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sur 103 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce premier roman rend hommage aux femmes qui ont fait partie des services secrets américains (ou quelque soit le pays) et qui ont oeuvré dans l'ombre sans qu'on reconnaisse leurs talents. Mais c'est aussi un roman qui parle du roman de Boris Pasternak « le docteur Jivago ». Et l'on apprend comment le roman a été publié et comment les Américains ont essayé de l'introduire de l'autre côté du Rideau de fer à des fins de propagande. Tous les passages sur le personnage d'Irina ou celui de Sally ne m'ont pas convaincue, par contre j'ai adoré tous ceux qui évoquent le destin du roman, de celui de son auteur et de sa maîtresse.

C'est cette dernière qui a payé le plus chèrement l'écriture de ce roman : comme Boris Pasternak était un écrivain admiré et protégé, le KGB a arrêté et envoyé au goulag Olga la muse, celle qui a inspiré le personnage de Lara, pour « punir » en quelque sorte Pasternak. Staline et ensuite Kroutchev estimaient que le « Docteur Jivago » critiquait la Révolution russe. Quand elle revient et qu'elle reprend sa vie auprès de lui, c'est encore elle qui court chez les éditeurs pour tenter de faire paraître le roman. Pasternak accepte finalement de donner son manuscrit à un éditeur italien qui le diffuse à l'international, ce que le pouvoir ne pardonnera jamais à Pasternak. Il sera exclu du comité des écrivains mais il ne sera jamais arrêté. Après sa mort, Olga et sa fille seront arrêtées et condamnées à 4 ans de prison pour avoir reçu de l'argent correspondant aux ventes. Ne serait-ce que pour cette femme courageuse, je vous conseille de lire ce roman.

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La guerre mondiale est du passé, et le monde s'enfonce dans la guerre froide. Les deux blocs s'affrontent sur tous les terrains, y compris celui de la littérature! Et oui, car Nos secrets trop bien gardés tourne, entre autre, autour de l'idée de la CIA de ré-introduire en URSS le roman de Boris Pasternak, qui n'a été publié qu'à l'étranger, et interdit dans son propre pays, car considéré comme anti-soviétique. Les histoires se mêlent dans ce roman chorale; la muse et maîtresse de Pasternak, la pauvre Olga qui a vraiment existé et que les soviets ont envoyé au goulag à sa place à lui, mais aussi la jeune Irina, née aux USA mais d'origine russe, et la brillante, et Sally, qui comme beaucoup de femmes ayant joué un rôle d'agent pendant la guerre se voit uniquement proposer de jouer la réceptionniste, pendant que les hommes qui tenaient le même rôle qu'elle pendant le conflit ont des titres ronflants et des bureaux à eux.
C'est une histoire d'espionnage, de littérature, mais aussi une histoire d'amour tragique, entre Olga et Boris par exemple, car la question dès le début est le choix qu'il fait perpétuellement entre son oeuvre et elle, l'expédiant dans les ennuis à chaque fois qu'il choisit son oeuvre. Et puis une autre histoire d'amour, que je n'ai pas du tout venir et dont je ne vais rien dire ici, parce que ce serait déflorer l'intrigue, mais qui s'est révélé bien plus satisfaisant que Boris/Olga!
Un bon roman, bien construit, assez palpitant.
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Durant la Guerre froide, Olga, amante de Boris Pasternak, est arrêtée à Moscou et envoyée au goulag pour faire pression que l'écrivain, Irina, une américaine d'origine russe est repérée par la CIA et embauchée, puis formée comme espionne et Sally, espionne à l'OSS et aujourd'hui missionnée pour former Irina.
3 destins de femmes liées par une oeuvre littéraire, le Docteur Jivago, jugée anti-soviétique par le Kremlin et pressentie comme une arme de propagande par les américains.

Un roman ayant pour point de départ des faits réels et documents déclassifiés par la CIA et touchant à l'affaire Jivago.
Comme l'auteure le précise, elle a essayé, avec ce récit, de combler les blancs des rapports de la CIA, tout en s'aidant de nombreuses lectures.
Le postulat de départ étant qu'un livre peut changer le monde.

C'était une lecture intéressante. Tout d'abord, et surtout, pour sa base historique et hyper documentée. Mais également pour les différents portraits de femmes. J'ai trouvé que le roman montrait bien les possibilités qui s'offraient aux femmes : possibilité de faire des études mais tout en accédant difficilement à la crédibilité. Les femmes étaient dactylo, qu'elles aient fait des études ou non. Et arrêtaient de travailler quand elles se mariaient. On ne leur donnait pas leur chance. Et quand c'était le cas, la chance n'était pas acquise. Les femmes pouvaient être compétentes mais elles restaient des pions qu'on pouvait jeter à loisir.
Autre thématique intéressante de ce roman : l'homosexualité et leur persécution.
C'est amené de manière subtile, presque en arrière plan. Je ne m'y attendais pas et à vrai dire, j'ai failli passer à côté. du coup, mon approche du récit a totalement basculé, ce qui m'a laissé perplexe.

A cause des implicites, j'ai eu l'impression de rester en surface du récit. J'ai eu l'impression de ne me laisser embarquer qu'à la fin du roman, et c'est dommage. Ce qui m'a peut-être un peu perdu fut la multiplication des points de vue et des différentes temporalités, mais c'est également ce qui a fait la richesse de ce récit.

Concernant le style de l'auteure, je l'ai trouvé agréable, subtile, quoi qu'avec beaucoup d'installation. Il était clair, mais a laissé plané une certaine distance pour moi.

J'aurais aimé plus de rythme et d'atmosphère... plus d'action. Peut-être est-ce parce que je n'ai pas l'habitude de ce genre de récit que je suis restée en retrait, sans m'immerger dans ma lecture.

En tout cas, il plaira !
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J'ai vu et même plusieurs fois le film tiré du roman de Boris Pasternak : le Docteur Jivago avec Omar Sharif mais je n'avais jamais lu le roman lui-même et je vais évidement le lire. J'avais aussi été très intéressé par un documentaire passionnant qui montrait de quelle manière ce roman, condamné par les autorités soviétiques qui en refusaient la publication avait franchi clandestinement le rideau de fer pour être finalement publié à l'Ouest.

J'ai donc appris avec intérêt la publication chez Robert Laffont du roman de Lora Prescott « Nos secrets trop bien gardés » consacrée à cette affaire.

Le roman se situe aux Etats-Unis et en URSS au temps de la guerre froide et du rideau de fer et dans le milieu de l'espionnage et de la propagande, plus exactement dans le pool dactylographique d'une Agence Américaine où se trouvaient des secrétaires qui étaient aussi, quelques fois, agent secret.

En URSS nous rencontrons Boris Pasternak au moment où il écrit le Docteur Jivago, Olga sa maîtresse, celle qui lui a inspiré sa Lara, habite non loin de chez lui et a subi trois ans de camp, le pouvoir voulant ,par cette mesure, faire pression sur l'auteur. Toute l'horreur et souvent l'imbécilité du pouvoir tyrannique est décrite.

En Italie, à Milan, nous écoutons l'histoire de cet éditeur qui décide de publier le Docteur Jivago avant même que l'URSS ait autorisé sa publication dans le pays.

Aux Etats-Unis nous voyons comment les services secrets veulent utiliser ce livre dans leur lutte contre l'URSS.

Ainsi le roman paraitra d'abord en Europe dans différentes langues puis il s'agira pour les Services d'en faire faire une bonne traduction en russe et de faire parvenir clandestinement le livre en Russie. Cela sera fait au moment de la Foire internationale de Bruxelles qui recevra des visiteurs russes.

Une des belles scènes de ce roman : le jour où Boris Pasternak apprend qu'il a le prix Nobel de littérature, le jour où le pouvoir fait pression sur lui pour qu'il refuse et qu'il écrit, avec courage aux Nobel ce télégramme : « Infiniment reconnaissant, Touché, fier, stupéfait et confus. »

Malgré les menaces il a accepté.

La persécution a continué.

Le roman met aussi en scène la vie personnelle des femmes de l'Agence, les « dactylos » « espionnes » qui ont oeuvré dans l'ombre pour que ce grand roman soit connu partout et en ce sens ce roman est aussi celui du pouvoir de la littérature.

Dans un remerciement l'auteur nous donne ses sources et rend donc encore plus crédible ce qu'elle écrit.
Lien : http://jpryf-actualitsvoyage..
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Le Docteur Jivago, roman culte qui valut à son auteur Boris Pasternak, le prix Nobel de littérature.

Pourtant, ce livre aurait pu ne jamais passer à l'ouest, censuré par les autorités soviétiques, non publié et oublié.

Pourtant, sa chance vint notamment d'un éditeur italien mais également d'un programme de la CIA finançant les oeuvres pouvant servir à la propagande anti-soviétique.

Lara Prescott part de cette base historique, pour combler les blancs en mettant en scène trois femmes. L'une d'elle, Olga Vsevolodovna est la muse de Pasternak. Une maîtresse dans l'ombre de l'épouse officielle, payant le prix fort son amour pour l'écrivain russe.

Sally Forester, est un moineau de l'Agence, une femme usant de ses charmes pour soutirer des informations.

Irina, enfin, débute sa carrière au sein des services secrets, officiellement comme dactylo mais officieusement pour bien d'autres missions.

Ce roman met en lumière un aspect souvent moins étudié de la guerre froide : celui de la propagande. La diffusion en URSS du Docteur Jivago n'étant qu'une manoeuvre afin de déstabiliser le régime ennemi. Malheureusement, dans ce genre de combats, malgré l'absence de bombes, les victimes collatérales ne sont que les pièces d'un jeu les dépassant.

Le destin d'Olga apparaît comme poignant. Elle sera condamnée à deux peines de plusieurs années au Goulag, punition liée à ses liens avec Pasternak.

Si j'ai été moins séduite par le destin d'Irina et de Sally, j'avoue avoir néanmoins en appris beaucoup sur le rôle des femmes au sein des services secrets à cette époque avec son cortège de mysoginie et de plafond de verre.

C'est un roman agréable, sans longueurs qui donne envie de découvrir le Docteur Jivago.
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Bonne lecture.

Ce roman, c'est l'histoire derrière l'élaboration et la diffusion du livre « le docteur Jivago » de Boris Pasternak, prix Nobel 1958 et interdit de parution au départ en U.R.S.S. La raison ? Des pensées antisoviétiques présentes dans le roman.

Nous sommes en pleine Guerre Froide et les américains s'en mêlent. La littérature est une arme. L'ex-CIA, l'Agence, va déployer des agents secrets pour introduire clandestinement le roman interdit à l'Est. Parmi eux, il y a Irina, jeune américaine d'origine russe qui va se découvrir une véritable vocation pour le métier d'agent-double.
En parallèle, on suit Olga, la muse et la maîtresse de l'auteur du docteur Jivago. Elle va subir la répression politique de l'époque.

Ce roman est un récit historique, humaniste et bouleversant, où les mentalités rétrogrades sur la place de la femme sont mises en lumière. Que de combats qui doivent être, encore aujourd'hui, menés ! Et ces femmes, qui font preuve d'une résilience incroyable, sont admirables.

La plume est très fluide, parfois addictive, et le récit est empreint d'une certaine résignation. Une nostalgie propre aux oeuvres artistiques est également présente.
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Irina vit aux États-Unis avec sa mère. Suite à un recrutement, elle devient dactylo à l'Agence.
S'ensuit alors une série d événements qui nous plonge au coeur de la guerre froide. Et justement, à l'Est, à la même époque, nous faisons la rencontre d'une autre femme, maîtresse d'un écrivain russe aux écrit interdits par l'État...

Sur fond historique, le roman a un caractère très féministe puisqu'on suit l évolution de deux femmes, qui brûlent les codes de leur époque.

J'ai beaucoup aimé ce récit qui alterne entre Est et Ouest. Il est assez addictif car une fois plongé dans l'histoire d'Irina, on a envie d'en connaître la suite et inversement. Je suis vite passée d'un endroit, d'une femme à l autre pour découvrir le fin mot de l'histoire.

Si vous aimez les romans d'espionnage mais aussi découvrir la genèse de l écriture d'un célèbre roman, il est question du Docteur Jivago, je vous invite vivement à lire Nos secrets trop bien gardés.
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Nos secrets trop bien gardés, Lara Prescott
« La note de service interne initiale décrivait le Docteur Jivago comme l'oeuvre littéraire la plus hérétique écrite par un auteur soviétique depuis la mort de Staline (…)
Ce n'était pas juste un livre, mais une arme, une arme que l'Agence voulait se procurer et renvoyer clandestinement derrière le rideau de fer pour réveiller l'esprit des citoyens soviétiques. »

Voilà l'histoire de ce roman…

A Moscou, Boris Pasternak se bat pour voir l'oeuvre de sa vie publiée. Mais dans la Russie de la guerre froide, publier le Docteur Jivago est considéré comme un livre subversif.
A Washington, la CIA recrute des dactylos, dont certaines deviendront des agents infiltrés, voir des « moineaux ».
Passant de l'Est à l'Ouest, ce roman retrace le parcours du Docteur Jivago, de la fin de son écriture à sa parution en Italie puis dans le reste du monde. Il a fallu un courage sans failles et beaucoup de persévérance pour que le roman de Pasternak soit connu et célébré comme il se doit.
Si je n'ai pas toujours aimé passer d'un narrateur à l'autre, l'histoire de fond de ce roman est vraiment bien ficelée et fort intéressante. Que j'aime le docteur Jivago et qu'il m'a été agréable de découvrir l'histoire de ce grand roman. Ces femmes de l'ombre : Olga, la muse et maîtresse de Pasternak, Irina, la dactylo ou Sally, le moineau de l'OSS sont des femmes de courage, que Lara Prescott a su faire connaître au grand public !
Un bon moment de lecture !
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J'ai énormément aimé ce roman. Je me suis renseignée en parallèle de ma lecture sur l'histoire de ce fameux roman « le Docteur Jivago » et j'ai été ravie de voir que l'auteure a été très fidèle à la réalité à Boris et Olga.
Le récit est très fluide, et l'aspect polyphonique - entre Olga, Sally et Irina, ces trois femmes aux caractères très forts et très différents - donne une réelle dynamique au roman. J'ai beaucoup aimé voyager entre différents pays tout (comme ce fameux livre interdit) durant cette lecture.
Ce roman nous montre à quel point le pouvoir des mots est très important et le courage de ces femmes qui se battaient dans un monde d'Homme.
J'ai été très touchée par ces femmes, qu'il s'agisse de Sally, Olga ou des différentes dactylos qui se sont montrées beaucoup plus fortes que ce que les hommes pouvaient imaginer.
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Deux histoires entremêlées : Olga, la maitresse de Boris Pasternak, est arrêtée à Moscou et envoyée au goulag pour faire pression sur l'écrivain. Irina, une américaine d'origine russe est repérée par la CIA et embauchée, puis formée comme espionne. C'est Sally qui va la former à ses missions. Un livre, le docteur Jivago scelle leur destin, arme de propagande pour les américains ou acte de rébellion pour les soviétiques: Un livre pour changer le monde.

C'était une lecture intéressante et instructif à la fois. On découvre le destin extraordinaire de ce livre en même tant que les différents portraits de femmes. Elles se révèlent d'une telle force face aux hommes, à la politique ou aux manigances qui les mettent à l'épreuve.

Lara Prescott signe un roman passionnant dans la Russie de Pasternak, bien documenté avec des personnages feminins convaincants et attachants. Seul petit bémol à ma lecture, j'aurai aimé plus de rythme et d'action.
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