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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Antonio, enfant abandonné, vit de petites magouilles, depuis sa sortie de l'orphelinat. Des vols, mais ça ne nourrit pas son homme.

Et puis, il a une idée de génie, trouve une complice pour ses mauvais coups, de l'argent rentre à flot et patatras, quand on ne sait pas s'arrêter à temps, on se brûle les doigts et on a un mort à ses pieds.

Ce roman, c'est la vie d'Antonio Exposito, qui, pour échapper aux flics, va s'engager dans la division Azul et partir sur le front russe. Oui, nous sommes en 1942…

Stalingrad, son encerclement, le froid, la peur, tout cela est décrit assez brièvement dans le roman, car peu de temps après son arrivée, notre Antonio, va se retrouver prisonnier et direction le goulag. Dommage, j'aurais aimé avoir plus de détails sur la bataille de Krasny Bor.

L'auteur décrira assez sobrement les conditions de vie extrêmes des prisonniers du goulag. Bon, pas besoin de plus de descriptions pour moi qui ai lu « L'archipel du goulag » et pour les lecteurs qui ne sauraient rien, ils comprendront vite que c'était l'enfer sur Terre.

À entendre l'auteur, par la bouche de son autre personnage, Gabriel Mendoza, aucun soldat de la division Azul ne s'est comporté comme un sauvage, personne n'a violé de femmes, le seul qui est un salopard de traitre est le vilain Camacho, déserteur de la Phalange, qui est passé à l'ennemi (afin d'améliorer ses conditions de détentions). Heu, ça ne fait pas un peu manichéen, ça ? Camacho ayant même le visage de l'emploi.

Et puis, toujours d'après Mendoza, devenu pote avec notre Antonio, les membres de la division Azul sont tous des anti-communistes venus combattre la bête rouge dans sa tanière. Pour certains, ce fut ce qui les motiva à entrer dans la division, d'autres, c'était pour le solde ou pour échapper aux cognes, comme notre Antonio.

Oui, Mendoza est un idéaliste, un croyant, un fervent catholique, c'est ce qui le différencie D Antonio, prêt à trahir sa conscience, son âme, pour un morceau de pain (ce à quoi je ne peux lui donner tort).

L'auteur, s'il ne décrira pas trop le goulag, s'attachera plus sur les émotions de nos deux prisonniers : les angoisses, les questionnements, les vaines tentatives de Mendoza pour garder l'unité au sein de ses hommes en leur insufflant l'espoir, tandis que les gardiens et le système fait tout pour diviser les prisonniers, pour les appâter, leur faire miroiter la liberté, s'ils renient leur pays et adoptent la nationalité russe, tout en embrassant le communisme qui fera de leur vie un paradis.

Dans ce roman de 600 pages, 200 sont consacrées à l'emprisonnement D Antonio et pour moi, ce sont les plus intéressantes de ce roman, même si on sent le parti pris pour la division Azul.

Après la page 300, lorsqu'il retrouve la liberté après plus de 10 années d'emprisonnement, sous un autre identité, l'imposture étant qu'il revient sous l'identité de Mendoza (ils se ressemblaient physiquement), le personnage D Antonio devient abject au possible, jusqu'à l'horreur ultime, qui m'a dégoûtée au possible.

Il est difficile d'apprécier le personnage D Antonio, même au début, car il semble fade, sans consistance. C'est au goulag qu'il se révèlera le plus, prêt à tout pour son quignon de pain, un vêtement chaud, des soins… Comme la plupart (je serais peut-être dans cette catégorie aussi, reniant tout pour bouffer ou boire du café chaud) des prisonniers.

Vu les conditions de détentions, le travail et les mauvais traitements, je ne lui en veux pas. Pourtant, malgré son côté "courage, renions", il n'hésitera pas à ouvrir sa gueule et à se retrouver au fond de la mine avec son ami Mendoza…

Ce sera un de ses rares actes héroïques, après son retour, il sera abject de chez abject. La peur d'être découvert dans son imposture le poussant à commettre l'irréparable. Et pas qu'une seule fois. Antonio, c'est un mec qui gagne à ne pas être connu.

Un roman historique noir, très noir, sur une période sombre de l'Histoire, du franquisme, des phalanges envoyées sur le front russe, sur les camps de prisonniers, les goulags, la noirceur humaine, sur ceux qui, dès qu'ils ont du pouvoir, en abusent (dans les camps et ailleurs) et sur le fait que les yeux se sont détournés sur les prisonniers de la division Azul revenus des camps, que Franco ne voulait pas voir…

Un roman assez fort, mais assez froid dans l'écriture, même si elle était très belle.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Une imposture raconte une trajectoire hors du commun celle de Antonio Exposito, madrilène, petite frappe qui pour échapper aux geôles franquistes en tant que prisonnier de droit commun préfère s'enrôler dans la Division Azul pour combattre aux côtés de l'Allemagne nazie le communisme. A défaut de connaître les prisons espagnols, Exposito finit par connaître le goulag soviétique. Il s'en sort et par un jeu de dupes il usurpe l'identité d'un de ses compagnons et devient le Senor Mendoza qui rentre au pays. Sauf que Franco ne veut plus entendre parler de la Division Azul, le compagnon dont Exposito a usurpé l'identité vient d'une famille pas si blanche colombe que cela et l'Espagne des années 50 n'a rien d'enviable sauf si on est bien né et du bon côté politique. Exposito qui part petite frappe à la mentalité de petite frappe revient très cynique, totalement désabusé d'URSS et ce qu'il découvre à son retour au pays va certes lui donner la position sociale et financière mais ne va le remettre d'aplomb sur le plan psychologique.

Une imposture est un roman très documenté où se mêlent les faits historiques avérés et l'analyse qu'en fait l'auteur. Car bien que très à droite Juan Prada est un esprit cultivé et complètement politiquement incorrect d'où une réflexion assez noire, cynique et dérangeante de certains pans de l'histoire espagnole.

Je ne mettrai pas ni 5 ou 4 étoiles car certains éléments sont un peu poussifs. On peut sourire et se poser des questions sur l'aspect très abracadabrantesque de la vie d'Exposito. Ensuite, la Division Azul est montrée sous un jour peut-être un poil favorable donc avec un peu moins de recul que par exemple la grande hypocrisie morale et religieuse du régime franquiste vue à travers des histoires peu connues comme celle d'Ava Gardner venant à Madrid se repaître d'alcools et de mignons. Sur la trame narrative, les débuts d'explications de la vie d'Exposito m'ont semblé un peu expéditive alors que la description de sa captivité au goulag par moment un peu longuette. Il y aurait d'autres points comme cela a développé mais ce serait un peu long.

Néanmoins cela reste un livre brillant et qui par pas mal d'aspects bousculent le clan idéologique de l'auteur.
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Le sujet du livre est vraiment intéressant et on apprend pas mal de choses sur l'histoire de ces espagnols partis se battre sur le front de l'est, sur leurs motivations parfois très contraires et leur sort, peu enviable il faut le dire. L'histoire est plutôt pas mal, mais l'auteur use et abuse de la métaphore, rendant la lecture assez lourde, voire, parfois, carrément pénible.
Le manque de nuance rend un peu le tout moins crédible (les communistes sont vraiment tous très très méchants!) et c'est dommage car, malgré tout, une fois le livre terminé, on peut reconnaitre avoir passé un bon moment.
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