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EAN : 9782507051778
400 pages
La Renaissance du Livre (06/03/2014)
4/5   1 notes
Résumé :
Phénomène international, le disco est sans doute le dernier genre musical de grande ampleur à avoir touché uniformément toutes les générations et tous les groupes sociaux. Né dans une période charnière, il fut une «parenthèse enchantée» qui garde encore aujourd?hui son aura d?insouciance et de légèreté. À la fois libérateur (diverses minorités se sont affirmées grâce à lui) et fédérateur (toutes les tranches d?âge s?y retrouvent), il reste pour chacun synonyme de fê... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Harassé par une semaine infernale, vous attendez fébrilement samedi soir…

Un coup de chiffon sur vos shoes à semelles compensées, la chemise col pelle à tarte éclatante (merci qui, merci Vanish) ouverte sur votre pilosité toute masculine que met en évidence votre plus belle chaîne en or, le brushing impeccable et le chewing gum menthe en bouche, vous voilà prêt pour faire un saut dans le dernier millénaire au milieu d'un dance floor où se déhanche une foule bigarrée et hétéroclite (enfin, peut-être pas uniquement hétéro)…Black Light, boule à facettes, stroboscopes, fumigènes et dans le meilleur des cas : le Laser…

Au début de ce voyage temporel, vous serez peut être effrayé, voire pétrifié…mais vous survivrez…

Bienvenue dans le monde du DISCO

D'abord un peu « underground » (comme souvent toute nouveauté), le disco est vite devenu un phénomène planétaire inflationnaire, a brillé de mille feux quelques temps puis s'est consumé et s'est effondré sur lui-même sous la force de son propre poids…pour engendrer d'autres styles musicaux et parfois, dans quelques soubresauts, renaître…jolie métaphore cosmologique non ? Voilà pour le côté intello.

Mais revenons à la période de sa gloire…ah, l'insouciance, le métissage, le mélange de genre, la grande époque où ça copulait gayement sur les beats de Labelle Lady Marmelade, où ça tendait sec pendant 17min avec une Dona Summer féline susurrant orgasmiquement Love to Love You Baby, où 3 frangins anglo-australiens veulent rester vivant pendant qu'un français est né pour être vivant (et à l'heure actuelle, il vit plutôt bien de ses droits d'auteurs merci pour lui ), éruption insectoide pour un aller simple, où avant le wonderbra, c'est Boney M qui avait la côte avec l'amant de la reine de Russie (très cool daddy), où les abats ( à la grande joie des bouchers) demandent un mec après minuit pour une dancing Queen sans mercure, où les madames météo aux antipodes de Catherine Laborde vous annoncent une pluie d'homme, où on a envie de laver sa voiture au rythme d'une ligne de basse et de slap extraordinaire,où, sans complexe on peut emballer sur du Barry White juste après avoir fait du kung-fu…oh oh oh oohhh…Elle était pas belle la vie ?

Et oui, en ces temps, les people étaient villageois, la petite fille de français moyen se pavanait en short et reprenait singin in the rain, Dalida retrouvait Gigi in Paradisco, Claude François par contre, toujours un peu anxieux, flippait ( avant de clignoter et de tilter game over) au sons de ces musiques nouvelles, Cerrone préconisait l'amour en Do mineur super naturel, Karen Cherryl demandait à Mama de chanter pour elle en marchant avec des machos ( on voit où tout cela la conduit la Karinette chérie)…bon, il y a aussi eu Régine et Ottawa…et même Line Renaud s'y est essayée, si , je vous assure !

Epoque de dingue, musique de nègres, de fétards , de pédés, de glandeurs diront les détracteurs réacs ( ce qui me fait bien rire au passage quand j'entends ces décérébrés homophobes et racistes adeptes de la culture du pied entonner comme un seul homme, l'oeil rougis de larmes et/ou de bière « I Will Survive » ou « We Are The Champions » quand leur équipe gagne la coupe…bon, vais encore me faire des potes…oui, je sais, ils ne sont pas tous comme ça)

Bref, très chouette dico, bien documenté, assez objectif, ne se limitant pas uniquement aux artistes mais aussi au phénomène en général, se lit comme un dico donc, à l'envie.

Et est fourni avec un CD 18 titres de morceaux assez emblématiques.

Et de toute façon

Punk's not dead
Rock's not dead
Disco's not dead
Rap's not dead
House's not dead
Folk's not dead
...
Music is life and music is alive

Fred-Fichetoux-Beg mode Let's All Chant activé
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La passion du dictionnaire – cet ordre raisonné de la langue, de la pensée et, par conséquent, du monde – explose, depuis quelques temps, dans le monde de l'édition. Bien entendu, il y a l'excellente collection des « Dictionnaires amoureux » chez Plon, permettant à des experts de laisser libre cours à leur érudition sur cinq cents pages (voire plus). Les thématiques sont de plus en plus pointues et font le catalogue de tous les intérêts, toutes les marottes, toutes les obsessions, toutes les étrangetés. Aussi s'il existait un « Dictionnaire amoureux du Rock » par Antoine de Caunes, ce « Dico du Disco » vient combler un vide sur l'histoire de la musique populaire de ces quarante dernières années.
Le disco. Voilà, le gros mot est dit. Mais à peine l'avez-vous lu que, pêle-mêle, des images surgissent (pour d'autres, ce sont carrément des souvenirs) : Divine sur la scène du Garage à Bruxelles, les boules à facettes, John Travolta, le play-back d'Amanda Lear, les pantalons à pattes d'éléphant, les rouflaquettes, Saturday Night Fever, les cols de chemise en pelle à tarte… sans parler des ploucs de ma campagne imitant les chorégraphies de Claude François, le samedi soir. Oui, tout cela, et bien plus encore, se trouve dans les notices de cette anthologie, préfacée par Patrick Juvet (qui n'a toujours pas trouvé les femmes, le pauvre !). Evidemment, les artistes se taillent la part belle, si bien que j'ai retrouvé les chansons de mon adolescence, mais découvert également des « trucs » assez inattendus dans une discothèque. Un CD de 18 titres permet de se remettre quelques mélodies dans l'oreille. Sinon, faites comme moi, jetez-vous à corps perdu sur un site de vidéos, le livre ouvert à côté de votre écran.
Pour les néophytes, le disco est né au début des seventies. Et il finit plus ou moins au moment de l'émergence du mouvement punk. Une musique pour danser et, pour cette raison, elle met en avant un rythme binaire de tempo assez rapide. Une musique pour la fête, joyeuse, sensuelle, voire lascive. En fait, vous retrouvez cela, actuellement, dans la musique de Daft Punk (avec comme invité Nile Rodgers du groupe Chic). Les adolescents d'aujourd'hui écoutent les vinyles de leurs parents et redécouvrent « Heart of Glass » de Blondie. Donc, se suivent au hasard de ma lecture, Grace Jones, Donna Summer, Diana Ross, Labelle, Pointer Sisters, Sisters Sledge, Rose Royce … pour le meilleur, mais également l'insupportable Alicia Bridges, Village People, The Ritchie Family, Santa Esmaralda, pour le pire. Dans la foulée, les deux auteurs, Alain Pozzuoli et Jean-Marie Potiez, ressortent des limbes des gloires bien belges : Trinity (dont j'avais oublié l'existence), Two Men Sound (champions des reprises de chansons brésiliennes), Les Chocolat's ou Plastic Bertrand (le faux punk !) Un autre intérêt de ce dictionnaire est de présenter différents chapitres « spécialisés » : le disco et le cinéma (super bien fichu ! hyper documenté), le disco et le jazz (bien plus de liens qu'on ne l'imagine… tiens, c'est Eartha Kitt), les discothèques et leur mode de vie, le disco en Italie. Mais le plus drôle, le plus kitsch musicalement parlant, reste le chapitre consacré aux artistes ayant enregistré quelques morceaux disco, sacrifiant ainsi à la mode et s'éloignant de leur univers habituel. La palme du fou rire à Adamo avec « Je danse » : dans la vidéo, c'est évident, il n'y croit même pas ! La palme de la réussite aux Rolling Stones avec l'increvable « Miss You » et sa ligne de basse implacable.
Un constat : un grand nombre des personnalités citées ne sont plus de monde. le temps, hémophile, coule. Trop vite. le disco est intimement lié au monde de la nuit, aux années sans SIDA, aux excès en tous genres. Et aujourd'hui, avec le recul, je trouve toujours beaucoup de ces morceaux très ringards (d'autres diront cultes) mais je dois reconnaître cette musique était moins innocente qu'elle n'y paraissait à l'époque. Elle était l'occasion pour beaucoup de gens s'amuser sans aucun ostracisme. A l'entrée du Palace, une salle de spectacle parisienne, Farida laissait entrer les personnes les mieux « lookées » sans se soucier de leur race, de leur rang social, de leur sexualité. le disco a permis à beaucoup de minorités de s'exprimer. Les gays : Silvester, Paul Jabara, Patrick Cowley, Allain. Les blacks : Chic, Boney M, Eruption, Gloria Gaynor, The Jacksons. Les femmes : Melba Moore, Karen Young, Madleen Kane et Amanda Lear (quoique !). Elle évoluera d'ailleurs vers une sorte de métissage entre les musiques blanche et noire pendant les eighties : Prince, Bronski Beat, les Pet Shop Boys, la période Compass Point de Grace Jones. Une sorte de syncrétisme entre le rythme du disco et les guitares du rock : en un mot, la Dance. Pour revenir sous d'autres formes : la house, la techno… sans parler du revival de ces dernières années.
Les textes ? Là, c'est une autre paire de manches. Entendre Jennifer (l'épouse de Gérard Lanvin) susurrer « Do it for me » vous donne l'illusion d'être anglophone sur le bout des doigts. Et que dire de « IIIIIIIIIIIIII Love to Love You Baby » répété inlassablement par Donna Summer, pendant 17 minutes, le tout entrecoupé de gémissements, de râles rauques et de petits cris. Cette chanson, en fin de compte, est un hymne disco annonçant la mode des versions longues, très (trop) longues, destinées aux boîtes de nuit. Donna Summer s'est vue coller une étiquette de « bombe sexuelle » (Imaginez : 22 orgasmes en 17 minutes) alors qu'elle était bien éloignée de cela, la Diva des gays. Bref, ce n'est jamais très intelligent (sauf les textes d'Amanda Lear) et même Chic pèche en ce domaine.
Restent les looks. Oui, oui, je veux parler des costumes de scènes, dont certains étaient très improbables, et pourtant ils furent réalisés. Les trois chanteuses de Labelle, tout en lycra et en plumes. le dos vertigineusement dénudé de Raffaella Carra. Les membres de Boney M, soit en gangsters de la prohibition, soit en esclaves enchaînés. Sheila (qui chantait avec beaucoup de Dévotion) en combinaison argentée. Les Village People, avatars inattendus des personnages de Tom of Finland (le côté hyper sexué en moins), du motard au marin. Patrick Hernandez, la canne à la main. Patrick Juvet, se prenant pour Bowie, jouant de l'ambiguïté de son physique, à grands renforts de maquillage et de diamants. Tout est fashion. Tout est propre. Tout est clinquant. Tout est cheap, également.
En conclusion, je salue sincèrement le travail de documentaliste nécessaire à la rédaction d'un tel ouvrage. Il a dû être long, très long. Puis les notices sont ni trop importantes, ni trop succinctes. Enfin, l'abondante iconographie est un véritable régal. Tout amateur de musique, de culture populaire et, quelque part, de sociologie devrait posséder ce dictionnaire dans sa bibliothèque.
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Video de Jean-Marie Potiez (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Marie Potiez
Rencontre avec les auteurs Jean-Marie Potiez et Alain Pozzuoli
Jean-Marie Potiez est auteur, journaliste musical et biographe officiel du groupe suédois ABBA pour les pays francophones ("Abba, la légende" en 2001, "Abba, une légende nordique", 2010 - éd. Didier Carpentier) qu'il a rencontré et interviewé, en groupe et séparément, à de nombreuses reprises. Devenu spécialiste des années 1970 et de la musique disco, il possède également une grande connaissance de la variété française et internationale. Il est régulièrement invité en tant qu'expert du disco et du groupe ABBA à la télévision et à la radio, en France et en Belgique. Jean-Marie Potiez a vécu plusieurs années en Suède, ce qui lui a permis d'étoffer ses recherches et de rencontrer les principaux acteurs de la Carrière d'ABBA. L'accès à de nombreuses archives (dont celles du groupe) et les interviews de chacun des membres et de leurs principaux collaborateurs, lui ont permis d'ajouter une foule de détails et d'anecdotes inédites.
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