On devrait pouvoir visualiser le tournant que prendrait notre vie si on faisait un changement, même un tout petit.
Elle consacre tellement de temps à se demander ce que serait sa vie en fonction de tel ou tel choix, quelle finit pas passer à côté du présent.
À quoi bon s'interroger sur quelque chose qui n'est pas arrivé et qui n'arrivera jamais...? À quoi cela peut-il servir si ce n'est à se faire du mal ? C'est comme ça. Réécrire sa vie, c'est aussi prendre le risque de modifier des choses auxquelles on tient. Un peu comme si il y avait des effets secondaires. Alors non, je ne me demande pas. Je vis au présent, je regarde devant et j'avance.
[...] À quoi bon les si et les peut-être ?
- Est-ce que les choses qui nous arrivent sont liées au hasard ? Ou est-ce qu'elles nous arriveront de toute façon, quels que soient nos choix ?
- Ce sont d'ailleurs les questions que se pose votre héroïne au début du roman...
- Oui. Elle consacre tellement de temps à se demander ce que serait sa vie en fonction de tel ou tel choix qu'elle finit par passer à côté du présent.
« Du destin au hasard, il n’y a finalement que quatre lettres et un pas. Mais ce qui compte, au fond, c’est que ni l’un ni l’autre ne sont à la barre de nos vies. »
« Je ne vois pas en quoi c’est mal d’avoir envie de savoir où on serait si on avait fait d’autres choix. Des tas de gens voudraient savoir, des tas ! Sauf que, moi, je le vis. Et que je ne sais ni comment, ni pourquoi, ni si c’est définitif. »
On devrait pouvoir visualiser le tournant que prendrait notre vie si on faisait un changement, même un tout petit.
Si je suis née le lendemain de la distribution de l'équilibre (c'est dire si je suis aventurière, à porter des talons), j'ai aussi loupé la distribution des centimètres. Bref, j'ai dû naître le pire jour qui soit. Un lundi, sans doute.
Alors que nous sommes en vol depuis presque une heure, que mon voisin semble s’être assoupi, je profite du énième passage d’une hôtesse de l’air pour lui poser la question qui me taraude.
– Madame, s’il vous plaît ? Tous ces bruits et claquements qu’on entend… euh… C’est normal ?
Question, de la plus haute importance, vous en conviendrez.
– Tout à fait. C’est la carlingue qui se dilate.
Puis elle s’éloigne comme si de rien n’était, proposant à chaque passager, inconscient du danger imminent, une boisson pour la modique somme de dix euros.
La carlingue se dilate… Mais elle va se dilater jusqu’à quel point ? Je ne voudrais pas chipoter mais dans le langage courant, quand une chose se dilate, elle finit à un moment par exploser.
Mon amie Suzanne m’a raconté qu’à cause de son travail sa fille avait fait un burn août, alors qu’on était en juin !