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J'avais découvert l'auteur via l'ouvrage de Victoire Tuaillon, adapté de son podcast Les Couilles sur la table. Je me suis ruée sur les livres, pensant découvrir une pensée originale, pour creuser en particulier les conséquences d'une politique où l'Etat ne se soucierait plus des sexes des personnes.
J'avais déjà lu Un appartement sur Uranus, mais j'avais été déçue de n'y trouver que des chroniques compilées. Je pensais trouver dans Testo junkie un ouvrage plus construit et cohérent. Les chapitres où il déploie sa pensée m'ont paru très confus, avec certaines références obligées (j'aimerais une fois trouver quelqu'un qui cite Zygmunt Bauman et en allant plus loin que la référence au titre). Un passage m'a même écoeurée : quand il accuse les femmes de s'être faites complices du système Etat-pharmacologique etc. en acceptant la pilule comme méthode contraceptive, alors qu'il y aurait eu d'autres méthodes, citant là diverses méthodes comme la vasectomie (ok pourquoi pas) mais aussi l'avortement (qui reste toujours difficile !) voire l'infanticide (!!). C'est nier ce qu'a pu représenter la pilule au moment de son apparition, et surtout ce que pouvait représenter une grossesse non désirée pour toute femme jusque-là. Evidemment, on a depuis pris du recul sur les pilules, mais le manque de contextualisation m'a énervée. Je me suis également dit alors que pour des éléments plus abscons de son livre, il fallait les prendre avec prudence.
J'aurais préféré à la rigueur un essai qui témoigne avec un peu plus de détail des effets de la testostérone sur son corps et son esprit, avec des passages pseudo-philosophiques allégés.
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Une fois n'est pas coutume, je vais critiquer un livre que je n'ai pas fini.
De quoi parle-t-on ? D'un gros pavé rouge et noir, vu comme un « must read » par la « commu », très cité et parfois imité de façon plus ou moins heureuse ex. On n'a que deux vies d'Adel Tincelin. Un ouvrage assez inclassable, à la croisée des genres entre autobiographie et essai politique et philosophique.
J'ai lu avec enthousiasme les passages autobiographiques où l'auteur raconte ses injections « pirates » de testostérone, les ressentis physiques et psychiques que cela a induit et sa liaison avec V.D aka Virginie Despentes. J'ai d'ailleurs failli ne lire que ces passages qui alternent avec les chapitres de type essai. Toutefois, étant un bon élève, j'ai persisté dans la lecture continue.
Quid des chapitres essais ? J'ai trouvé que la langue utilisée était très complexe, pas très accessible, j'ai lu ces chapitres de manière automatique en comprenant rarement tout, bien que certaines idées exposées m'aient bien intéressé.
Un livre vers lequel je reviendrais certainement, intéressant mais ardu.
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Un essai philosophique ultra ardu autour du genre et de la société hétéropatriarcale.

J'ai, de loin, préféré les chapitres autobiographiques que les passages qui analysaient tout de façon giga poussée.

Très intéressant malgré tous les noeuds au cerveau que P. Preciado nous fait.
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Ce livre est un véritable « coup de poing » dans le cerveau. Attendez-vous à « déconstruire » jusqu'à l'étourdissement. Je pensais avoir eu l'esprit déjà aiguisé par le « King-Kong Théorie » de Despentes, mais Preciado pousse encore plus loin le travail de démolition du « corps politique » construit largement depuis le 19ème siècle. Je ne mets pas 5 étoiles en raison de l'aspect parfois très (trop?) exigeant intellectuellement pour qui n'est pas un familier des références souvent convoquées par le livre: tout le monde n'est pas familier de la déconstruction foucaldienne. Livre à lire, c'est évident.
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Testo Junkie est un livre au format très original, un peu foutraque : l'auteur-e (qui, depuis, se fait genrer au masculin mais ce n'tait pas le cas en 2008) raconte sa prise de testostérone hors de tout accompagnement médical, mais aussi des considérations théoriques sur le capitalisme et la pharmacologie, sans oublier de nombreux passages autobiographiques qui font la part belle aux scènes de sexe racontées très directement. On est donc à la fois sur un essai, une autobiographie, un récit porno lesbien.

Au niveau du contenu, prenons les choses une par une. La partie autobiographique est celle qui m'a le plus intéressée. Parce que Preciado y raconte son enfance de gamine, déjà lesbienne, dans une société très patriarcale (on est dans l'Espagne de Franco). Aussi parce qu'elle s'y étend sur sa relation avec Virginie Despentes, qui était sa compagne à l'époque, et il y a un petit coté fascinant à entrer ainsi leur intimité passée. La partie porno est étonnante, mais ça m'a amusé que l'auteure ose écrire ces passages dans un livre de philosophie, discipline en général beaucoup plus prude. Je note une fascination pour le godemiché, déjà présente dans le Manifeste Contra-Sexuel du même auteur-e.

La partie théorique est plus ardue, parce que très confuse. Sa thèse principale est qu'on aurait changé de régime de subjectivation. En mélangeant la biopolitique de Michel Foucault et la construction performative du genre de Judith Butler, Preciado théorise l'idée d'un capitalisme qui fabrique et contrôle les corps via la commercialisation d'hormones synthétiques d'une part, et la pornographie d'autre part. Un contrôle qui n'est pas imposé par un pouvoir extérieur donc, mais produit depuis et par les individus eux mêmes. En résistance à ce régime de pouvoir, elle décrit plusieurs pratiques, notamment du « Gender hacking » comme les ateliers drags qui permettent de se réapproprier la production d'un rôle de genre et de jouer avec lui.

Preciado multiplie les références, sans prendre le temps de définir clairement de quoi elle parle. Elle aime bien également inventer des mots, comme ce régime « phamacopornographique » qu'elle théorise. Ça donne parfois l'impression d'un travail assez superficiel. D'autres fois, elle a des trouvailles intéressantes. J'aime beaucoup par exemple l'utilisation du vocable bio-femmes / techno femmes, qui me parle beaucoup plus et me semble plus pertinent que la formule classique cis / trans. Par contre, sa façon de penser sa transition comme une résistance politique est assez étonnante. Certes elle le fait en dehors d'un accompagnement médical ou psychanalytique, mais elle finira par adopter un genre et un état civil masculin, une apparence assez classique, dans un processus en soi très banal. Je comprends mal en quoi ses pratiques perturbent l'ordre hétérosexuel.

En résumé, voilà un livre qui a été écrit de façon inutilement compliqué car la thèse défendue ne l'est pas tant que ça. C'est peut être volontaire, comme une façon de noyer le poisson.
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Avec Paul B. Preciado, c'est soit tout, soit pas grand chose.

Les passages quasi-encyclopédiques étaient agréables à lire : on en apprend beaucoup sur toutes sortes de thématiques et ces nombreux fun facts sont contés avec habileté et maîtrise.

Néanmoins, l'accumulation de belles formules, de mots inutilement complexifiés et d'images assez capilotractées ne rendent pas l'oeuvre plus intéressante. Au lieu de se focaliser sur des constats déjà généralisants et approximatifs qui ne manqueraient pas à être plus étayés, plus scientifiquement fondés et généralement mieux démontrés, Preciado s'obstine à répéter sans cesse les mêmes choses. Les 150 dernières pages m'ont tellement fait souffler... J'avais l'impression de devenir sénile à force de lire en boucle les mêmes “preuves” du caractère pharmacopornographique de l'ère globalisée dans laquelle nous nous trouvons et j'ai mis beaucoup de temps à finir ces derniers chapitres.

Et puis de nombreuses conclusions sortent un peu de son chapeau. Dans certains passages, il s'applique tellement à sourcer et expliquer par les productions scientifiques d'universitaires tout ce qu'il raconte, qu'on ne peut qu'être déstabilisé par ce contraste gênant et excessif.

Il y a de nombreuses références passionnantes dans ce texte, une bonne introduction à pas mal de concepts philosophiques et penseur·se·s. À nouveau, c'est très regrettable qu'il n'y ait pas plus d'ancrage sociologique, mais ce n'est pas ce que la plupart du lectorat-cible de Preciado recherche, je pense. Ce défaut rend l'oeuvre moins appréciable à mes yeux car la position d'écriture de départ qui était celle d'un carnet sur sa prise de testo et ses réflexions personnelles autour, évolue très rapidement en manifeste de philosophie politique un peu grossier dans ses démonstrations et perd tout intérêt dès qu'il narre ses aventures passionnelles avec Despentes. Alors, il sombre dans des élucubrations inutilement compliquées mais qui prennent le soin d'éviter toutes explications/prescriptions de stratégies politiques concrètes (autre que la subversion des normes de genre à échelle individuelle ou micro-militante). Mais bon, je suppose que c'est comme ça, il faut savoir être moins carré et plus flexible, notamment lorsque l'on lit des personnes aussi brillantes (mais un peu perchées quand même).

Pour les scènes de sexe avec Virginie Despentes : bon, en tant que lecteurices, on porte clairement la chandelle. Au début, c'est “intéressant” de découvrir leur dynamique artistes-amants-penseurs féministes ; ensuite, ça devient redondant et un peu cringe sur les bords, surtout dans la manière qu'il a parfois de parler de “V. D.” presque comme un gros mascu (que leur roleplay peut expliquer partiellement mais pas du tout intégralement).

Je suis beaucoup restée sur ma faim. de nombreux passages ne demandaient qu'à être plus détaillés, mais c'est là que l'on voit les limites de ce travail : l'auteur ne parvient pas à donner réponse (rigoureusement) à toutes les questions qu'il ambitionnait d'explorer.

Quoi qu'il en soit, cette lecture m'a permis de visualiser en quoi les apports de la pensée postmoderniste sont tout de même importants et m'a fait noter des dizaines et dizaines de références biblio qui ont l'air incroyables. Petit conseil : il vaut mieux débuter cette lecture en ayant une connaissance (même superficielle) des travaux de Foucault, de Deleuze & Guattari.

Impression finale : Preciado arrive à de nombreuses reprises à être un grand pédagogue et je lirai certainement ses autres livres !
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J'ai commencé ce livre avec intérêt et une grande ouverture d'esprit. J'ai malheureusement arrêté ma lecture très rapidement ; je trouve que le livre n'est pas du tout accessible. Certaines idées me paraissent douteuses et le sexe omniprésent. Peut-être est-ce juste trop poussé pour moi, mais certains passages m'ont même mis mal à l'aise. Je ne recommande pas
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