On croit que l'on va faire un voyage, mais bientôt c'est le voyage qui vous fait, ou vous défait.
Citation de Nicolas Bouvier
L'invisible est l'expression poétique de ce qui est absent, et certainement pas inexistant. Absent parce qu'il est ailleurs, là où je ne suis pas, ou je n'y suis plus.
Ou bien, il est à l'endroit où je ne sais explorer au tréfonds de moi-même.
En callimorphie, je ne sais achever un corps.
Je l'inachève.
Peu importe si ce verbe n'existe pas. Il faut l'inventer. C'est beau, et si réel.
Avant de peindre un bambou, il faut que le bambou pousse en votre for intérieur.
Le Chinois Su Tung-po
C'est le désir qui crée l'absence, nullement l'inverse.
La callimorphie, c'est la danse du corps sur la musique des lettres.
Je suis bouddhiste, parce que je crois en ma faiblesse.
Je suis chrétien, parce que j'avoue ma faiblesse.
Je suis juif, parce que je ris de ma faiblesse.
Je suis musulman, parce que je combats ma faiblesse.
Et je suis athée, si Dieu est tout puissant.
Et moi,
Je devais prouver mon existence contre tout,
en marge de tout.
Ni monarchiste,
ni communiste,
ni féministe,
ni mystique...
Sans ordre aucun !
Je n'étais rien d'autre qu'un anarchiste. Mais sans le savoir. C'est aujourd'hui que je m'en rends compte.
Jeune, j'étais déjà ailleurs.
Sans patrie, sans terre.
En exil,
dans l'écriture.
Là où s’ arrête la philosophie commence la spiritualité
Là où s’ arrête la spiritualité commence l’art
Et l’art ,où s’ arrête -t-il?
Nulle part
p.102 "Il y a trente ans, arrivé comme réfugié en France, j'ai demandé l'asile culturel et non pas politique.
Culturel parce que je ne me reconnaissais plus ni dans l'idéologie communiste de mon frère, ni dans la foi musulmane de la résistance.
J'étais toujours ailleurs. Las de la guerre. Hors du Verbe."