AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Derborence (30)

« Derborence, le mot chante doux ; il vous chante doux et un peu triste dans la tête. Il commence assez dur et marqué, puis hésite et retombe, pendant qu'on se le chante encore, Derborence, et finit à vide, comme s'il voulait signifier par là la ruine, l'isolement, l'oubli. »
Commenter  J’apprécie          20
Ils étaient obligés de se donner rendez-vous loin du village, parce qu'il y a toujours des curieux. Il y a toujours des curieux, il y a toujours du monde qui se mêle de ce qui ne le regarde pas. Elle avait un râteau sur l'épaule ; il voyait comment, avec les dents de son râteau, elle accrochait les nuages en passant. Les nuages lui tombaient sur la tête.
Commenter  J’apprécie          61
Le silence de la haute montagne, le silence de ces déserts d'hommes, où l'homme n'apparaît que temporairement : alors, pour peu que par hasard il soit silencieux lui-même, on a beau prêter l'oreille, on entend seulement qu'on n'entend rien. C'était comme si aucune chose n'existait plus nulle part, de nous à l'autre bout du monde, de nous jusqu'au fond du ciel. Rien, le néant, le vide, la perfection du vide; une cessation totale de l'être, comme si le monde n'était pas créé encore, ou ne l'était plus, comme si on était avant le commencement du monde ou bien après la fin du monde. Et l'angoisse se loge dans votre poitrine où il y a comme une main qui se referme autour du cœur.
Commenter  J’apprécie          170
Pour monter à Derborence, on compte sept ou huit heures, quand on vient du Pays de Vaud. On va en sens inverse d’une jolie rivière dont on côtoie le bord. L’eau resserrée entre les berges est comme beaucoup de têtes et d’épaules qui se poussent en avant les unes les autres pour aller plus vite. Avec de grands cris, des rires, des voix qui s’appellent ; comme quand les enfants sortent de l’école et la porte est trop étroite pour les laisser passer tous à la fois.
Commenter  J’apprécie          110
Il appelle de toutes ses forces. Il met ses mains en porte-voix devant sa bouche, poussant dehors de toutes ses forces les trois syllabes qui font trois notes qui se suivent, et semblent d’abord s’être perdues, parce que tout un grand moment on n’entend plus rien ; puis elles vous reviennent, ayant été heurter la paroi de l’autre côté de la combe. Le nom vous revient une première fois presque intact, il vous revient une deuxième fois usé aux angles et assourdi ; la troisième fois, il n’est plus qu’un frôlement comme quand un léger pan d’étoffe traîne derrière vous sur le sol.
Commenter  J’apprécie          40
Et bien, là-haut… Tu n'as qu'à te souvenir comment la montagne s'appelle… Oui, l'arête où est le glacier… Les Diablerets… […] Tu sais pourtant bien ce qu'on raconte. Eh bien, qu'il habite là-haut, sur le glacier, avec sa femme et ses enfants. […] Alors il arrive des fois qu'il s'ennuie et il dit à ses diabletons: "Prenez des palets." C'est là où il y a la Quille, tu sais bien, justement la Quille du Diable. C'est un jeu qu'ils font. Ils visent la quille avec leurs palets. Ah! des beaux palets, je te dis, des palets de pierre précieuse… C'est bleu, c'est vert, c'est transparent… Seulement il arrive des fois aux palets de manquer la quille et tu devines où elles vont, leurs munitions. Qu'est-ce qu'il y a après le bord du glacier, hein? Plus rien, c'est le trou. Les palets n'ont plus qu'à descendre.
Commenter  J’apprécie          10
Et, à ce moment-là, Séraphin s'étant tu également, on avait senti grandir autour de soi une chose tout à fait inhumaine et à la longue insupportable: le silence. Le silence de la haute montagne, le silence de ces déserts d'hommes, où l'homme n'apparaît que temporairement : alors, pour peu que par hasard il soit silencieux lui-même, on a beau prêter l'oreille, on entend seulement qu'on n'entend rien. C'était comme si aucune chose n'existait plus nulle part, de nous à l'autre bout du monde, de nous jusqu'au fond du ciel. Rien, le néant, le vide, la perfection du vide ; une cessation totale de l'être, comme si le monde n'était pas créé encore, ou ne l'était plus, comme si on était avant le commencement du monde ou bien après la fin du monde. Et l'angoisse se loge dans votre poitrine où il y a comme une main qui se referme autour du cœur.
Commenter  J’apprécie          180
-Ne va pas. Parce que, toi aussi , tu seras maudite. Ne va pas où il cherche à t'entraîner. C'est plein de trous dans ce pierrier, c'est plein de pierres qui basculent; c'est tout en replis, tout en fissures... Ne va pas, Thérèse, ne va pas!
Commenter  J’apprécie          250
Les hommes ont le pied des tiges à hauteur de leur faucille, tellement le pays penche.
Commenter  J’apprécie          30
Hein, s'ils revenaient quand même! Et ils ne touchent plus le sol, parce qu'ils n'ont plus de poids. Ils ne font point de bruit, c'est comme de la fumée, c'est comme un petit nuage, ça se déplace comme ça veut...
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (539) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Aimé Pache, peintre vaudois de Charles-Ferdinand Ramuz

    Ce roman, paru en 1911 à Paris chez Fayard et à Lausanne chez Payot, est dédié à un peintre : ...

    Alexandre Cingria
    René Auberjonois
    Cuno Amiet
    Ferdinand Hodler

    15 questions
    3 lecteurs ont répondu
    Thème : Aimé Pache, peintre Vaudois de Charles Ferdinand RamuzCréer un quiz sur ce livre

    {* *}