Si vous avez vu le film
Brokeback Mountain, c'est bien, mais il est nettement édulcoré.
L'écriture d'
Annie Proulx est violente, elle n'épargne personne.
Le point commun à toutes ces nouvelles est le dérapage, brusque et en même temps inévitable, que subissent ces personnages malmenés par la vie et en butte à un monde qui n'a plus besoin d'eux, sauf pour en faire les figurants d'un far west idéalisé. Plusieurs sont contraints par la vie de revenir s'occuper d'un ranch, alors qu'ils auraient pu quitter ce Wyoming impitoyable.
Une écriture très poétique au sens original du terme:
Annie Proulx est capable en très peu de mots - même pas une phrase entière: une proposition, dans les deux sens du terme, et qui s'impose au lecteur en images fortes et immédiates. Tel ce cow-boy sans cheval qui arrive sur un vélo d'enfant, remontant les genoux comme une sauterelle; ou le tic-tac de la pendule aussi coupant qu'une hache.