uand j'ai lu ce livre, je me suis demandé ce qui se serait passé si ce manuscrit avait été proposé par un illustre inconnu à la célèbre maison NRF Gallimard. Je ne peux pas préjuger de leur réponse mais je gage quand même que le nom
Pascal Quignard a beaucoup contribué à l'édition de ce roman. J'ai regardé les commentaires sur Babelio et là mon étonnement a été encore plus fort, car même si certains lecteurs avaient des réserves sur le récit tous reconnaissaient une description attachante de la Bretagne. Alors que pour moi c'est, sans doute, le point le plus faible de ce roman : j'habite à Saint-Énogat dont il est beaucoup question dans ce livre et y trouver un quelconque charme de landes sauvages, il faut être dans le romanesque le plus pur. Dinard et toute la côte jusqu'à saint Cast Guildo sont urbanisés depuis le 19° siècle et ne retrouve un aspect sauvage que vers le cap-Fréhel. Quant à Dinard son charme vient des villas construites par de riches anglais avant la guerre 14⁄18. Ce n'est pas grave : évidemment le romancier a le droit d'inventer une lande, des fermes là où il n'y a et depuis si longtemps que du secondaire, mais c'est bizarre de lire des critiques où des lecteurs y ont retrouvé l'âme bretonne. Dinard est en plein pays gallo et on y a peu, sinon jamais, parlé breton. Bref, je n'aurais jamais choisi ce cadre pour imaginer cette histoire d'amour si forte que chacun va en mourir. Autre point qui m'a déplu : à aucun moment je n'ai pu croire à ces personnages , pas plus qu'aux différentes péripéties du roman. Je déteste quand tout s'arrange grâce à un héritage miraculeux, ici une adoption qui rend le personnage à l'abri des contingences matérielles. Ce sont justement ces contingences qui m'intéressent. Bref je ne peux que vous recommander de fuir ce roman et surtout de la pas venir à Saint-Énogat sur la foi de ce livre, il n'y a pas de landes, il n'y a rien de sauvage sauf la mer par grand vent ; Mais c'est quand même très joli comme le montre cette photo prise en plein hiver (Cherchez la lande !)
Je dois à la vérité de dire qu'un lecteur du club (et oui il y a un homme parmi nous !) et plusieurs lectrices ont fait de ce livre un chef d'oeuvre et, j'ai même entendu que cet auteur était certainement le plus grand écrivain de sa génération ! Je suis visiblement passée à côté de ce chef d'oeuvre.