Bien sûr que tu ne l’as pas embrassé. C’est juste que j’ai peur que, quand je serais parti, tu embrasses d’autres hommes à en oublier que j’ai existé un jour.
Il lui toucha l’épaule ; quand elle se tourna, elle vit son visage tout près du sien et, sans plus y réfléchir, peut-être parce qu’il partageait avec elle les ténèbres, ou peut-être parce qu’elle voulait éprouver la vérité de sa promesse que son cœur brisé continuerait de battre, elle posa les lèvres contre les siennes.
Moi-même, j’essaye de m’en sortir, avoua-t-il. J’essaie de me dire que la mort donne du sens à nos vies. C’est difficile d…
Vous allez lui dire que vous vous en sortirez parce que c’est vrai. Ce ne sera pas immédiat, bien sûr, mais avec le temps, vous y parviendrez.
Elle avait souffert l’appel de l’hôpital local, son cœur cessant de battre aussitôt et ne se ravivant péniblement que lorsqu’elle avait appris qu’il n’était pas mort. Pas ce soir. Pas encore.
Parfois, il percevait la tristesse qu’elle essayait tant de dissimuler, et ils se prenaient dans les bras en silence, cherchant chacun du réconfort, plus que de l’espoir de jours heureux qui ne viendraient jamais.
Il s’était déjà senti seul, mais ç’avait toujours été cette solitude motivée par l’ennui, l’attente de quelqu’un ou quelque chose que l’on préférerait éviter.
Abrité ainsi de la rue, il se laissa envahir par l’émotion ; la solitude plus que la peur, d’ailleurs.
Ce jour-là, elle avait compris - plus justement encore que durant ses douloureux jours de maladie - que l’amour chargeait invariablement d’une lourde part de tristesse.
L’amour, il n’y connaissait pas grand chose, mais ce qu’il ressentait pour Marsia devait en être à coup sûr une variante…