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Critiques filtrées sur 4 étoiles  

« le Moine et le Philosophe » rassemble les échanges entre Jean François Revel, philosophe athée, et Matthieu Ricard, son fils, moine bouddhiste, proche du Dalaï Lama. Classé par thèmes, le livre tente par une série de questions d'interroger deux modes de pensée, de démarches intellectuelles et spirituelles. En abordant ce genre d'ouvrage, ces questions sont celles que le lecteur se pose plus ou moins explicitement. Comment expliquer le parcours de Mattieu Ricard promis à un brillant avenir scientifique et qui abandonne tout pour revêtir les habits d'un moine bouddhiste. Comment comprendre l'intérêt de l'Occident pour le Bouddhisme ? J. F. Revel replace certains éléments du Bouddhisme dans l'histoire de la philosophie occidentale. Mathieu Ricard développe les fondements de la philosophie (ou religion ?) bouddhiste, explique la situation du Tibet sous l'autorité chinoise, les tentatives politiques du Dalaï Lama. Certains chapitres restent plus ardus : les conceptions spirituelles du Bouddhisme… Mais l'ensemble est intéressant car le livre interroge l'Occident sur les limites de ses succès scientifiques…sur ses désastreuses idéologies des XIX ème et XX ème siècles. Reste les explications de Mathieu Ricard sur la philosophie ou la religion bouddhiste qui attire les européens et qui sont laissées à l'appréciation de lecteur.
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Intéressant de lire deux points de vue différents sur une panoplie de thèmes avec des modes de vie et des convictions propres à chacun. Une vision occidentale face à l'orientale. Certains passages ne sont pas toujours convaincants mais ce livre offre une belle réflexion et permet de se positionner par rapport à ses propres convictions.
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Partant avec un capital de sympathie envers le bouddhisme, il est vrai dû essentiellement à la figure emblématique de l'actuel Dalaï-Lama, je m'attendais à ce que la sagesse tibétaine, par la voix de son plus illustre représentant français, puisse remettre en question nos valeurs occidentales à travers une argumentation très étayée.

Hors, si l'échange est de grande qualité, d'une érudition certaine, souvent passionnant, parfois plus austère, il devient vite évident que les deux intervenants ne parlent pas le même langage, laissant parfois un goût d'inachevé, les thèmes abordés n'étant jamais véritablement débattus sur le même plan. Car si du côté de Jean-François Revel, nous sommes en présence d'un digne héritier de Descartes, au cartésianisme implacable, les propos de Mathieu Ricard s'inscrivent dans un tout autre système de valeurs, empreints de circonvolutions et de métaphores qui, si elles nous interrogent et nous séduisent, ne nous sont pas toujours très convaincantes.

Cela étant, et c'est aussi l'intérêt de ce livre, on décèle derrière cette confrontation dialectique, une lutte sourde entre le père et le fils, entre le maître et le disciple qui a trouvé sa propre voie, pris sa destinée en main, en espérant un jour sinon dépasser, au moins égaler le père.

Cet échange nourri nous interroge d'ailleurs sur les raisons qui ont poussé Mathieu Ricard à arrêter un parcours brillant dans la recherche en génétique, à quitter le monde scientifique et les valeurs du modèle occidental. Et à la lecture de ce livre, on y perçoit clairement un besoin vital de spiritualité, une nécessité de sens en toute chose, d'engagement pour les libertés fondamentales d'un peuple, que l'athéisme froid et l'académisme un peu trop convenu de son père ne permettaient probablement pas d'embrasser.
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Joute intellectuelle entre le père et le fils autour du religieux, de la métaphysique, du spirituel et de la science, passionnante même si je ne goûte pas personnellement à toutes les idées de l'un ou de l'autre. Mais c'est ça qui est prenant et éveille notre curiosité.
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Jean-François Revel, l'Académicien (le père), et Matthieu Ricard le Moine Bouddhiste (le fils), décidèrent en 1996 d'échanger leurs points de vue sur l'existence, dans l'isolement d'une montagne du Népal.

Le père philosophe, écrivain est agnostique. le fils, après avoir abandonné sa très prometteuse carrière en tant que Chercheur à l'Institut Pasteur, consacre totalement son existence au Bouddhisme, depuis le début des années 70.
Dans ce passionnant échange, le père pragmatique, cartésien et le fils spiritualiste confrontent sans complaisances mais de manière respectueuse, leurs différentes « philosophies » de l'existence.

A la fin des années 60, Mathieu Ricard fut donc séduit par le Tibet et ses grands Maîtres spirituels Tibétains.
Et c'est notamment la rencontre avec son premier Maître Kangyour Rinpotché, qui l'a définitivement décidé à changer radicalement de vie.

De plus, il a été profondément marqué par la persécution endurée par le Peuple Tibétain.
A cette époque, le Tibet était en train de subir les monstrueuses invasions et répressions Chinoises du Totalitarisme Communiste de Mao, engendrant le gigantesque Génocide Tibétain.
En effet, à partir de 1959, une foultitude de Tibétains ont été emprisonnés, parqués, déportés en camps de travail, torturés, affamés…
Et presque la totalité des monastères, soit 6150, furent détruits.
Le terrible bilan humain s'élève à : 1 000 000 d'innocents Tibétains exterminés, soit 1 habitant sur 5 !

Depuis cette période, Le Dalaï-Lama, le Gouvernement Tibétain ainsi que plus de 130 000 réfugiés sont, à ce jour, toujours en exil en Inde dans l'Himalaya.

Puis, ces deux intellectuels argumentent sur le fait que le Bouddhisme relève plutôt de la philosophie, ou plutôt de la religion.

Ensuite, Matthieu Ricard présente à son père les principales questions que se pose le Bouddhisme, pages 49 et 50 :

« le bouddhisme analyse et démonte les mécanismes du bonheur et de la souffrance. D'où provient la souffrance ? Quelles en sont les causes ? Comment y remédier ? Peu à peu, à la fois par l'analyse et la contemplation, le bouddhisme remonte aux causes profondes de la souffrance. C'est une recherche qui intéresse tout être humain, qu'il soit bouddhiste ou non ».

Puis également, pages 31 et 32 :

« Mais la science « majeure », c'est la connaissance de soi et de la réalité, la question essentielle étant : « Quelle est la nature du monde phénoménal, de la pensée ? » et, sur un plan pratique : « Quelles sont les clefs du bonheur et de la souffrance ? D'où provient la souffrance ? Qu'est-ce que l'ignorance ? Qu'est-ce que la réalisation spirituelle ? Qu'est-ce que la perfection ? » C'est-ce genre de découvertes que l'on peut appeler connaissance (…). La souffrance est le résultat de l'ignorance. C'est donc l'ignorance qu'il faut dissiper. Et l'ignorance, en essence, c'est l'attachement au « moi » et à la solidité des phénomènes ».

Voici quelques exemples d'origines de la souffrance pour le bouddhisme, pages 50 et 51 :

« En première analyse, le bouddhisme conclut que la souffrance naît du désir, de l'attachement, de la haine, de l'orgueil, de la jalousie, du manque de discernement et de tous les facteurs mentaux que l'on appelle « négatifs » ou « obscurcissants » parce qu'ils troublent l'esprit et le plongent dans un état de confusion et d'insécurité ».

Pour Jean-François Revel il n'est pas nécessaire d'appartenir à une religion ou à une organisation de la « Pensée » quelle qu'elle soit, pour apprendre à réfléchir par soi-même, approfondir la découverte de son « moi », afin de mieux connaître les autres.
Pour lui, les préceptes de : prières, de réincarnations, etc., sont de totales abstractions inutiles.

Matthieu Ricard, lui, nous explique les terminologies les plus connues dans le Bouddhisme, comme : l'Eveil, le karma, le samsara, le nirvana, le mandala, le Petit Véhicule (ou Théravada), le Grand Véhicule, le troisième Véhicule (adamantin ou Vajrayana), la « voie du milieu », etc.
Puis, il expose également les différentes positions tenues par Le Dalaï-Lama, sur des sujets de société, tels que : la peine de mort, l'avortement, la contraception, l'euthanasie, le suicide, etc..

La discussion entre ces protagonistes se poursuit sur les notions fondamentales du Bien et surtout…, du Mal. Ce Mal existe-t-il en chaque être humain comme à tendance à le penser Jean-François Revel ; ou provient-il plutôt d'un état de souffrance, théorie de Matthieu Ricard ?

Bref, un dialogue passionnant entre deux intellectuels qui réfléchissent sur la condition humaine. Un Jean-François Revel plutôt pessimiste sur cette nature humaine, pour laquelle qui plus est, il n'existe point de salut, de possibilité de rédemption, après la mort.
Matthieu Ricard est « philosophiquement » optimiste, car pour lui, non seulement, il est possible pour l'être humain de progresser tout au long de son existence vers le Bien et le bonheur altruistes, mais en plus, de nombreuses possibilités de « rattrapages » s'ouvrent à lui, au travers de ses multiples futures réincarnations de l'esprit, après la mort du corps.

Confer également d'autres ouvrages aussi passionnants, de Jean-François Revel :
le Regain démocratique ;
La Grande Parade. Essai sur la survie de l'utopie socialiste.
Lien : https://totalitarismes.wordp..
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A la première lecture, je l'ai vite abandonné car la conception métaphysique du bouddhisme était, pour moi, assez incompréhensible. Cependant, après quelques mois de lectures de philosophie occidentale, j'ai décidé de le relire. J'ai beaucoup mieux compris les concepts philosophiques. Mais ce n'est pas le plus important. J'ai vraiment été touché par le bouddhisme et par les moines bouddhistes qui vivent leur philosophie jusqu'au fond d'eux-mêmes.
Et pour terminer, voici une phrase qui résume assez bien l'opinion du bouddhisme sur le destin : "En gros, ça rejoint plutôt la compréhension du karma qu'a l'hindouisme : la façon idéale de vivre sa vie et de voir le monde, c'est d'accepter intégralement le destin qui nous est réservé, sans nous révolter. La position d'un bouddhiste est différente : il accepte le présent parce que ce qui lui arrive est le résultat de ses actes passées. Mais le futur dépend de lui. Il est à la croisée des chemins"
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http://boivino.wordpress.com/2012/07/09/le-moine-et-le-philosophe-un-pere-et-son-fils-debattent-du-sens-de-la-vie/
Lien : http://boivino.wordpress.com..
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