AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.14/5 (sur 28 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Fiez , le 16/05/1879
Mort(e) à : Lausanne , le 30/05/1962
Biographie :

Pierre Gilliard est le précepteur des enfants de l'empereur Nicolas II : les grandes-duchesses Olga (1895), Tatiana (1897), Maria (1899), Anastasia (1901) et le tsarévitch Alexis Nikolaïevitch (1904) durant treize ans.

Diplômé à l'université de Lausanne, sa carrière dans l'enseignement commence en automne 1904. Il a vingt-cinq ans et est engagé comme professeur de français au service du prince Serge Gueorguievitch Romanovski, duc de Leuchtenberg. Il vit ses dix premiers mois à Livadia, en Crimée jusqu'en 1905, puis jusqu'en 1909 au Palais de Peterhof.

Au gré des invitations mondaines, il rencontre la famille impériale. En 1905, Nicolas II l'engage pour enseigner le français à ses deux filles aînées, Olga et Tatiana, puis en 1909 pour ses quatre filles. En 1912, le tsar lui demande d'être le précepteur à part entière du grand-duc héritier Alexis, 8 ans. Il emménage au palais Alexandre, à Tsarkoïe Selo près de Saint-Pétersbourg. Il tente une autre éducation, loin de l'enseignement traditionnel des princes.

Au printemps de 1917, la situation militaire est désastreuse, la guerre éclate. L'opinion populaire se retourne contre l'empereur. Saint-Pétersbourg, rebaptisée Petrograd, se soulève. C'est la révolution. Les Romanov sont arrêtés. Pendant quinze mois, de mars 1917 à mai 1918, Gilliard partage volontairement leur captivité à Tsarkoïe-Selo, puis à Tobolsk, jusqu'à Ekaterinbourg où ils ont été séparés.

C'est d'ailleurs ce qui lui sauva la vie, car Nicolas II et sa famille ont été exécutés peu de temps après, le 17 juillet 1918.

Pierre Gilliard devra encore survivre à la guerre civile qui ravageait la Sibérie, puis trouver le moyen de rentrer en Suisse avec Alexandra Tegleva (1884-1955), l'ancienne nurse d'Anastasia.

En 1921, après son retour au pays, en 1920, il a écrit et publié un ouvrage comptabilisant ses mémoires: "Le tragique destin de Nicolas II et de sa famille. Treize années à la cour de Russie, Péterhof, septembre 1905 - Ekaterinbourg, mai 1918".

En 1922, il épouse Alexandra Tegleva dans l'église de Grandson. Il reprend ses études pour terminer à quarante ans les études qu'il avait interrompues en 1904 et obtient une Licence ès lettres à Lausanne en 1925.

Après divers emplois en Italie et à l'école de commerce, il enseigna dès 1926 à l'Ecole de français moderne de l'Université de Lausanne, qu'il dirigera par la suite jusqu'en 1949.

+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Pierre Gilliard   (2)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Sauf Olga Nicolaïevna, les grandes-duchesses étaient des élèves assez médiocres. Cela provenait en grande partie du fait que, malgré mes demandes réitérées, l’impératrice ne voulut jamais prendre une gouvernante française, craignant sans doute de voir quelqu’un s’interposer entre elle et ses filles. Le résultat, c’est que, lisant le français et l’aimant, elles n’ont jamais su le parler avec facilité.
L’état de santé de l’impératrice explique que l’instruction de ses filles ait été un peu négligée. La maladie d’Alexis Nicolaïevitch avait usé peu à peu sa force de résistance.
Commenter  J’apprécie          40
Je pénétrai avec une émotion intense dans la chambre qui peut-être (j’avais encore un doute) avait été le lieu de leur mort. L’aspect en était sinistre au-delà de toute expression […] Les parois et le plancher portaient de nombreuses traces de balles et de coups de baïonnette. On comprenait à première vue qu’un crime odieux avait été commis là et que plusieurs personnes y avaient trouvé la mort. Mais qui ? Combien ?
Commenter  J’apprécie          30
Absent, Raspoutine était plus puissant que présent. C’est que son emprise psychique se fondait sur un acte de foi et que la puissance d’illusion de ceux qui veulent croire n’a pas de limite – l’histoire de l’humanité est là pour le prouver.
Commenter  J’apprécie          31
Dans le vide causé par l'écroulement du tsarisme, la révolution russe - avec le besoin d'absolu et la recherche des extrêmes inhérents à la nature slave - devait se précipiter avec une violence telle qu'aucune forme de gouvernement ne pourrait l'arrêter ; elle risquait fatalement d'aboutir au néant politique et religieux, à l'anarchie.
Commenter  J’apprécie          20
Un matin, je trouvai la mère au chevet filial. la nuit avait été très mauvaise ; le docteur Derevenko était inquiet, car l'hémorragie n'avait pas encore pu être arrêtée et la température montait. L'enflure avait fait de nouveaux progrès et les douleurs étaient encore plus intolérables que la veille. Le tsarévicth étendu dans son lit, gémissait douloureusement ; sa tête était appuyée contre le bras de sa mère et sa mince figure exsangue était devenue méconnaissable. De temps en temps, il arrêtait son gémissement et murmurait ce seul mot : "Maman !" dans lequel il exprimait toute sa souffrance et sa détresse. Et la mère baisait ses cheveux, son front, ses yeux, comme si cette caresse de ses lèvres eût pu soulager ses douleurs et lui rendre un peu de la vie qui l'abandonnait.
Commenter  J’apprécie          10
On oublia que la Russie n'était pas seulement composée de quinze à vingt millions d'hommes mûrs pour le régime parlementaire mais qu'elle comprenait aussi cent vingt à cent trente millions de paysans, la plupart incultes et inconscients, pour lesquels le tsar restait l'oint du Seigneur, celui que Dieu avait choisi pour diriger les destinées de la grande Russie.
Habitué dès sa plus tendre enfance à entendre le prêtre invoquer l'empereur à l'offertoire, l'un des moments les plus solennels du culte liturgique, le moujik dans son exaltation mystique devait lui attribuer un caractère quasi divin.
Commenter  J’apprécie          10
Je ne crois pas que Raspoutine ait été, à proprement parler, un agent aux gages de l'Allemagne, mais il fut certainement un instrument redoutable entre les mains du GQG allemand qui, ayant tout intérêt à prolonger la vie d'un auxiliaire aussi précieux, l'avait entouré d'espions qui étaient en même temps ses gardes du corps. La presse ennemie avait trouvé là un moyen admirablement efficace de compromettre la cour, et elle l'avait largement exploité.
Commenter  J’apprécie          00
L'erreur de l'Entente est d'avoir cru que le mouvement qui se dessinait au début de février 1917 était d'origine populaire. Il n'en fut rien : seules les classes dirigeantes y participèrent ; la grande masse y resta étrangère. Ce ne fut pas, comme on l'a dit, une lame de fond qui renversa la monarchie, mais bien la chute du tsarisme qui souleva une vague si formidable qu'elle engloutit la Russie et faillit submerger les États voisins.
Commenter  J’apprécie          00
L'Ambassadeur, renseigné par des hommes politiques russes dont on ne saurait suspecter le patriotisme mais qui voyaient leur pays comme ils désiraient qu'il fût et non tel qu'il était, se laissa induire en erreur. On ne tint pas compte des conditions très spéciales qui faisaient de la Russie un anachronisme religieux, politique et social auquel aucune des formules, aucune des mesures de l'Europe occidentale ne pouvait convenir.
Commenter  J’apprécie          00
Je n'oublierai jamais la profonde émotion que j'éprouvai en revoyant l'impératrice. Sa figure bouleversée trahissait malgré elle l'intensité de sa souffrance. Sa douleur était immense. On avait brisé sa foi, on avait tué celui qui seul pouvait sauver son enfant. Lui parti, tous les désastres, toutes les catastrophes étaient possibles. Et l'attente commença, l'attente torturante du malheur qui ne saurait être évité...
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Pierre Gilliard (50)Voir plus

Quiz Voir plus

La peau de Chagrin

Comment se nomme le personnage principal?

Valentin de Raphaël
Benjamin De Villecourt
Raphaël de Valentin
Emile

20 questions
1609 lecteurs ont répondu
Thème : La Peau de chagrin de Honoré de BalzacCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}