AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,67

sur 48 notes
5
7 avis
4
12 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
"Vents, rayons de lune
Neiges et ronflements gelés
Lucioles du feu
Ne sachant pas où aller
Meurent dans l'obscurité"

Comme une biche innocente, la belle Matari fuit son époux, le Seigneur Arishi, qui veut la décapiter. Oboko moine bouddhiste et son ami Izzi, poète à la cour ide Kyoto, la recueillent, dans la nuit glaciale.
Mais les serviteurs du Seigneur Arishi les poursuivent. Combien sont-ils? 3 d'abord, 10 ou bien 15 samouraïs...

"De naissance, j'appartiens au clan des Iridu. On m'a appris la danse, la calligraphie, le chant, à monter à cheval... Mais une fois mariée, je ne pouvais plus danser, écrire, chanter ou monter à cheval -sauf pour mon mari, mon seigneur."

- "J'ai seulement chanté devant un autre seigneur et pour cela, je vais devoir mourir. Oboko, je ne veux pas mourir." Matari voulait être libre, alors que cette liberté lui était justement interdite par la Tradition...
Oboko a rêvé cela ou est-ce la terrible réalité?

"Matari dégaina la courte épée du Seigneur Arishi. Dans sa petite main, l'arme paraissait immense:
-Vous me connaissez, si vous ne me laissez pas passer vous devrez me tuer, ou vous mourrez.
Les yeux levés sur Matari, les 2 samouraïs restaient immobiles et silencieux.

- Tant que tu vivras, tant que je vivrai, Matari. dit Oboko. Je ne te quitterai pas.
"-Je voudrais, commença Matari, pour l'amour que tu as pour moi...et pour l'amour... que j'ai pour toi ( des larmes emplissaient ses yeux) que tu ranges cette arme et que tu partes, Oboko".

"Elle est déjà morte, Oboko .Ne répands pas sur cette herbe le sang de ta jeunesse. "Fit doucement Arishi.
Commenter  J’apprécie          908
Tragédie antique au pays du soleil levant

Ce qu'il y a de bien avec Luke Rhinehart, c'est que tu ne sais jamais en ouvrant un de ses livres dans quelle fulgurance littéraire improbable il va t'embarquer. Et ça ne loupe pas dans Vent blanc, Noir cavalier - traduit par Francis Guévremont - huis-clos angoissant malgré l'espace infini des montagnes enneigées où l'action se déroule, tension grandissante malgré l'humour omniprésent, réflexion profonde malgré les airs de comédie que prend parfois l'histoire.

Matari, l'épouse du seigneur Arishi a fauté et fuit dans le blizzard glacé des montagnes japonaises la vengeance mortelle de son mari, lancé à ses trousses avec ses samouraïs. Rencontrant sur son chemin les moines-poètes Oboko et Izzi, ces derniers sous le charme immédiat vont l'aider à fuir la mort annoncée. Jusqu'à risquer leur propre vie par amour naissant.

Rhinehart s'amuse à mélanger les genres : séquençant son texte en parties distinctes comme autant d'actes d'une tragédie classique où l'on retrouve le quintet habituel (la femme, le mari trompé, l'amant, le bouffon et les gardes) qu'il transpose hors les murs, en pleine montagne, là où le blizzard laisse planer le flou et le doute.

Posant ci-et-là au détour d'une page quelques traits d'humour balourds ou, à l'inverse, de délicats haïkus, il achève de poser le décor servant de cadre à sa réflexion majeure : l'amour, celui qui va jusqu'au don de soi pour autrui, celui qui amène le détachement absolu au point de ne plus craindre la mort annoncée, celui qui transcende les faibles et vient à bout des montagnes.

L'histoire est simple, la réflexion poussée, le décor sublime et le style souvent très inspiré. Un régal pour moi et une nouvelle découverte d'une facette d'un auteur déroutant, dont la mort récente ne devrait heureusement pas empêcher son éditeur français de poursuivre la réédition de l'oeuvre intégrale. On s'en délecte d'avance !
Commenter  J’apprécie          290
Japon, début du XVIIIème siècle. Oboko, moine bouddhiste et poète, se rend dans un temple abandonné pour y passer la nuit, et éviter la neige. Il y retrouve un ami, Izzi, poète de cour qui se rend à celle d'Arishi, grand seigneur de contrées alentour, à sa demande. Quelle n'est pas leur surprise lorsqu'Oboko découvre, à l'entrée du temple, une jeune femme d'une grande beauté, écrasée en partie par son cheval qui vient de mourir de froid, en pleine tempête de neige. Après l'avoir sauvée et recueillie, nos poètes découvrent qu'elle n'est autre que Matari, femme d'Arishi qui s'est échappée pour fuir le courroux de celui-ci, et la mort : elle aurait offensé son seigneur par des comportements indécents. Nos deux compères vont devoir alors choisir : la vie d'une jeune femme, ou les leurs ?

Deuxième lecture d'un roman de Luke Rhinehart, et quelle différence ! Passer d'un récit post-apocalyptique américain à un roman historique japonais, cela peut en effet être déroutant. Mais le romancier s'en sort à merveille, et l'on est comme plongés avec nos trois personnages dans les contrées japonaises enneigées, dans le froid et la fuite face à des samouraïs surentraînés, prêts à tout pour que Matari meure, pour le respect d'une certaine idée de l'honneur et du sacrifice, qui deviendra progressivement une certaine idée, passionnelle et fusionnelle, d'un amour tragique. C'est bien mené, cohérent, ménage du suspense où il faut quand il faut, et c'est remarquable de délicatesse derrière la brutalité de la chasse qui est mise en scène.

Deuxième lecture du romancier, deuxième réussite : encore plus impatiente de m'atteler à l'homme-dé.
Commenter  J’apprécie          232
Les émotion de lecture de Cécile pour Collectif Polar

🇺🇸📚Dans Vent Blanc, Noir cavalier, Luke Rhinehart nous conte une légende de son cru : celle de Matari, une belle femme, envoûtante et rebelle, d'un moine poète, d'un poète jouisseur et de samouraïs valeureux et bornés. Un roman sur l'amour, l'amitié, l'honneur: une épopée, une fuite dans un décor fait de fleurs de cerisier, de neige, de boue et de sang.
✒️✒️C'est drôle, philosophe et poétique. Ma concentration très aléatoire ces derniers temps qui me fait abandonner plus que persévérer, s'est laissée emporter avec joie vers le japon du 18ème siècle de l'auteur.
🇯🇵🇺🇸📚Une belle aventure douce amère portée par une plume précise et affirmée qui sait se faire rêveuse et taquine. Une très jolie découverte et une couverture à admirer sans se lasser ! Une envie de lecture pour moi suscitée par cette dernière et qui a été confirmée lors du VLEEL – Varions Les Éditions En Live sur la rentrée littéraire et la présentation de David Meulemans des Editions Aux forges de Vulcain.

Lien : https://collectifpolar.fr/20..
Commenter  J’apprécie          130
Il est absolument fascinant de voir un auteur américain reprendre à son compte, avec autant de brio, les codes du roman japonais traditionnel. Questions d'honneur, place prépondérante de la nature, rôle-clé du détachement de soi incarné dans le bouddhisme et la discipline samouraï, charme discret des haïkus, tout se retrouve ici pour former un envoûtant huis-clos dans lequel quelques personnages se débattent dans la blancheur cotonneuse de la neige. Matari fuit son seigneur de mari qui veut la tuer pour laver son honneur, Oboko et Izzi, poètes, se retrouvent à l'assister dans sa fuite, prenant malgré eux ledit mari en otage. Absurde mais sensible et d'une grande beauté, ce récit émeut, de bout en bout.

Je n'ai jamais lu cet auteur auparavant, seule la quatrième de couverture et le gage d'une découverte littéraire soigneusement choisie par les Forges de Vulcain m'a convaincue de me plonger dans cette histoire. Et je dois dire que j'ai pas été déçue. Grande amatrice du Clan des Otori, j'ai retrouvé ici cette ambiance si particulière au Japon ancestral, ce côté philosophique qui apparaît au détour de chaque page alors que les personnages tentent de trouver un sens à ce qui leur arrive. Ici, les tiraillements de l'âme constituent le centre de ce récit d'une douce lenteur, charge de suspense et de tension romanesque. Un vrai page-turner en somme, alors qu'il s'y passe finalement bien peu de choses : la marque d'un vrai bon roman.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
Commenter  J’apprécie          120
Voici un livre qui vous transportera au Japon à l'époque des samouraïs, à cette époque ou les affaires d'honneur étaient questions de vie ou de mort...

L'histoire débute en plein blizzard une nuit d'hiver. Oboko est un jeune moine bouddhiste et poète, il va chercher refuge dans un ancien temple abandonné ou il va avoir l'heureuse surprise d'y retrouver Izzi, un vieil ami, lui aussi poète.
Ils vont vite être rejoints par Matari, une beauté ensorcelante, qui fuit son mari, le Seigneur Arishi... Si je vous en dis plus vous en saurez trop et je préfère vous laisser le plaisir de la découverte.
Sachez seulement qu'à partir de là, va se mettre en place une sorte de huis-clos entre tous ces personnages aux aspirations très différentes qui va nous amener à réfléchir sur les notions d'amour, d'honneur, de courage...
L'écriture est très poétique et j'ai particulièrement apprécié les petits haïkus de nos poètes disséminés ça et là. le rythme est assez lent, un peu contemplatif, certains diront ennuyeux mais c'est ce que j'aime dans ce genre de littérature.

Pendant cette lecture, les images me venaient très facilement en tête, j'avais le sentiment de regarder un film : l'ambiance, les décors, tout est parfaitement mis en scène, comme par exemple le changement de temps au fur et à mesure que l'on s'approche d'une fin annoncée.

Ce fut donc une très belle lecture pour ma part, et je suis contente de découvrir l'auteur avec ce titre.
Commenter  J’apprécie          120
« Vent blanc, cavalier noir » est mon coup de coeur de la rentrée.

Les questionnements d'Oboko sur sa recherche du détachement qu'impose le zen, ainsi que ses difficultés à trouver la concentration nécessaires. Son deuil et l'écho de ce passé récent. Tout cela nous le rend plus humain que ce personnage d'ascète que certains voient.

La rencontre avec le deuxième acteur de ce drame est cocasse car c'est un peu comme son double inversé. Leur vision de la vie est opposée ou complémentaire selon comment on se positionne.

J'ai adoré leurs conversations. Un préambule à ce qui va se jouer ensuite.

Nous avons ensuite le décor du premier acte. Un temple désolée, délabré et abandonné où nos deux héros sont bloqués par la neige. On se dit qu'on va avoir des discussions philosophiques et poétiques pendant un laps de temps, peut-être jusqu'à mourir de faim ainsi coupé du monde dans provisions. On sent presque que c'est ce qu'ils recherchent. L'un a mal au coeur (physique) et l'autre au coeur (émotion).

Mais voilà qu'apparait le personnage féminin et d'entrée Izzi sait qu'Oboko a ramené le début de la fin. Une bombe a retardement. Cette apparition presque surréaliste donne une dimension supplémentaire à cette histoire.

Et effectivement dans le deuxième acte et les suivants on va se rendre compte que ce roman est la chronique d'une mort annoncée…

Les personnages qui vont venir s'insérer dans ce drame jouent chacun un rôle comme au théâtre.

Le drame va se déployer comme un éventail, les brins s'ouvrent et petit à petit l'image complète va nous dévoiler la fin du drame.

Nous allons suivre les différentes étapes de cette tragédie avec une fin inexorable.

Je ne vais pas vous les dévoiler mais chaque acte est soit symbolique soit inéluctable à chacun d'y voir ce qu'il ressent. C'est difficile de ne pas commenter ces scènes…. Mais chut, je me tais !

J'avais imaginé une autre fin mais elle n'avait pas le même impact, j'y avais projeté mes idées et non celles liées au zen. Je parle de Zen mais je ne connais pas vraiment.

Je ne vous ai pas parlé d'un des multiples sujets de ce roman celui de la poésie, nos deux personnages du départ son deux poètes avec des approches bien différentes. Puis la plume va être confrontée au sabre et à l'arc.
[...]
Lien : https://latelierderamettes.w..
Commenter  J’apprécie          80
Luke Rhinehart a tiré sa révérence en 2020. Il nous avait déjà plusieurs fois fait croire à sa mort si bien que personne ne l'a cru pendant plusieurs jours et ça a dû le faire bien rigoler où qu'il soit. Mais il n'était pas tout à fait parti car dans les rouleaux il y avait déjà Vent blanc, noir cavalier et Aux forges de Vulcain nous offre un roman posthume.
Après l'Homme Dé (récemment réédité), Jésus-Christ Président et Invasion, après les jeux de hasard et les extra-terrestres, l'auteur nous envoie chez les samouraïs.
Oboko est un moine bouddhiste qui se rend chez son maître pour devenir poète à la cour du grand Arishi. Sur son chemin, son ami Izzi se joint à lui. Tous deux sont des poètes et sont amis. Ils vont trouver, errant dans le froid et la neige, une magnifique femme, perdue et fuyant son mari. Ils vont en tomber tous deux amoureux et décider de la protéger alors que des cavaliers tout de noir vêtus, des samouraïs, sont à la poursuite de la belle Matari.
Je ne sais pas si c'était voulu de la part de l'auteur, sans doute que oui, mais le nom choisi pour ce personnage féminin m'a fait penser à Mata Hari. Comme elle, elle séduit les hommes afin de les manipuler. Comme elle, elle est fatale.
Triangle amoureux, adultère, jalousie, vengeance, sont autant de thèmes liés et abordés dans ce roman.
Au-delà du thème, l'écriture est belle, poétique. Luke Rhinehart avait cette faculté de changer de style selon ce dont il voulait parler, selon les décors qu'il donnait à ses histoires, selon ses personnages.
Invasion était très drôle, ce roman-ci est poétique, mettant en avant le don de soi et l'amour aussi, estompant sa noirceur.
Toujours surprenant, éclectique, maniant l'humour souvent avec cynisme, c'est un auteur qui va me manquer tout comme nos discussions parfois improbables mais toujours très drôles.
Vent blanc, noir cavalier, c'est un peu de poésie dans ce monde de brute.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
Commenter  J’apprécie          60
De la belle littérature japonaise écrite par un américain. On croit rêver !
Et pourtant ...
Je n'ai rien lu d'aussi typiquement zen depuis Eiji Yoshikawa.
Autant dire que c'est une très belle histoire d'amour, de samouraïs et d'amitié.
Pour ceux qui aiment la littérature zen, pour ceux qui aiment les beaux récits et pour les lecteurs de Luke Rhinehart, voilà un roman incontournable.

Lien : https://christophegele.com/2..
Commenter  J’apprécie          50
George Powers Cockcroft (1932-2020) est un écrivain américain écrivant sous le pseudonyme de Luke Rhinehart. Eduqué dans une académie militaire, il débute comme professeur de littérature américaine à Long Island. Dans les années 1960, il part avec sa femme vivre au Mexique et dans d'autres pays d'Amérique du sud puis à Majorque en Espagne. L'écrivain nous laisse neuf romans dont ce Vent blanc, noir cavalier (1975) qui vient de paraître.
Attention, roman « normal » ! Si comme moi vous avez lu l'homme-dé ou Invasion, vous vous attendez à un roman « spécial » dirons-nous, or pas du tout, ce Vent blanc, noir cavalier, est de la veine la plus classique qui soit, d'ailleurs il est inspiré d'une histoire vraie.
Japon, XVIIIe siècle. Oboko, jeune moine et poète, entame un pèlerinage pour retrouver maître Eno, son guide spirituel. Pris dans une tempête de neige, il se réfugie dans un temple bouddhiste abandonné et tombe sur un ami, Izzi, poète à la cour de Kyoto, gentiment paillard et picolant sec. Durant la nuit, une autre personne vient se réfugier là, Matari, une jeune et ravissante jeune femme qui fuit Arishi, un redoutable seigneur, lancé à ses trousses avec ses samouraïs, pour la tuer et venger son honneur…
Pastiche des vieux romans japonais, ambiance vue dans les films des grands maitres nippons du septième art, Luke Rhinehart séduit et passionne avec ce très beau roman. On sourit un peu, on s'inquiète souvent, on est ému tout du long par cette magnifique histoire qui mêle amour et honneur avec la mort au bout du chemin, peut-être ?
Les trois personnages déjà cités seront bientôt quatre, avec Arishi devenu leur prisonnier mais tous ses sbires, sabre à la main, rôdent autour d'eux. Il s'agit d'un roman psychologique où s'affrontent deux conceptions du monde ou de la vie, d'un côté Oboko le gentil garçon pour qui une vie humaine prévaut sur toute autre considération, de l'autre Arishi pour qui le code de l'honneur ne doit déroger à aucune exception. Arishi aime Matari, mais pour lui et selon les règles de l'époque et de son rang, elle n'a pas su tenir sa place, il se doit de la tuer de ses propres mains.
Oboko tombé sous le charme de la jeune femme pourra-t-il la sauver ou faire fléchir Arishi ? Arishi qui ne manque pas de noblesse malgré son funeste projet, cédera-t-il ? A moins que Matari, qui n'est pas une si faible femme qu'on pourrait l'imaginer, pleine de courage, ne trouve une astuce pour ménager la fierté de son époux ?
L'écriture simple mais soignée, sur un rythme collant parfaitement au thème et à l'époque de l'intrigue, séduit le lecteur tout autant que son sujet philosophique.

Commenter  J’apprécie          40




Lecteurs (134) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
440 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}