Je crois que tout vie est tissée de celles des autres, que nous ne sommes que ces nœuds avec autrui, un manteau d'Arlequin mal taillé. Même la solitude est faite de mémoire, d'attente, d'espoir de ces nœuds à venir.
L'attachement à la démocratie ne justifie pas la violence pour la défendre, ni qu'on mette des vies en danger ni qu'on attente aux biens publics et privés, ni qu'on soit con à ce point !
"De la rue Faidherbe qui descend vers l'opéra monte une rhapsodie furieuse, des chants, l'hymne des ronds-points occupés, leur carmagnole sommaire, on est là, on est làààà, des slogans Macron-démission, on lâche rien, des fracas de verre brisé, de larges respirations de foule, une sorte de souffle chaud, un foehn de manif glorieuse, des explosions, des hurlements mordants, et des piétinements, de la semelle à battre le pavé, les sirènes des ambulances et des fumées brèves. Face au silence massif de la police, son opposition minérale, ce front obstiné d'hommes caparaçonnés de noir comme des chevaux d'arène et qui regardent venir la mitraille, caillasse et boulons. Parfois un éclair jaune luit dans les failles de leur muraille quand ils courbent l'échine sous les projectiles, lèvent les boucliers.