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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Rachilde sait surprendre. Quelle autrice ! Découverte avec le terrible La Tour d'amour, c'est à présent Monsieur Vénus qui me laisse coite. Publiée en 1889, Rachilde fait le récit de Raoule qui veut agir en homme et faire d'un jeune éphèbe sa femme. Une inversion des rôles mordantes, et on l'imagine, une critique piquante de la représentation des femmes, que l'on aiment pour leur beauté et que l'on gardent enfermées dans des tours d'argent à l'abris des autres. Sans oublier la chute de l'histoire, quelle surprise !
Il n'est pas question d'un propos foncièrement féministe, quoi que, mais davantage une réflexion sur les attirances, sur les attitudes de soi par rapport à son sexe et ce que cela révèle.
Et comme toujours, une écriture fine, le sens de la formule, et de l'humour.
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Romancière du siècle dernier, Marguerite Eymery avait le culot de signer ses textes par un « Rachilde – Homme de lettres ». Rien que ça !
J'étais donc très impatiente de lire Monsieur Vénus. Roman qui promettait de renverser les rôles entre les sexes.
Constatez plutôt !
Monsieur Vénus est l'histoire d'une passion amoureuse entre un homme et une femme. Rien de plus banal me diriez-vous. Et pourtant, toute l'originalité du récit repose sur le renversement des rôles que l'autrice va nous propose d'étudier.
Les deux personnages adopteront les normes du genre de l'autre : Jacques sera la femme séduite et soumise, Raoule sera l'homme froid, dominant et égoïste.
Tout dans ce roman est assumée et va jusqu'au bout de son idée. Je n'ose imaginer la réception d'un tel ouvrage en 1889. le roman n'évoque qu'une passion amoureuse, mais ce changement de perspective agit comme une loupe grossissante qui met en lumière les rapports de domination, les comportements et les normes qui entretiennent ce rapport de force entre les deux sexes. Il rapporte également l'ensemble des déviances et la folie des personnages qui s'enfoncent petit à petit dans ce jeu malsain. Raoule ira jusqu'au bout de son rôle en jouant à outrance un homme incapable de contrôler sa passion physique, exigeant, n'ayant aucune considération pour Jacques qui lui sera dévoué corps et âme. Les rapports sont biaisés non seulement par ce jeu de dupes mais également par la condition sociale. Jacques est pauvre, Raoule est une femme riche.
Aussi, tout le roman est orienté de tel sorte à démontrer à quel point ces rapports sont viciés : Jacques est, à de nombreuses reprises, humilié mais reste incapable de s'extirper de ce piège tendu par Raoule. Raoule, quant à elle, assure n'être que le reflet de sa classe et se contente d'adopter le comportement qu'on attend d'elle.
Ce roman est presque sulfureux et un peu pervers : il aborde à demi-mots l'attraction sexuelle, le male gaze (les descriptions physiques de Jacques sont révélatrices de toute une époque), la domination sociale et masculine, une certaine hypocrisie morale. Un sacré programme pour un livre relativement court et très bien écrit qui sent le soufre mais qui interroge tout aussi bien aujourd'hui qu'il y a un siècle !
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