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3,66

sur 80 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Coralie est la narratrice de ce court roman. Sans filtre, elle nous raconte ce qu'elle a vécu pendant ce fameux été 1993, nous livre ce constat saisissant des adultes qui l'entouraient par rapport à ses propres parents. Mais, elle nous livre surtout sa deuxième naissance. C'est un livre sur l'apprentissage de la vie, ce basculement qui se fait parfois brutalement chez certaines personnes ou parfois en douceur chez d'autres. Coralie est un papillon qui sort de sa chrysalide, en pleine métamorphose avec tout ce que cela implique. Elle va assez loin dans son besoin d'être quelqu'un d'autre goûtant les interdits, la liberté, le sexe, ses sentiments en ébullition et exacerbés. Tout cela m'a laissé une certaine gêne qu'il a été difficile de me défaire même si j'ai aimé l'histoire et l'écriture. (...)

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Le temps d'un été incandescent, Coralie, jeune fille empêchée, va se découvrir dans le regard des autres, s'émanciper de son milieu et s'autoriser à espérer et à aimer. C'est le récit d'une mue, d'un passage à l'age adulte (avec ses désirs et désillusions) que narre l'auteure avec bienveillance. La fin de l'adolescence , avec son égoïsme forcené et ses sentiments exacerbés, y est décrit avec beaucoup de tendresse et de justesse. Une lecture très plaisante.
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» L'étincelle « de Karine Reysset sera publié en cette rentrée 2019 aux éditions Flammarion. de cette lecture, j'en ressors toute aussi charmée par l'écriture sensible mais audacieuse de l'auteure, que par l'histoire envoûtante !
p. 180 : » Depuis que j'ai reçu son invitation à ses noces, elle réapparaît dans mes rêves. J'avais mis tant de temps à l'en chasser. »
Aujourd'hui mariée et mère de famille, Coralie se revoit encore cet été 1993, l'été où tout a basculé. Et recevoir le faire-part de mariage de Soline la projette vingt-cinq ans en arrière, au coeur du village de Muguet, dans la maison familiale de son amie.
Coralie est fille unique. Ses parents viennent de se séparer, comme s'ils avaient attendu l'aube de ses dix-huit ans pour se soulager de la présence de l'autre. Alors lorsque sa copine de fac lui propose de la rejoindre en Dordogne, dans la maison familiale, pour y passer l'été, Coralie y voit une échappatoire !
p. 16 : » Elle était pétillante, meneuse, tout mon contraire. J'ignore pourquoi elle avait jeté son dévolu sur moi. C'était elle qui était venue à ma rencontre, elle qui m'avait choisie. «
Bien que Coralie ne comprenne pas ce que Soline lui trouve, elle doit néanmoins admettre que leur amitié fonctionne bien.
p. 13 : » Nous nous complétions. «
Mais cette maison familiale est le point de concentration d'une toute autre société. A l'opposé de tout ce que Coralie connaissait du monde des adultes, quasiment restreint à ses deux parents.
p. 41 : » Jamais je n'avais entendu d'adultes aussi potaches. Leur liberté de ton, leur jeunesse d'esprit me déconcertèrent un peu au début, puis je m'y habituai. J'aimais leur sens de la répartie et parfois de l'absurde, leurs esprits vifs et éclairés. «
C'est au milieu d'adultes libérés des responsabilités parentales et professionnelles, désinhibés, libertins et secrets que Coralie va faire son entrée dans le monde adulte. Arrivée innocente et naïve, elle va elle aussi s'extraire de ses chaînes.
p. 165 : » Cet été-là, je quittai définitivement le monde de l'enfance pour celui des adultes, je sortis enfin de ma chrysalide. «
A la fois émerveillée et complexée par ce microcosme culturel et aisé, elle y entraperçoit les failles au fur et à mesure de son séjour. Confidente d'un jour des infidélités des uns, et témoin involontaire des excès des autres, Coralie va faire l'apprentissage de la vie.
p. 56 : » Cette jeune fille de dix-huit ans et des poussières, aussi étrange que cela me paraisse aujourd'hui, c'est moi, moi différente et semblable, je tente d'en saisir l'essence à ce tournant de sa jeunesse, ce pivot que constituèrent ces vacances au bord de la rivière. A mon humble échelle, ce séjour provoqua un cataclysme. »
Libérés de la surveillance des parents, les adolescents s'aventurent sur la rive opposée. Mais la magie n'opère plus le jour où la gendarmerie vient interrogée les occupants de la maison suite à la disparition d'une petite fille dans le camping. Une tragédie qui hantera ces nuits d'adulte.
p. 90 : » Il s'est passé quelque chose cette nuit. Une fillette en vacances au camping a disparu. «
Longtemps considérée comme invisible aux yeux des autres, la jeune femme va s'enorgueillir des attentions et des flirts.
p. 83 : » J'avais soif d'amour, de tendresse, une soif inextinguible. «
Se rapprochant de plus en plus de Soline et de Thomas, son ami d'enfance, Coralie va profiter de chaque instant, usant tout comme les adultes des mensonges et des secrets.
p. 129 : » Je sentais que tout cela était éphémère, ayant l'intuition que je ne revivrais jamais de tels moments, je n'en savourais que davantage chaque minute. Je n'étais pas dupe, ma chance était effroyable. Je devrais en payer le prix tôt ou tard. C'était un miracle de n'avoir pas encore été démasquée. Je jouais avec le feu. «
Un été qui restera gravé, et influencera sa vie d'adulte. Et aujourd'hui, vingt-cinq ans plus tard, en recevant ce faire-part de mariage, elle s'interroge sur les choix qu'elle a fait.
Un roman d'apprentissage, où se mêlent les passions et les mensonges. Karine Reysset décortique ce passage du monde innocent de l'enfance à celui de désillusion de l'adulte. Difficile d'expliquer pourquoi cette écriture m'a touchée… Après tout, est-ce que tout doit se justifier ? Mais une chose est sûre, j'ai entrouvert une porte, et je souhaite aujourd'hui poursuivre en me plongeant dans les autres romans de Karine Reysset
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Étincelle ou baptême du feu ? Je ne sais que penser. Ai-je passé un mauvais moment de lecture ? Bien au contraire. Mais ai-je été enthousiasmé parce que j'ai lu ? Non plus. Je m'explique. L'intrigue n'a rien d'original : une jeune femme de dix-huit ans qui perd sa virginité pendant les vacances. Les amours d'été, un thème d'une grande banalité même si le dépucelage de « Coco » associe des expériences hétérosexuelles et homosexuelles. À la rigueur, si tout ça avait fini en triolisme, l'étincelle serait venue avec l'odeur du souffre. Mais non. Pendant tout le roman, je me suis demandé quand viendrait cette étincelle. Car même les premiers émois n'ont rien d'incandescents. La relation ambigüe avec la mère était électrique, prometteuse (en début de roman), mais elle tourne au règlement de compte attendu. le désir renaissant des pères, une initiation par le vieux mâle, eut été plus convenu mais pas dénué d'intérêt. Or, il n'est pas exploré. La mort de la petite hollandaise du camping pouvait déchaîner des cataclysmes émotionnels, qui ne se produisent pas. Quant à l'attirance pour le vagabond, elle n'est qu'un faire-valoir. Alors quelle étincelle ? « Éteint celle » qu'elle était avant les vacances, une petite bourgeoise de banlieue ? Ce récit, dont l'atmosphère rappelle parfois, à des degrés divers, des films comme « diabolo menthe », « la boum », « hôtel de la plage », « l'année des méduses » et plus récemment « swimming pool » ou « les petits mouchoirs », est assez conventionnel. Pour en mesurer la relative fadeur, il suffit de relire « Bonjour tristesse » de Françoise Sagan. Autre chose, le style : une avalanche de parenthèses en début de livre qui réapparaît subitement page 137. Quel était l'effet recherché ? Pour finir sur une note positive, je ne peux nier la douceur et la tendresse qui émanent de ce texte (autobiographique ?) La transformation de cette jeune fille à fleur de peau muée est remarquablement exprimée. Les retrouvailles avec sa mère, également, sont émouvantes, presqu'involontairement. Peut-être que ce titre était sur-prometteur, en laissant imaginer de grands incendies, alors qu'il s'agit d'un baptême du feu.
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J'ai adoré ! Une écriture sublime pour nous raconter l'été où Coralie va se découvrir et va évoluer vers l'âge adulte. Très beau roman où l'on sent le soleil, la lenteur, l'amour, les questionnements, la famille.
Bref un régal de lecture !
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Pendant les vacances de ses dix-huit ans, Coralie passera de l'innocence de enfance à… à autre chose. Durant ces quatre semaine elle aura mis de côté ses peurs, oublié la culpabilité et laissé la place à la découverte, l'ivresse des corps, de l'alcool et des drogues.

Un livre qui n'est pas sans rappeler les ambiances lourdes et pesantes de Bonjour tristesse, de la chaleur de l'été, des transgressions et de la difficulté de sortir indemne des premiers émois mal négociés.

Un livre qui semble tellement coller à une réalité qu'on ne cesse d'y rechercher quelle en serait la part autobiographique.
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Karine Reysset, sa voix et son sourire m'avait charmée. Ses propos, tenus aux Escales de Binic lors de la table ronde au titre évocateur "Le poids du monde est amour", avaient fini de me convaincre de lire son dernier roman, "L'étincelle". Une amie lectrice Vannetaise me l'a offert.

"Ma venue fut décidée à la dernière minute. La séparation de mes parents m'avait ébranlée. J'avais l'impression que le nouvel équilibre familial, fragile et précaire, reposait en grande partie sur mes épaules – ce qui me paraît rétrospectivement exagéré – et l'invitation de Soline était tombée à pic." de cet été-là, en 1993, Coralie s'en souvient encore quelques vingt-cinq ans plus tard. Elle se revoit adolescente, à l'aube de sa majorité, elle revoit Soline, cette amie devenue indispensable, et Thomas, et les parents…

Ce moment, véritable pont entre l'adolescence et l'âge adulte, va lui permettre de traverser, d'aborder l'autre rive. Et, quand elle y repense, elle revit ces quatre semaines comme dans un rêve, toujours sur le qui-vive, toujours incertaine de ce qu'elle a perçu à cette époque.

L'écriture de l'auteure superbement travaillée, simple, fluide, gracieuse laisse s'exprimer tous les sentiments de cette jeune fille. Elle a quitté une maison modeste, une famille falote et découvre des personnages de haute lignée dans une demeure quasi seigneuriale avec piscine, rivière, jardins en terrasse et alcool à gogo. L'herbe est plus verte ailleurs... pense-t-on. C'est, en tous les cas, ce que ressent Coralie admirative des gens comme des lieux, jusqu'à ce qu'elle se rende compte qu'il s'agit peut-être d'un mirage. Karine Reysset a le talent de restituer admirablement les émotions de la jeune fille, de passer du rose de ses ébats au noir de la fin que l'on pressent douloureuse. Toute initiation comporte sa part d'ombre.

Car, roman d'initiation, il l'est assurément, qui raconte les découvertes de la vie, les mensonges des uns, les tromperies des autres. Mais, roman d'amour aussi ou de désir, qui nous fait vivre les premières fois de Coralie passant des bras de Soline à ceux de Thomas, et presque de Marco, le beau garçon du camping d'en face. Roman social encore qui évoque la différence de classe, les manières de vivre de la "haute société" si éloignée du milieu de la jeune fille. Difficile de ne pas envier les autres, de ne pas mépriser les siens. "A côté d'eux – d'elles surtout – je me sentais godiche, grosse, mal fagotée."

Quelque part, j'ai trouvé à ce récit une portée universelle. Quel enfant, quel adolescent n'a pas rêvé un jour de changer de famille, de troquer des parents jugés médiocres pour d'autres plus brillants, plus avenants, plus accueillants, plus beaux ? Sans doute est-ce pour cette raison qu'il m'a tant touchée.

"L'étincelle", un moment de lecture savoureux.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Dans ce roman, Karine Reysset nous raconte son été 1993, enfin l'été de Camille, cet été où sa vie a basculé.

Cet été là, Camille est partie en vacances avec Soline, son amie de première année à Dauphine, dans sa maison familiale en Corrèze.

Camille a grandi dans une famille moyenne, père cadre dans une compagnie d'assurances, mal marié à une femme pétrie de certitudes et de rigidité s'ennuyant au foyer. Bonne élève, elle a été meurtrie en échouant au concours d'entrée à Sciences Po, et a satisfait ses parents en s'inscrivant à Dauphine. Elle emprunte chaque jour le RER D de sa grande banlieue aux beaux quartiers ...

Choc des mondes, au hasard de leurs compétences respectives elle a connu Soline et s'en est rapprochée tout au long de l'année scolaire où ses parents se sont finalement séparés.

Les parents de Soline, bobos avant l'heure, accueillent famille et amis, en une grande tribu tous les étés. Camille observe, note, admire avant de saisir toutes les fêlures, les apparences, les masques ...   

Eté d'apprentissages, de réflexion, d'analyse, d'expériences ... 

Le retour à Paris marquera la rupture avec cette année de transition.

Mais alors qu'elle reçoit le faire-part de mariage de Soline, aujourd'hui, tant d'années plus tard, Camille/Karine se souvient de cet été et nous raconte.

Je me suis régalée à la lecture de ce roman, des descriptions d'un été poisseux où les papillons sont près de s'extraire de leurs chrysalides, quand les failles des adultes  ne sont plus masquées par l'adoration portée aux parents, quand on devient soi ... 

A vingt ans d'intervalle, j'ai retrouvé les sensations d'étés des années 70 ... 

J'ai aimé l'écriture de Karine Reysset, redécouverte il y a peu avec La fille sur la photo.

 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Ce roman, sur un sujet fort souvent traité en littérature et parfois bien mieux, m'a offert cependant un très agréable moment de lecture.
Il s'agit du passage initiatique de l'adolescence à l'âge adulte d'une jeune fille Coralie. Elle vient d'un milieu modeste, étriqué, elle vit dans un petit pavillon de banlieue d'où la culture est absente. Ses parents viennent de se séparer et elle vit avec sa mère, très stricte, sans fantaisie, qui ne lui laisse aucune des libertés auxquelles peut aspirer une adolescente. Mais elle ne se rebelle pas, s'ennuie mais reste une jeune fille sage.
A l'université, elle rencontre Soline, très sûre d'elle, venant d'un milieu artistique très aisé, genre bobo. Elles deviennent amies et Soline l'invite à passer l'été 1993 dans la maison de campagne de ses parents dans le Sud-Ouest.
Elle rentre alors dans un autre monde, riche, où on parle art et littérature, où on fume de l'herbe, on boit, on est désinhibé. Pour Coralie, c'est un monde de rêve, phantasmé mais qui recèle de nombreux dangers quand on n'en connaît pas les règles.
Coralie va découvrir, en quatre semaines, la liberté, le sexe, l'amour mais aussi les mensonges, les secrets, la duplicité de ce petit monde clos.
Elle s'émancipe, s'ouvre à la vie mais elle se brûle aussi les ailes. Cet été-là marque le passage de l'adolescence à l'âge adulte mais il laissera une marque indélébile dans la vie de Coralie. A son retour de vacances, chassée par la mère de Soline, après une phase d'abattement, elle prend sa vie en mains, coupe les ponts avec ce milieu délétère dont elle a compris la futilité et l'hypocrisie, se rapproche de sa mère et choisit les études qu'elle souhaite faire contre l'avis de ses parents.
La narratrice est Coralie; elle couche sur le papier l'été de sa liberté, 25 ans après, alors que les souvenirs s'estompent, pour en conserver l'émotion.
Ce roman est également social, sur le mur invisible entre deux mondes, deux classes sociales; Coralie est acceptée tant qu'elle reste à sa place, ne tente pas de sortir de son statut et ne trangresse pas les règles non dites.
Tout est trouble dans ce roman : les relations entre les adultes, la mort d'une petite fille, les relations entre Coralie, Soline et Thomas, l'ami d'enfance de Soline, c'est ce qui le rend intéressant.
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Il suffit d'une étincelle pour mettre le feu. C'est ce que Coralie va expérimenter, elle la discrète, la complexée. Elle découvre un autre monde que le sien, des adultes qui bousculent l'image qu'elle avait de la respectabilité, des amitiés qui laissent place à l'amour et à la passion, jusqu'à la catastrophe, le grand incendie qui ravage tout.
C'est un roman d'apprentissage qu'offre Karine Reysset, une contre-plongée dans l'univers soit-disant policé de la bourgeoisie qui dévoile des secrets, provoque des dérapages.
La narratrice, Coralie, expérimente, joue et jouit de cet été, de tout ce qu'il apporte de nouveau, et sort de sa chrysalide, se transforme, s'affirme et quitte l'innocence de sa toute jeune vie.
La narration maintient la tension, monte crescendo vers le désastre et en appelle pourtant à la tendresse des souvenirs.
Un bon moment de lecture !
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