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ART ET RELIGION : COMPATIBILITE ?

Ce livre nous raconte l'histoire d'un petit garçon dénommé Asher Lev, juif hassidique, qui, dès l'âge de 4 ans, développe un sens artistique extraordinaire.
Malheureusement pour ses parents qui sont très croyants et leur/sa communauté ce n'est qu'un vice qu'il faut absolument combattre afin de ne pas « tomber » dans l'autre monde.
C'est donc un véritable déchirement pour Asher et c'est absolument passionnant/intéressant de suivre le parcours de cet enfant puis de cet adolescent.

Je vous le conseille vivement.
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Il s'appelle Asher Lev et son nom deviendra célèbre un jour. C'est du moins ce qu'affirment tous ceux qui l'ont vu à l'oeuvre. Dès son plus jeune âge, Asher Lev fait preuve d'un véritable don pour le dessin. A seulement six ans, il exprime déjà avec une incroyable justesse sa perception des choses et montre une véritable curiosité pour tout ce qui touche à la création et à la compréhension du monde. Mais son père, juif hassidique très respecté, voit d'un mauvais oeil ce passe-temps qui détourne son fils de l'apprentissage de la Torah…


Dès lors, le jeune garçon se retrouve tiraillé entre son besoin irrépressible de dessiner et l'envie de plaire à ses parents. Fort heureusement, le Rèbbe, qui n'est autre que le dirigeant de la communauté hassidique, voit dans ce don un cadeau de Dieu et non du diable et décide de confier le jeune garçon aux soins et à l'apprentissage de Jacob Kahn, un artiste réputé pour son talent et son franc-parler, tandis que les parents d'Asher se trouvent en Europe, essayant de mettre en place des yeshiva, afin de rassembler la communauté juive éparpillée depuis la Shoah. le vrai défi pour Asher sera alors de parvenir à exprimer toute sa créativité, sans pour autant se détourner de ses origines, mais jusqu'à quel point cela est-il possible ?


Dans ce roman initiatique profondément touchant, qui se déroule à Brooklyn dans les années 40-60, Chaïm Potok nous raconte l'ascension d'un jeune garçon pour devenir un peintre reconnu et estimé. Héritier d'un passé marqué par les drames, Asher Lev a baigné depuis son plus jeune âge dans les histoires de son peuple, hanté par l'image d'un grand-père au regard de braise parti sur les routes pour racheter les fautes du passé. Il a appris à respecter et honorer ceux qui ont marqué l'Histoire de leur nom. Mais le poids de la religion et des traditions se révèle être un héritage trop lourd à porter et un frein dans l'expression de sa créativité. Difficile alors de se libérer de ce poids sans blesser ceux qu'il aime…


Chaïm Potok décrit avec une incroyable justesse les enjeux et les doutes qui pèsent sur les épaules de son personnage. Si la première partie du roman peut sembler parfois difficile d'accès pour les non-initiés aux us et coutumes des juifs orthodoxes (heureusement, un petit lexique peut être consulté à la fin du livre pour nous éclairer sur les termes spécifiques !), la seconde quant à elle, qui commence sur l'apprentissage d'Asher auprès de son maître, se révèle véritablement passionnante ! On s'ouvre avec lui à un monde qui ne lui est pas familier et qui lui offre de nouvelles perspectives et de nouveaux moyens de création, aiguisant ses sens à une nouvelle forme d'art.


Partagé entre l'exaltation de la découverte et la mauvaise conscience engendrée par son éducation, Asher Lev va devoir faire preuve d'une volonté infaillible pour trouver sa voie. Difficile de ne pas être ému par le combat de ce jeune garçon pour défendre son don et ses convictions. Chaïm Potok nous offre un roman magnifique et néanmoins complexe sur la création, la liberté d'expression et sur le poids du passé et de la tradition. Et si vous avez aimé, jetez-vous sur la suite : « le don d'Asher Lev ».
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Cette histoire est celle d'Asher Lev, de son enfance à l'âge adulte.
Dès sa plus tendre enfance, Asher a un don, celui de dessiner, de peindre ses sentiments. Tout ce qu'il ressent, il le retranscrit sur une feuille ou une toile, avec un crayon, de la peinture, des cendres, tout ce qu'il trouve autour de lui.
Mais Asher est né dans une famille juif pratiquante, qui ne vit que dans la tradition juive.
L'enfance, qui devrait être synonyme de joie, d'insouciance, est ici triste, morne...
Tout est vécu en tant que juif. L'ambiance est étrange.
Un père qui ne comprend pas son fils, une mère tiraillée entre son mari et son fils, un fils qui tente de se trouver, de comprendre où est sa place, où est son art...
Epanouissement dans la peinture, prise de recul par rapport à la religion, retour vers la religion.
L'incompréhension face à l'art, face à un don, face à ce qu'une personne est et ne peut s'empêcher d'être... voilà le sujet principal de ce livre.
Y a-t-il une réponse à ses questionnements ? Comment aller contre un don et comment vivre contre ses proches...
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L'histoire se déroule dans les années cinquante. Asher Lev fait partie d'une communauté juive de Brooklyn. Son père ne vit que pour la Torah. Elle est son guide, sa raison de vivre. Il obéit au grand Rèbbe, le chef spirituel.

Asher a un don, il dessine. Les lignes, les couleurs et les textures l'obsèdent. Il étouffe dans la communauté, il a besoin d'exprimer son cri, sa voix qui lui est propre. Ses yeux transmettent à sa main ce qu'il ressent. Et les coups de crayons, les coups de pinceaux, sont plus puissants que les versets des livres saints.

La religion est une tradition, elle a une mission, un devoir. Mais l'art en est une autre, elle ne s'exprime pas à travers la communauté, mais à travers l'individu. Asher, s'il veut devenir un grand artiste, doit pouvoir se libérer des siens. Le respect des règles de la communauté juive hassidique n'est pas compatible avec l'art. Cela demande un grand sacrifice. C'est le prix à payer pour appartenir à cette autre religion.

Pourtant, il semble bien suivre les traces de cet ancêtre qui hante ses rêves nocturnes. Il sert l'art plutôt que l'expiation. Mais, ses tableaux expriment aussi la douleur, l'angoisse, la tristesse de tout un peuple. Ils bousculent, ils font souffrir, ils vont au-delà de la communauté, ils s'adressent à l'individu.

Le grand Rèbbe est intelligent et l'a bien compris. Son père, quant à lui, est hermétique à l'art. Il est rigide et n'accepte qu'une seule vérité. Pour lui l'art c'est pour les « gentils », ceux qui sont de l'autre côté, les individualistes, les indépendants. Son fils a changé de famille, il est passé de l'autre côté, il est donc devenu un obstacle. La mère d'Asher est tiraillée entre le père et le fils. Elle devient le symbole du déchirement, elle exprime toute la souffrance.

Un roman émouvant qui exprime la difficulté de choisir sa vie, au risque de blesser sa famille, de les décevoir. Un roman qui nous apprend aussi beaucoup de choses sur l'art et sur ce don magique qui ne laisse jamais l'artiste en paix.
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Asher Lev a 4 ans quand débute ce roman. C'est un petit bonhomme, juif hassidim, vivant avec ses parents à Brooklyn et il a un don, il dessine…
Très vite, son père lui fait comprendre que ce qui était toléré, parce qu'il n'était qu'un tout petit enfant, doit cesser. le dessin, c'est au mieux une perte de temps, au pire l'expression du mal, le Sitra Ashra.
Mais on ne peut pas plus demander à Asher d'arrêter de dessiner que d'arrêter de respirer…
Chaïm Polok nous narre alors son difficile parcours, ses souffrances, l'incompréhension des êtres qu'il aime : ses parents, ses camarades de classe, ses professeurs…
J'avoue avoir été en colère à plusieurs reprises. Mais lui reste calme, digne, crayon en main il poursuit son chemin coute que coute, envers et contre tous.
J'ai été en colère… et puis lorsque j'ai tourné la dernière page, je me suis demandée ce qu'il serait devenu s'il était né dans un milieu où son art avait été le bienvenu ? Peut-on devenir un artiste de génie si la route qu'on emprunte est lisse et douce ? Là est la question…

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Dans ce très beau livre, écrit dans la tradition des récits juifs, mi-philosophiques, mi-contes, et toujours ouverts à une dimension mystique, un peu comme les romans d'Elie Wiesel, il est question de rupture, d'une part avec la tradition hassidique et d'autre part avec l'autorité du père qui représente cette tradition. Rupture d'un garçon avec tout ce qui fait sa vie pour accomplir son propre destin. Et c'est douloureux, comme tout affranchissement qui nous fait souffrir en nous séparant de ceux que l'on aime mais qui ne comprennent pas, et qui souffrent aussi. C'est profond aussi et montre combien l'artiste qui parle au nom de tous est isolé et seul face au monde qu'il essaie de décrire, de libérer, par le regard qu'il porte sur lui. Très beau texte, qui nous confronte à nos propres démons, ceux du refus de la différence et ceux du doute et de la peur.
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J'avais découvert Chaïm Potok avec "l'élu" et j'avais adoré et cela m'avait donné envie de lire d'autres textes. Dans "Je m'appelle Asher Lev", retour dans la communauté juive hassidique de Brooklyn cette fois dans les années 50 pour un récit de « l'affrontement » entre le jeune Asher qui se découvre une vocation de peintre et son père très engagé dans la cause juive qui ne peut admettre qu'on consacre son temps à ce type d'activités stériles. Heureusement pour Asher, le rebbe (chef religieux de la communauté) comprend la puissance de la vocation d'Asher et l'aide à la développer. le jeune garçon va cependant être déchiré entre la réalisation de son oeuvre et sa foi. L'auteur fait remarquablement vivre ce monde fermé et inconnu et l'ambiance de l'époque. Un roman très attachant car les affres d'Asher, au-delà de sa propre histoire, interpellent sur la difficulté à trouver son identité dans un groupe et sur le déchirement qu'il en résulte. L'écriture est remarquable et on suit l'évolution d'Asher avec un réel plaisir.
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JE M'APPELLE ASHER LEV de CHAÏM POTOK
Asher Lev est un jeune garçon juif, son père est au service d'un célèbre et respecté Rèbbe d'une communauté hassidique de Brooklyn. Un homme strict et très engagé dans son travail. Sa mère étudie mais quand son frère décède elle tombe gravement malade. Asher n'a qu'une seule passion dans la vie, le dessin, pendant les cours il dessine au grand dam de ses parents mais surtout pour son père pour lequel l'étude de la Torah est la seule activité possible. La mère s'interpose souvent entre eux deux mais la situation s'envenime régulièrement. En désespoir de cause les parents demandent au Rèbbe de les aider. Après plusieurs interventions ce dernier reconnaîtra qu'il ne peut rien faire face à l'entêtement d'Asher qui dès lors va suivre son propre chemin.
C'est un livre admirable qu'a écrit Chaïm POTOK, cette lutte entre père et fils, entre engagement religieux et passion artistique. Admirable car ces deux hommes s'aiment d'un amour véritable, le père est un honnête homme dédié à son travail qui consiste à rapatrier le plus de juifs possible aux États Unis, à créer en Europe des centres hassidiques et globalement à sauver le plus de juifs d'Hitler et de Staline. de son côté ASHER aime son père mais ne peut réfréner sa passion violente pour le dessin puis pour la peinture, il essayera mais en vain de revenir aux études. Une lutte poignante avec la mère et le Rèbbe pour arbitres. Un grand livre.
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Le récit de Potok est centré sur l'histoire d'un jeune garçon, Asher Lev, qui, tout en étant élevé selon les édits stricts du monde hassidique, rêve de devenir artiste. Cependant, ce rêve le met en contact avec le monde séculier, un monde boudé et détesté par sa famille et sa communauté. Potok s'est inspiré par sa propre vie, car lui-même a grandi dans une famille orthodoxe. Tous ses frères et soeurs sont devenus ou ont épousé des rabbins et lui-même a été ordonné par le rabbinout conservateur.
En lisant le livre de Potok, j'ai été frappé par le conflit ressenti par les Juifs américains de première génération. Les Juifs, enfin libérés de la législation restrictive qui les avait retenus en Europe de l'Est, ont lutté pour redéfinir leur identité dans un pays qui leur permettait d'être ce qu'ils voulaient. N'étant plus frappés par la pauvreté ou manquant d'éducation, ces Juifs ont reçu des possibilités illimitées de la part de la société. Cependant, leurs parents, qui, souvent, parlaient à peine anglais et hantés par une génération perdue dans l'Holocauste, attendaient d'eux qu'ils se conforment à la norme établie dans un monde très différent.
Mon nom est Asher Lev est une histoire magnifiquement racontée et intelligemment structurée, mais elle résonnera en vous longtemps après que la dernière page ait été tournée.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Asher Lev était tout, sauf destiné à devenir un grand artiste ! Jeune Américain élevé dans la plus pure tradition juive, celle des hassidiques, il ne fréquente que sa communauté, va à l'école juive, parle le yiddish. Mais Asher Lev a un don : celui du dessin. Il dessine tout ce qu'il voit, interprétant ses peurs, ses hésitations, ses faiblesses, et cela dès ses 4 ans. « Baigner le monde entier dans l'ombre et la lumière. Faire vivre tout ce qui est épuisé dans le monde. Cela ne me semblait pas impossible. » Mais un tel don n'est pas du goût de son père, qui se donne pour la communauté hassidique et ne voit le dessin que comme un passe-temps, pratiquement impie, qui ne devrait pas prendre le pas sur la religion. La rupture entre le père et le fils semble inévitable … Je suis totalement tombée sous le charme de ce petit garçon qui nous raconte son monde à hauteur d'enfant. Avec une acuité rare et un vrai don d'observation, il nous fait entrer dans un quotidien fait de prières, d'entraide et de dévouement à la communauté. Pourtant, alors même qu'il se bat pour continuer à dessiner, ce qui fait sa vie, il ne remettra jamais en cause les dogmes de cette communauté : jusqu'au bout il portera les papillotes, longues mèches traditionnelles, jusqu'au bout il fera ses prières, il respectera ses parents dans leurs croyances. Mais la force de son don est plus puissante que tout le reste. Au point qu'il en viendra, presque malgré lui, à dynamiter ces croyances, pour vivre sa passion jusqu'au bout : « L'artiste doit avoir une volonté d'acier. Il faut qu'il soit obsédé, intoxiqué par l'idée qu'il veut exprimer. » Car l'art est une religion à part entière, qui demande un sacrifice total. Pour ce faire il faudra qu'il se libère de son passé et de l'autorité du père, sans perdre ceux qu'il aime.

Le roman de Chaïm Potok est impressionnant par son ton extrêmement juste, jamais dans le pathos, le larmoyant, ce qui en fait un roman initiatique passionnant. Tout se fait en douceur, années après années, alors que notre héros grandit et s'affirme, et que sa famille se déchire. Par la même occasion, l'auteur nous ouvre les portes de son propre monde, qui ne nous est pas familier tout en étant très intéressant.

Un roman magnifique mais complexe sur la création, la liberté d'expression et le poids de la tradition. A découvrir sans tarder !
Lien : http://missbouquinaix.com/20..
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