous permet aussi d'en apprendre davantage sur la société russe, elle qui a vécu à Moscou, société totalement divisée sur la question des violences domestiques, dépénalisées par la Douma et incarnées par le proverbe russe : « S'il te bat, c'est qu'il t'aime ». de récentes statistiques estiment qu'au moins 20% des femmes russes ont signalé des violences régulières intra-familiales.
Mais cette lutte contre les violences faites aux femmes est synonyme pour certains d'influence occidentale et est combattue au nom de la préservation de la culture russe.
Laura Poggioli, elle aussi victime de violence, tisse des liens avec son propre vie. Ce parricide lui permet de se pencher sur son passé et montre que, quelque soit la gravité des violences subies, les victimes n'en ressortent pas indemnes.
Un récit glaçant mais très instructif : je ne connaissais pas ces 3 jeunes femmes et leur histoire et je n'avais qu'une idée vague de la condition des femmes en Russie. C'est aussi un message de prévention très efficace.
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Un roman révoltant, puissant et révélateur des conditions de vie des femmes en Russie à travers un va-et-vient de passages autobiographies et de sociétés.

Une lecture qui donne à réfléchir, à s'émouvoir, à s'indigner mais jamais dans le jugement ou la critique. Un bon premier roman pour l'autrice.

Certains passages sont dur à lire car ils nous rappels que ce que nous lisons là au chaud sur notre canapé n'est pour certaines femmes que l'horrible réalité {ici même en Russie, mais malheureusement aussi dans notre propre pays}.

Un livre qui marque !
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Un "fait divers" qui renvoie à des problématiques plus larges sur la société russe et la place de la femme dans celle-ci. L'autrice arrive également à établir un parallèle entre la triste histoire de cette fratrie et son propre vécu et son histoire familiale chargés, eux aussi, de violences domestiques, sans jamais verser dans le larmoyant.
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Premier roman de Laura Poggioli qui, je pense, me donnera envie de découvrir de prochains textes. Une belle plume qui, dans ce livre, imagine la vie de trois soeurs russes tyrannisées par le père. Elle mêle sa propre vie à la leur et ^donne à voir et à sentir l'âme russe d'aujourd'hui et pose la question du désir des hommes et de leur violence.
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Pour moi c'est un vrai coup de coeur et une vraie prise de conscience sur l'immense fossé des droits envers les femmes et les personnes victimes de violences à notre époque entre nos deux pays.
27 Juillet 2018 - La police de Moscou arrive sur les lieux du crime, les trois soeurs étaient assises le long du mur à côté du cadavre de leur père. Depuis des années, il s'en prenait à elles, les insultait, les frappait, la nuit, le jour. Alors en cette nuit de juillet 2018 pour les trois soeurs c'est en était trop ...
La Russie s'est déchirée à propos de ce crime, parce qu'il lui renvoie son image, celle d'une violence domestique reconnue et restant impunie. Un proverbe Russe bien connu dit bien " S'il te bat, c'est qu'il t'aime ".
Laura Poggioli mele dans ce roman en plus des nombreuses recherches, articles de presses, réseaux sociaux, d'heures d'interviews télévisées, une part de fiction ainsi qu'une part de sa propre histoire. Âgée de 20 ans avec une fascination et un amour pour la Russie, elle rencontre son grand amour son prince serbe Mitia blond aux yeux sauf que celui-ci n'est finalement pas le prince qu'elle espérée.
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A travers l'affaire des soeurs Katchatourian, Laura Poggioli explore les contradictions de la Russie et les thèmes des violences familiales et conjugales.

Ce récit alterne l'affaire elle-même et le vécu de l'auteure, son amour pour la Russie, son rapport aux hommes, ses blessures.

Le concept de considérer qu'en Russie, ce qui se passe dans l'espace privé reste une affaire privée et que l'Etat ou la justice n'a pas à s'immiscer m'a rappelé un des fondements de la Russie de Staline de la fin de la deuxième guerre. Dans Enfant 45, il est dit qu'il n'y a pas de meurtre au Paradis (le paradis en l'occurrence étant la Russie) et donc quiconque ose insinuer qu'il y a eu meurtre devient un ennemi de l'Etat. Ceci revient donc à nier dans un cas, qu'il y a des maris, des pères, des petits amis violents et dans l'autre qu'il puisse y avoir des criminels.
Cette contradiction entre la Russie publique, dans laquelle l'auteure se sent plus en sécurité qu'à Paris où le harcèlement de rue est très présent et la Russie privée, faite de violences n'en est que plus exacerbée.
Le fait de considérer que ce qui se passe dans les foyers doit rester privé fait qu'on en arrive à l'affaire des soeurs Katchatourian.

Je ne sais pas ce qui m'a le plus choquée ou mise en colère :
- le père qui bat, qui viole en accusant ses filles d'être les seules responsables, et qui va à l'église le lendemain, servir à l'office et se faire laver de ses péchés ?
- le petit ami qui frappe, qui insulte, qui rabaisse car il ne faut pas remettre sa suprématie masculine en cause ?
- la famille du mari violent qui elle-même maltraite sa belle-fille et ses petites filles, les rabaisse, parce que c'est dans la culture, c'est comme ça ?
- de jeunes filles victimes de maltraitance, de viol, des pires abjections de la part de leur père et qui paient les pots cassés car elles en viennent au meurtre pour que ça s'arrête ?

Ce qui est sûr, c'est que j'ai refermé ce livre avec un sentiment de malaise, d'injustice et d'immense gâchis.
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Quand j'ai commencé ma lecture, je n'avais pas réalisé que la réalité se mêlait à la fiction et cela n'a fait que renforcer la puissance de ce roman.

L'auteure a développé son amour pour la Russie depuis son enfance, elle a étudié la langue et dès que l'occasion se présente, elle part poursuivre ses études là-bas. En nous racontant l'histoire des trois soeurs Katchatourian, elle nous dévoile aussi sa propre histoire et la violence qu'elle a elle-même subie.

Pour mettre fin aux violences imposées par leur père, Krestina, Angelina et Maria vont décider de le tuer. On découvre alors que la famille de ce-dernier fera tout pour prouver qu'il était un homme bon, un homme croyant qu'on voyait toutes les semaines à l'église, un homme que tout le monde appréciait.

J'ai appris beaucoup de choses sur la culture russe et j'ai été choquée d'apprendre que le gouvernement russe avait dépénalisé les violences domestiques en 2017, choquée d'apprendre qu'on pouvait donc en toute impunité, frapper son conjoint et ses enfants.

Ce premier roman est une vraie réussite, une lecture difficile mais nécessaire que je ne peux que vous conseillez de découvrir!
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Je remercie les Editions L'Iconoclaste, pour leur confiance à mon égard.
Un roman révoltant, impensable, une histoire bouleversante sur les conditions des femmes en Russie. le courage de trois soeurs de tuer sauvagement leur père, , mettre fin aux violences, aux viols, , leurs conditions de vies misérables, des humiliations quotidiennes. La culture soviétique est loin de notre vie , de nos moeurs occidentales, les femmes jouent un rôle important autant que les hommes, les violences conjugales ou autres sont répressifs d'incarcération.
En Russie la violence n' est pas reconnu ,rien ni personne peuvent revendiquer ces actes barbares., une véritable remise en question ,sur la condition féministe. Ces trois soeurs ont voulu se libérer du fardeau de leur tortionnaire, leur père qui leur faisait subir des horreurs depuis des années, tout le monde le savait, tout le monde se taisait, c'était tout à fait banal cela fait parti des gènes , d'une normalité, dans ce pays sectaire.
L'auteure nous montre comment ces femmes sont détruites psychologiquement et physiquement. Elles vivent dans une incompréhension totale.
Ce livre est un documentaire, un témoignage, pour moi, la réalité prend le dessus de la fiction. La plume de l'auteure est percutante, violente. La lecture est captivante malgré la brutalité , la douleur du sujet..
Un livre écrit avec justesse sans filtres.
Un livre poignant, qui nous met dans le questionnement
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Deux histoires.

Celle de l'auteure, qui pour être acceptée dans un lycée « à la ville », avait en fin de Troisième opté pour une LV3 russe.
S'ensuivirent un voyage scolaire, dix-huit mois d' «immersion totale » à Moscou et de nombreux séjours.
Des ami(e)s russes et un petit ami russe, Mitia, possessif et violent. Mais Laura ne bronchait pas. « S'il te bat c'est qu'il t'aime », dit un proverbe russe.

Et l'histoire des trois soeurs Khatchatourian, Maria, Angelina et Krestina, qui aux âges de 17, 18 et 19 ans, assassinèrent leur père de sang froid, le 27 juillet 2018.
Mikhaïl Khatchatourian baignait dans divers trafics. Grâce à ses amis influents, il se croyait intouchable.
Mikhaïl Khatchatourian n'avait de cesse de rabaisser et violenter sa jeune épouse Aurelia, qui craignant pour sa vie avait fui le domicile conjugal.
Mikhaïl avait alors reporté sa haine et sa soif de domination sur ses filles.
Maltraitance. Humiliation. Abus sexuels.
Jusqu'au point de non retour…

Laura Poggioli a enquêté sur ce sordide fait divers, et sur la condition féminine en Russie. Un pays où paradoxalement les femmes ne se sentent pas en insécurité dans l'espace public, mais sont la chose de leur compagnon ou mari. Un pays où la justice ferme les yeux sur les exactions perpétrées sur les femmes, et donne systématiquement raison au « chef de famille »

Un texte édifiant au ton juste.
Beaucoup aimé !
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L'auteure revient sur un fait divers récent survenu en Russie avec beaucoup d'émotions et d'empathie. Elle y mêle sa vie et ses tourments, son expérience personnelle au sujet de ce pays. C'est un récit mêlant réalité et tension dramatique qui m'a énormément plu et touchée. J'ai été séduite par la plume de Laura, émouvante, vibrante et très fluide, collant parfaitement à ce type d'histoire bouleversante.
Je ne peux que vous le conseiller, pour éveiller encore et encore les consciences sur les violences domestiques de nos jours, particulièrement dans un pays où les lois ne sont pas faites pour les victimes... Malheureusement.
Troublant !
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