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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
D'abord il y a l'écriture. le rythme. Et surtout le sens du rythme. Et puis il y a le tableau de chasse de Champion. Champion c'est un loup. « Ursus et Homo étaient liés d'une amitié étroite. Ursus était un homme, Homo était un loup. », M. Hugo si tu m'entend... ….
Champion donc. Et Fabien, Fabien ? c'est un môme. Lucide, drôle, et pas que.
Le sens du rythme c'est la colère de Fabien qui se met à parler. Ou plutôt à écrire. Fabien n'y croit plus. Alors il se la raconte. Son histoire, leur histoire. Ou plus exactement, sa psy va lui demander de l'écrire. Juste pour ouvrir les portes, pour qu'il puisse voir un peu la gueule de sa colère, de son mal de vivre. Qu'il arrête la spirale infernale.
Pour qu'il comprenne,... et... de cahier en cahier, pour qu'on comprenne avec lui. C'est le chemin d'une résilience et l'illustration de ce que le trauma peut générer d'impact dans la tête, la sienne, celle des autres, dans tout ce qui tourne et parle autour de soi.
Comment ce qui est est enfoui dans la mémoire peut perforer, déformer, tordre les réalités qui nous entourent.
Alors Maria Pourchet c'est une très belle et percutante écriture (je n'emploierai pas le terme de style – le style a la particularité de se démoder très vite comme une longueur de jean ) , et c'est également l'intelligence d'une construction narrative mise au service de la belle littérature. de celle qui construit.
Astrid Shriqui Garain
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Fabien est un adolescent plus que perturbé, il nous fait part de ses sentiments dans son journal. Il s'agit d'une contrainte que lui a soumis sa thérapeute. On apprend rapidement que Fabien est dans un hôpital psychiatrique (on apprendra la raison dans les toutes dernières pages, même si des indices sont parsemés tout au long de la lecture)

J'ai beaucoup aimé le ton de ce jeune homme, que l'on devine abîmé par le chagrin. Il est asocial et s'adresse souvent à son double : le loup de la couverture. A la moindre agression, Fabien sort ses griffes. Il nous raconte de façon chronologique ce qui l'a amené de sa pension (où l'on inscrit ses parents sur le point de divorcer), jusqu'à l'hôpital psychiatrique.
A la pension, il est parfois odieux, parfois fragile (ses camarades n'ont pas l'air mieux lotis), toujours sur le fil, prêt à basculer. Entre révolte, culpabilité et sans gêne, Fabien veut il en finir ou s'en sortir ?

Il y a beaucoup d'humour caustique également dans ce livre grâce au franc-parler de Fabien.

Un très beau portrait d'adolescent.
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Quelle claque !

Champion est un loup, mais imaginaire, compagnon de route de Fabien qui raconte à quinze ans l'année précédente, 1992. Avec une langue directe, fleurie et enragée, à la première personne en noircissant des carnets, à la demande de son psy.

Immédiatement on plonge tout entier dans la tête de cet ado dur et vif, insolent, bravache et d'un cynisme à toute épreuve ! Il est drôle, il est gonflé, il est blasé. Et emporté. Puis indifférent, et passionné. Un ado. Au broyeur de son regard acéré, il dépeint le quotidien burlesque de son internat privé catholique, la déliquescence de sa famille, l'inanité des relations à quatorze ans ; mais peu importe, il rêve de Manhattan. Follement perdu, ignorant son intelligence, il se construit comme une autre lecture du monde, dans une forme de violence qui le rend terriblement attachant.

L'auteur parvient à pousser au maximum les traits de chaque personnage, les curseurs de toute situation, sans jamais embrasser le cliché, grâce à un humour féroce, patine d'une mélancolie sourde, qui gronde de plus en plus fort. Un texte prenant, original et saisissant.
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Qu'est-ce qu'il est attachant ce Fabien! J'ai dévoré le livre en regrettant que l'histoire de cet adolescent à l'internat s'arrête, mais en imaginant aussi tous les possibles pour la suite! Maria Pourchet nous place dans l'esprit, dans la tête, dans l'imagination de ce jeune garçon drôle, vif et touchant. J'ai beaucoup ri, plus encore peut-être que pour Avancer, son premier roman. Elle a vraiment l'art de camper des personnages en plein devenir. Et quel style! Une vraie gageure que de tenir cette écriture, cette langue, ce parler tout le temps, de nous toucher en plein coeur au détour d'une phrase, de nous aiguillonner au détour d'une formule. Il y a du Momo, de la vie devant soi, dans ce Fabien, mais il y aussi beaucoup de chacun de nous sans doute pour qu'il nous interpelle autant.
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Un ado "emprisonné" entre l'institution catholique scolaire où il est placé et le carcan familial se livre dans des carnets qu'il doit remettre à une psy... Je viens de terminer et je suis soufflée. J'aime tout. Elle réussit à nous faire rentrer dans l'univers de cet ado, dans son quotidien et j'y crois. (ce qui est loin d'être le cas des autres livres que j'ai lu où l'ado est le narrateur). Avec un humour strident, brillant qui ne s'épuise pas. J'aurais pu dévorer ce livre d'une traite. On sent qu'il se passe quelques choses sous-jacentes que l'ado ne livre pas, mais ça reste subtil. On se demande vraiment pourquoi il est dans cette situation, et elle nous brouille avec certaines pistes. En tout cas, elle m'a tenu jusqu'au bout. L'idée des carnets fonctionne très bien. Une fois le livre terminé, j'ai compris la banderole que l'éditeur a placée " comédie du déni". Oui. Elle soulève beaucoup de questions. En tout cas avec une écriture et un mordant, pareil, je me suis empressé d'acheter Feu, son dernier qui vient de sortir.
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J'ai eu un peu de mal à entrer dans le texte de Maria Pouchet, pas loin d'une cinquantaine de pages, et beaucoup de mal à en sortir. Entre temps, je me suis laissé prendre au ton, à l'humour noir et parfois douloureux, incisif et d'autres fois moins lourd : "Chez elle [Mamie], je peux dire des gros mots, en inventer, me taire, ça ne la dérange pas. C'est une personne qui voit toujours où je veux en venir. Elle rigole en permanence, pour rien, comme les gens qui savent à quoi ça ressemble quand il n'y a pas de quoi rire. Un repos. Toutefois, je ne vous souhaite pas qu'elle vous fasse un pull-over, déjà il va puer la Gitane et puis vous seriez obligé de le mettre. D'expérience, c'est quelque chose qui vous rajoute de l'exclusion sur celle que vous subissez éventuellement déjà. Cet après-midi, Mamie est sur un bonnet au point de blé pour mon cousin Paulin. Et c'est bien fait pour sa gueule à ce crâneur." (p. 56)

Mon avis très favorable, ce n'était pas gagné au départ, je ne suis pas fan des romans vus par des enfants. Mais Maria Pourchet trouve les mots justes, le bon tempo, sait ralentir au accélérer en fonction du message, des circonstances. Elle fait preuve également de beaucoup de talent pour nous raconter l'histoire de Fabien dont on sait qu'un événement douloureux l'a amené dans cette institution puis dans le centre de repos ; on n'apprend rien tant qu'il n'a pas décidé et réussi à le relater.

Le drame est enfoui, l'enfance déchirée, maltraitée et les adultes pas en meilleure forme. Mais malgré tout cela, le texte n'est pas noir profond, des lumières naissent. C'est aussi cela qui est bien dans ce livre, il n'est pas déprimant -bon, ce n'est pas non plus une anthologie de blagues. Les personnages créés par l'auteure vivent, évoluent sont presque visibles tant ils sont finement décrits.

Une belle découverte.
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Quelle belle écriture pour traiter un sujet aussi intime et délicat. Je suis vraiment fan de Maria Pourchet.
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J'ai adoré l'histoire comme le style. Décapant...
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Livre trépidant. Une voix hors-norme. Une autrice à découvrir.
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Un ton unique et singulier, tres incarné (qui n'est pas sans rappeler Salinger) attrape dès les premières pages et nous plonge immédiatement dans cette ambiance de cour d'école, de frustration de l'enfance, de ses joies aussi. La plume enlevée de l'autrice surprend, émeut et déclenche des éclats de rire. Une lecture riche, étonnante, à laquelle je ne m'attendais pas.
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