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Citations sur Ravages (19)

P.-V. de l’enregistrement du 27 mars. Autorisation no RM-5897.

[N.B. : Les mots en italique sont des codes.]

« Maurizio T. : En face de chez la Grande Canette, il y a un frigo. La Grande Canette, elle se gare juste à côté, le soir. Après, avec la Petite Canette, elles font les courses pour le dîner, le petit déj’… C’est là qu’il faut les vider. Avant qu’elles rentrent, ou quand elles sortent.
Ciro M. : Les deux ?
Maurizio T. : Oui, la Petite aussi.
Silence de Ciro M.
Maurizio T. : Tu auras double prix. C’est prévu.
Silence de Ciro M.
Maurizio T. : Eh, personne t’oblige à te faire du pognon ! T’as trouvé le Crodino ?
Ciro M. : Oui.
Maurizio T. : Après, tu t’en débarrasses. C’est Super Mario qui conduit la moto. C’est compris ?
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Quand elle émergea à Hamstead, les nuages s'étaient avachis sur Londres. Ils ne se libéraient pas de leur poids en détrempant la ville, ils rampaient sur ses flancs, traînant leurs vapeurs, lessivant les toits et le bitume.
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– On n’a pas révolutionné le pistolet depuis Colt. Mais c’est une arme des années cinquante. Ce qui veut dire qu’elle est intraçable. C’est le genre de chose qui a pu passer de main en main, de génération en génération, sans aucun contrôle. Il suffit d’avoir eu un grand-père soldat, qui l’a confié à son fils, qui en a fait autant, etc. Les flics ne pourront rien faire avec ça, sinon se dire que Dominique le gardait chez lui en souvenir, qu’il l’a entretenu et que le jour où il a voulu en finir, il l’avait sous la main…
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Diane approcha et posa une main sur le genou de son amie :
– Si on l’a assassiné, Elsa, il faut qu’on appelle la police. Chaque minute qui passe les éloigne de l’heure de la mort et leur enlève des indices. On est en train de polluer leur scène de crime.
– Il n’y aura pas d’enquête, juste une autopsie ! Regarde ! Tout est parfait !

Diane ne regarda pas. Hors de question.
– C’est du bon travail, soupira Elsa. Je suis sûre qu’ils n’ont rien laissé traîner derrière eux. La mise en scène est propre. Tu as vu l’arme ?
Diane ne risqua pas même un œil vers le bureau. Mais elle passa en revue ses souvenirs. Sur le sol, elle avait aperçu un pistolet. L’arme à feu paraissait rudimentaire et ancienne.
– Qu’est-ce qu’elle a, cette arme ? demanda Diane.
– C’est une antiquité.
– On ne dirait pas… vu comme ça…
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– Tir à bout touchant, au niveau de la tempe, déclara Elsa. Sortie par le front, la balle avait néanmoins emporté une partie du crâne. Grosse hémorragie.

– Grosse hémorragie, répéta Diane, hébétée.

Grosse. Une fontaine de sang qui avait giclé sur le bureau, jusqu’à la moquette… Elle avait envie de vomir. Sa respiration ne se régulait pas : respirer, c’était sentir. Ses narines frémissaient au contact de cette odeur unique, amère et entêtante, de mort, de poudre. Au lieu de la calmer, l’air l’affolait.

– C’est compatible avec la thèse du suicide, commenta encore Elsa. Trajectoire légèrement montante, et d’arrière en avant.
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C’était comme le son d’un bouchon qui saute. Un son assourdi, lointain. Il attira immédiatement leurs regards vers l’est. À l’horizon, elles virent d’abord une volute, puis un tourbillon, finalement une colonne qui s’élevait dans les airs. Bientôt, une trombe de fumée monta comme sortie d’un volcan et s’étala, engloutissant le petit nuage qui flottait, solitaire, depuis l’aube. Elles ne dirent rien. Elles observaient, le cœur battant, le monde noircir, le soleil se voiler en signe de deuil, la crasse qui envahissait le ciel. Janine, muette d’horreur, se tourna vers Chiara. Elle était pétrifiée, bouche ouverte, les yeux écarquillés, comme ces femmes de Pompéi que la lave avait surprises au milieu d’un cri. Claudia cacha sa bouche d’un geste vif, nerveux, pendant que, sur sa cuisse, Emanuele poussait sa petite voiture : « Vroum, vroouum. »
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Davide se leva. Il avait rendez-vous en ville, alors que Claudia et Janine partiraient plus tard, la première à Rome et la seconde par avion à Paris. Il les embrassa comme des amies, les remerciant de leur aide, comme si ce n’était pas leur boulot.

– Ce serait vraiment une ironie de la justice, glissa-t-il, que nous coincions Francesco « la Fourche » sur cette histoire de poivrons… Franchement, qu’on le mette en taule pour des poivrons, lui qui a fait assassiner tant de gens ! Mais ce serait bien. Tout est bon à prendre. On en est là, il faut tout prendre.

Il serra l’épaule de Janine avec un peu trop de force. Elle sentit que cette histoire était importante pour lui, qu’il était ému d’avoir une chance d’arrêter Venditti. Davide disait qu’il avait croisé le parrain à plusieurs reprises et à chaque fois ils s’étaient toisés en silence, longuement, froidement.
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Chiara n’était pas si philosophe. Ils eurent une discussion un peu vive, en italien, et Janine comprit, même si elle ne parlait pas la langue, que leur fils, Emanuele, était « trop jeune pour se passer d’un père », que Davide ne pouvait « prendre sa sécurité à la légère ». Luigi, l’un des gardes du corps, les rejoignit et proposa que Davide quitte la maison caché à l’arrière de la voiture de Chiara. C’était aussi sûr, à la rigueur même plus sûr, de circuler incognito que dans une voiture blindée. Chiara pesa la proposition et donna son consentement. Quand Emanuele déboula dans ses jambes, trente secondes plus tard, tout semblait avoir repris sa place. Les oiseaux revinrent se poser, disparaissant derrière les feuilles et les fleurs. Au loin, au bout du cap blanc saupoudré de buissons, un yacht fendait les flots.
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La voiture rugit encore pour finir dans une toux inquiétante. Les oiseaux qui s’étaient approchés se dispersèrent dans le ciel, remettant à plus tard leur repos. Chiara se pencha au-dessus de la balustrade et s’adressa à quelqu’un qui lui répondit : la voiture blindée était en panne. On entendait des pas contrariés sur le gravier.

– Ce sont des choses qui arrivent, commenta Davide, en vérifiant qu’il ne restait aucune miette sur sa chemise.
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Pour une Romaine, la juge était d’une blondeur frappante. Janine appréciait sa légèreté. Claudia, comme elle-même, instruisait des dossiers tragiques, des affaires dont les victimes se comptaient par dizaines. Mais elle mettait un point d’honneur à porter des chemisiers à fleurs, des talons hauts et à afficher son appartenance au fan-club d’Eros Ramazzotti.

Un rugissement se fit entendre en bas. Une volée d’oiseaux quitta les arbres. Janine frémit, mais ce n’était que la voiture de Davide qu’on démarrait. Un modèle blindé. Ils avaient roulé la veille dedans. Elle avait eu le sentiment de traverser la campagne calée au fond d’un tank.

– Le miel vient de la maison, précisa Chiara, la femme de Davide. Les ruches sont au bout du champ.
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