Rome en un jour

Une agréable lecture grinçante ou comique selon l'angle de vue que l'on prend. Très théâtrale aussi, en deux tableaux alternés qui sont les scènes des affrontements, des déchirements entre le couple attendu à l'anniversaire de l'homme et le toit terrasse d'un bel hôtel parisien où les invités qui ne se connaissent pas restent toute la nuit en vain mais en se dévoilant à l'envi à mesure de leur ivresse.
Un peu long peut-être, mais belle galerie de portraits qui montrent la solitude, les hypocrisies, le paraître social.
Ca donne envie de suivre Maria Pourchet qui s'exprime avec une plume habile et acérée en croquant ses contemporains.

Contrairement à ce qu'affirme le proverbe, "ils avaient fait Rome en un jour, toujours main dans la main, et au soir Paul avait demandé celle de Marguerite dans une trattoria...". Leurs amis attendent toujours le faire-part et surtout 10 ans plus tard, que Marguerite arrive à extraire Paul de leur appartement pour l'anniversaire surprise (et tardif) qu'ils lui ont concocté.
Même si Marguerite est convaincue "qu'on ne peut détruire Rome en une seule fois", il ne faudra bel et bien qu'une soirée pour mettre à bas leur couple, déjà bien miné, on va s'en rendre compte au fil du récit alterné entre les scènes (dans tous les sens du terme) se déroulant à l'appartement et l'attente des invités sur le toit d'un hôtel.
C'est à une comédie acide que nous convie Maria Pourchet avec Rome en un jour, mettant à jour tous les faux-semblants des relations humaines, grattant là où ça fait mal , soulignant la solitude qui mine les êtres et les moyens parfois pathétiques qu'ils mettent en place pour s'en sortir.
Sous des dehors bien policés, la violence couve car "Certains sentiments parce que trop longtemps contenus par les conditionnements sociaux et la règle comportementale, sont susceptibles de se manifester de manière inopinée dans un mouvement aussi souverain que destructeur, avec une intensité d'expression tout à fait inhabituelle."
Un roman dévoré d'une traite car d'une noirceur réjouissante.

Marguerite a organisé une fête surprise pour Paul. Tandis qu'elle tente en vain de le convaincre de sortir, à l'autre bout de la ville, les invités se rencontrent, prennent possession des lieux, font passer le temps. Les chapitres s'alternent, nous transbahutant d'un espace à un autre. le couple se trouve pris dans une folle spirale de colère, de reproches et de mal-être qui leur échappe totalement. Leurs amis meublent la conversation, spéculent sur les causes de leur retard, célèbrent tout de même, pitoyablement.
Rome en un jour oppresse par l'effroyable banalité du quotidien et des relations qu'il met au jour. Rancoeur, tendresse, jalousie, mépris, pitié… tant de sentiments qui trouvent leur place en toute situation, en toute confrontation. Mais plus que tout, l'ennui est prégnant. L'ennui d'une conversation, d'un couple, d'une vie. Maria Pourchet ponctue son écriture de remarques qui échappent à la pure narration : l'on ne sait si le narrateur est plus proche de l'auteure ou des personnages, mais l'ironie qui se dégage de ses interventions renforce le drame commun qui se déroule sous nos yeux de lecteur.
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Marguerite a organisé un anniversaire surprise pour les quarante de Paul, son mari. Les invités les attendent sur une terrasse d'un hôtel de Paris et Marguerite doit réussir a faire quitter leur appartement a Paul sans qu'il se doute qu'une fête est donné a son attention. Mais les choses vont vite tourner a l'orage dans le couple et, au lieu de se rendre au lieu de rendez-vous, ils vont se disputer laissant leurs invités seuls et livrés a eux mêmes.

L'auteure nous place en observateur comme un spectateur d'une pièce de théâtre ou d'un film. Elle nous emmène observer alternativement les protagonistes des deux lieux : l'appartement de Marguerite et Paul et la terrasse de l'hôtel où est sensée avoir lieu cette fête. le ton choisi est l'humour corrosif et le moins que l'on puisse dire c'est que l'on sourit et rit beaucoup que ce soit devant ce couple qui bat de l'aile ou devant les acteurs de la fête ratée. Mais un rire qui peut s'étrangler devant les portraits dressés par l'auteure car on peut y reconnaitre des gens ou s'y reconnaitre soi même que ce soit dans ces invités ou dans ce couple. Ce livre est dans le style d'humour des films comme "Un air de famille" ou "cuisine et dépendance".

Un livre tout a la fois drôle, cynique et d'une remarquable finesse. Un grand plaisir de lecture. Ma note 8.5/10.


Livre lu dans le cadre de la sélection du prix roman Fnac 2013.
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L'histoire nous est narrée et défile à un rythme rapide et concis.
On alterne les chapitres avec :
- Les amis de Paul qui l'attendent sur le toit d'un hôtel pour fêter son anniversaire/surprise !
-Et le "dit" Paul avec sa femme Marguerite (organisatrice) de la surprise.
Tour à tour, on retrouve le micro-cosmos des (pseudos(?)) amis, leurs langues qui se délient, les esprits qui s'échauffent...
Et le couple Paul/Marguerite, leurs "non-dits", leur rancoeur,la dispute et le clash final pour une fin inattendue !
Très bon roman, je suis ravie de mon choix et de la découverte de cet(te) auteur(e).

Pour les 40 ans de Paul, sa femme Marguerite a organisé une fête surprise sur la terrasse d'un hôtel. Tandis que les invités arrivent, s'installent et se découvrent, Paul et Marguerite se déchirent dans leur appartement, qu'ils ne parviennent pas à quitter. L'ensemble du récit s'attache à observer cet ensemble de gens et leurs attitudes dans cette situation sociale inattendue.
Les chapitres alternent entre l'appartement et la terrasse, et chaque paragraphe s'attache à un convive différent. Cela construit une mosaïque de personnalités, de points de vue, le tout dans un style indirect et ironique qui laisse penser que le narrateur en sait bien plus qu'il n'en dit !
L'écriture est très fluide et agréable à lire, même si elle sert une histoire de couple affreusement triste et désabusée. Il ne fait pas bon avoir 40 ans chez Maria Pourchet !

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Certain(e)s diront/disent que c'est téléphoné, qu'il y a des clichés qui s'accumulent: homme chômeur qui s'enkyste, femme hyper active, un ami je-sais-tout, un producteur-qui-roule-des-mécaniques, une actrice ratée, une collègue fausse-amie, des invités-mystères, etc...).
Moi, ça ne m'a pas dérangée, car j'en ai croisés (et vous aussi j'en suis sûre) certain(e)s (pour pas dire tous....) de ces clichés en chair, en os, en gestes et en voix.

Tout comme j'ai connu de ces couples en crise, qui lâchent enfin les mots/les insultes, trop longtemps retenus. Où une goutte d'eau, un ultime geste, une xième mésentente met le feu aux poudres. Où les trahisons sont punies d'une belle ironie.

Tout cela, Maria Pourchet l'écrit avec un humour plutot pertinent.
Elle nous offre la comédie dramatique d'un fiasco annoncé, d'une société affaiblie, des rapports "amicaux" sournois, de retrouvailles où l'on se toise (et termine en thérapie de groupe), de l'amour qui s'étiole, les souvenirs qui défilent et glissent, où les malentendus et les apparences tiennent un rôle prédominants.

La suite:
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Dans le cadre des Matchs de la rentrée littéraire organisés par priceminister, j'ai choisi de lire Rome en un jour.
Une histoire de petits règlements de comptes au sein d'un couple... sujet jouissif par avance !

Pour tout vous dire, je n'ai pas été déçue. Ce fût une lecture extrêmement réjouissante.
Pleine de règlements de compte, en effet. de petites phrases qui te tue un couple plus vite qu'il ne faut pour les dire !


D'un côté, une quinzaine d'invités, sur le toit d'un immeuble parisien, attendent impatiemment Marguerite et Paul. Celle-ci a organisé une fête d'anniversaire surprise pour celui-là.
De l'autre côté, dans leur appartement, le couple qui se fait tant désirer... Paul n'est pas au courant de ce qui se trame, est scotché devant son téléviseur, absorbé par le visionnage d'un documentaire animalier... Il n'a aucune envie de sortir, de répondre à l'invitation de sa compagne, qui lui fait miroiter un petit dîner sympa chez un couple d'amis, espérant le faire bouger de sa léthargie...

Le temps de cette soirée, l'auteure nous promène alternativement au gré des chapitres entre le toit de l'immeuble, où est censée se tenir la fête, et l'appartement de Marguerite et Paul. D'un côté comme de l'autre, les choses vont dégénérer...
Maria Pourchet "décortique les micro-événements du quotidien, les non-dits entre les êtres" (source) d'une façon très drôle grâce à des phrases extrêmement bien conçues, des mots choisis précisément et toujours bien placés, et des tonnes d'expressions qui font mouche.

Chez les invités, chaque personnage est ciselé, avec un trait de caractère bien identifiable... Ainsi Michel et son incapacité à dire du mal des gens, son besoin de se faire remarquer avec des plaisanteries qui tombent toujours à l'eau... Ainsi de Benoît qui voit tout en négatif, déprimé de service, Ainsi de Sabine, la collège de bureau de Marguerite, une vraie petite langue de vipère...

Au fil de la soirée les individus parlent et glosent sur le couple vedette absent mais se découvrent également les uns les autres, et aux uns et aux autres... L'arrivée d'un chiot va inciter les personnes à se livrer à des confidences sur leur petite vie respective... un peu façon VDM, si vous voyez ce que je veux dire !!!

J'ai beaucoup aimé !!!
Un roman divertissant, réaliste, jubilatoire avec des personnages dans lesquels on peut tous se reconnaître à un moment ou un autre... la vie quoi !


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