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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Par les routes est un roman que j'avais bien apprécié (Prix Landernau des Lecteurs et Prix Femina 2019), j'avais été séduite par l'écriture de Sylvain Prudhomme. C'est pourquoi, je n'ai pas hésité à emprunter Les orages à ma médiathèque lorsqu'il a été disponible et je n'ai pas regretté.
Les orages se présente comme un recueil de treize nouvelles explorant des moments de vie où un être perd un peu l'équilibre, se retrouve dans une position fragile, déconcerté face à un événement de la vie inattendu, surprenant, en tout cas déstabilisant. La personne va alors se retrouver face à elle-même, en proie à des émotions très intimes. Après cette période de tempête intérieure souvent non perceptible ou non comprise par les autres, l'apaisement et la lumière reviennent. Ce sont ces quelques moments que l'on pourrait qualifier d'heures de vérité que Sylvain Prudhomme a magnifiquement su transcrire.
Le premier de ces récits « Souvenir de la lumière » au titre évocateur, met en scène Ehlmann qui, après deux semaines d'enfermement dans un service d'urgence pédiatrique, à sa sortie, dans la lumière qui baignait la terrasse de l'établissement, fait le voeu « de ne plus jamais quitter cette incandescence. Faire que sa vie entière se passe désormais dans cette clarté ».
Si ces brèves histoires évoquent toutes un événement incontrôlé par les protagonistes qui les bouleversera à jamais, certaines, comme la première m'ont davantage touché. Ainsi « Awa beauté » où Awa, cette jeune femme très belle rêve en épluchant des crevettes, sa petite Maïmouna pendue à ses jambes, à son futur salon de coiffure, en attendant un coup de fil qu'elle pressent porteur de mauvaise nouvelle. Autre texte court mais bouleversant : « La vague » qui nous parle de la vieillesse de façon tellement délicate avec ce vieil homme qui, doucement mais sûrement oublie tout peu à peu, a trouvé un remède : « L'éclat de rire préventif, comme une façon d'anticiper déjà, à tout hasard, la possible bourde ».
Chacune de ses nouvelles recèle sa part de lumière, de beauté, de délicatesse, de poésie, en mettant à nu des personnages au moment où leur vie bascule, nous révélant ainsi leur fragilité et leurs angoisses les plus intimes, leurs orages intérieurs.
Une écriture d'une très grande sensibilité !

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Treize nouvelles de moments de vie où tout peut basculer, par choix, à cause du destin, par espoir ou désespoir. Une chose est certaine, les personnages connaissent tous un grand sentiment de solitude quelque soit l'entourage. Leur vie va basculer, on retient notre souffle, on a peur pour eux, comme si on anticipait la catastrophe et je crois que c'est la force de ces orages, le talent de cet écrivain, la chute n'est peut-être pas celle qu'on attendait.

Un coup de coeur pour souvenir de la lumière avec ce père dans un certain déni face à la maladie de son enfant et de sa certitude de la guérison face aux médecins et sa femme complètement désarmés et Awa beauté pour l'abnégation de cette femme.

Le taille-haie avec ce petit-fils qui suit son grand-père sur un terrain escarpé pour récupérer l'engin en vain, m'a beaucoup fait sourire.

Ces scènes de la vie quotidienne qui deviennent des orages sont inquiétantes, voire menaçantes mais surtout pour nous lecteurs. Les personnages se contentent de vivre et de faire face.
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Ils sont seuls.
Seule comme peut l'être une femme qui attend son mari, avec ses filles, sur une île en Bretagne, et dont le mari arrive mais qui sent qu'un gouffre de malentendus s'est ouvert en son absence (« L'île »).
Seule comme peut l'être cette femme, quelque part en Casamance, qui a économisé centime après centime pour s'acheter un salon de coiffure, et qui va devoir tout donner pour soigner son petit frère atteint d'un cancer ‘(»Awa beauté)
Seuls comme ce couple a pu l'être, devant la situation critique de leur enfant malade, dormant presque à même le sol dans un réduit de quelques mètres carré pour rester à son chevet (« Souvenirs de la lumière »)
Ou seul comme un homme qui revisite une dernière fois l'appartement où il a vécu, où il a passé ses meilleurs moments, et qu'il va rendre parce que d'autres locataires vont l'investir (« l'appartement »).
Mais toujours la lumière apparaît, que ce soit au sens propre, avec une description de paysage (« la nuit ») ou au sens littéral comme à la fin de la nouvelle « L'île » ou finalement « L'orage a lavé les ardoises et les chemins. Lavé le ciel. Lavé jusqu'à la mer étale au loin. le regard fend l'air. Devant la maison les champs mouillés brillent » - sans doute ma nouvelle préférée de ce recueil.
La dernière de couverture nous dit que Sylvain Prudhomme « explore ces moment où un être vacille, où tout à coup il est à nu. » Ecrites entre Mai et Septembre 2020, ces nouvelles partent de l'intime, de ces moments de basculement, de ces heures de vérité, déterminantes pour la suite.
Je connaissais l'écriture de Sylvain Prudhomme que j'avais appréciée avec « Les grands », puis « par les routes », un style très attachant qui évoquer parfois Olivier Adam en plus resserré.
Un auteur à découvrir donc, et ce recueil de nouvelles peut être une très bonne introduction à son écriture fine et qui touche juste.
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J'avais été séduite par le précédent roman de Sylvain Prudhomme, « Par les routes » qui décrit avec délicatesse l'amitié et le désir amoureux entre trois personnages. Dans "Les orages" qui regroupe treize nouvelles touchantes de simplicité et de vérité, j'ai retrouvé avec plaisir la plume tout en finesse de l'auteur.
Ces fragments de vie qui touchent à l'intime se racontent à la première ou troisième personne, ils nous font toucher du doigt, chacun à sa manière, la fragilité humaine.
Chaque histoire est un instant qui compte dans une existence. Dans « les cendres » un homme va à l'enterrement de son père et se revoie, enfant, sur la banquette arrière de la voiture avec ses parents qui parlent de leur mort. Dans « L'appartement », c'est d'un déménagement qu'il est question, et de toute une existence sur laquelle on claque la porte. Dans « Balzac », le narrateur rencontre un curieux personnage venu, comme lui, s'éloigner de Paris dans ce village discret. Dans « La nuit », une femme en vacances s'énivre de soleil et de mer jusqu'à trouver l'apaisement.
La nouvelle « souvenir de la lumière » qui débute le recueil est assez extraordinaire. le narrateur raconte cette rencontre fugace avec un homme qui a passé plusieurs jours au chevet de son enfant malade. Chambre 817. Avec ce seul détail, le narrateur cherchera à voir cette chambre pour tenter de remonter le temps et revivre le drame intime de cet homme. C'est une histoire lumineuse et troublante. Mais toutes les histoires de Sylvain Prudhomme ne se laissent dévoiler qui peu à peu pour révéler toute la sensibilité des personnages avec leurs faiblesses.
J'ai eu un coup de coeur pour « Awa beauté ». Awa est employée de maison en Casamance. Tout en préparant le repas, elle rêve à son projet de salon de coiffure, mais la réalité va la rattraper. La sobriété avec laquelle est racontée cette histoire la rend encore plus bouleversante.
N'attendez pas de chutes spectaculaires à ces récits, ils n'en ont pas besoin pour capter l'intérêt du lecteur.
L'écriture délicate de l'auteur se prête à merveille à ces fragments de vie ordinaires fragiles comme des porcelaines de Saxe et pourtant si intensément vivants et émouvants.
Un style à découvrir, un beau recueil à savourer.

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Dans "Les orages", un recueil d'histoires paru le 7 janvier aux éditions Gallimard, on retrouve avec énormément de plaisir la plume Sylvain Prudhomme qui nous avait enchanté avec Par les routes, lauréat mérité du Prix Fémina 2019.

Dans ce recueil de treize nouvelles sensibles et délicates comme des gouttes de pluie, Sylvain Prudhomme insiste sans en avoir l'air sur ces instants d'une vie où la vie bascule sans qu'on n'en s'en rende vraiment compte.

A travers une écriture épurée, dépouillé, sobre, mais qui sait bien se ménager petites bulles de poésie et autres brins de tendresse, Prudhomme cible ces petites tempêtes personnelles et tourments intérieurs -deuil, maladie, vieillesse, peur...- qui peuvent transformer à jamais nos existences d'êtres humains...

Sylvain Prudhomme raconte si joliment ces moments d'abandon, lorsque nos orages intérieurs réveillent nos angoisses enfouies profondément en nous.

"Quel est ce bonheur qui me fait trembler, qui me redonne force et vie? Je me sens délivré. Tout me semble bon, tout a un sens. Tout est vrai".
Cette phrase de Fédérico Fellini; citée en préambule de ces tempétueux "Orages" prouve à quel point Sylvain Prudhomme donne à l'art- littérature et cinéma notamment des facultés exceptionnelles, tel un pansement très efficace à poser sur nos cicatrices intérieures et autres fêlures intimes.
Un très beau recueil de textes courts mais percutants, dont la beauté nous frappe en plein coeur : une lecture idéale pour se réjouir déjà de cette nouvelle année !

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dans ce recueil d'instants de vie(s), on se demande où l'auteur nous emmène, comme cet écrivain qui tente de faire un film, le film de sa vie. Mais, ici, S. Prudhomme plutôt que de raconter une seule vie, choisit de nous faire traverser quelques moments importants, décisifs, d'inégales importances ou gravités, comme si l'on croisait ces gens en chemin et qu'on les quittait, ignorant beaucoup de leur passé, et rien de leur avenir. Et tout ceci dans l'ordre naturel, d'une naissance à un décès, jusqu'à une renaissance même. Des cendres qui viendront nourrir un arbre, chêne ou amandier.
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Si comme moi, vous avez été touché par la simplicité de l'intrigue, l'évidence de la narration du dernier roman de Sylvain Prudhomme, Par les routes, vous ne manquerez pas d'apprécier ce recueil de treize nouvelles.

Un recueil qui commence fort avec Souvenir de la lumière, une nouvelle intense, sensible qui rappelle de suite que Sylvain Prudhomme possède une puissance de narration exceptionnelle. le narrateur se souvient d'une rencontre fugace avec Ehlmann, sept ans plus tôt. L'homme sortait de la plus terrible expérience de sa vie, quelques jours dans une chambre d'hôpital avec son bébé de cinq mois entre la vie et la mort. le narrateur se rend sur les lieux, dans la chambre 817, rencontre une infirmière qui ne se souvient pas puis, petit à petit revit ces jours de drame et de bonheur. L'ensemble est d'une grande précision et d'une incroyable intensité.

Chaque nouvelle relate des moments de vacillement dans la vie de personnages. C'est un grand-père qui refuse d'admettre sa déficience mentale et veut prouver à son petit-fils qu'il peut encore réussir ses travaux d'entretien. Ce sont des moments de nostalgie lors d'un déménagement, des réflexions d'avenir suite à un enterrement, des rêves qui s'enfuient face à la réalité de la vie, des instants de résilience, des coïncidences qui lient à la mémoire d'un être cher.

Une nouvelle se limite au temps d'un bain tandis qu'une autre, Awa beauté prend la mesure d'un contexte géographique et social au Sénégal et déploie une histoire de vie.

Toutes évoquent les épreuves d'une existence. Une vie que l'on vivrait peut-être différemment si l'on connaissait la date de sa mort comme cet homme qui, lors d'une promenade dans un cimetière, croise sa tombe avec ses années de naissance et de mort.

Mais il faudrait être fou pour penser que l'existence ne peut plus nous surprendre!

La force de ses nouvelles se trouve davantage dans le style intense et évocateur de l'auteur que dans l'art de la chute, même si certaines laissent des ouvertures, mise en abime ou coïncidences. Si les personnages sont plus marquants sur les nouvelles plus longues, chaque récit appelle les sens et capte l'émotion. Un recueil qui confirme l'envie de suivre cet auteur de talent.
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Ensemble de nouvelles brèves racontant chacune une histoire mettant en scène un point de bascule dans la vie de quelqu'un avec une narration précise, concentrée et superbement écrite. On souhaiterait parfois passer plus de temps avec un personnage fascinant, mais hop, on l'abandonne et on passe au suivant ! C'est le côté frustrant de ce genre littéraire qui respecte cependant une thématique, la transformation de nos expériences d'êtres humains via des orages intérieurs.
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Après Par Les Routes, je retrouve avec enthousiasme cette belle écriture qui chemine avec tendresse et douceur dans le fil des vies de ses personnages.

J'aimerais pouvoir lire le fil de la mienne avec cette même force tranquille... qui ne sacrifie rien sur l'autel de sa quête : explorer avec simplicité et retenue des moments d'existence que l'on ressent plus forts que d'autres, que l'on qualifierait même d'essentiels tant il y a une volonté farouche à ne pas les trahir comme pour enfin ne plus se trahir...
Ces treize nouvelles nous transportent hors du temps, ou plutôt dans cet espace du temps où tout fait sens, c'est beau et apaisant !
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J'aime l'écriture de Sylvain Prudhomme, simple et intérieure. Il nous livre ici une belle brochette de nouvelles, faite de moments ordinaires mais exceptionnels par leur connivence avec la vie. C'est la première ma préférée, douce, prenante, inoubliable.
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