Écoute, jolie Márcia

Une BD dure aux couleurs tendres.

Ratée lors de la dernière Masse Critique, mais suffisamment attirante pour finir dans la hotte du Père Noël. Attiré par ces couleurs superbes en couverture, que les planches ne démentent pas. Pastels et tons acidulés, un trait léger, et les cases uniquement découpées par leurs fonds colorés, comme autant de vignettes pimpantes sur un fond blanc. Splendide. Et puis, pour ce que j'en connais, il se passe visiblement quelque chose dans la BD brésilienne contemporaine, bien plus intéressante que la manie des séries de la BD industrielle franco-belge.

Dure parce que la vie n'est pas rose dans les favelas de Rio. Déboires et danger font le quotidien, poussant une partie des gens vers l'illégalité et la méchanceté. Mais pas notre héroïne, Márcia, qui est et reste une bonne personne malgré tout ce qui lui tombe dessus.

Du coup, il n'y a pas que les couleurs qui sont tendres. C'est une belle histoire, où les femmes sont souvent fortes, du côté de la vie, et où les hommes ne sont finalement pas tous des gros cons (même s'il y en a le quota de rigueur).

Moralité : très fortement recommandée.

Dépaysement assuré avec cette jolie Marcia ! On est assez loin de la classique bd franco-belge.

Marcia est une infirmière au grand coeur qui vit dans une favela à Rio. Elle partage son quotidien avec son compagnon de longue date et sa fille unique issue d'une autre relation. Mais cette grand fille est vraiment terrible et multiplie les interdits. Elle va mettre en danger sa mère et son beau-père du fait de ses mauvaises fréquentations au sein de la favela.

C'est un vrai roman graphique qui nous est offert, avec une histoire bien développée et l'auteur prend le temps de nous présenter et de nous faire aimer ses personnages. C'est aussi l'occasion de découvrir une autre culture et la vie dans la favela. L'histoire se lit bien et Marcia est un personnage très attachant.

La seule chose qui m'ait dérangée dans cet album, ce sont les couleurs très bigarrées et inhabituelles pour un lecteur « européen ». La colorisation de l'album est vraiment flashy….trop sûrement pour moi. Mais hormis cette réserve, c'était une belle découverte.

Un grand merci à masse critique pour l'envoi.

Marcia est aide-soignante et vit dans une favela de Rio, tiraillée entre son métier, qui l'éprouve souvent physiquement et moralement, et sa fille, Jaqueline, qui prend un très mauvais chemin, plus encore qu'elle ne le pense lorsqu'elle découvrira, par l'intermédiaire d'Aluisio, son conjoint depuis de nombreuses années, que celle-ci a été arrêtée. S'en suit, pour Marcia, afin de sauver sa fille, une décision visant à mettre à mal la délinquance qui gangrène la favela, mais aussi son propre avenir et sa propre sécurité...

Une fois que l'on s'est habitué aux couleurs, aux graphismes très colorés et surréalistes de Marcello Quintanilha, qui tranche totalement avec la gravité du propos, l'on est vivement embarqué par l'histoire terriblement banale de Marcia, de tout ce qu'elle a fait pour protéger sa fille adolescente du monde qui l'entourait, sans succès.

Ainsi, l'auteur pointe du doigt les violences du déterminisme social et la corruption qui ont cours au Brésil, déterminisme qui consiste à se faire une place au milieu des gangsters de quartier d'abord, des gangsters des institutions ensuite si possible, pour "vivre" mieux, du moins avec plus d'argent dans les poches, et ce que cela peut sous-entendre, plus encore, lorsque l'on est une femme. Déterminisme malheureusement monnaie courante qui ne risque pas de diminuer face à un ultra-capitalisme qui a encore de beaux jours devant lui.

Une histoire en somme touchante, intense, brutale malgré les choix graphiques qui aseptisent à dessein l'ensemble, porteuse d'un dénouement empli d'espoir et de rédemption, bouffée d'oxygène plutôt bienvenue après une plongée en apnée oppressante.

L'histoire, très réaliste, se déroule dans une favela de Rio. Là, au milieu de la corruption, la prostitution et les trafics de toute sorte, la milice fait sa loi. La jeune et obèse Jacqueline fricote avec les voyous et oppose un comportement insolent à sa mère Marcia qui veut la sauver. Marcia est infirmière à l'hôpital, elle vit avec Aluisio, homme taiseux et discret. Macia est généreuse, n'a peur de rien et n'hésite pas à affronter le mal pour sauver sa fille. tout au long de ces péripéties, elle est le personnage central qui donne le ton à ce roman noir. On découvre aussi la triste réalité de la vie dans une favela et de Rio dominée par les gangs.
Il y a beaucoup de dynamisme dans le dessin même si, parfois, les couleurs sont surprenantes et J'ai préféré l'histoire au graphisme.

J'avais aimé “Les lumières de Niteroi” paru en 2018 de Marcello Quintinilha.. Alors que c'était un retour dans les années 50 au Brésil, "Écoute, jolie Marcia” est une histoire contemporaine. le style graphique est assez différent, ici, les couleurs ne sont plus du tout naturelle, le teint des personnages est blême, violet, les couleurs sont artificielles, assez nauséeuses, c'est travaillé en aplats de couleurs, traits au feutre (ou technique numérique), ce graphisme crée le malaise. Marcia est infirmière, elle vit avec Aluisio, et sa fille Jacqueline, qui n'est pas la fille d'Aluisio. Marcia n'a plus de prises sur sa fille qui fréquente des membres de quelque gang mafieux. C'est un récit social, assez brut et cru sur la situation actuelle du Brésil, sur la vie des brésiliens. Avec le dilemme de la dénonciation d'un proche comme moteur du récit, Marcello Quintinilha nous raconte son Brésil sans fard, sans filtres, violent et dur, il nous présente des vies désabusées, c'est un récit profondément pessimiste, sur la société brésilienne, et pourtant il reste une petite place pour la tendresse, toute petite, mais elle est bien là. C'est brut, cruel et bouleversant, et dans toute cette noirceur, Marcello Quintinilha nous laisse un beau message, on dirait que malgré ces vies désoeuvrées, désabusées, soumises à la violence, il aime son pays.
Lire “Écoute, jolie Marcia” est une expérience déroutante, originale, un peu dure à digérer, mais vraiment poignante. le Fauve d'Or d'Angoulême 2022 est loin d'être immérité.

C'est un album hors piste...
Marcia, belle personne, attachante,
est aide soignante dans un hôpital de la région de Rio.
Elle vit dans une favela avec Aluísio, ouvrier du batiment.
Marcia écoute, soigne et dorlote son entourage,
au travail comme dans sa vie personnelle.
Son quotidien est pourtant torpillé
par sa fille, issue d'une précédente union.
Jacqueline, n'y va pas avec le dos de la cuillère
pour pourrir leurs relations .
Électron libre, celle ci zone avec un gang du quartier..
Marcia essaie par tous les moyens de l'extirper
de ce guêpier...peine perdue..et rébellion retour ++
Elle charge alors, son compagnon
de la surveiller et lui faire entendre raison..
Et là ... les gros ennuis commencent ..
Dans une folle escalade de violences,
Marcia dévastée, courageuse et magnanime
continue de protéger les siens
malgré une adversité ...XXL!

Le récit est très touchant, peut être un tout petit
peu simpliste et bêtement gâché par un happy ending.

Mais ce sont ces couleurs et ce graphisme
qui m'ont absolument séduite.
Ces personnages obèses, flamboyants
ont une fougue renversante.
dans leurs vêtements bigarés
ils ont une grâce folle
ils composent un hymne à la vie, à la survie
dans un monde bien pourri.
Du Botero en mouvements.

Brésil. Une famille dans une favela, une mère Marcia, et son ami Aluisio. Elle travaille comme infirmière mais ne maîtrise plus sa fille qui traine avec le gang du Trianon. Les relations deviennent tendues et les jeunes voyous prennent du grade. Marcello Quintanilha analyse bien cette situation tendue, il la décrit avec les tourments et les joies du quotidien. le tout est dessinée avec une palette de couleurs assez criardes et un style graphique numérique. Mais l'ensemble bien dosé rend le lecteur attentif jusqu'au bout.

C'est l'histoire de Marcia et Jacqueline. Une mère et sa fille. Toutes les deux vivent dans une favela au Brésil. Marcia tente de sauver Jacqueline du cercle vicieux de l'illégalité dans lequel elle est tombée. Cette dernière accumule les bêtises et adopte un comportement détestable à l'encontre de sa mère. Malgré sa fatigue et sa colère, Marcia accompagnée par son compagnon Aluisio qui joue aussi un rôle important dans l'histoire, continue de venir en aide à sa fille. Cette histoire est très forte et nous présente des personnages principaux aux caractères bien trempés. J'ai également beaucoup apprécié la façon dont Marcia exerce son métier d'infirmière.

Les illustrations sont originales et superbes. Elles viennent atténuer la dureté de certains moments racontés dans cette histoire.

Merci aux Éditions çà et là ainsi qu'à Babelio !

Beaucoup de fond derrière une forme qui a du peps ! C'est fortiche de réussir à camper de belles personnes, loin de nos canons esthétiques de maîtriser la couleur en a-plats aussi bien que les cadrages et la mise en page, de nous faire aimer Marcia, l'infirmière pléthorique au coeur gros comme ça et Aluisio son compagnon, de leur donner une présence forte et crédible en restant sobre de mots, même dans les situations extrêmes au milieu desquelles ils réussissent à rester dignes, admirables...
Au passage Quintanhila nous plonge dans le quotidien d'une favella de Rio, posant une ambiance de reportage caméra à l'épaule, un vrai docu de sociologue en pleine guerre des gangs !
Et il réussit au petit poil quelques moments forts : un cauchemar bien barré, un passage à tabac sans voyeurisme racoleur, des retrouvailles poignantes, trois scènes qui me restent en tête et valent à elles seules qu'on entre dans ce récit nerveux, inspiré.
Du beau boulot !

Parfois un album ne te fait pas envie. Sa couv, ses couleurs, son dessin… rien ne t'attire. Puis tu lis une chronique, tu écoutes tes amis, et l'album obtient le fauve d'or… Alors tu le lis.

Et tu fais connaissance avec Marcia. Un personnage attachant cette Marcia, infirmière, vit dans une favela avec son compagnon Aluisio et essaye tant bien que mal de maitriser sa fille, Jacqueline. Leurs rapports sont plus que conflictuels et Marcia souffre de voir sa fille prendre un chemin dangereux.

Peinture sociale aux couleurs étranges, flashy et pastels à la fois, d'abord déroutant, j'ai rapidement réussi à l'oublier, happé par ces personnages, par leurs douleurs, par le lien qui unit Marcia et Aluisio, par une relation mère fille qui s'échappe, par le courage et la volonté de Marcia…

« Ecoute jolie Marcia » est au final une belle surprise, un récit fort et un graphisme étonnant… il est parfois bon de dépasser ses premières impressions !