Le mythe de la boîte de Pandore, tout le monde connaît (chez les grands lecteurs en tous cas, sans doute moins chez les plus jeunes).
C'est un mythe grec où Pandore se verra confier la boîte contenant tous les maux du monde et par curiosité, elle les laissera s'échapper et s'abattre sur le monde des hommes en voulant savoir ce qu'il y avait dedans.
Quelle version en fera l'auteur-Illustrateur
Puybaret?
Sa Pandore est sublime, placée au centre de sa première de couverture comme au centre de son histoire.
Sa robe bleu azur pleine de froufrous semblera dire que le personnage de Pandore va sur son passage faire des vagues.
Le monde est suspendu autour d'elle, tandis qu'elle s'apprête à tourner la clé de sa boîte.
Elle n'est donc pas celle qui veut savoir.
La première double-page est aussi magnifique, nous serons transporté dans le monde d'aujourd'hui et Pandore sillonnera alors la nuit de sa robe d'écume.
" ...des habitants la voient passer, sous les lampadaires, dans la nuit. Son ombre danse, de murs de meulière en murs de brique. Elle est belle.
Elle est lumineuse comme une étoile dans la petite ville..."
Certains l'envieront, d'autres la jalouseront sur son passage. Mais ils vont l'aider car Pandore a aussi perdu sa précieuse boîte sur Terre.
L'auteur imaginera presque une suite au célèbre mythe du début de la fin des temps et Pandore tentera de remettre les maux, plus épuisés qu'elle, dans la boîte.
Nous trouverons amusant que ces maux du monde soient aussi fatigués d'être ce qu'ils sont.
La chute de l'histoire nous fera atterrir en douceur comme une plume, avec une sérénité promise pour l'avenir.
C'est un conte qui rassurera, la folie, la guerre auront une fin, les jeunes lecteurs se coucheront plus serein après cette histoire qui scintillera comme une bonne étoile.
L'auteur fera pour nous ce voeu.
On a aimé.
Qui est Pandore?
Pandore faisait parti de ces contes et mythes qui hélas ne rendait pas grâce à la femme pour ses qualités de discernement, Comme Eve, Pandore est la première femme, façonnée dans l'argile par Héphaïstos et animée de la vie par Athena. Comme Eve qui proposa la pomme à Adam, Pandore détenait déja le ver dans le fruit puisqu'elle était une femme, sembleront un peu dire ses histoires un brin misogynes d'époque des relations hommes-femmes.
A certaines époques, il ne faut pas l'oublier, l'instruction n'était pas aussi ouverte à la gente féminine, qui inévitablement, comme des chats curieux, voulait sentir, voir, comprendre, accéder à des zones de découvertes et de savoir: la vraie curiosité féminine.
Ainsi, vu de l'autre côté de la lorgnette, ceci était vu comme de l'ingérence dans les affaires des hommes. Les femmes seront des éléments de distraction qui regarderont par dessus l'épaule, ouvriront les tiroirs et fouilleront les poches, à défaut d'ouvrir des livres. Il faut bien savoir à quoi ressemble le monde, pas vrai?
Pauvre Pandore.