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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« En avant la musique… classique »
Une belle écriture qui nous embarque dans l'histoire très intéressante de la famille Claessens qui s'exprime par la musique, les silences et les non-dits avec au centre un amour inconditionnel entre la soeur et le frère. Également, une histoire dans laquelle nous voyageons en France, aux États-Unis et surtout en Suisse, sans oublier le passage à Israël. Les aller-retours entre le présent et le passé sont fluides et non positionnés de manière anodine. Opus 77 de Chostakovitch va rythmer l'histoire de cette famille, ce n'est pas un secret de famille mais le sujet tabou. La narratrice est la fille Claessens qui s'adresse aux lecteur-trice-s cela rend le récit dynamique. L'auteur nous fait passer par différentes émotions : la joie, l'angoisse, la tristesse, la colère, le bonheur…
Ce roman a contribué à enrichir ma culture musicale classique. J'ai tardé à le lire, il est dans ma PAL depuis juin 2019, et c'est bien dommage. le romancier m'a transporté avec sa plume. J'ai beaucoup apprécié ce roman que je vous recommande.
Un grand merci Babelio pour ce cadeau reçu lors du pique-nique de juillet 2019. Ah c'était génial ces pique-niques ;).
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Si la musique est là, tout au long du roman, du père au fils en passant par la mère et la soeur c'est avant tout, à mon avis une histoire de famille. Une famille qui dysfonctionne avec une mère qui s'éteint et s'éloigne des siens , un père captif de son image, de sa réussite et de ses mains, un fils qui va fausser compagnie à son père et fuir et la fille qui raconte.

A l'enterrement de son père la narratrice décide de jouer une pièce musicale l'Opus 77, qui est sa façon à elle de raconter l'histoire de sa famille . On la suit entre piano et violon nous dire la difficulté de la musique, ce monde cruel où la gloire ne tient pas à grand chose, les souffrances du corps et de l'esprit . Elle raconte aussi sa famille, cette famille qui hésite entre l'implosion et l'explosion et où aucun membre ne semble bien armer pour parler sentiments. Tous engoncés dans la rigueur qu'exige la maitrise d'un instrument, ils se perdent, s'éloignent, se renient, s'oublient.

Reste la musique qui au-delà de tout est leur lien.

Un très beau roman où j'ai découvert un milieu, celui de la musique classique et une famille bien fêlée comme je les aime, qui tangue sous son vernis de bonne éducation.

Merci aux éditions Viviane Hamy et à Masse critique pour l'envoi de ce roman.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Tout commence aux funérailles de Claessens, pianiste et chef d'orchestre à la renommée internationale. Sa fille, Ariane Claessens, est invitée à jouer de l'orgue devant l'oreille avertie de la foule, composée du gratin du monde de la musique classique. Elle est pianiste, soliste connue et admirée du monde entier pour sa beauté et sa technique incroyable.
Elle décide de jouer l'opus 77 de Chostakovitch, une œuvre pour violon, n'en déplaise à la foule massée, prête à l'écouter.
Au fil du récit, on va comprendre pourquoi elle a choisi de jouer l'opus 77 et quelle place ce morceau a joué dans la famille Claessens. Les cinq mouvements de la pièce vont rythmer le roman et donner son nom à chacune de ses parties.
Ariane, dans un récit quelque peu décousu, va beaucoup nous parler de sa famille. De son frère surtout, virtuose du violon qui, après un échec et une humiliation publique a décidé de se faire ermite dans un bunker à Sion. de sa mère aussi, bien plus jeune que son père, chanteuse lyrique israélienne qui a tout quitté pour vivre à Paris et suivre son mentor, Claessens. Femme fragile et mélancolique, elle a fait de nombreuses tentatives de suicide.
C'est l'histoire d'une famille qui nous est contée. Une famille pétrie de cette passion dévorante pour la musique, qui prend toute la place, entre haine, extase et douleur.
C'est un roman passionnant qui nous fait découvrir les travers de cet univers. le physique des musiciennes comptent autant que leur niveau technique, un monde d'apparat ou l'image est omniprésente. Mais ils travaillent beaucoup, avec acharnement. Pas un jour sans. Ils sont riches et connus mais le stress de devoir monter sur scène et l'exigence à laquelle ils se plient sont très forts. La narratrice est parfois désagréable, se comportant comme une diva, mais elle assume.
J'ai beaucoup aimé ce roman, bien que je ne me sente pas proche de ce milieu. C'est un roman rythmé, enlevé. J'ai suivi les aventures de cette famille de musicien avec plaisir. J'ai perçu un peu de cette extase de la musique, ce désir irrépressible qui pousse à jouer jusqu'à l'épuisement, quand le piano s'élève et que seules les touches blanches et noires n'existent. Merci à Alexis Ragougneau, qui a su se glisser à merveille dans la tête rousse de cette jeune femme pianiste. Sélection du Prix Cezam Inter-CE 2020.
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Je rédige ma critique en écoutant (sur ordinateur) le concerto n° 1 de Chostakovitch Opus 77. je ne le connaissais pas. J'aime entendre de la musique classique sans, malheureusement, la comprendre. Je dois reconnaitre, à mon grand regret, que je n'ai pas de culture musicale sérieuse. Je ne suis pas une mélomane avertie.

Ariane Claessens, pianiste de classe internationale, assiste aux obsèques de son père, grand chef d'orchestre après avoir été un pianiste de renommée mondial. Alors que toutes les personnes présentes se demandent quel morceau de musique elle va interpréter, elle joue au piano le concerto pour violon de Chostakovitch Opus 77. Cet ouvrage c'est l'histoire de sa famille : "....écoutez notre histoire ; celle de ma mère, celle de mon frère et celle d'Ariane Claessens..." (p.15).

Au rythme de l'oeuvre, comportant cinq mouvements, elle raconte, sans ordre chronologique, l'histoire personnelle et professionnelle de chaque membre de cette famille de musiciens : le père Claessens chef d'orchestre, qu'elle désigne par son patronyme, Yaël, la mère soprano, dépressive qui ne chante plus, David , le grand frère, violoniste de talent qui s'enferme dans un bunker.
Tout au long de la lecture nous pressentons qu'entre le père et le fils un événement exceptionnel et dramatique s'est produit. (si on peut dire c'est le côté polar de l'ouvrage....)

Dan son récit Ariane nous décrit la réalité de la vie d'un musicien de classe internationale : les années de conservatoire, le quotidien d'une soliste virtuose, les voyages, les angoisses avant le récital, les relations avec les autres musiciens, les critiques, les journalistes,etc.... Peu de sympathie entre toutes ces personnes !

Difficile de retraduire avec des mots le ressenti que j'ai eu à la lecture de cet ouvrage. Jamais personne ne m'a parlé de la musique de cette façon., fascinant, exceptionnel !
Toutes les pages sont belles, mais pour moi, les plus belles pages se situent dans le chapitre cadence.

J'avoue avoir rarement été aussi éblouie par un livre !

De cet auteur j'avais lu l'un de ses précédents ouvrages "la Madone de Notre Dame", j'avais apprécié.

Merci à Babélio et aux éditions Viviane Hamy de m'avoir adressé ce magnifique livre.
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Le livre fermé, il est nécessaire de réécouter de suite ce concerto, de se souvenir des mots, des personnages et de leur donner résonance par la musique.

Cette oeuvre est construite sur la structure de l'oeuvre musicale, déroulant les mouvements littéraires en calque des mouvements musicaux.
Nous retrouvons l'impassibilité, le silence, le renfermement de David au travers du "nocturne", la fougue, la passion, l'aspect "démoniaque" du scherzo, comme aimait le dire Oistrakh, sous l'apparence du père, le "burlesque" par les allers-retours rapides dans le temps, par cette vie déroutante que subit un musicien et cette "cadence", reflet de la tragédie, du destin sombre, interrompu, auquel il a longtemps manqué une fin, réelle.
Une habile construction, un bel hommage à cette oeuvre de Chostakovitch, une lecture agréable.
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Tout commence dans une église, une femme est au piano. Ariane, artiste de renommée mondiale, vient jouer pour les obsèques de Claessens, son père, lui-même mélomane, d'abord pianiste, puis chef d'orchestre de l'Orchestre de la Suisse romande.

Ariane, un quart de siècle et des cheveux de feu, va peu à peu tirer les fils enchevêtrés de cette famille désunie. Une mère chanteuse soprano d'origine israélienne qui s'est murée dans le silence et la folie, un père musicien qui ne pouvant plus jouer est devenu chef d'orchestre, un frère, David, violoniste enfermé dans un bunker qui lui assure un silence total. Chacun a un talent de musicien, mais on dirait que leur plus grande obsession est de le gâcher, de ne pas s'en servir, en dehors d'Ariane qui sort du cadre.

Face à l'image si forte du père, comment peut-on se construire ? Car tout se passe entre ombre et lumière, réussite et échec, espoir et désillusions, travail et abandon. Peu à peu se dessinent les contours d'une famille de prodiges qui ayant toutes les clés en eux pour réussir vont plonger inexorablement dans l'échec et la folie. Avec en trame de fond un silence pesant, celui du bunker, celui de la salle de spectacle, celui de l'église quand l'artiste pose ses mains sur le piano et indique que tout est fini.

Aux obsèques, le fils prodigue est absent, et Ariane l'appelle et lui narre (ou à nous lecteurs ?) cette vie de famille si compliquée, le poids de cet opus sur leurs vies à tous. Tout le roman se déroule au rythme du Concerto pour violon n°1 en La mineur Opus 77, composé par DImitri Chostakovitch. Chaque chapitre commence comme les quatre mouvements du concerto, Nocturne, Scherzo, Passacaglia, Burlesque, au milieu desquels s'insère la cadence. le ton est donné, la musique, sa force et sa passion dévorante vont nous emporter.

Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/12/24/opus-77-alexis-ragougneau/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Voila un livre bien écrit , bien mené , bien rythmé! acheté grâce aux critiques et recommandations de vous, lecteurs de Babelio et merci pour cela!. J'aime la musique , suis toujours épaté par les virtuoses et au delà de l'histoire, on découvre ce monde bien particulier fait d'efforts, de jeux de roles,de compétition et de solitude ...
Difficile de trouver aucun des 3 personnages clés vraiment sympathiques ,mais ce n'était pas le but , je crois!
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Très agréablement surprise par ce service presse envoyé par Babelio. Je connaissais l'écriture de l'auteur avec "Évangile pour un gueux" que j'ai lu en 2016. C'est ici dans un tout autre registre qu'il excelle. de la littérature blanche au son de musique classique. J'ai eu un peu peur car je n'adhère pas à cette musique et je suis complètement inculte dans ce domaine. Mes frayeurs se sont bien vite dissipées car c'est ici d'une famille de musicien que l'histoire est écrite. Et c'est Ariane, prodigieuse pianiste, fille de la famille Claessens, qui nous raconte leur vie d'artistes et de famille. le récit démarre à la mort du père et Ariane fait défiler ses souvenirs.
- "Vous voyez soit dit en passant, que l'on m'attend sans cesse au tournant; même lorsque j'ouvre le couvercle d'un clavier à l'enterrement de mon père, il faut que les critiques présents dans la salle sortent leur stylo et leur calepin."
Un passé douloureux ou aucune indulgence n'est accordée. Un frère reclus qui pour s'affirmer devra se confronter au père, une mère effacée qui dérive, un père qui a tout sacrifié pour son métier, Ariane tient les liens qui s'effilochent entre eux. Les émotions sont vives malgré la froideur des personnages. Ce que nous livre Ariane m'a fait frissonner par moment…
L'auteur cite tout au long du livre des références à la musique classique très intéressantes (encore faut-il s'y connaître un peu). Ariane, personnage principale, dialogue avec le lecteur. Son frère à toute son attention, son amour de soeur. J'ai trouvé intéressant aussi la façon de nous expliquer comment apprécier un musicien, peu importe l'instrument.
- "Si les gens pensent que je suis de glace, c'est parce qu'ils fixent obstinément mon visage, qu'ils trouvent gracieux, harmonieux, et qu'ils oublient de regarder mes mains. Mes mains sont deux braises incandescentes qui s'obstinent à luire quand bien même il ferait froid et noir au-dehors.
On a aussi cette petit impression de lire le roman comme une partition de musique, rapide, lente, un silence, et hop on repart, peu importe l'ordre, c'est assez rythmé. Voilà dans ce roman on découvre effectivement les coulisses du monde de la musique, et ce fut pour moi une très belle expérience.

Lien : https://passionlecturedannic..
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▶️ Dans la basilique genevoise, le monde de la musique classique se recueille pour l'enterrement de Claessens, chef d'orchestre de renommée internationale, musicien mégalomane, mari tyrannique et père castrateur : de sa famille, seule sa fille, Ariane, est présente ; Ariane, pianiste virtuose, concertiste de classe internationale elle aussi, décide, à la surprise de tous, de jouer au piano le concerto N 1 pour violon et orchestre opus 77 de Chostakovitch...
▶️ Cet opus 77 est au coeur de la dislocation de la famille Claessens ; 11 ans plus tôt, David, frère aîné d'Ariane, à interprété ce même opus 77 en finale du très prestigieux concours « le Reine Elisabeth », qui détermine la carrière de tout violoniste soliste : au pupitre du chef d'orchestre..., son père, Claessens lui-même!...
▶️ Opus 77, 5 mouvements : Nocturne, Sherzo, Passacaille, Cadence et Burlesque ; David, dès le 1er mouvement, domine la compétition, transcende la musique, porte l'orchestre tout entier dans une osmose parfaite avec le chef d'orchestre et subjugue le public et le jury...et puis, le 5ème mouvement...
▶️ David n'est pas à l'enterrement de son père - depuis 11 ans, il vis reclus dans un bunker, ne voit personne, son violon pendu à un clou sur le mur... La mère d'Ariane et de David n'y assiste pas non plus - soprano brillante quand elle a rencontré Claessens, elle a d'abord cessé de chanter, puis s'est tue tout à fait... neurasthénique, elle s'étiole dans une clinique privée, murée vivante dans sa solitude...
▶️ Un roman construit de 5 chapitres, les 5 mouvements de l'opus 77, qui scandent le drame familial qui va crescendo...
▶️ La description du concerto joué par David au violon et Claessens à la direction d'orchestre est extraordinaire - l'impression pour le lecteur d'être là, dans la salle de concert et d'y assister, d'être submergé par la force de la musique, la stridence du violon et l'intensité du jeu inspiré du violoniste prodige - fascinant!
▶️ L'histoire d'une famille qui s'est consumée par la musique - c'est aussi une réflexion profonde sur la musique précisément, sur le succès, sur ce qui distingue le "simple" talent du génie musical, sur ceux qui font et défont une carrière, "les connaisseurs" et le formatage qu'ils imposent comme une sorte de prêt à écouter.... Passionnant également le portrait de Chostakovitch....
▶️Un roman porté par une écriture vive, lyrique et acérée - un récit passionné, funèbre et virtuose - COUP DE COeUR !..
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"À quoi tient la trajectoire d'une vie ? À son père. À sa mère. À sa mère ou à sa soeur. À ses échecs, à ses succès. À la musique qu'on entend et aux livres qu'on lit."

le concerto pour violon n°1 en la mineur opus 77, est un concerto pour violon composé par Dmitri Chostakovitch en 1947. Il est la toile de fond tragique et d'une grande intensité émotionnelle de ce roman qui décrit une famille de musiciens : père, mère, fils et fille.

La narratrice est Ariane, la fille. Pendant la cérémonie des obsèques de son père et tout en jouant au piano une réduction de la partie orchestrale de ce concerto, elle se présente et nous fait découvrir sa famille. Son père, après avoir été un grand pianiste, dirigeait l'orchestre de la Suisse romande. Sa mère fût cantatrice, mais a cessé de chanter depuis longtemps. David, le frère aîné, violoniste pourtant appelé à un avenir de soliste international, a cessé, lui aussi de jouer. Seule Ariane poursuit une "brillante" carrière qui lui fait parcourir le monde.

le sujet du roman n'est ni le concerto de Chostakovitch ni même la musique, bien qu'ils soient tous deux omniprésents, mais celui de la résistance à l'écrasement opposé par un fils et une fille à leur père. C'est parce qu'elle a su se blinder, enfouir son ressentiment, devenir un quasi robot musical (tout en étant une belle femme de chair) qu'Ariane ne s'est pas disloquée sous l'imposante charge paternelle. Son frère, lui, a affronté de face la statue paternelle et s'y est brisé lui-même.

Tout l'art de l'auteur est dans la restitution du climat de refus et de rébellion qui s'est installé dans cette famille. Dans ce que le père cherche à "cacher derrière le masque de la réussite". Dans la description du chien noir de la peur qui revient harceler Ariane avant chaque entrée en scène. Dans la compassion qu'elle éprouve pour son frère, âme brisée derrière son instrument. L'âpreté du concerto (que vous aurez avantage à réécouter après cette lecture) est heureusement adoucie par la figure rassérénante d'un vieux professeur de conservatoire, contrepoint du père.

le style et la structure narrative de ce roman appartiennent d'évidence à un auteur maître de son art. Ariane sait s'adresser (in petto) à la foule venue honorer le chef d'orchestre, à son frère et directement au lecteur tout en ayant de ci de là des apartés démontrant à l'envi qu'elle n'est nullement le robot qu'elle prétend être, mais bel et bien une femme très sensible et attentionnée.
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