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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
White Forest, Mississippi. Cachée au milieu de la forêt, la carrière fascine autant qu'elle inquiète. On murmure que des esprits malveillants se dissimulent dans ses eaux profondes. Par une chaude journée d'été, Roberta et Willet bravent toutes les superstitions pour aller s'y baigner avec leur petite soeur, Pansy. En quête de baies et à la faveur d'un orage, ils s'éloignent de la carrière. Quand ils reviennent, Pansy a disparu.
Quelques années plus tard, Roberta et Willet, qui n'ont jamais renoncé à retrouver leur soeur, suivent un indice qui les mène dans le sud de la Floride. C'est là, dans les troubles profondeurs des Everglades, qu'ils espèrent trouver la réponse à toutes leurs questions.

Ce livre est une pépite, de par sa construction qui alterne les chapitres où Bert, alias Roberta, est la narratrice, et ceux où on découvre l'histoire de ce petit patelin du Mississipi, Et de la famille de Bert. de l'époque de l'esclavage jusqu'à nos jours. Et l'histoire de la carrière.

On découvre comment cette immense carrière a été creusée : d'abord par les esclaves, enchainés, qui sous la canicule ont peu à boire et presque rien à manger, nulle part où s'abriter, juste à creuser et sortir les pierres qui sont nécessaires à la construction de la ville au fur et à mesure. Beaucoup meurent, et leur corps reste attaché à celui des autres esclaves jusqu'à la fin de la journée. D'autres deviennent fous. Les pierres sont celles de Satan, et du sang de ces esclaves, dit-on. Et une créature rôde autour de cette immense carrière.
Il y a aussi les prisonniers allemands qui y travaillent, en 1944. Et ils sont capables, le soir venu, de tuer et de noyer un nourrisson parce qu'il serait métis.

Plus proche de Bert, la carrière une fois remplie d'eau, on découvre la jeunesse de Clem, la grand-mère de Bert, celle qui sait se servir des plantes, des herbes, qui aide les femmes qui ne veulent pas être enceintes avec des tisanes à prendre. Elle aide à l'accouchement. Elle croit et respecte les légendes. Elle a découvert l'horreur de ce que peuvent faire les adeptes du KKK. Elle combattra ces idées affreuses, en eduquant ses enfants, petits enfants, et ceux qu'elle a sauvés. C'est de cet héritage que Bert tient sa force, son désir de retrouver Pansy, et de retrouver son père qui a disparu.

Un livre qui parle du Sud profond, de l'esclavage et des choses que l'homme est capable de faire, en bien et en mal. La force d'emmener son grand frère Willet pour suivre les traces de ce père disparu, de cette enfant dont on n'a rien retrouvé. Les plantes, les arbres, l'eau, la mangrove, le bayou, toute cette nature qui les entoure est remarquablement posé, c'est avec un style fluide mais riche qu'on découvre ces paysages du Mississipi, puis des Everglades.
À lire, absolument !

Et mille excuses parce que je sais que ma chronique n'est pas aussi brillante que je l'aurais voulu, pour ce magnifique roman.

Ma note : 5 sur 5
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🥀Chronique🥀

« Aucun ange n'est descendu me consoler. »

Personne n'est venu consoler ces deux enfants, Bert et Willet, personne pour leur expliquer, personne pour les étreindre, même pas un ange. Juste le monstre Culpabilité qui est venu les enserrer…Et il est tenace, lui, crois-moi. Même Un profond sommeil ne viendra pas à bout de, lui…Alors, ils essaient comme ils peuvent de s'en sortir, de quitter les lieux et les monstres, de se défaire de leurs racines, de leurs conditions, mais le sang est fort. Il sera le plus fort, parce qu'il en est ainsi, dans les histoires de famille, d'héritage, de transmissions. Il y a des secrets qui prennent naissance dans le sang, et on ne sait jamais sous quelle forme, ils vont empiéter, ressurgir, bousculer les écoulements des uns et des autres, qui ne cesse d'attendre, eux, une consolation descendue du ciel…

« J'ai donné toute ma colère au ciel nocturne, hurlant jusqu'à ce que ma voix ne soit qu'un gémissement. »

C'est vrai que c'est un drame familial, mais ce qui m'a vrillé de l'intérieur, c'est tous les fantômes de la condition féminine qui viennent déposer leurs douleurs dans ces pages. En ce moment sur les terres américaines, le climat politique et social est oppressant, alors peut-être que les femmes ont besoin d'aller se cacher dans les mangroves, parler aux déluges, se confondre avec la flotte, lancer des malédictions sur des trous d'eaux, se perdre dans les profondeurs fluviales, écouter le chant du Mississippi, nager vite, vers d'autres estuaires... Peut-être qu'il est nécessaire qu'elles viennent mêler à l'eau, l'encre et le sang, la parole et les monstres, pour qu'enfin, la voix des impuissantes soit entendue. Peut-être qu'il est l'heure de voir surgir des profondeurs, une voie de sororité…Toutes ces femmes qui disparaissent, subissent, souffrent, avortent, crient, aident, pleurent, meurent, au fond -de l'eau-, au fond, qui, les entend?!? La vérité est peut-être sur le point d'éclater…En tout cas, seul.e.s ceux qui seront prêt.e.s, verront l'éblouissement…

« Nous n'étions pas les seuls à avoir laissé un morceau de nous-mêmes dans ce lieu. »

Cette carrière de White Forest est peut-être maudite, ou dangereuse, étrangement attirante, hantée de toute évidence…Lieu de multiples drames, elle se raconte, dans les histoires de douleurs, de sang, de pleurs…Et finalement, c'est parce que la recherche de la vérité nous tient trop viscéralement, que la magie opère, que nous y laissons une part de nous, -un morceau de coeur en ce qui me concerne-, mais quelque chose qui reste, indéniablement, en ces eaux. Qu'importe les malédictions, l'aimantation est trop forte, le danger trop grisant, et si j'en reviens avec un regard flou, empli d'Un profond sommeil, je tiens une vérité entre mes mains: ce roman noir est sublime! SU-BLI-ME!
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White Forest, Mississippi, 1976. Willet, seize ans, Bert, quatorze ans et leur petite soeur Pansy, six ans, décident de se rendre à la carrière proche de chez eux pour se rafraîchir et nager un peu. Willet et Bert vont cueillir des mûres, pendant que Pansy reste dans l'eau. Ils s'éloignent de leur soeur et un orage éclate alors. Lorsque la pluie cesse, et qu'ils retournent récupérer Pansy, cette dernière demeure introuvable. Que s'est-il passé ?

Ce roman a été un coup de coeur monumental. J'ai été bouleversée par ce récit qui apporte son lot de surprises, que ce soit au niveau de l'intrigue comme au niveau de l'écriture. J'ai été captivée de bout en bout et je n'ai pas vu défiler les pages.

Je dois dire que je ne m'attendais pas forcément à ce genre d'intrigue. J'ai pensé que tout tournerait autour de la recherche de Pansy et q'une enquête en découlerait, mais en fait, ce roman, c'est davantage un récit d'atmosphère, servi par des personnages particulièrement bien dépeints et par une acuité rare de la part de l'auteure afin d'analyser les diverses émotions des personnages.

En filigrane, nous suivons l'histoire de la carrière. S'il est vrai que ces passages peuvent paraître déroutants de prime abord, ils sont néanmoins nécessaires pour comprendre cette histoire familiale dans son ensemble.

Même si ce n'est pas un roman d'enquête à proprement parler, rassurez-vous, l'auteure fournira toutes les explications aux divers mystères qui jalonnent ce récit. J'ai trouvé que toute l'intrigue reposait sur la force des personnages, en particulier Bert, puisque toute l'histoire est vue sous son point de vue.

La plume de l'auteure m'a beaucoup plu. Je l'ai trouvée tout en sensibilité. le récit est narré à la première personne, procédé très judicieux. L'histoire actuelle est entrecoupée de passages dans le passé à chaque chapitre.

Un roman qui a été un coup de coeur pour ma part, tant les personnages sont bien dépeints et portent l'histoire. Il s'agit davantage d'un roman d'atmosphère que d'un thriller et l'histoire avance peu à peu. À découvrir.
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Mississipi, années 70. C'est l'été, il fait très chaud, Willet, 16 ans, Bert, 14 ans et leur petite soeur Pansy, 6 ans, essaient d'échapper à la chaleur en allant se baigner à la carrière. Pansy est un vraie petit poisson, elle peut rester des heures dans l'eau, elle flotte et fait la planche. C'est confiant que ses ainés l'abandonnent pour aller manger des baies. Bert perd vite Willet de vue, elle commence à paniquer. En plus l'orage arrive. Quand enfin tout se calme, Pansy a disparue....Commence alors une plongée dans l'enfer. Leur mère est complètement désespérée, Pansy est sa favorite. Leur père, toujours entre deux affaires louches, ne réapparaitra pas après la disparition de la petite. Face à ces deux absences, Willet et Bert sont livrés à eux-même....
Pour émerger, pour se sauver,Bert va devoir faire face au passé. le sien mais également celui de ses proches à travers l'histoire de son père et de sa grand-mère. Faire face aussi aux lieux. La carrière est maudite, mais pourquoi pense-t-on ça ? Quelle histoire porte-t-elle ?
J'ai adoré ce livre. L'auteur y crée une ambiance tout à fait originale. Elle fait vivre lieux et personnages, nous entrelace dans leurs secrets. Et pourtant, la force du personnage de Bert est telle que dans toute cette noirceur, toujours on tremble pour elle mais garde espoir pour qu'elle s'en sorte, qu'elle se libère de ses secrets...Vraiment une très très belle lecture pour cette rentrée littéraire.
Merci à Sonatine et Netgalley pour cette lecture.
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Tiffany Quay Tyson est habile pour raconter les histoires, nous faire découvrir des lieux et tisser des atmosphères.

Le roman débute à la fin des années 70. Par une chaude journée d'été, un frère et une soeur adolescents accompagnés de leur cadette partent se baigner dans une ancienne carrière au coeur de la forêt. Quelques instants suffisent pour que la dernière de cette fratrie disparaisse.

L'auteure nous raconte le marasme dans lequel se retrouve plongé cette famille, les recherches pour retrouver la disparue, et en parallèle l'histoire de ce coin reculé de l'Amérique à différents moments sur une période qui débute avec la guerre de Sécession. A travers des légendes, différents récits, des souvenirs transmis se dessine la carrière dans son halo plus que pesant.

J'ai vraiment apprécié les deux axes narratifs, leur imbrication, la façon dont le plus ancien nourrit le premier et finit par apporter des réponses. C'est un beau voyage qui commence dans le Mississippi et se poursuit dans les mangroves de la Floride, où il est question d'hérédité mais aussi de secrets.
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Ce livre est définitivement mon coup de coeur pour la rentrée littéraire 2022. C'est ensuite que vient la charge d'expliquer pourquoi ce roman est mon coup de coeur, et prévoir aussi certaines critiques qui me seraient adressées, que ce soit sur mon blog, ici ou que ce soit dans la vie. Oui, il m'arrive de recommander certains livres et après l'on me le reproche parce que les livres sont trop violents.
Mais à quoi le lecteur qui choisirait de lire ce livre pourrait-il s'attendre ? A un roman à l'eau de rose ? Il s'agit de la disparition d'un enfant, de la dépression profonde dans laquelle sombre la mère des trois enfants – aux yeux de sa fille Bert, leur mère a oublié qu'elle avait deux autres enfants et qu'eux aussi avaient besoin d'elle – et de la disparition de leur père. le mot « disparition » est à prendre au sens propre du terme, non en une manière d'adoucir la mort. Earl, le père des trois enfants, a disparu des radars. Bert savait que son père vivait de trafic, avec son propre frère comme complice. Elle savait qu'il partait pour une durée indéterminée, et justement, au moment où Pansy a disparu, il devait revenir prochainement, parce que ses absences avaient toujours une durée maximale. Alors oui, la présence des policiers n'est pas pour faciliter son retour, les soupçons non plus – peut-être ce père fuyant est-il pour quelque chose, même si tout allait bien dans cette famille.
La disparition de Pansy, c'est une disparition parmi d'autres disparitions d'enfants. Certaines seront élucidées, d'autres non, et il ne faut pas oublier que Pansy est blanche. Non, ce n'est pas anodin du tout dans le Mississippi du XXe siècle. Sa mère passera au journal télévisée, et je sais très bien que si elle avait été afro-américaine, jamais elle n'aurait été assise à la télévision, à côté d'une journaliste, jamais elle n'aurait pu adresser un appel au ravisseur.

Ce que j'ai aimé aussi dans ce roman, c'est qu'il nous renvoie à plusieurs époques. L'esclavage – et les maîtres qui ne comprennent pas le désir de liberté de ses esclaves qui leur doivent tout, y compris les coups qu'ils prennent quotidiennement, pour leur bien. La guerre de Sécession. Les guerres qui traversent le XXe siècle. Tous ses retours en arrière nous montrent le racisme. Il est des scènes qui sont absolument insoutenables à lire, des scènes qui me hantent encore, parce qu'il ne faut pas se leurrer : les actes atroces qui nous sont racontés sont encore possibles, puisqu'elles l'ont été. Et, quand vous aurez lu ces scènes, vous reviendrez en arrière, et vous comprendrez mieux d'autres faits contés dans ce récit.
Il est question aussi de la condition féminine dans ce roman. A une époque où le droit à l'avortement est remis en cause aux Etats-Unis, il est bon de rappeler que, quand il a été instauré (et même sans doute encore maintenant), il n'était pas forcément possible, quand on n'en avait pas les moyens, quand on était trop éloigné de tous les centres médicaux, quand on ne veut pas que cela se sache, de subir un avortement. Il n'existait alors que deux solutions : un avortement clandestin (ou comment se transmettre les adresses qu'une femme se devait de connaitre) ou l'adoption de l'enfant (en menant une grossesse la plus discrète possible). Il est question aussi de toutes les souffrances que les femmes ont tu, et elles sont très nombreuses dans ce roman. Qui les aurait écouté ? Et même en ce moment, où l'on parle de la libération de la parole, j'ai peur qu'on n'écoute pas toujours/pas vraiment les femmes, voire qu'on leur demande très vite de se taire à nouveau, pour ne surtout pas déranger.
Transmission, le mot est là, la grand-mère paternelle de Bert tient à lui transmettre tout ce qu'elle sait, tout ce qui ne sera pas forcément avouable non plus, et, au fil du temps, Bert en découvrira de plus en plus sur le passé de sa famille. La transmission est là aussi dans les prénoms de Roberta et de Willet, qui sont ceux de leurs grands-parents maternels, morts bien avant leur naissance. Bert déteste son prénom, ce que sa mère ne comprend pas, et ce que certains romanciers qui manquent d'imagination ne comprendraient pas non plus : je ne compte plus les oeuvres où l'on donne à la petite-fille le prénom de la grand-mère parce qu'on n'a pas pensé à un prénom – pour une fille. Cependant, ce choix prendra sens, fera sens dans le roman, puisque Bert vit son prénom comme un poids – et est heureuse quand un enfant reçoit un prénom juste « pour soi ». Et Bert, de s'interroger à son tour sur ce qu'elle souhaite transmettre, elle qui n'a jamais cessé de chercher sa soeur et de chercher son père, comme si les deux disparitions, qui ont eu lieu en même temps, était indissociable.
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C'est bien connu, les enfants aiment braver les interdits. Alors, par une moite et trop chaude journée d'été Bert et Willet, deux adolescents, décident d'aller se rafraîchir dans les eaux de la carrière, amenant avec eux leur petite soeur Pansy âgée de six ans.
Une carrière réputée maudite. Un lieu frappé par l'interdiction parentale. Une décision qu'ils regretteront pour le restant de leurs jours. Délaissant momentanément la petite Pansy pour aller manger des mûres, cette dernière aura disparu à leur retour et ne sera pas retrouvée.
Ce récit narré par Roberta, alias Bert, est celui de la perte, des remords, de la quête sans fin de cette dernière pour retrouver sa cadette.
C'est également l'histoire tragique de deux adolescents livrés à leur sort en raison d'une famille défaillante et sur lesquels pèsera toute la culpabilité de la perte d'un être cher.
Quand on a un père déserteur et une mère qui sombre dans la folie, comment se construire et avancer ?
Bert et Willet n'auront de cesse de découvrir la vérité. Une vérité cachant de biens sombres secrets qui les marquera dans leur chair à tout jamais…

Tragédie familiale hautement addictive, ce thriller nous invite à parcourir le Sud profond dans ce qu'il a de plus beau et de plus terrible.
Coutumes et croyances ancestrales, condition féminine, préjugés liés à la couleur de peau et secrets de famille sont abordés dans ce roman qui traverse plusieurs siècles, de l'époque des grandes plantations esclavagistes jusqu'à nos jours.
Un récit dense et poignant sur la douleur liée à la disparition d'un être cher et l'impossible oubli.
Dans la lignée des excellents "Le Prince des marées" ou plus récemment "Là où chantent les écrevisses" ce roman est l'un de ceux qui vous hanteront longtemps après l'avoir refermé !
Lien : https://leslecturesdisabello..
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Un roman SOMPTUEUX.
Drame familial, thriller psychologique, atmosphère gothique, le tout en un.

L'histoire commence en 1976, à White Forest dans l'Etat du Mississippi. La petite Pansy âgée de 6 ans disparait alors qu'elle nageait dans un lac. Un lac maudit, au passé trouble, qui serait habité par le diable et autres créatures maléfiques.
Les plongeurs, la police et toute la ville l'ont recherché sans résultats. le père, un escroc local, disparait à son tour. La mère sombre dans la dépression.
La police abandonne après avoir classé l'affaire, les médias passent à autre chose, seuls Bert et Willet maintiennent en vie l'espoir de retrouver leur soeur Pansy.
Commence alors une aventure qui les mènera du Mississipi à la Floride. Une aventure qui leur fera découvrir des secrets de famille dont ils ne soupçonnaient même pas l'existence.
Les personnages du roman sont attachants en dépit de certains de leurs choix qui les mettent en marge de la « bonne » société. J'ai particulièrement aimé celui de la grand-mère Clem.
Tiffany Quay Tyson m'a fait voyager dans cette partie des États-Unis avec une narration exquise.
Dépêchez-vous de le lire, dépêchez-vous de voyager.



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1976 - Dans le sud profond des Etats-Unis, au coeur du Mississipi une famille vit une tragédie avec la disparition inexpliquée de Pansy, 6 ans, subitement évaporée dans la forêt, à coté d'un trou d'eau à la réputation sulfureuse, alors qu'elle se baignait avec Willet et Roberta, ses frères et soeurs.
Dans les eaux troubles des Everglades, des années auparavant, une autre histoire se tisse, celle de Clementine dont le destin rejoindra celui Willet, Roberta et Pansy sur fond de ségrégation raciale.
Ecrasée par la culpabilité, Roberta raconte, un rythme lent qui monte graduellement en tempo au fur et à mesure qu'elle grandit et comprend le monde qui l'entoure, les mystères qui ont précédé sa naissance.
Un roman sombre, poétique et passionnant !
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Mes bibliothécaires-car elles sont à moi, lol-mettent maintenant des petites notes écrites de leur main sur les livres qu'elles ont aimés particulièrement. C'est comme cela que j'ai emprunté ce livre, sans savoir rien de plus que ces quelques lignes écrites rapidement. Elle venait de le terminer dans la nuit et faisait part de son enthousiasme. Je la remercie chaleureusement, car sans ce petit cartouche rose sur la couverture, je serai passée à côté d'une belle lecture !
L'histoire narrée, les histoires de famille et L'histoire, j'aime particulièrement dans un roman quand ces niveaux de récits se mêlent, se tissent, quand le passé affleure, alourdit le présent, un passé dont il est difficile de se départir, qui nous pèse au point parfois de nous engloutir.
L'histoire a déjà été racontée. Une enfant disparaît alors qu'elle est sous la surveillance de son frère ado et de sa soeur à peine plus jeune que lui. Elle disparaît alors qu'ils se baignaient dans ce trou d'eau noire de la carrière, lieu que leur père leur avait interdit. L'enquête de police ne donne rien.
La culpabilité des deux ados, la dépression mortelle de leur mère et la disparition du père faux-monnayeur parti, évanoui, abandonnant ses 2 grands enfants à leur souffrance, au vide et au silence d'adultes absents, incapables de faire face.
Voilà le noeud du roman.
Le roman raconte alors la quête des 2 ados pour retrouver cette petite soeur merveilleuse qu'il pense en vie, enlevée par leur père.
C'est Roberta, Bert, la narratrice. Elle parle de ses adultes défaillants que ce soit ses parents, son oncle, les divers allumés attirés par le malheur de cette famille, avec un regard particulièrement acéré par la colère. Mais c'est aussi le récit de celles qui sauvent le monde comme Clem, cette grand mère, accoucheuse, soigneuse, avorteuse qui, avec Ora, aide, soutient les femmes, les filles amusées, violées dans leur choix de porter ou non leur enfant. Ces 2 femmes qui ont table ouverte pour tous les enfants perdus de la misère.
Deux lieux, le Mississipi, chaud et moite dans la 1re partie et les Everglades, humides, au soleil brûlant et aux orages dévastateurs à la fin du roman.
Plusieurs époques, des chapitres qui racontent la quête de Bert et de son frère Willet et d'autres plus courts qui évoquent le passé tragique, raciste, violent, meurtrier de ces états du Sud des États Unis, à travers l'histoire de la famille et de la carrière maudite.
J'ai particulièrement aimé la première partie du roman, celle du Mississipi. Bon....j'aime toujours plus les débuts de roman que leur dénouement...c'est difficile de tenir les promesses d'une belle histoire tout le long...car il faut bien finir, en sortir.
Le personnage de Clem est particulièrement touchant, femme forte, qui tient le passé et l'avenir dans ses bras, réconforte avec des quatre-quarts au citron, de bonnes tisanes d'herbes de son jardin, qui comprend sans juger.
J'ai dû souvent me restituer l'histoire dans les années 70, pas si lointaines pour moi.... tellement j'avais l'impression de lire une histoire du temps de la Grande dépression, de la grande pauvreté , de la ségrégation, du racisme à visage découvert. C'est dire que ce passé dans ces états du sud est toujours présent.
J'ai pensé alors aux polars de James Lee Burke car lui aussi fait peser le passé douloureux comme un boulet à la cheville à ses héros du Bayou.
J'ai moins aimé la 2e partie car la quête de Bert prend plusieurs directions, à celle de sa soeur, s'ajoutent celle de son père et aussi de son passé familial. Tout est lié certes, mais des raccourcis, des flous que j'ai regrettés.
Le titre ? un mystère pour moi .... si quelqu'un peut m'expliquer....
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