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Citations sur Une terre d'ombre (84)

Une larme roula sur la joue de Laurel, puis une autre, et une autre encore, et malgré ses efforts pour les refouler en battant des paupières elle ne réussit pas à battre des paupières assez vite, elle reposa alors la brassée de petit bois et s'essuya les yeux. L'élan du cœur qu'elle avait ressenti sur le rocher, elle le ressentit encore, et ce n'était pas que de l'amour. Elle avait déjà éprouvé de l'amour, et connu ses profondeurs quand sa mère était morte.
Là, c'était quelque chose de plus rare. Le bonheur, songea-t-elle, ce doit être ça. Elle ramassa le petit bois et rentra. Walter, Hank et elle restèrent au coin du feu jusque passé minuit, personne ne parla et personne ne parut vouloir parler, comme si le moindre propos risquait de rompre le sortilège bienfaisant qui avait été jeté sur la petite maison.
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« Ca , dit Laurel en tirant sur sa robe pour mieux montrer la tache de naissance, ça te dérange de la regarder ? »
Walter secoua la tête.
« Certains disent que c'est pour montrer que je suis maudite. »
Walter s'approcha, repoussa le tissu suffisamment pour poser ses lèvres sur la tache et l'embrasser. Ils se rallongèrent.
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Chauncey effectua un bref salut, les garçons à la queue leu leu derrière lui tandis que les Claytons remontaient sur scène et entamaient « The False Knight », une balade que Laurel avait toujours aimée. Si Walter était venu, il aurait pu la lui rejouer, bien que la raison principale pour laquelle elle aurait voulu qu'il soit présent était simplement qu'il lui manquait.
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Veux-tu bien me serrer contre toi un instant ? Pour m'aider à me souvenir que tu étais vrai, parce qu'une fois que tu seras parti, ce sera trop facile de croire le contraire.
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« Ce serait bien si tu pouvais parler, mais c'est déjà tellement bon d'avoir quelqu'un qui écoute. Ce que tu dis avec tes hochements de tête, ça me suffit. » La voix de Laurel se fit plus douce. « Je n'en voudrais jamais davantage. »
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Ils sortirent sur la galerie et Laurel s'assit à côté de Walter. Il porta la flûte à ses lèvres. D'abord Laurel crut qu'il s'entraînait, car les mêmes quelques notes par lesquelles il avait commencé ne cessaient de se répéter en dépit de changements minimes. Puis il devint clair que c'était un chant, le chant le plus désolé qui existait au monde, parce que les notes changeaient si peu, on aurait dit un oiseau lançant un appel et attendant qu'un autre lui réponde. C'était un son désolé comme elle n'en avait jamais entendu. Enfin, Walter détacha la flûte de ses lèvres, la tint devant lui comme pour montrer que, libérée de son souffle, elle était aussi silencieuse que lui.
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Laurel se laissa aller à imaginer que Walter resterait une autre semaine, et puis encore une autre. Peut être que le philtre d'amour à la lobélie cardinale serait vraiment efficace. Si Walter restait, il viendrait peut être un moment où ils seraient seuls tous les deux, où il se pencherait pour lui bécoter la joue, et ensuite, au fil des jours, les baisers deviendrait plus longs et elle commencerait à cueillir la carotte sauvage pour préparer un cordial, ou même la clématite de Virginie pour la tresser dans ses cheveux.
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Et pourquoi ne pas cacher la flûte ? Un homme tout plein de détours. Qui cachait une chose mais pas l'autre, crasseux comme n'importe quel trimardeur mais qui avait des sous, de l'argent et de l'or, ne savait ni parler ni écrire mais jouait si bien de la flûte que votre cœur émerveillé n'était pas loin d'en éclater, un homme capable de remarquer une plume verte. Tout ce que Laurel savait, c'était qu'elle voulait en apprendre davantage sur lui, et qu'elle se réjouissait qu'il ne soit pas parti.
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Laurel se réveillait en entendant des bruits et des silences jamais remarqués lorsque Hank ou son père étaient présents - le vide d'une pièce sur deux, le grincement de la corde et de la poulie du puits, la maison remettant en place une partie d'elle-même-, les bruits et les silences les plus solitaires au monde.
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Le tonneau s’arrêta.
- "Je le renvoie ! "cria Hank.
Le tonneau redescendit, se déplaçant toujours à travers une épaisseur d’ambre mais se déplaçant tout de même. Tu entendrais l’eau si elle était si près, se dit Walter, pour se rassurer. Mais pas si l’eau remplissait la grotte jusqu’au plafond. Il n’y aurait pas un son maintenant, et aucun quand il se retrouverait immergé. Il serait dans une obscurité dont on ne pouvait pas s’échapper et, pire encore, dans un lieu infini de silence. Pour toujours. Walter tendit les bras et enfonça ses mains ouvertes dans la terre humide. Il les maintint là et regarda le tonneau sombrer dans sa direction.
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