C'est un petit roman aux allures de conte que propose l'auteur. Un récit sur la vivacité, l'impatience et l'hyperactivité.
On se dit, en le regardant, qu'on ne ferait de ce texte fin comme un Premier Roman qu'une rapide bouchée.
Et on se tromperait, à juger aussi vite, car le temps prendra son temps dans l'aventure de Ivan Tsarévitch.
C'est l'histoire du petit Tsarévitch, le héros, qui courait vite après les choses, au point que ce monde trop lent à son goût le rendit irrascible.
Ivan était en décalage, aussi insaisissable pour autrui que le monde alentour l'était pour lui.
Il était une fois l'histoire du petit prince de Nijni-Novgorod, Ivan Ivanovitch, fils d'Ivan.
Trouvera un t-il un coeur, une tête, qui balanceront pour lui à l'unisson?
Il s'est dit un jour que lever le pied était l'idée et que la sorcière Baba Yaga pourrait l'aider.
Ce fut pitoyable et dramatique, de se trouver dépasser par le temps qui passe, tellement Ivan fut devenu lent.
Il revint quémander l'aide de Baba Yaga pour rattraper le temps perdu.
Mais cette magie est-elle de son ressort?
Les lecteurs pourraient être surpris, ils ne tomberont pas sur un conte merveilleux plein d'action ou facétieux.
Le roman de
Victor Pouchet est d'avantage un conte philosophique, avec un personnage au terrible destin qui ne restera pas longtemps aussi petit que sur la 1ère de couverture.
Avec ces grandes enjambées, le personnage sautera les années, fuira l'insouciance à chercher une réponse à son problème et manquera même le miel de la vie donné gratuitement au carrefour des rues.
Les mots de l'auteur sont pleins de jeux et de poésie, ceci glissant un peu de tendresse dans cette quête de soi.
Se mettre au diapason peut être compliqué pour quelqu'un de spécial, on le voit avec Ivan, trop rapide ou trop lent ou faisant les choses à contre-courant.
La fin lui rend finalement le conte merveilleux qu'il mérite, il n'est jamais trop tard et l'illustrateur nous gratifie d'un merveilleux point final.
Soupir.