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Citations sur Voyage dans les steppes d'Astrakhan et du Caucase Exp.. (6)

Le 5 avril, à Mozdok.
Je reviens à Gheorghievsk par le même chemin que j'avais fait au mois de décembre, mais je n'y vois pas les mêmes choses; ou plutôt, je les vois à présent, au lieu qu'alors tout était dans le brouillard. Sur ma droite, j'ai la plaine sans borne, sur ma gauche le cours du Terek, les coteaux de la Circassie et les neiges éternelles du Caucase; devant moi, la chaîne bleuâtre se perd au loin et se confond avec un ciel de la même couleur. Mais le superbe Elbrous ne se confond point; il s'élève au-dessus de la région des vapeurs et paraît comme une immense pyramide suspendue dans les airs.
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Ici je ne suis plus qu'à une poste de Kizliar. Depuis la Kouma, le terrain a toujours moins de mouvement, et ici ce n'est qu'une plaine aussi nivelée que la mer elle-même. J'y ai observé en plein ce phénomène optique particulier à la steppe. C'est un élargissement de l'angle visuel, qui fait paraître tous les objets plus grands qu'ils ne sont. A une certaine distance, je prenais des hommes pour des obélisques et les touffes de bruyères pour des karatchou qui ont dix pieds de haut; les chameaux chargés me semblaient des montagnes. (...) J'ai encore observé sur mer, au lever du soleil, quelque chose de semblable; alors les vaisseaux et les rivages paraissent être comme en l'air.
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"J’ai aussi vu ces jours-ci une princesse tchétchène que les hasards de la guerre ont amenée jusqu’à Astrakhan. Elle est assez belle et bien élevée à sa manière, c’est-à-dire qu’elle sait le turc tel qu’on le parle dans le Chirvan, mais elle ne saurait se défaire des préjugés de sa nation. Elle trouve qu’un pays où on ne vole pas sur les grands chemins a toujours quelque chose de monotone et d’ennuyeux, et que pour elle un mouchoir volé lui fait plus de plaisir qu’un collier de perles qu’on lui achèterait. Elle dit que depuis le commencement du monde, les princes de sa maison ont toujours volé sur le chemin de Tiflis, ou sur celui de Tarkou, et que pour tout au monde elle ne voudrait pas que ses parents et ses amis sussent qu’elle a épousé un homme qui ne vit pas de rapines. Telles sont les mœurs du Caucase, à quoi il faut ajouter un grand mépris pour la vie, un grand respect pour l’hospitalité et l’amitié, avec un extrême penchant pour le mensonge et la perfidie, excepté à l’égard de son ami, qu’il n’est pas permis de tromper."
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"Si un Ingouche perd son fils, un autre qui aura perdu sa fille vient chez lui et lui dit : "Ton fils peut avoir besoin d’une femme dans l’autre monde ; je lui accorde ma fille, donne-moi tant de vaches pour le kalym", et l’on ne refuse jamais. Le kalym est, comme on sait, chez les musulmans la dot que l’époux doit donner à son beau-père. Les Tchétchènes ne donnent guère plus de dix vaches, mais les Ingouches en donnent jusqu’à trente. Ils ont jusqu’à cinq femmes ; après la mort du père, ses fils les épousent toutes, à l’exception de leur mère, qu’un autre frère peut épouser. Les Tchétchènes leur reprochent souvent cette coutume infâme. Mais les Ingouches répondent : "Mon père a couché avec ma mère, je puis bien coucher avec sa femme.""
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"Je me souviens que, dans l’âge où l’esprit voudrait embrasser à la fois toutes les connaissances, dans cet âge heureux où l’homme est plein d’ardeur et d’énergie, j’aurais désiré lire, dans un été, tous les livres qui existaient alors sur l’histoire naturelle. Bientôt le hasard me conduisit à l’Institut de Bologne, où je trouvai, à mon ravissement extrême, tous les objets de mon étude, rangés par ordre. J’éprouve ici la même chose. L’histoire des peuples de la haute Asie m’a toujours occupé, mais seulement dans les livres. Maintenant je les vois devant moi ces peuples, avec leurs traits caractéristiques, leurs ressemblances, leurs différences, leurs idiomes et leurs traditions. Je n’ai plus besoin de me créer une mémoire artificielle pour me rappeler tant d’idées peu liées entre elles. Tout ce que j’ai rassemblé à ce sujet se présente nettement à mon esprit, à la plus légère inspection, et s’y imprime d’une manière ineffaçable."
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"Les tours dorées de Moscou se perdent dans un lointain bleuâtre. Adieu, Europe livrée aux troubles ! je vais me reposer dans la tranquille et paisible Asie. Aujourd’hui je veux imiter les Orientaux, chez lesquels la première journée que fait la caravane est toujours la plus courte. Je ne promets au lecteur qu’une chose, c’est de ne pas fermer les yeux. Tout ce que j’aurai occasion de voir, je le raconterai. J’y joindrai quelquefois des remarques qui, je me plais à l’imaginer, ne seront pas mal reçues, même des hommes instruits ; car je les ai faites non en passant, mais dans un temps où je croyais encore que toute vérité concernant l’histoire de l’homme ou celle de la nature était si importante qu’on devait lui sacrifier volontiers son repos et son plaisir."
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