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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lire Jean Raspail est déjà un privilège. Bien sûr, tout un chacun peut se saisir d'un de ses livres et il découvrira, au-delà d'une écriture très riche, la force du témoignage d'un homme qui aime le voyage et l'humain. Mais Jean Raspail sort des sentiers convenus du roman et livre, me semble-t-il, autre chose : une empreinte d'humanité et de poésie, tragique pour celui-ci, mais si prenante.

Son texte est court, mesuré, ciselé, il emmène immédiatement le lecteur à bord d'une pirogue où les ultimes survivants d'un peuple se serrent les uns contre les autres, emportés vers une destinée inexorable, celle de la mort et de la disparition de leur peuple.

Ces Hommes, les Alakalufs, qui vécurent aux confins de la Patagonie, à l'extrémité de la Terre de Feu, sont confrontés à toutes les puissances dévastatrices de la nature, violence de l'océan et de ses tempêtes, froid glacial de ces contrées extrêmes, pénurie alimentaire, bref une survie de chaque jour qui mène peu à peu vers la fin inéluctable de leur peuple.

Jean Raspail, par son écriture flamboyante, grave dans nos mémoires le destin de Lafko et des siens. Ainsi, si on a lu ce livre bouleversant par moments et même dans son ensemble, on se souviendra de cette lecture et des Hommes. Et on pourra dire à Jean : merci de m'avoir fait connaître les Alakalufs, je m'en souviendrai.
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En 1951, lors d'un voyage, Jean Raspail a croisé la route d'un des derniers canots Kaweskar. de cette rencontre est né ce livre, nourri par les travaux de José Emperaire – seul ethnologue (à l'époque du moins) à s'être consacré aux habitants du détroit de Magellan. C'est un roman aussi touchant que passionnant, qu'il m'a beaucoup plu de pouvoir comparer aux récits de voyage de Duplessis. D'un côté une vision romancée, romantique et érudite, basée sur des études scientifiques accomplies à la toute fin de l'histoire. de l'autre, effectuées presque 300 ans plus tôt, les simples observations précises et distanciées d'un esprit scientifique sans lien particulier avec ce qu'il découvre. le décalage est assez impressionnant, et l'on en viendrait presque à se demander parfois si c'est bien du même lieu et du même peuple que parlent les deux hommes... Or, ce genre de décalage me fascine : j'aime comme les choses deviennent mobiles et changeantes dès que deux regards se croisent au-dessus d'elles.

Au roman de Jean Raspail, je ne reprocherais guère que l'inclusion de Dieu et d'un dessein divin dans le fil de l'histoire, pour la rendre moins tragique. Même en argument romanesque, j'ai du mal à trouver ce genre d'idée autre chose que naïve, mièvre, faiblarde et agaçante, mais en l'occurrence elle m'a moins horripilée qu'elle ne l'aurait pu. La magie noire des paysages, le pouvoir de fascination de ce peuple en marge de l'histoire, l'intérêt des nombreux personnages - géographes, navigateurs, savants... - qui interviennent dans leur destin, rendent ce défaut assez facile à oublier, pour savourer ce qui reste un très beau roman.
Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Impressionnant de savoir que des hommes aient réussi à vivre dans des contrées aussi hostiles... et d'apprendre ce qui leur est arrivé par la faute de la cupidité de l'Occident, encore et toujours...
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Le cadre est le détroit de Magellan, où on assiste à l'extinction des indiens nomades de la mer, les Kaweskars.
Le récit usuel des découvreurs et colons est cette fois inversé: les yeux de Lafko nous font voir et éprouver l'évolution de son peuple au gré de la venue des occidentaux avec leurs grands navires.
Dès les premières pages, une forte sensation de malaise s'installe: les paysages et les personnages sont rendus lugubres et sinistres. Cette impression est renforcée par le caractère inexorable de l'extinction. A aucun moment il ne faut espérer.
Plus noire encore est cette impression, lorsque l'auteur nous invite à la réflexion sur la nature humaine, lors de vaines tentatives d'humanisation - par exemple, l'épisode de la foire universelle de Paris est atroce.
“On s'aperçoit qu'on a trop ri et qu'on aurait pas du rire”. Effectivement!

C'est un roman très bien écrit, un roman (trop) fort et (trop) noir. Mon principal reproche est le manque total d'émotion qui s'en dégage.
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Plus qu'un roman, un récit d'aventure d'une peuplade sauvage disparue, des territoires de Terre de Feu.
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