Rose et Massimo

Imaginez ! Mettez du Roméo et Juliette, du Cyrano, du Romantisme et une poignee de poésie dans un joli écrin. Mélangez. Et voici cette pièce de théâtre : un thème pourtant classique, l'Amour. Une princesse aimée d'un poète qui l'aime en retour mais promise à un autre. C'est de la haute voltige, que dis-je c'est un pic, c'est un cap. Comment peut-on écrire avec tant de grâce à 20 ans ? On croirait déjà un classique en effet (pour tout vous dire, j'ai été vérifié qu'on parlait bien du même F. Radu, qu'il ne s'agissait pas d'un vieil auteur réédité - pour de vrai). Vous vous rappelez de cette phrase de E. Rostang que je paraphrase : cette pièce de théâtre c'est le point sur le "i" de l'oeuvre de Rostand, la dramaturgie de Dostoïevski en prime. Bref ! Que de punchlines et de phrases qu'il faut relire pour être certain que ce n'était pas un rêve... littéraire.

Je dois ma rencontre avec Félix Radu à Instagram et à une collègue.
Il y a quelques mois, alors que je vitupérais contre la coupe du monde au Qatar, son non-sens écologique, sa violence politique et tout le reste, au lieu de me faire taire (parce que râler avant huit heures du matin est un crime, il faut le concéder!), C. que je connaissais alors à peine m'a demandée si je connaissais Félix Radu et face à mon ignorance m'a aiguillée vers le billet de ce dernier quant à la coupe du monde pour rtbf et relayé sur son compte instagram. J'ai écouté et j'ai tout aimé de cette chronique: son engagement bien sûr mais aussi son désespoir, sa lucidité, sa profonde humanité enfin, les valeurs ainsi véhiculées. Emue et happée, j'ai fini par suivre le compte de ce comédien et chroniqueur si percutant, talentueux et engagé. Alors non, je n'ai pas liké d'un doigt fébrile toutes ses publications et il en est auprès desquelles je suis passée à côté mais les chroniques, je les ai toutes écoutées religieusement. Et récemment, j'ai vu passer l'annonce d'un livre, d'une pièce de théâtre... Une histoire d'amour apparemment, folle et tragique... Qui écrit encore des drames, des tragédies de nos jours? Qui ose encore le faire? du temps de Rostand, c'était déjà démodé et aujourd'hui, il n'y a bien qu'un Michalik pour en avoir l'audace... "Rose et Massimo" m'intriguait mais je n'y serai peut-être pas allée tout de suite malgré tout -trop de livres à lire et peu de temps dans ce mois de juin carnassier- si C., la collègue devenue bonne copine, n'avait pas exhibé le livre et si elle n'avait consenti à me le prêter pour occuper mon interminable surveillance d'une épreuve de mathématiques, fort obscure à mes yeux de profane au demeurant.
C'est une jolie préface d'Alexis Michalik qui ouvre le bal et le dramaturge n'est pas avare de compliments quand il compare Félix Radu à Edmond Rostand, à Alfred de Musset et cela m'intrigue autant que cela m'agace. Après tout, ces deux là sont parmi mes préférés, j'ai du mal à leur trouver des égaux et je n'aime pas trop qu'on galvaude les noms de mes idoles...
M'enfin..., un acte et une douzaine de scènes, s'ouvre dans un contexte dont on ne sait pas grand chose, un rêve de metteur-en-scène et une séduisante page blanche pour le lecteur. Il est question d'une princesse à qui l'on doit donner des leçons d'italien, d'un mariage et d'une guerre. D'un port et de l'océan. Sur scène, Aldo qui pleure le départ de la femme qu'il aime tente de convaincre son ami Massimo, poète désargenté et romantique, d'aller donner à sa place sa leçon d'italien à la princesse afin de lui laisser le temps de faire ses adieux.
Pendant ce temps, la belle attend en compagnie de son serviteur et confident, le mystérieux Rubus. Il y a du Musset dans ce prélude et cette sensation baignera toute la pièce tant on y trouve le reflet lunaire et argenté de "On ne badine pas avec l'Amour" mais un peu de Victor Hugo pastiché avec brio: "Et si L Univers a permis aux hommes d'aimer les étoiles, il est impossible pour eux de les tutoyer".
Bien sûr que le poète accepte de se faire professeur et bien sûr que la belle découvrira l'imposture.
Bien sûr que le troubadour et la princesse tombent fous amoureux en un coup de foudre qui les saisit et leur fait parler d'amour et de désir.
Bien sûr qu'ils n'en ont pas le droit et que tout se mettra en travers de leur histoire, de l'ami éploré au confident dont on ne sait rien, du roi cruel et lointain au destin tout aussi implacable.
Bien sûr qu'on devine l'issue de cet amour là et qu'il ne pourra être que tragique.
L'oeuvre n'est pas foncièrement originale, c'est vrai et si le début et la fin de la pièce sont particulièrement brillantes et poétiques, les scènes centrales sont quant à elles un peu longues... mais il ressort de "Rose et Massimo" une poésie véritable, un lyrisme poignant et décalé, un éloge à l'amour fou et à l'intensité des sentiments comme on n'en fait plus et qui rapproche en effet Félix Radu de Musset, de Rostand et même de Shakespeare plus que son talent véritable de pasticheur, plus que son désir de leur adresser un vibrant hommage.
Il en ressort des émotions un peu adolescentes, fougueuses qui touchent, cognent, bouleversent et font du bien; un drame romantique qui a le charme désuet des rêves que l'on n'ose plus raconter de peur d'être moqué jusqu'à la blessure. Un peu de magie en somme et de l'amour fou, un peu de ce dix-neuvième siècle et de ses passions mortelles qui faisaient rêver plus fort... Un baume, peut-être, pour notre modernité désenchantée couronné par une "Lettre au lecteur" absolument géniale: clairvoyante, engagée, plaidoyer pour la culture autant que pour la jeunesse, pour la poésie autant que pour le rêve et qui tente de réconcilier les classiques à 2023. Beau et brillant comme Camille et Perdican.

Je ne sais pas trop, lecteur, si c'est la douce poésie des chroniques de Félix Radu qui m'a décidée ou si c'est la beauté de cette couverture qui m'a piégée. Une chose est sûre, il me fut impossible de résister à l'appel de ce livre. Savoir qu'il s'agissait d'une pièce de théâtre n'y fit rien, et tu connais pourtant mon aversion pour ce genre quand il s'agit de le lire. Qu'il traite le thème éculé de l'amour impossible ne m'arrêta pas plus, et tu sais comme je déteste ces oeuvres qui surfent sur la vague et ne savent pas se renouveler. Non, rien n'y fit, lecteur, une sorte d'urgence me tenaillait. Je DEVAIS rencontrer la plume de Felix, coûte que coûte.

Bien m'en a pris.

La force de ce livre, c'est qu'il s'agit là d'un classique… oui, Félix Radu a écrit un classique, ça semble totalement insensé, et pourtant, c'est ce que je me suis dit immédiatement. Sa langue, parfaitement ciselée, est d'une beauté touchante, à l'image de ses interventions orales qui me laissent à chaque fois abasourdie. Son verbe est parfaitement rythmé, et c'est ce genre de détail qui fait qu'une lecture passe de belle à sublime.

La lettrée que je suis a senti l'odeur du vieux livre ramassé sur une étagère poussiéreuse, a touché du doigt le papier vélin râpé par des centaines de petits doigts qui se sont relayées sur ces pages, et pourtant, pourtant, lecteur, ce livre est tout neuf et sort tout juste de sous les presses. Je suis heureuse que Felix Radu me donne ici l'occasion de faire un pied de nez à ceux qui pensent que notre jeunesse est bête et inconsistante…
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Je connais Félix Radu grâce à ses chroniques à la RTBF. Sa plume et son interprétation y sont remarquables. Sa lecture met en musique ses mots, c'est une mise en scène de ses sentiments. Ses textes ont la beauté et la profondeur des plus beaux regards. N'hésitez donc pas à aller sur son Instagram pour découvrir ce conteur même si je vous conseille de le faire après avoir lu cette pièce. Je trouve qu'une partie de son génie tient dans la qualité de son interprétation. Il anime ses textes, leur donne vie et ce ne serait pas honnête de vous cacher que cela m'a un peu manqué. Heureusement, je me suis rattrapé en l'écoutant lire des extraits. Quelle beauté !

A moitié endormi, Massimo voit surgir son ami Aldo pour lui demander de lui rendre un service. Il doit aller dire au revoir à la femme de son coeur et qui prend le bateau pour un long voyage. Hors, au même moment, il est attendu au palais pour donner un cours d'italien à la Princesse Rose. Bien que Massimo n'ait que son Prénom comme connaissance de l'italien, il accepte. C'est ainsi qu'il va rencontrer Rose et que sa vie va être bouleversée. Qui de l'amour ou du devoir en sortira vainqueur ? Ce dilemme intemporel sera l'un des sujets de cette pièce.

Rose & Massimo est une oeuvre pleine de respect pour les classiques du théâtre. L'auteur met la beauté de ses mots au service de cet art trop peu apprécié. On y parle d'amour, d'amitié, de devoir, de trahison, de famille... Les sujets sont nombreux et embarqués par un rythme soutenu. Il n'est pas possible de s'ennuyer, emporté par l'intrigue et secoué par les rebondissements. Comme à chaque fois avec ce poète, je goûte ses phrases avec plaisir et je les relis avec gourmandise. Quel bonheur cela doit être de voir l'auteur sur les planches pour déclamer ses mots !

Alors si vous voulez vous offrir une parenthèse mêlant poésie des mots et charme du théâtre, je vous conseille cette très belle pièce. Vous y découvrirez, à la fin du livre, une lettre de Félix Radu qui vous est adressée...

Je ne suis pas une grande fan de théâtre à lire mais je dois dire que ce petit livre était assez agréable.
On se rend assez vite compte que c'est à une énième réécriture de Roméo et Juliette qu'on a affaire mais la pièce se lit assez facilement, sans lourdeurs et sans l'ennui qui me prend habituellement face à ce genre.
Une découverte plutôt sympa !

Felix Radu est sans aucun doute le nouvel auteur contemporain à ne pas manquer. le jeune homme n'a absolument rien à envier à Musset ou encore Edmond Rostand. « Rose & Massimo » aurait pu être écrit il y a deux siècles, on n'aurait pas vu la différence, tant il égale les plus grands. C'est beau, c'est mélodieux, c'est classique tout en ayant une touche contemporaine et c'est bourré de poésie et de réflexions sur l'amour et la vie. Bref, foncez la lire, la voir et la relire !
Lien : https://commedansunlivre.fr/..

Une pièce assez classique rédigée par un doux rêveur qui s'aventure aussi sur les planches. Sur le style et la forme, entre la fougue et la puissance du verbe, vous serez servis. J'aurais aimé lire et découvrir quelque chose de plus personnel dans le fond, mais le choix éditorial de ce genre théâtral est d'ores et déjà une prise de position bien personnelle. À découvrir pour les curieux et les amoureux transis…

Terminé !
J'ai lu 2 fois "Rose et Massimo", la pièce de Félix Radu :

- Une première fois avec les enfants. Ma fille de 10 ans, évidemment, s'est plu à lire les répliques de Rose, la Princesse. Après avoir vu les vidéos de Félix Radu récitant son texte, mon grand de 12 ans a essayé au fil de sa lecture de mettre moins de ton monocorde dans celles de Massimo. Quant à moi, double rôle, j'ai du user d'exagérations verbales pour interpréter tour à tour Aldo et Rubus. J'étais également en charge des didascalies.

Même si nous avons lu le livre ensemble à leur propre demande (et oui !), ce qu'ils ne savent pas, c'est que l'avantage était pour moi qu'ils aient déjà une bonne trame de l'histoire. Ainsi, ils profiteront mieux de la représentation que nous irons voir lors du Festival d'Avignon (chut ! c'est une surprise !).

Par ailleurs, les enfants se sont montrés très demandeurs pour avancer dans la lecture du texte dont des lettres étaient mystérieusement imprimées en gras. Bref, ce message à découvrir les a très simplement maintenus en haleine et motivés à lire : à chaque fois que nous tournions la page, leurs yeux balayaient rapidement le texte, espérant trouver un nouveau morceau du code ! Nous avions même fait des paris entre nous concernant le dernier mot du massage caché ! (...pour info, j'ai gagné ^^)

- Et puis j'ai une seconde fois lu la pièce, juste pour moi, pour me retrouver en tête à tête avec ces mots, ces phrases, cette histoire d'amour, ces références aux grands modèles du théâtre et de la poésie. N'en déplaise à certain(e)s, j'ai "fluoté" et j'ai collé des marques pages colorés sur mes passages préférés.
Chaque personnage a sa tirade ou son monologue, ses bons (beaux) mots ou ses pensées philosophiques.

Bref, cette pièce, dont l'écriture est l'oeuvre d'un jeune Félix d'une vingtaine d'année, use de tous les codes des oeuvres classiques, comporte des surprises mais aussi des rebondissements communs à toutes les grandes tragédies. Effectivement, les esprits de Roméo et Juliette errent dans ce récit, tandis qu'un peu de Cyrano et de Roxane est distillé dans ces pages et que Camille et Perdican s'invitent, de loin, à la fête. Tous nous font des clins d'oeil, plus ou moins discrets. Pourtant, sa fraicheur et sa modernité rendent cette pièce actuelle et tout à fait accessible.

Je ne suis pas une lectrice de poésie, ni de pièce de théâtre…
J'ai acheté cette pièce juste parce que c'est Félix Radu qui l'a écrite et que je suis totalement fan de ses chroniques. C'est un amoureux des mots. J'ai lu cette pièce en imaginant parfaitement la voix de Félix dans le rôle de Massimo.
Une petite pépite ❤️
Merci Félix pour tout cet amour que tu laisse sur ton passage.