AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,66

sur 1283 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Embarquée seule femme à bord au milieu de marins rugueux, Catherine Poulain invite au voyage et à prendre le large : une expérience incroyable et dangereuse qui porte haut les sentiments de fraternité et d'amitié.

J'ai commencé cet embarquement en mode passion, par un grand vent d'enthousiasme avec ce petit bout de femme têtue et volontaire. L'accompagner dans sa première saison de pêche a été un vrai calvaire par procuration. On gèle avec elle, on souffre, on s'écroule de fatigue, on carbure au café...
Mais quelle idée, une vie pareille !

Et puis peu à peu je me suis encalminée, car cette société de gens de mer, décrit avec une grande tendresse par "le moineau" m'a fait un peu tourner en rond dans leurs sempiternelles beuveries et soûleries de géants.
Le mode bourru a ses limites et si je salue la performance d'une femme dans un monde d'hommes, il y a peu à raconter en dehors des sorties en mer, pour le coup magnifiquement visuelles.

Au fil des quarts de nuit pour éloigner le sommeil, Catherine Poulain noircit des carnets pour obtenir cet étonnant livre d'aventures extrêmes, modelant un autoportrait de femme indomptable, éprise de liberté et rétive à toutes formes de chaînes, et certainement pas à celles de son grand marin.

Et si une seconde chose est à retenir, c'est la naissance d'un écrivain: une plume poétique, sensorielle, mettant le lecteur en état de grâce devant la mer, le ciel, les mouettes et les paysages de l'Alaska dans toute leur brutalité. le doigté sans pareil pour rendre palpable une atmosphère, la sensibilité à fleur de peau et la sérénité dans la narration donnent un ton très personnel à ce premier livre.

Même si ce n'est pas le coup de coeur attendu, c'est pour moi un livre remarquable au sens premier du terme.
Commenter  J’apprécie          357
Le moment est venu pour moi de parler du Grand Marin....
De ce livre qu'il me tardait tant de découvrir et dont je repoussais la lecture comme on tarde à déballer un cadeau dont on sait qu'il va plaire.

Splash !!!...

Le ton est donné dès les premiéres pages, ce ne sera pas une partie de plaisir.
Lili fonce tête baissée vers l'Alaska, fuyant on ne sait quoi à Manosque.
Elle veut pêcher pour oublier.
Le Rebel devient son univers avec son rude équipage qui gueule à longueur de journée, les palanques qu'il faut appâter et manoeuvrer, les poissons qu'il faut ramener à bord et fendre dans des éclaboussures de sang et de sel.
Elle en bave, Lili, mais elle ne veut rien lâcher malgré les blessures et les humiliations.
Et puis, il y a les retours à terre quand la pêche est finie.
Le désoeuvrement de ces hommes qui n'existent qu'en mer et qui errent de bar en bar, épuisés, ne trouvant le sommeil que dans l'alcool, le tabac, la drogue.
Et Lili erre avec eux, boit avec eux, fume avec eux, jusqu'à ce que le besoin du bâteau ne la reprenne.
Alors, elle s'y réfugie.

Ils l'aiment bien Lili, tous ces loups de mer.
Ils la houspillent, ils l'engueulent mais ils se font du souci pour elle, ils l'encouragent même parfois.
Et puis, il y a le grand marin, ce matelot bourru, fort comme un roc qui, une fois sur terre, se décompose.
Quelque chose se passe entre le rude gaillard et la frêle mouette aux mains puissantes.
Quelque chose qui ressemble à de l'amour...mais peut-on s'aimer dans cette vie-là ?
Et on ne lui otera pas sa liberté à Lili.

Un roman dur, puissant, violent qui retourne les entrailles, laisse pantelant à la tombée de la nuit.
Les scènes de pêche forcent l'admiration mais m'ont écoeurées par leur sauvagerie.
Les errances terrestres sont interminables.
Je me suis égarée entre tous ces bâteaux et leurs équipages.
L'Alaska, c'est l'Amérique, avec ses contrées immenses que les hommes doivent affronter avec puissance car la nature ne fait pas de cadeau.
Le portrait est réaliste.
Les sorties en mer m'ont comblée un temps...hélas, je me suis perdue au large.
Commenter  J’apprécie          257
Je savais que je lirai ce livre un jour. Au moment de sa sortie très médiatisée, je n'ai pas voulu sacrifier à l'engouement général, au côté spectaculaire du récit de cette primo-romancière de 56 ans, qui est d'abord une femme hors du commun avant d'être écrivain.
J'ai dû m'accrocher pour entrer dans son univers. J'ai beau aimer la mer, ce n'est pas cette mer- là qui m'est familière ! Comme à beaucoup de lecteurs sûrement. Catherine Poulain raconte son initiation à la pêche en Alaska, au milieu d'hommes durs, rustres, alcooliques. Les conditions de vie qu'elle est allée chercher là-bas sont terriblement âpres. Elle n'a rien, ne sait pas si elle va être payée, la vie sur le chalutier est une vie très primaire où on ne peut pas prendre soin de soi, on se fait mal, on ne dort pas, on mange quand on a le temps, on se bat contre les éléments, on tue sauvagement. ça pue : le fuel, le sang, la crasse. Ça glisse. ça colle, il fait humide, on se blesse. Tout est raconté sans trop d'état d'âme, avec une écriture assez sobre et un peu lancinante. le corps souffre, Catherine Poulain restitue bien ce vécu à hauteur du corps. Elle se fait adopter petit à petit par cette communauté d'hommes. Elle n'a rien à leur envier, aussi forte qu'eux, aussi endurante, bonne buveuse, sachant se faire respecter, mais pleurant parfois de rage, d'impuissance. Il y a beaucoup de monde, évoqué au détour des pages, surtout des hommes, je n'ai pas vraiment réussi à les identifier à m'attacher à eux, c'est le reproche principal que je ferai à ce livre. Dans une deuxième partie, elle évoque sa relation avec le grand marin aux yeux jaunes. Il lui fait peur mais elle en tombe amoureuse, cette dimension du livre est assez touchante, on sent un peu sa féminité alors qu'on ne la sent pas dans le reste du récit.
Cette lecture a été éprouvante, je reste fascinée par cette femme qui est allée chercher ses limites au bout du monde. Ce livre intitulé roman est plutôt un témoignage. le style est assez journalistique, il sert le propos, sans être inoubliable.

Commenter  J’apprécie          230
Je n'ai pas aimé.... mais étrangement, je n'ai pas détesté non plus... À voir les critiques, c'est plutôt l'un ou l'autre... Mais bon, c'est mon ressenti. J'ai aimé la plume de Poulain : vive, tranchante, rythmée comme ces vagues immenses qui courent sur l'Océan Pacifique. J'ai aimé me retrouver sur ces bateaux, à combattre la houle, les vents forts, le froid... J'ai réussi à ressentir l'immensité, à me sentir trop petite comparativement à cette force de la nature. J'ai réussir à vivre l'urgence, le dur, la mince ligne entre la vie et la mort.... Mais bon sens que c'était froid... trop froid pour moi ! Froid, souvent dans le propos, le détachement. C'était dur, dans le constat de la vie de ces marins qui essaient d'oublier la mer dans l'alcool... le trou que laisse le fait de mettre le pied à terre... le combler, à tout prix. le sentiment aussi que me laisse le personnage de Lili... à laquelle je n'ai pas pu m'identifier du tout... Lili que j'imaginais fragile, mais qui veut projeter la force... j'ai décrocher à un moment, parce que plus vraie que nature... Et cette histoire avec le Grand Marin m'a laissé plutôt sur ma faim... Bref... un amalgame de ressenti plutôt ambigüe.... que ça donne une critique par très conséquente... mais bon ! Je passe à un autre livre, et je ne suis pas fâchée du tout de le faire !
Commenter  J’apprécie          230
Avec, en préalable à son écriture, une ancre levée, jetée, relevée durant dix ans en Alaska, Catherine POULAIN possède, c'est une évidence, l'expérience qui fournit toutes les justifications voulues pour écrire d'autorité sur le sujet. le Grand Marin, c'est l'histoire de Lili, jeune femme qui a quitté tout pour partir en Alaska. Son but? Aller pêcher. Son expérience? Nulle. Sa détermination? Indicible.

Mais, nul n'a besoin d'expérience pour éprouver ses rêves. Après, elle ira à Point Barrow pour s'asseoir au bout du monde et laisser pendre ses pieds dans le vide.
Avant, il lui faut gagner sa place sur un bateau, y gagner un savoir-faire et surtout l'estime des hommes qui rejettent l'idée que la place d'une femme puisse être sur le Rebel, dans le vent, le froid, la glace et les odeurs nauséabondes d'appâts, de viscères et de sang des morues, flétans ou autres idiot fishs qui, avec la fatigue, la peur, les blessures et les litres d'alcool bus, forment le décor de ce pays d'hommes, fait par eux et, croient-ils, seulement pour eux!

A travers le personnage de Lili, Catherine POULAIN va affirmer le contraire. Lili, c'est une costaud! Têtue, fière, chargée de haine et de tendresse, de cauchemars et de rêves qui tiennent en éveil l'appel à vivre, l'appel du large, l'appel à rester debout!

La lecture peut paraître monotone. Cela est probablement lié au manque d'expérience de l'auteure dont ce livre est le premier roman. Après quelques chapitres, les suivants ont un relent de déjà lus, une impression de redites... Cela peut désarçonner. Mais, la vie même de ses héros s'inscrit dans la perpétuelle réécriture des journées répétées. Avec les mêmes espérances, les mêmes défaillances, les mêmes victoires, les mêmes défaites. L'héroïsme d'une vie banale en Alaska n'est-il pas de survivre à la monotonie de la répétition des jours?

Quoi qu'il en soit, c'est avec une encre toute neuve mais joliment et violemment colorée que Catherine POULAIN nous livre un premier roman offrant toute la palette des sentiments que ressentent ses héros fragiles, Lili et son Grand Marin.

Assurément, l'auteure est une plume à suivre.
Commenter  J’apprécie          223
Certains font une expé, une aventure au bout du monde pour faire un roman. Ici, c'est l'aventure qui fait le roman, d'où l'authenticité qui en ressort. Lili, petit bout de femme surnommée le moineau part à Kodiac en Alaska pour y apprendre le métier de pêcheur en mer. Seule femme sur ce bateau, elle devra faire ses preuves. Les hommes ne lui feront pas de cadeaux et en même temps la respecteront. Le début m'a captivé avec des détails sur le dépècement des poissons, de la vie à bord en huis clos. Puis, un peu lassée par des répétitions, des longueurs. A ne pas lire en période d'arrêt de tabac, le mot cigarette revient presque tout le temps. Sa grande envie est d'aller à Point Barrow, elle ne cesse de le répéter et d'un seul coup il n'en est plus question. Lili n'est pas toujours facile à suivre. Pour moi, l'aventure aurait été plus belle si elle avait été plus concise.
Commenter  J’apprécie          170
Alaska: un seul mot qui donne envie de lire ce livre .Aucun avis préalable sur l'auteur , aucun résumé, aucune critique.Pour un breton pur souche, l'enfance est imprégnée de récits maritimes
La mer est partout ,dangereuse ,agitée ,théâtre d'aventures extraordinaires et de drames répétés
Alaska, "dernière frontière" en Amérique du Nord où aboutissent de vrais marins mais aussi un assemblage hétéroclite de paumés, de gueux, de "mendiants rivalisant de tare" avec un seul objectif:la rédemption par le travail acharné.Se donner une dernière chance de réussir un peu sa vie quand tout semble perdu.Arrive du Sud de la France un petit bout de femme .Pourquoi ce voyage:nous ne le saurons pas vraiment.A corps perdu, elle va se lancer dans l'aventure de la pêche dans un monde très dur physiquement.
Le style est simple , les phrases sont courtes ,le langage technique .Normal,un bateau est un lieu de travail ,les hommes sont taiseux,appliqués, courageux à l'extrême
Au retour de pêche, une seule activité:boire et reboire encore
On partage donc la vie de ce petit village où il ne se passe rien, hormis le rythme des différentes saisons de pêche
On navigue avec eux, on nage dans le sang des poissons, on vit oû on survit au gré des bonnes
oû des mauvaises pêches
Avec l'impression d'un monde hors du temps où ne survivent que les hommes et les femmes
solides physiquement mais pas forcément psychologiquement
Petite moment de respiration dans ce monde dur et clos: une histoire d'amour à l'image des personnages: simple, rude, entre 2 être cabossés ,endurcis par la vie
L'auteure a vraiment vécu 10 ans comme pêcheuse en Alaska.C'est une femme plutôt réservée et sympathique
D'où la force de son récit
Il faut prendre ce livre comme il vient , ne pas comparer avec les grands de la littérature maritime
Le récit d'une histoire vraie, bien éloignée d'autres témoignages d'aventures formatées mis en exergue dans le monde de l'édition ,de la télévision oû du cinéma
Commenter  J’apprécie          130
«Il faudrait toujours être en route pour l'Alaska. Mais y arriver à quoi bon.»

Catherine Poulain, un petit bout de femme, le "moineau", aux mains hors normes, une «runaway», avide d'aventures fortes, extrêmes, de sensations, de libertés, est partie à l'aventure, au bout du monde, dans le Grand Nord, pêcher, tuer, éviscérer en compagnie des hommes, des durs, des rustres, des costauds, abîmés par la mer et l'alcool mais qui savent être tendres et amicaux. Elle est une femme libre, croquant la vie à pleines dents, capable d'affronter tous les dangers que la mer réserve, saisissant toutes les occasions pour ... vivre pleinement, simplement, à la recherche d'une autre vie; elle fuit l'enfermement et elle nous embarque dans son extraordinaire aventure, dépaysement assuré, avec beaucoup de pudeur et de sincérité.

«Vous êtes venus chercher quelque chose qui est impossible à trouver. Une sécurité ? Enfin non puisque c'est la mort que vous avez l'air de chercher, ou en tout cas vouloir rencontrer. Vous cherchez… Une certitude peut-être… Quelque chose qui serait assez fort pour combattre vos peurs, vos douleurs, votre passé – qui sauverait tout, vous en premier.»

J'ai aimé ce voyage, cette aventure, l'histoire de cette femme qui n'a pas froid aux yeux; je suis admirative devant ses exploits, son état d'esprit, sa force, son courage, sa détermination, son histoire d'amour, pudique et inattendue, sa puissance, son intelligence.
«Je ne suis pas une fille qui court après les hommes, c'est ça que je veux dire, les hommes, je m'en fous, mais il faut me laisser libre autrement je m'en vais… de toute façon, je m'en vais toujours. Je peux pas m'en empêcher. Ça me rend folle quand on m'oblige à rester dans un lit, une maison, ça me rend mauvaise. Je suis pas vivable. Etre une petite femelle c'est pas pour moi. Je veux qu'on me laisse courir.»

J'ai moins aimé le style, saccadé, aux longueurs et redondances qui ont, par moment, trop haché, ma lecture et m'ont détachée petit à petit de l'Alaska. Je n'ai pas embarqué sur le Rebel comme je l'aurais pensé, je n'ai pas ressenti l'air marin, comme je l'attendais, je n'ai pas pêché, je n'ai pas frémi comme je l'espérais...

Néanmoins, ce livre est grand roman d'aventures, et l'histoire de Catherine Poulain est incroyable. Elle est un phénomène, une personne que j'aimerais rencontrer, son histoire m'émeut.
J'ai refermé ce livre avec l' impression de ne pas avoir été à la hauteur, de ne pas avoir su le savourer à sa juste valeur. J'aurais dû prendre plus de temps, peut-être. Je l'ai comparé aussi, mon erreur : j'ai préféré de loin les aventuriers nés sous la plume de Melville ou de London, ou encore de Conrad, de Stevenson.
Mais ce n'est que mon avis, faites-vous votre propre opinion, Catherine Poulain est une femme fascinante !

Lien : https://seriallectrice.blogs..
Commenter  J’apprécie          130
Lili, alias Catherine Poulain, a 20 ans quand elle quitte Manosque, sa ville natale, pour des raisons qui tiennent à des évènements qui se sont déroulés dans cette ville, mais surtout qui répondent à son besoin "d'ailleurs". Elle part alors très loin, jusque sur l'île de Kodiak au sud de l'Alaska, où elle cherche un bateau pour embarquer. Ce sera le Revel sur lequel elle fait la connaissance du "grand marin", un homme qui lui ressemble. Elle va rester 10 ans en Alaska et elle raconte dans ce livre son existence très dure, seule dans un monde d'hommes, souvent "paumés" pour la plupart. Elle évoque les épisodes de ses saisons de pêche, entrecoupés par des périodes de vie à terre dans les bars et les logements de fortune. Elle décrit des paysages sauvages, des mers souvent déchaînées, des vents hurlants. Tous les jours elle risque sa peau dans le seul but, semble t'il, de se sentir en vie.
Ce livre a reçu en 2016 de nombreux prix littéraires, dont celui du Festival des Etonnants voyageurs de Saint-Malo. Un hommage quasi unanime qui me paraît exagéré, même si les aventures vécues par cette jeune femme restent "hors du commun", et sont à cet égard intéressantes à découvrir.
Pour moi, ce récit est assez mal construit autour de deux parties déséquilibrées en taille, une narration qui abonde de redondances surtout dans la première de ces parties.
Commenter  J’apprécie          121
Curieux livre que ce "Grand marin", raconté par une femme, Lili, que l'on n'attend pas particulièrement sur un bateau de pêche aux confins de l'Alaska. Catherine POULAIN a elle-même vécu cette aventure et on le sent tout au long du livre : on a froid avec elle, on est humide en permanence, on a mal partout, on a son mal de mer, le style nous intègre dans les éléments. Et même dans les bars qu'elle fréquente (trop) assidûment, on se sent ivre avec elle et avec Jude, le grand marin, rustre et pourtant doux avec elle. C'est un vrai livre, bien écrit, qui fait réfléchir à la condition des hommes, des femmes, des marins...
Commenter  J’apprécie          120




Lecteurs (2483) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}