Je n'ai pas pu manquer mon rendez-vous annuel au Festival du livre de Mouans Sartoux et comme d'habitude, je n'ai pas non plus résisté à la tentation au milieu de tous ces livres et ai encore craqué pour quelques ouvrages dont celui-ci sorti tout récemment : Freedom ! L'incroyable histoire de l'Underground Railroad racontant l'histoire du fameux chemin de fer clandestin mis en place pour faire s'enfuir les esclaves noirs du sud des Etats-Unis vers le Nord et le Canada du point de vue d'Harriet Tubman, ancienne esclave et « conductrice » d'autres esclaves vers la liberté.
J'avais entendu parler de la sortie de cet album grâce à la publicité faite par un illustrateur que j'adore,
Benjamin Lacombe, qui en est d'ailleurs le directeur artistique. Comme jusqu'ici il ne m'a jamais déçu, que ce soit dans ses ouvrages, dans ses collaborations et ses autres créations, alors j'ai tendance à faire confiance et à lire tous les projets sur lesquels il travaille de près ou de loin. Et puis, je me suis intéressée au travail de
Justine Brax depuis que j'ai lu le Pinocchio qu'elle a illustré (magnifiquement d'ailleurs) et sa collaboration à ce nouvel album m'a encore plus donné envie de le lire.
Sans compter aussi que le sujet est des plus intéressants et malheureusement toujours d'actualité.Je ne connaissais pas encore l'auteure,
Jennifer Dalrymple, avec qui j'ai eu le plaisir d'échanger pendant le festival et qui m'a accordée une magnifique dédicace. Notre petit entrevue m'a donné très envie de m'intéresser de plus près à son oeuvre et à ses futurs travaux.
Tout d'abord, parlons de cette couverture. Cette image d'Harriet Tubman levant les yeux vers le ciel d'un air rêveur superposée sur un travail de collage et taché de gouttes de peinture est vraiment magnifique. Elle annonce d'avance le beau travail de Brax. Et il ne m'a pas déçu.
Tout le long de l'album, les collages donnent l'impression que les texte écrits sont tout droit sortis d'articles de journaux posés et étalés sur une table, comme des vieilles archives qu'on consulterait. Et les illustrations sont aussi magnifiques que graves : certaines représentent l'espoir avec de belles couleurs, de beaux paysages et des visages levés vers le ciel tandis que d'autres représentent l'horreur de l'esclavage dans toute sa cruauté et la peur ressentie par les clandestins tentant de fuir leur condition pour rejoindre le nord. C'est très réussi !
Après, peut-on vraiment parler d'une histoire ? Non, mais d'un récit entrecoupé de documentation. Et je dois dire que le travail de recherche de l'auteure est extra. J'aime le fait qu'on s'intéresse à ces personnes si peu connue de l'histoire américaine. J'avais déjà entendu le nom d'Harriet Taubman mais seulement cela et bien sûr, je connaissais l'existence de ce que on a appelé le « chemin de fer clandestin » mais, du coup, j'ai beaucoup appris sur d'autres personnalités dont je ne connaissais même pas l'existence notamment William Still, Frederick Douglas, le quaker Thomas Garrett, Margaret Crowley, les soeurs Grimké et tant d'autres encore…
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