Quand une série de petits petons s'échouent sur une plage dans le bel état ensoleillé de Floride, Aloysius Pendergast se retrouve contraint d'interrompre ses vacances en compagnie de Constance. Sa route croisera de nouveau celle de l'inspecteur Coldmoon et de Robert Smithback.
Avec
Offrande funèbre, le duo d'auteurs revenait enfin aux origines de la saga Pendergast. Un fin limier du FBI aux méthodes déconcertantes faisant équipe avec la police pour déjouer les plans des plus diaboliques tueurs en série. Et puisque l'action se passe en Floride et que son fidèle acolyte D'Agosta est rattaché à New-York, notre bon vieux Aloysius s'est vu attribuer un nouvel équipier en la personne de l'inspecteur Coldmoon.
Rivière maudite s'inscrit dans cette continuité. Découverte macabre, enquête haletante, fausses pistes, ennemis redoutablement retors. L'époque où Aloysius était ridiculement en danger de mort à chaque fin de roman semble "enfin" derrière nous.
Certes, le niveau d'excellence des tous premiers romans (je pense surtout à
la Chambre des curiosités, au Violon du Diable et même, dans une moindre mesure, à
Tempête blanche) n'est pas atteint mais l'on s'en rapproche de plus en plus.
La présence de l'inspecteur Coldmoon n'y est pas étrangère. Je le confesse, j'ai un gros faible pour lui. Au contraire de D'Agosta qui suivait fidèlement les ordres nébuleux de Pendergast, Coldmoon est doté d'une personnalité un peu plus forte. J'aime cette nouvelle dynamique et j'espère revoir leur duo le plus souvent possible.
Si l'arc principal tient ses promesses (bien que la fin soit légèrement "too much", si vous pardonnez cet anglicisme), les deux autres arcs concernant Constance et Roger Smithback manquent de panache.
Roger est loin d'avoir le charisme de son frère (dont je ne comprendrais jamais la décision des auteurs de s'en débarrasser). Quand à Constance, vous savez déjà ce que je pense d'elle si vous avez lu mes précédentes critiques. Toutefois, force est de reconnaître qu'elle m'a beaucoup moins énervée dans
Rivière maudite. Sans doute parce que j'ai arrêté de la considérer comme un être humain ordinaire. Constance est une sociopathe. le peu d'empathie qu'elle possède est entièrement dédié à Pendergast. Une fois ce postulat accepté, toutes ses actions sont plutôt logiques.
Mais pour moi, celui qui tire son épingle du jeu dans ce roman c'est bien Aloysius Pendergast. J'avais abandonné tout espoir en ce qui le concerne. Sa froideur, ses capacités intellectuelles hors du commun, son raffinement, ses goûts de luxe, son snobisme et surtout ses incursions dans son palais mental m'avaient dégoûtée du personnage.
Rivière maudite m'a réconciliée avec lui. Pour la première fois, nous voyons un côté plus humain de l'inspecteur, qui doit à la fois faire face à un ennemi des plus abjects mais surtout qui doit faire face aux conséquences de ses choix...
En résumé, si vous êtes nostalgiques des anciens romans de Preston & Child, si vous ne vous reconnaissez pas dans les derniers qui sont sortis, vous retrouverez votre compte avec
Rivière maudite.
J'espère de tout coeur retrouver Nora Kelly, Margo Green et Corrie Swanson dans le prochain opus. Même Laura et Vincent me manquent.