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3,48

sur 312 notes
Mon avis après ce message publié avant la date de fin d’interdiction de tout commentaire :

Attention, il ne s'agit pas d'une critique...
Je remercie les éditions Flammarion et Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une Masse Critique spéciale Rentrée littéraire.
Cet ouvrage est sous embargo jusqu'au 15 août, je ne peux donc rien en dire pour le moment...
Mais le décompte fatidique après réception arrivant bientôt à expiration, c'est pourquoi je publie ce message.


Mon avis :

Je n’y arrive pas. C’est ainsi. Après deux essais, je n’arrive pas à accrocher.

J’avais publié cette "fausse" chronique pour les raisons que j’ai donné, mais aussi, j’avoue, pour attendre de m’y remettre...

Mais le personnage principal, Candice, ne me touche pas. Trop lisse, trop simpliste, sa neutralité devient agaçante. Dans une époque et un contexte qui ne l’était pas. Bien sûr elle est peut être apolitique ou dépolitisée, mais le contexte dans lequel elle évolue rend cette option peu crédible.
Son rôle d’observatrice extérieure sans opinion, mais qui s’en sort par sa propre détermination, ne colle pas.

C’est dommage, car je pense que cet ouvrage est intéressant à plusieurs égards... alors, qui sait, j’essaierai peut-être une troisième fois !

Abandonné en août 2018
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C'est la première fois que je lis un livre ayant reçu la récompense du Prix Interallié parce que jusqu'à présent, je me faisais une idée complètement fausse de ce prix : me disant : cela va être compliqué, je ne suis pas à la hauteur, je vais me perdre dans les événements relatés etc. bref autant de fausses idées que cet ouvrage a complètement démenti et grâce à lui, je crois que j'apporterai plus d'importance à d'autres (ceux des années précédentes, par exemple, pour voir ce qu'il en ressort). Comme quoi, déjà : premier point fort pour cet ouvrage qui a cassé tous mes préjugés qui n'avaient absolument pas lieu d'être et qui m'a redonné une bonne image (enfin presque de moi) sur le plan intellectuel.

Ici, nous nous retrouvons plongés dans l'Angleterre de la fin de années '70, en 1978 exactement, à l'époque où cette dernière connut une crise économique sans précédent. Alors que Candice, notre jeune héroïne se prépare à interpréter Richard III, célèbre pièce éponyme de William Shakespeare, l'entreprise Ford va mal, pour ne pas dire très mal et les emplois s'écroulent. Les grèves se multiplient, tous corps de métiers confondus mais la musique, elle, est bien et bien là comme le rappelle à juste titre l'auteur en chaque début de chapitre) ainsi que les arts avec la très belle interprétation de Richard III que l'auteur se plaît à décortiquer afin que les femmes qui font partie de la troupe puisse l'interpréter à sa juste valeur. Ce parallèle entre cette pièce shakespearienne et la politique est fort bien trouvée et admirablement mise en scène, se mêlant parfaitement à l'intrigue qui se joue "dans la vraie vie".

Puis, c'est l'apparition de la Margaret Thatcher, celle que l'on surnommait "la dame de fer" et s'il est vraie que j'en avait entendue parler, j(avoue que je ne connaissais jamais jusqu'à présent quel rôle elle avait réellement joué dans ce domaine politique dans lequel je ne m'y entends rien. Je ne m'en tiendrai pas seulement à ce seul et unique avis qui est bien trop résumé et exhaustif à mon goût et qui ne se fit qu'au point de vue d'une seule personne, qui plus est mise en scène de la sorte.

Un roman avec des personnages fictifs très attachants et réels qui m'ont un peu remis les idées en place et qui m'a fait un large rappel concernant ce qui s'est passé très proche de chez nous il n'y a même pas quarante ans et dont je ne savais que très peu de choses jusqu'à présent et cela, je ne peux que le déplorer. Je crois que je vais revoir un petit peu mes cours d'histoire à partir de ce qui s'est déroulé après guerre. Une lecture que je ne peux que vous recommander, même si j'ai rapidement cru comprendre que les avis étaient très mitigés. En ce qui me concerne, je l'ai totalement dévoré !
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Le grand bordel de l'hiver 78-79, rythmé par une bande-son résolument punkie , en fil rouge.
Richard III , celui de Shakespeare, tout claudiquant et grimaçant, en fil noir.
Maggie Tchatcher affûtant ses griffes, en fil de fer.
Et, sur son vélo de coursière d'occasion, la jeune Candice, en fil blanc.

Quatre brins qui s'entrecroisent, et finissent par tendre une trame solide : le squelette, nerveux , d'une crise politique majeure favorisant l'accession au pouvoir d'une manipulatrice infernale, Maggie herself, qui, à l'instar de Richard III, le plus fascinant des monstres dramatiques, doit moins sa puissance à son génie machiavélique qu'à la démission des structures en place et à la faiblesse des individus.

Ce n'est pas vraiment un roman: Candice, c' est Candide au pays de God save the Queen- version Sex Pistols-

Plutôt un conte philosophique qui revisiterait une tragédie de l'histoire et l'histoire d'une tragédie, à la lumière -cathartique- d'un rôle de théâtre .

Car notre Candice en fil blanc doit jouer, avec une troupe de filles, ...celui de Richard III, précisément.

Et progressivement, à mesure qu'elle perd ses illusions et gagne en maturité politique, sa vision du rôle s'aiguise et s'affine. Elle la consigne dans son carnet.

Vu comme ça, le "roman" de Thomas B. Reverdy tient plus de l'essai -politique, critique, théâtral?- ou du scénario de polar avec B. O. de choc!

Comme c'est percutant, rythmé et très bien écrit, ça ne m'a pas gênée .

Je ne me suis pas plus attachée à Candice pour m'intéresser à la mise en place du néo libéralisme à la Thatcher, qui allait avoir un succès planétaire, que je ne me suis attachée à Candide pour m'intéresser à la remise en cause de l'optimisme béat qui a toujours ses adeptes.

J'ai dévoré férocement- et me suis précipitée sur certains grands airs de la bande-son qui m'ont replongée dans le courant glacial de cet hiver-là: London Calling, Working Class Hero, Run like Hell...

Memories, memories..
L'hiver de notre mécontentement..1979. Ou 2019?

Pas si loin de nous, tout ça.

Les Richard III de tout poil attendent partout leur heure...En embuscade ou déjà un pied dans l'étrier...

Alors de grâce laissons-les crier: "My kingdom for a horse!" et traçons notre chemin!
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Trop de bonnes lectures ces derniers temps et bam l'hiver de la lecture... Ce livre couvre la période de grèves massives qu'a connue le Royaume-Uni pendant l'hiver 1978-1979. Cet "hiver du mécontentement" a mené le Premier ministre James Callaghan et le Parti travailliste vers la déconfiture mais, il a été un moteur puissant et décisif dans l'ascension de Mrs Margaret Thatcher vers le pouvoir.

Pour commencer Thomas B. Reverdy emprunte le titre de son livre au journal "The Sun" qui lui-même avait pris l'expression de la bouche de Richard III dans la pièce de Shakespeare.
De fait, le livre peut se découper en deux parties : d'un côté la vie de Candice, jeune étudiante qui joue dans la pièce "Richard III" avec ses amies de théâtre – uniquement des femmes, est-ce une coïncidence ? je ne crois pas -, de l'autre les grèves de 1978-1979 sous leur aspect politique.
Le tout se mélange sous la plume de Candice qui note sur son journal ses constatations sur la soif de pouvoir de Richard et ses similitudes avec la conjoncture politique du pays ou comment Margaret/Richard Thatcher a conquis le pouvoir.

Les parties concernant le travail de coursier à vélo de Candice, petit boulot alimentaire dans un milieu masculin et sportif, ainsi que celles concernant sa rencontre avec le pianiste fauché d'un bar souterrain branché de l'époque sont sans intérêt particulier. Ça manque de profondeur !
Le reste est une analyse de la pièce "Richard III" et franchement j'aurais préféré lire la pièce annotée par un spécialiste parce que oui j'avoue je n'ai pas lu Richard III mais, maintenant je suis affreusement divulgâchée. (merci babounette ;-))

Bref, Thomas B. Reverdy n'a pas inventé grand chose dans ce livre, sans Shakespeare il ne reste que quelques pages. Sa réflexion sur le pouvoir est intéressante mais pas non plus révolutionnaire, le reste est bien écrit mais sans magie pour moi, un livre vite fait bien fait, vite lu, vite oublié, je vais vite rejoindre mimikaki ;-)
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Au rythme des titres des chansons en vogue en Angleterre en 1979, Thomas B. Reverdy nous plonge dans l'atmosphère trouble de ce pays, des Buzzcoks à Pink Floyd en passant par The Damned, The Clash, Marianne Faithfull, Joy Division, Sex Pistols et David Bowie, entre autres… C'est L'hiver du mécontentement et Candice, coursier à vélo afin de payer ses cours d'art dramatique, traverse cette période extrêmement délicate. Suivons-la.
Elle fait partie d'une troupe de filles formée pour jouer Richard III de Shakespeare. On les appelle les Shakespearettes et Candice joue le rôle de Richard III. Entre les répétitions et son travail dans les rues de Londres, elle ressent la situation politique internationale et surtout la crise en Grande-Bretagne où les ouvriers de l'usine Ford se sont mis en grève.
Le Parti Travailliste au pouvoir veut lâcher Callaghan, le Premier ministre, alors qu'une femme inconnue dévoile ses ambitions au sein du Parti Conservateur : « L'Angleterre est une petite vieille qui n'a plus la force de rien. L'Angleterre est sur le déclin. »
J'ai bien aimé la façon dont Thomas B. Reverdy plonge son lecteur dans la vie quotidienne du pays tout en nous faisant partager les doutes, les soucis de Candice, seule fille de son équipe de coursiers alors que les grèves paralysent doucement le Royaume-Uni.
Noël approche et la grève est encore populaire dans le pays mais le 3 janvier 1979, quand tout s'arrête à cause des transporteurs, c'est la grève totale. Il fait très froid. C'est l'hiver du mécontentement. Au même moment, on parle des boat-people, l'Urss s'enlise en Afghanistan, le Shah n'en a plus pour longtemps en Iran tandis que la France héberge un responsable religieux… La peur du communisme est à son comble et le pétrole risque de ne plus couler !
Très agréable à lire, ce livre permet soit de remettre en mémoire, soit de faire connaître ce début des années 1980 que l'auteur détaille dans un abécédaire à la mode Thatcher, liste édifiante dans laquelle je tiens à mettre en exergue le B de Bobby Sands, membre de l'IRA, député irlandais : « Il mourra au terme d'une grève de la faim de soixante-dix jours dans la prison de Maze où il est détenu comme prisonnier politique. Sa volonté, sa dignité, son agonie terrifiante seront partagées par des millions de gens, au-delà des frontières, sans que ne plie jamais la Dame de fer. ».
Fin observateur de la société et de son évolution, Thomas B. Reverdy parle justement de ce virage de fin 1979 qui conditionne toujours notre société actuelle, utilisant habilement Richard III de Shakespeare. En plus, il dissèque bien l'irrésistible ascension de Margaret Thatcher qui profite de la faillite et de l'incompétence des Travaillistes qui devraient s'occuper des plus faibles. C'est écrit avec sensibilité, précision, sans artifice et Candice est une personne très attachante qui se bat et ne se laisse pas faire.
Merci à Masse Critique de Babelio et à Flammarion pour m'avoir fait découvrir un auteur que je ne connaissais pas.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Candice pédale vite dans les rues de Londres, elle fait partie de ces nouveaux coursiers, souvent des étudiants, qui livrent des colis, des plis . Cela lui permet de vivre et de payer ses cours de comédie. Elle va interpréter Richard lll dans une pièce uniquement jouée par des filles.

Mais son histoire individuelle s'inscrit dans l'histoire sociale de l'Angleterre. Ces quelques mois hivernaux de 1978-1979 vont faite tomber, suite aux grèves qui se multiplient, le pouvoir en place. Le parti travailliste est renié, et une femme, Margaret Thatcher, la future dame de Fer, va s'imposer avec le parti conservateur...

Ce livre offre une radiographie intéressante d'une époque, d'un hiver perturbé, l'hiver du mécontentement ( parole aussi prononcée par Richard lll dans la pièce de Shakespeare) , celui des ouvriers qui n'en peuvent plus de leurs conditions de travail, de leur salaire de misère, un mécontentement réprimé violemment, sans état d'âme.

Cependant, cette oscillation perpétuelle entre destin d'un personnage à peine esquissé, et qu'on aurait aimé cerner davantage, et chronique socio-politique m'a gênée, et même agacée.

Le terme de " roman" ne s'applique pas vraiment ici, il s'agit plutôt d'un essai. On a l'impression que le personnage de Candice est un chaînon assez insignifiant, un prétexte pour en fait dresser le constat d'une société, à un moment précis.

J'avais pourtant beaucoup apprécié" Les évaporés", du même auteur. Une lecture vraiment en demi-teinte, qui me laisse frustrée...Merci en tout cas à Babelio et aux éditions Flammarion de m'avoir permis de découvrir ce livre.
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Dés le début je me suis retrouvé flottant à toute allure derrière le vélo de la livreuse Candice sillonnant Londres de 1979, murs de poubelles, punks et grévistes refusant la majoration limitée à 5% par le gouvernement travailliste alors que l'inflation atteint 16%. (limitation que finira par outrepasser Ford en accordant 17%)

C'est la montée de Thatcher, soutenue par une campagne ciblant les employées et les ouvrières, fustigeant les travaillistes qui tuent les emplois (alors que si elle réussit à relever l'économie, elle ne fit qu'enrichir les riches et ne diminua pas le nombre de chômeurs)

En parallèle, Candice nous livre ses réflexions sur Richard III, le rôle qu'elle joue dans sa petite troupe féminine. Et si le pouvoir n'était qu'une farce?

Je ressors décoiffé et ébloui par la prose de Reverdy (qui ne m'avait par contre pas impressionné dans 'Les évaporés')
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L'Angleterre est une petite vielle, oui, qui n'a plus la force de rien, constate Thomas B. Reverdy page 57. Sommes nous en 1978, non le roman de Thomas B. Reverdy est du 22 Aout 2018. Est-ce un cauchemar écrit par l'auteur des Évaporés, parle t-il de Thérésa May ou de Margaret Thatcher, est-ce l'Angleterre des déserts administratifs, des territoires sans médiathèque, des zones devenues des déserts médicaux ? C'est toujours l'Hiver du Mécontentement pour beaucoup de britaniques.


"Finissons-en avec le défaitisme ! Sous la bannière du choix et de la liberté, un avenir neuf et captivant appelle le peuple britannique". Ainsi Thomas B. Reverdy replace les paroles de Margaret Thatcher qui ont été les carburants de son irrésistible ascension politique. Une foi dans le libéralisme le plus pur, le plus abouti, le plus aveuglant. Son nom aujourd'hui se nomme le Brexit.
L'avenir radieux.


Le choix de l'Angleterre est maintenant de couper une liberté fondamentale, la liberté de circuler. le motif, est simple, l'Union européenne n'est pas assez libérale !


Qui peut s'en réjouir, et comment la dame de fer aurait-elle encaissée cette entorse à la libre circulation. Que peux signifier la bannière de la liberté pour celle qui a prononcé ces paroles ? Devant ce retrait du monde comment les Irlandais traduisent, « finissons-en avec le défaitisme ? ».


Pour la dame de fer qui est le peuple britanique ? le Royaume Uni, quel est-il ? Comment les Irlandais du nord ont ils traduit le peuple britannique quand Margaret Thatcher proclamait a crime is a crime, refusant à ses députés irlandais l'honneur d'être des opposants à la couronne. Boby Sands a payé sont 66 ème jour de grève contre la faim pour la liberté, par la mort. Et 6 autres détenus sont morts pour cette liberté de circuler.


J'ai écrit sur ce drame un texte « les violons de l'espoir », accompagné par le chant the Foggy Dew.
Dans le recueil « les Fissures de l'Aube ».


Après Margaret Thatcher, les éleveurs européens, ont vu leurs troupeaux abattus à cause de la vache folle, car les aliments pour le bétail ont été fabriqués à partir de procédés de production illicites. Qui a payé ? L'Union.
De millions d'européens ont trempé leurs pieds dans des pédiluves à cause d'une épidémie en provenance du Royaume uni. Qui a payé ? L'Union.


"Oh oui, l'Angleterre va se redresser. Les banquiers vont se redresser. Les actionnaires et les hommes d'affaires, les assureurs et les courtiers vont se redresser. Les avocats fiscalistes. Toute la City va tellement se redresser qu'on aura l'impression qu'elle bande.
Le reste, on va le liquider. Privatisations, faillites en série, licenciements massifs. Ce sera les grands soldes d'hiver, avant changement de collection. La crise s'installera. »


L'Angleterre, oui, (pas le royaume uni) est devenu en 2017, le premier intervenant sur le marché des achats et des ventes de sociétés, encore appelées « personnes morales ». Après avoir épuisé le marché de l'immobilier avec les subprimes, un nouvel eldorado s'ouvrait pour la City. A nous la liberté de commercer.
Je ne suis pas sur que Richard III s'il revenait, n'exploserait pas en hurlant ils sont devenus fous ces anglais !


Merci à Thomas B. Reverdy d'avoir su prendre du recul en nous offrant ce retour sur l'Hiver du mécontentement.
Sont-ils encore en plein hiver, c'est malheureusement mon sentiment quand je vois des anglais fuir en Irlande.
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Un mélange alterné de mots d'intello et triviaux. Je me dis encore un auteur avec de hautes études et qui, pour faire peuple, insère des mots de prolos ! Je regarde sur internet. Bingo ! Agrégation de lettres modernes. Parce qu'il semble parler de rock et que j'ai envie d'en savoir plus, je continue. Une macédoine, sans vraiment de transition, de jeune fille qui livre des plis à bicyclette, d'un pianiste, des grèves en Angleterre de 1978/79, de théâtre, de politique, d'économie, d'Elisabeth Thatcher, de Shakespeare. Au final, et comme souvent avec les grands érudits, un étalage de connaissances au détriment de l'histoire et des personnages qui restent en surface. Résultat, le lecteur pédale plus que Candice.
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Deuxième rencontre avec Reverdy après l'évocation du symbolique déclin de Detroit dans Il était une ville. Là où ce dernier marquait un point d'arrivée du système libéral débridé, L'hiver du mécontentement replonge à ses racines, dans l'Angleterre en perte de vitesse sur la scène mondiale, ankylosée dans un système social hérité du pacte de l'après-guerre qui ne fonctionne plus, et qui est prête, ou bien suffisamment affaiblie, pour se livrer à son cauchemar de rêve : Maggie.

Ce qui m'a plu dans ce roman, outre l'idée de la playlist qui l'accompagne, c'est le moment précis dans lequel il se passe : juste avant l'arrivée au pouvoir de Thatcher, que l'on voit attendre patiemment son heure en souriant, en observant l'ensemble des ressorts de la société se déliter et en soufflant sur les braises : montée du chômage, jeunesse No future, grèves aussi générales qu'inutiles.

Ce qui à mon sens fonctionne moins, c'est le choix de construction narrative sur deux modes, l'un quasi documentaire, l'autre autour de scènes de vie précaire de Candice, dont on sent qu'elle saura s'adapter à ce nouveau monde brutal, et de Jones, le jeune artiste qui lui n'y trouve pas sa place.

Par-delà ces trois voix, la projection des manoeuvres du Richard III de Shakespeare vient donner sa dimension universelle à la comédie du pouvoir qui se joue; ce n'est ps forcement un procédé original, mais cela donne toute son ampleur à cette déprimante page d'histoire.
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