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sur 131 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Elisabeth Quin, animatrice emblématique d'Arte, se livre dans un récit autobiographique touchant où sa peur de perdre la vue se mêle à un patchwork de momentanés de vie.

L'auteure découvre qu'elle a un glaucome - trouble dégénératif du nerf optique, une maladie héréditaire liée à l'accumulation de débris entre la cornée et l'iris non évacués de l'oeil – et débute pour elle les tests, analyses, les rencontres médicales parfois humaines, parfois dépourvues de compassion mais c'est aussi ça qui lui permet d'avancer, de manière digne, toujours avec un brin d'humour, sarcasmes pour dédramatiser.
Elle partage avec ses lecteurs ses références littéraires, musicales, cinématographiques – beaucoup sont consacrées à la vision et à sa perte. Elle s'interroge sur son avenir professionnel et personnel, sa vie de couple avec son mari François, son rapport à l'autre et à soi. Des réflexions profondes et nécessaires pour être en accord avec ses sens, retrouver la nature riche de sensations et vivre avant tout.

Il s'agit d'un écrit court, percutant et qui appelle à la sagesse, celle de profiter de chaque instant et de chérir chacun de nos membres et chacune de nos cellules en bonne santé tant qu'il est encore temps.
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Je l'avoue, je ne sais pas qui est Elisabeth Quin. Je ne regarde pas son émission sur Arte. Je n'ai pas lu ses précédents livres. En tapant son nom sur Google, je m'aperçois que même son visage ne me dit rien.
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Pourquoi ai-je décidé de lire La nuit se lève, son dernier livre? Je me souviens d'un entrefilet dans un magazine, une vague hésitation chez le libraire, et un “au fond, pourquoi pas !”, quand je me suis approchée du comptoir pour payer. Peut-être ai-je été touchée par son histoire, intriguée par la forme fragmentaire que prend son récit.
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“La vue va de soi, jusqu'au jour où quelque chose se détraque dans ce petit cosmos conjonctif et moléculaire de sept grammes, objet parfait et miraculeux, nécessitant si peu d'entretien qu'on le néglige”
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Elisabeth Quin est en train de perdre la vue. le glaucome qui attaque son nerf optique réduit peu à peu son champ de vision, et rend son avenir incertain. Elle raconte son combat contre l'angoisse et la maladie, les traitements et leurs échecs, la brutalité du corps médical. Elle me touche quand elle révèle sa fragilité à être malade sous l'oeil des caméras, son angoisse à envisager un avenir hors télévision.
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“Combien de temps mes yeux malades tiendront-ils sous les projecteurs ? Dévoiler le secret, écrire sur le glaucome, c'est prendre le risque de faire pitié ou de déclencher une réunion en haut lieu pour me trouver une remplaçante aux yeux en béton armés. Me voilà forcée à imaginer la suite, si lire devenait impossible”.
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Enchâssée dans le récit thérapeutique, La nuit se lève est également une expérience métaphysique. A travers nombre d'associations d'idées, d'expériences lues ou vécues, de tableaux, elle essaye de cerner ce que c'est d'être aveugle, ce que cela change au rapport au monde, aux autres, à soi-même. Elle se familiarise avec la maladie, se force à s'en amuser, pour mieux la conjurer et la mettre à distance. “Il faut tenir la malédiction en respect”.
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J'ai été parfois fatiguée de l'effet de listing encyclopédique, parfois perdue dans la masse de fragments. Mais toujours admirative de la démarche de la journaliste qui touche, instruit et interroge tout à la fois. Avec brio.
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Au delà du témoignage sur la maladie et ses angoisses, Elisabeth Quint explore avec humour et culture le thème des yeux. le récit est truffé de citations, de références à des écrivains, des peintres touchés par la cécité et des films évoquant ce sujet. La dimension médicale est également explorée avec une vision très lucide du corps médical. La linguistique est également convoquée, avec beaucoup de justesse.
La journaliste crève la carapace et nous livre toutes ses élucubrations face à ce qui lui est annoncé comme inéluctable.µLe sujet s'avère philosophique et nous concerne tous.
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Un livre intrigant qui semble à l'image d'Elisabeth Quin. A l'écran comme dans ses lignes, on aimerait la connaître davantage, briser un vernis qui semble retenir des merveilles qui ne veulent pas se révéler. L'attraction est d'autant plus forte. La déception à sa hauteur. Elle le dit elle-même ce livre était une tentative de se mettre à nue, sans complaisance, pour exorciser cette maladie qui la ronge. Sans cesse elle va nous faire naviguer entre une intimité dévoilée et une façade journalistique qui instruit, dissèque, s'informe pour mieux comprendre, avec une froide intégrité. N'en ressortez pas déçu. Finalement nous aurons appris, dans ce mouvement de flux et reflux qu'elle était bien cette femme là, celle qui séduit tant mais qui ne vous laissera jamais l'approcher.
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C'est un livre original que j'ai terminé : pas un roman mais un récit. Et totalement autobiographique, puisqu'il s'agit de « La nuit se lève » dans lequel la journaliste Élisabeth Quin ( 28 minutes sur Arte ) raconte sa vie depuis qu'on lui a diagnostiqué un glaucome.
Dit comme ça, on pourrait penser que c'est plutôt….glauque et pas franchement folichon. Ce n'est pas le cas : déjà, parce qu'Elisabeth Quin est aussi brillante à l'écrit qu'à l'oral. Si ça en énerve certains ( comme d'habitude quand une femme se montre intelligente, belle, cultivée, etc… on connaît le refrain….), cela suscite mon admiration au contraire. J'ai particulièrement apprécié son humour, ses tournures de phrases. Il y a aussi beaucoup d'émotion : que faire quand on sait que la cécité est certainement inévitable ? Comment faire alors lorsqu'on aime lire ? Voir ? Apprécier la beauté visuelle?
Elle raconte aussi son parcours médical, les effets indésirables des médicaments, la possibilité d'une opération, sa peur face à cette nuit qui se lève.
On y trouve aussi la figure de l'aveugle, dans l'art, dans la littérature : des peintres, des artistes, le lien qu'elle cherche à tisser avec ces gens, des compagnons de non-voyance, en quelque sorte.

Petit livre truffé d'anecdotes, bijou d'écriture, sensible et plein d'auto-dérision, « La nuit se lève » vaut vraiment la peine d'être lu.
Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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En 2017, Elisabeth Quin apprend que son glaucome s'aggrave et qu'elle risque de devenir aveugle. C'est sans délicatesse aucune que le médecin lui annonce la terrible nouvelle . C'est le récit de sa vie après cette découverte qu'elle nous raconte dans « La nuit se lève ». Comment affronter la maladie ? Comment appréhender le monde lorsque l'on est plongé dans le noir ?

Cela fait vingt ans que j'admire Elisabeth Quin, sa culture, son esprit pétillant et malicieux, son humilité face à son métier et son peu d'attrait pour le monde de la télévision. Son récit est à son image, il est plein de questionnement sur ce qui l'attend, de recul et d'humour. Que doit-on faire lorsque l'on risque de perdre la vue ? S'entraîner ? Elle le fait régulièrement, fermant les yeux à la fin d'un opéra, en marchant avec son compagnon François, en prenant sa douche au risque de tout faire dégringoler au fond de la baignoire. Elisabeth Quin fait des listes de ce qu'elle aimerait voir une dernière fois : « Mais comment dresser pareille liste d'images à accumuler avant que la maladie ne les rétrécisse ou ne les fonde au noir ? Paysages, films, tableaux, visages chéris, objets, animaux, lumières, livres ? Froisser la liste, partir sur les sentiers et laisser advenir. »

Elisabeth Quin examine ce que signifie voir, ce sens tellement évident produit par une machine extraordinaire qu'est l'oeil. Organe complexe, délicat auquel on ne fait pas assez attention. Qu'en sera-t-il de son apparence lorsqu'elle ne verra plus ? Elle, qui est à l'antenne d'Arte chaque soir, sera tributaire des autres pour être présentable, lui enlever des poils disgracieux. Et qu'en sera-t-il du désir ? le sien ne dépend-t-il que de la vue de l'autre ? Et surtout son compagnon acceptera-t-il de vivre avec une handicapée, une femme totalement dépendante pour les gestes du quotidien ?

Pour accompagner ses réflexions, elle convoque de nouveaux et d'anciens compagnons de route : Im Dong-Hyun archer sud coréen presque aveugle, Jean Hélion et Georgia O'Keeffe peintres devenus aveugles, Jacques Lusseyran jeune résistant aveugle et déporté, Jim Harrison borgne depuis l'enfance, Aldous Huxley mal-voyant après une attaque de kératite, Claude Monet atteint de cataracte ou Jorge Luis Borges aveugle à la fin de sa vie. Elle s'intéresse aussi aux mythes comme celui de Tirésias ou celui de Ste Lucie que l'on représente souvent dans la peinture avec ses yeux sur un plateau. Toutes ses lectures, ses recherches l'aident à lutter contre la maladie et le déni qui l'accompagne.

« La nuit se lève » est le récit sans fard d'une maladie mais c'est egalement le moyen de l'accepter, de l'affronter et de vaincre la peur. Elisabeth Quin le fait avec une intelligence, une élégance et un humour formidables.
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